FAO en Sao Tomé-et-Principe

Pour faire face aux changements climatiques à STP, la FAO en partenariat avec le Gouvernement, lance un projet financé par le GCF

© FAO/Ody Mpouo

24/05/2024

Sao Tomé, le 24 mai – Les îles de Sao Tomé et Principe (STP) sont très vulnérables au changements climatiques en raison de la fragilité de leur écosystème et de leur faible niveau de développement socio-économique. Le pays est déjà fortement exposé aux risques liés au climat, notamment aux inondations, aux crues soudaines des côtes et aux embouchures de rivières, aux tempêtes et aux sécheresses.

L'élévation moyenne du niveau de la mer a entraîné une grave dégradation des côtes, une salinisation, une augmentation de l'incidence des crues soudaines qui peuvent endommager les activités côtières essentielles à la subsistance des communautés qui y vivent, et des zones qui concentrent la quasi-totalité des infrastructures économiques, y compris l'habitat social.

Les projections locales sur l'évolution des précipitations à STP indiquent une augmentation des précipitations intenses et une augmentation du nombre de jours secs consécutifs, ce qui indique une prolongation de la Gravana (saison sèche qui dure environ trois mois) et une mauvaise répartition des précipitations dans la région. La vulnérabilité de STP aux effets du changements climatiques est exacerbée par le fait qu'il s'agit d'un petit État insulaire en développement (PEID), caractérisé par une vulnérabilité structurelle, une dépendance extérieure, le chômage, la pauvreté, une inégalité dans la répartition des revenus, avec par conséquent des possibilités de migration réduites et des envois de fonds limités.

Dans cette optique, et dans le cadre de l'opérationnalisation de la Stratégie nationale de transition vers l'économie bleue à STP, le bureau de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) dans le pays, en partenariat avec le gouvernement, a organisé un atelier dans la salle de conférence de l'hôtel Praia pour lancer le projet de « Renforcement des capacités de STP pour faire face aux effets du changement climatique dans les secteurs clés de l'économie bleue, de la pêche et du tourisme ».

Lionel Kinadjian, responsable de la section des pêches et de l'aquaculture du bureau sous-régional de la FAO pour l'Afrique centrale, a évoqué lors de la cérémonie de lancement l'engagement de la FAO aux côtés du gouvernement santomeene, depuis le choix de favoriser la transition vers l'économie bleue, qui a consisté en un parcours entamé dans le pays en 2016, dans le cadre d'un dialogue ouvert, constant et responsable.

« Ainsi, à travers différents moyens et programmes, la FAO a suivi pas à pas un processus de transition, afin de promouvoir l'idée de passer d'une économie simplement maritime, souvent encore marquée par une concurrence intersectorielle, en raison de déficits de coordination, à une économie bleue plus inclusive, plus sociale, plus attentive à l'environnement, mieux maîtrisée par l'aménagement du territoire et régulée pour réduire les externalités négatives de chaque secteur », a conclu Lionel Kinadjian.

Ce projet, financé par le Fonds vert pour le climat (GCF), sera mis en œuvre par la FAO et visera à renforcer les capacités et l'implication des parties identifiées et à développer des cadres stratégiques pour prendre en compte efficacement les impacts du changement climatique et guider les investissements du GCF, en soutenant le processus d'accréditation dans les secteurs clés liés à l'économie bleue à STP, tels que la pêche et le tourisme.

Fausto Neves, représentant le directeur de la planification du ministère de la Planification et des Finances, qui est l'autorité nationale désignée du Fonds vert pour le climat (GCF) à STP, a salué le lancement du projet et a souligné le rôle de sa direction en tant qu'entité chargé d’intégrer le changements climatiques dans toutes les politiques de développement du pays.

La ministre de l'environnement, Nilda da Mata, qui a coprésidé l'événement, a déclaré qu'en tant que PEID, STP est confronté à de nombreux autres défis et que tout le monde doit donc travailler ensemble pour développer des actions concrètes afin de lutter contre les changements climatiques.

Nilda da Mata a déclaré que certains secteurs clés, tels que l'agriculture, la pêche et le tourisme, méritent une attention particulière, car ils sont plus vulnérables aux conséquences du changements climatiques.

Le ministre de l'économie, Disney Ramos, qui a présidé la cérémonie, a profité de l'occasion pour exprimer sa gratitude à tous les partenaires, à savoir la FAO, le GCF et les divers collaborateurs institutionnels qui ont fait du projet une réalité.

Le ministre de l'économie a considéré le projet comme un engagement concret en faveur de l'avenir durable de STP et comme un témoignage de l'effort collectif pour relever les défis du changement climatique dans le pays.

Disney Ramos a conclu en reconnaissant pleinement l'importance de l'économie bleue pour le développement de STP, soulignant que l'abondance des ressources marines et côtières offre des opportunités significatives pour stimuler la croissance économique, créer des emplois et améliorer la qualité de vie des communautés côtières du pays.

Il convient de rappeler que STP a élaboré et adopté sa stratégie de transition vers l'économie bleue en décembre 2019, ce qui constitue la première étape de l'engagement du pays à promouvoir la croissance bleue. L'économie bleue est suggérée comme un moyen viable pour le développement durable des PEID, fournissant des mécanismes de coordination visant la croissance et la réduction de la pauvreté, sur la base de la protection de l'environnement et d'une large résilience au changement climatique. La stratégie de transition vers l'économie bleue adoptée par STP vise à établir la cohérence des politiques publiques liées à la gestion des ressources et des écosystèmes aquatiques (mer, rivières, lacs) avec les politiques d'autres secteurs, tels que la pêche et l'aquaculture, le tourisme et l'énergie.