FAO en Sao Tomé-et-Principe

Sensibilisation aux pertes et gaspillage de nourriture

© FAO/Ody Mpouo

11/11/2020

11 novembre 2020 - Le 29 septembre a été célébrée pour la première fois la journée mondiale de sensibilisation aux pertes et gaspillages de nourriture afin d’encourager à une « consommation et production responsables » et reconnaitre le rôle fondamental que joue la production alimentaire durable dans la promotion de la sécurité alimentaire et de la nutrition pour contribuer à atteindre une « Faim Zéro».

En effet, dans un monde où la nourriture est suffisamment abondante pour satisfaire les besoins de tous, en tous lieux, 690 millions de personnes continuent de souffrir de la faim et 3 milliards de personnes n’ont pas les moyens de s’alimenter sainement alors qu’à l’échelle mondiale se sont environ 14 % des aliments produits qui sont perdus entre la récolte et la vente au détail. A cela s’ajoute des quantités importantes également gaspillées dans le commerce de détail et au niveau de la consommation. L’ampleur du gaspillage et les pertes alimentaires sur les chaines de valeur halieutiques ont été exacerbé ces derniers temps dans le contexte de la pandémie de la COVID-19, où l’accessibilité des produits alimentaire ainsi que la demande ont été fortement impacté, induisant de fortes pertes dans l’écoulement de la production toute au long des filières alimentaires.  

L’ensemble de ces pertes ont particulièrement importante dans les filières agricoles de produits fortement périssables comme celle des produits halieutiques. En Afrique Centrale, on estime que les pertes après captures sur l’ensemble de la chaine de valeur des produits de la pêche maritime et continentale se situerait en moyenne de l’ordre de 20 à 30 % en fonction des pays avec des situations pouvant atteindre jusqu’à 30 % à 45 % en bout de la filière en République Démocratique du Congo.

Ces pertes influent très fortement sur la sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations de plusieurs pays de la sous-région où la consommation de poisson par an et par habitant dans ces pays, très souvent supérieure à 25 kg/an, figure comme l’une des plus élevée sur le Continent africain et où le poisson contribue à plus de 30 % de l’apport en protéine d’origine animale (53 % à Sao Tomé e Principe et au Cameroun, 41 % en RD congo et au Congo, 35% en Angola, 37 % en Guinée Equatoriale, 32 % au Tchad, 26 % Gabon).

Dans la plupart des situations, aux pertes physiques de produits, s’ajoutent d’importantes pertes commerciales avec la détérioration de la qualité des produits et la dépréciation d leurs prix de vente qui grève les revenus des acteurs sur l’ensemble de la chaine de valeur.

Pour répondre à ces différents enjeux, le Bureau Sous régional de la FAO en Afrique Centrale développe un portefeuille de projets sur fonds propres et avec ses partenaires sur l’amélioration des chaines de valeur des produits halieutiques de la pêche artisanale dans plusieurs pays (Gabon, Guinée Equatoriale, République Centrafricaine, au Cameroun, République Démocratique du Congo et Sao Tomé e Principe). A São Tomé e Principe une récente étude qualitative et quantitative approfondie des chaines d’approvisionnement et de valeur des produits de la mer a permis de mieux cerner les problèmes et causes des pertes physique et commerciales et ainsi d’y répondre à travers le renforcement des capacités des Palayes (femmes transformatrices/commerçantes) sur les Bonnes Pratiques d’Hygiène et de Production et l’introduction de techniques de transformation améliorées dans les sous filières de commercialisation du poisson en frais, en séché/salé et fumé. C’est ainsi que dans le domaine de fumage du poisson une plateforme de Four Thiaroye de Transformation du Poisson (FTT) a été développé en partenariats avec l’ONG Mar Ambiante e Pesca Artesanal (MARAPA) et l’association des Palayes (femmes transformatrices de poisson) sur le site de Messias Aleves.  Cette nouvelle technologie développée par la FAO permet à la fois d’améliorer les conditions de travail des femmes, du bilan énergétique et carbone du fumage, d’accroitre la durée de conservation et la qualité sanitaire et nutritionnelle pour les consommateurs des produits transformés.

 La FAO et l’ONG MARAPA poursuive l’accompagnement de l’Association afin de promouvoir le développement marketing et la promotion des produits issue de cette transformation améliorée en faveur de circuits de commercialisation courts et inclusifs comme celui du marché touristique ou celui des cantines scolaires dans le cadre du Programme National d’Alimentation et de Santé en Milieu Scolaire (PNASE). Ces appuis seront également complétés et amplifiés avec les appuis du Programme FISH4ACP financé par l’Union Européen et mise en œuvre par la FAO à Sao Tomé e Principe sur la chaine de valeur des petits pélagiques.