SAVE FOOD: Initiative mondiale de réduction des pertes et du gaspillage alimentaires

La réunion de SAVE FOOD révèle des vastes opportunités pour le secteur privé pour réduire les pertes et le gaspillage alimentaires Vevey, Suisse

02 Jul 2015

La structure resplendissante du quartier général de Nestlé au bord du Lac Léman a été le lieu choisi pour la quatrième réunion annuelle de SAVE FOOD qui s’est tenue le 12 mai dernier à Vevey, en Suisse. Plus d’une centaine de représentants de la communauté internationale pour le développement, de l’industrie de l’emballage et de la société civile ont participé aux discussions sur les thèmes des possibles collaborations entre le secteur public et privé et des initiatives novatrices et entrepreneuriales afin d’explorer les développements et les opportunités au niveau régional et mondial pour lutter contre le fléau des pertes et du gaspillage alimentaires.

En 2011, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et Messe Düsseldorf, en collaboration avec le Programmes des Nations Unies pour l’environnement, ont lancé l’initiative conjointe SAVE FOOD, visant à créer des synergies et des coopérations entre les différentes parties prenantes au niveau mondial engagées dans la protection des ressources alimentaires. Organisée par Messe Düsseldorf pendant les années de l’exposition d’emballage Interpack, la réunion annuelle de SAVE FOOD représente une opportunité pour tous les partenaires d’illustrer en détail leur travail et leurs expériences d’apprentissage, de créer des réseaux entre les acteurs du monde de l’industrie qui partagent la même vision et d’explorer des possibles collaborations dans un environnement fortement penché sur la question des pertes alimentaires et sur la prévention des gaspillages.

La réunion a mis en lumière le rôle des politiques entrepreneuriales sur la réduction du gaspillage lors de la production et distribution. Nestlé a partagé son engagement limité dans le temps visant à éliminer les flux de gaspillage dans les usines et dans les centres de distribution d’ici 2020.  Dans les dix dernières années, l’entreprise multinationale basée en Suisse a réussi à diminuer de moitié la quantité de gaspillage à jeter produite dans ses usines. Ils ont lancé une trousse à outils à zéro gaspillage qui représente un guide pour les directeurs des usines afin de trouver les meilleures stratégies pour réduire le gaspillage.

Le réseau mondial des banques alimentaires, un réseau de banques alimentaires du monde entier, a également annoncé ses plans pour développer une «trousse à outils de bonnes pratiques » pour des donations d’aliments, en soulignant surtout l’importance de la sécurité alimentaire et de la protection des marques.

Tetra Pak, une entreprise multinationale de l’emballage et du traitement des aliments qui a développé des solutions d’emballage pour les pays en développement, a également révélé son approche qui va « en profondeur de la pyramide » visant à atteindre les transformateurs de l’industrie agro-alimentaire de petite échelle avec des solutions d’emballage fiables et moins chères.  Hemant Krashak, directeur des produits Tetra Pak, a dit que son entreprise, actuellement, est bien plus engagée pour impliquer davantage des plus petites entreprises qui travaillent pour les communautés dans les zones rurales les plus éloignées.

Marc-Peter Zander de XCOM GmbH Afrique a illustré les meilleures pratiques dans la chaine de valeur de la mangue au Kenya, tout en soulignant les succès obtenus par le Projet Mangue de SAVE FOOD dans le pays de l’Afrique orientale. Sa présentation a montré comment l’approche basée sur le marché de SAVE FOOD dans la chaine de valeur des mangues a profité à nombre d’acteurs, des exploitants aux consommateurs.

Le secteur des ventes au détail a été aussi bien représenté. Thomas Pocher de E. LECLERC, une organisation composée de propriétaires de magasins indépendants dans la France du Nord a parlé du rôle de transformation que les commerçants peuvent jouer pour réduire le gaspillage alimentaire au niveau du détail et des consommateurs à la fois. M. Pocher a mentionné son propre magasin en tant que modèle misant sur des niveaux de réduction de gaspillages alimentaires très élevés ainsi que sur la motivation renouvelée de son personnel qui actuellement s’engage pour redistribuer les denrées au lieu de les jeter. Pocher a décrit le changement vers la redistribution comme étant une véritable révolution pour remonter le moral de travail de ses employés.

Les usines McCain, une entreprise de transformation des aliments du Canada, ainsi qu’un des plus grands producteurs de chips du monde, a également présenté une étude de cas du programme Bon et Bien. Ce programme embauche des chômeurs afin de cultiver des cultures abandonnées de champs et vergers et de les transformer dans des produits tels que des soupes et des milkshakes. Cela est la preuve des partenariats entre plusieurs acteurs en coopération avec les magasins E. Leclerc (auxquels la nourriture est ensuite vendue) et le bureau pour l’emploi Randstad.

SAVE FOOD et l’Industria Macchine Automatiche S.p.A (IMA) ayant son siège à Bologne qui est leader mondial dans la conception et production de machines automatiques pour l’emballage a annoncé un plan pour créer un pôle d’emballage alimentaire durable dans la région italienne de l’Emilie-Romagne. Dans cet accord, l’IMA fournira des financements pour développer un centre de recherche des technologies et des solutions durables et appropriées pour l’emballage, en mesure d’offrir de la formation pour les entrepreneurs. FAO SAVE FOOD  fournira son assistance technique dans l’implémentation et fonctionnement du pôle.

Le coordinateur du programme SAVE FOOD, Robert van Otterdijk , a été interviewé par le modérateur de l’évènement Eamonn Bates à propos des objectifs du programme même. M. van Otterdijk a donné un vaste aperçu du programme et a ouvert la voie pour d’éventuelles coopérations. Il a présenté le grand éventail d’opportunités pour collaborer directement avec le secteur privé afin de mener les activités et mettre en œuvre les projets.

La réunion d’un jour s’est conclue par une table ronde sur « Leçons apprises, opportunités et idées pour réduire davantage le gaspillage alimentaire dans la chaine d’approvisionnement ». Pendant la discussion animée, les participants ont partagé leurs avis sur les façons dont il est possible de changer les comportements des consommateurs et de soutenir les petites entreprises qui travaillent pour la réduction du gaspillage alimentaire.

Les membres de la table ronde ont exprimé leurs avis contre le dénigrement des consommateurs et ils se sont montrés favorables, par contre, à une stratégie pour renforcer leur rôle, par le biais de propositions créatives telles que des recettes et des comportements pour diminuer le gaspillage des aliments. De plus, ils ont souligné l’importance du rôle clé joué par la sensibilisation des enfants en bas âge.