25/02/2017

La FAO appuie la conservation et l’amélioration de la qualité des sols dans le District de Mé-Zochi

La dégradation des terres potentiellement cultivables s’accompagne par une perte significative de leur fertilité et entraîne inéluctablement des effets corollaires que sont une réduction quantitative et qualitative des rendements agricoles attendus et  une désertification progressive des agroécosystèmes. De plus, l’érosion des terres contribue à la dégradation des sols et représente un véritable défi dans les zones en pente qui, du reste, sont difficilement praticables. L’agriculture saotoméenne se trouve malheureusement confrontée à ces situations qui entravent les efforts du Gouvernement dans sa vision d’augmenter la production alimentaire de 6% d’ici à 2021.  A travers son Programme de Coopération Technique avec la FAO,Sao-Tomé-et-Principe bénéficie d’un projet intitulé« Appui à la conservation et à l’amélioration de la qualité des sols dans le District de Mé-Zochi ». Grâce à différentes innovations technologiques et au processus de renforcement des capacités théoriques et pratiques des bénéficiaires, de nouvelles techniques d’aménagements antiérosifs et d’amélioration de la qualité des sols sont démontrées à travers le concept Champ Ecole Paysan (CEP) sur les deux sites pilotes de Bom-Sucesso et Saudade.

Formation des producteurs aux bonnes pratiques d’aménagements antiérosifs et d’amélioration de la qualité des sols

Depuis un an, après le diagnostic qui a permis d’avoir la situation de référence des zones ciblées par le projet, plusieurs formations ont été organisées pour renforcer les capacités des bénéficiaires et des autres parties prenantes du projet, en techniques d’aménagements antiérosifs et d’amélioration de la qualité des sols. Un Champ école paysan (CEP) expérimental, mobilisant quatre-vingt personnes, a été mis en place afin de faire la démonstration des  techniques d’aménagement antiérosifs et d’amélioration de la qualité des sols au niveau du site de Bom Sucesso. Sur ce site, les activités de  défrichement, de réalisation de terrasses radicales, de mise en place des compostières, d’amélioration de la qualité des sols à travers l’application des engrais organiques et la conduite de l’itinéraire technique du maïs, ont été initiées et supervisées par le Bureau Sous-régional de la FAO pour l’Afrique centrale (SFC).

Dans l’optique de promouvoir le partage d’expérience, le projet a conduit une mission au Rwanda, en octobre 2016, au profit des bénéficiaires de Sao Tomé et Principe. En effet, la mise en oeuvre des activités  du projet, se fait  selon une approche participative prenant en compte  l’expérience acquise et capitalisée dans ce domaine par d’autres pays qui ont des conditions agro-écologiques similaires à celles qui prévalent sur les sites cibles du projet à Mé-Zochi. L’exemple du Rwanda, pays de « mille collines » illustre les réussites en matière de techniques d’aménagements antiérosifs pour pratiquer et intensifier l’agriculture sur des zones en pente.

Le CEP expérimental du site de Saudade est en cours de réalisation avec là aussi, la confection des terrasses radicales et progressives. Les spéculations choisies seront conduites dans les prochains jours selon les itinéraires techniques performants adéquats. Les compostières sont mises en place dans le but d’améliorer la qualité des sols.

Valoriser l’agriculture en zones de pente

Il est important de contribuer à la conservation des sols par des techniques de terrassement qui permettent de prévenir les éboulements de terrains et de réduire significativement le phénomène d’érosion et ses effets. En outre, l’amélioration de la qualité des sols à travers la valorisation des déchets organiques par compostage reste une activité nécessaire et indispensable. La somme des effets résultant de la conservation et de l’amélioration de la qualité des sols contribue à l’augmentation durable et à la diversification de la production agricole dans les zones montagneuses. A travers le projet exécuté sur les deux sites du District de Mé-Zochi, la République Démocratique de Sao-Tomé-et-Principe se dotera à terme d’une stratégie nationale d’installation des cultures en zone de pente. Ainsi, les exploitants agricoles, pourront changer significativement leur comportement par l’adoption et la pratique au sein de leurs parcelles individuelles ou collectives, des techniques d’aménagements antiérosifs et d’amélioration de la qualité des sols adaptées et réalisables. En 2017, le projet devra donc recueillir toutes les informations nécessaires et ainsi, élaborer et valider la future stratégie nationale.