SAVE FOOD: Initiative mondiale de réduction des pertes et du gaspillage alimentaires

Les pertes et le gaspillage alimentaires en vue de la COP21 au Sommet mondial des « non-acteurs » sur les changements climatiques et les territoires

27 Jul 2015

Six mois avant la COP21, le Sommet mondial sur les changements climatiques et les territoires pour les parties prenantes non étatiques a mis en lumière l’importance d’intégrer la perspective des territoires dans la question des changements climatiques, ainsi que le besoin actuel de prévenir et réduire les pertes et le gaspillage alimentaires dans le monde entier.

Les acteurs non étatiques, tels que les gouvernements sous-nationaux et locaux, les ONGs, les entreprises, les travailleurs et les syndicats, les agriculteurs, les jeunes et les scientifiques, ont participé au Sommet en poursuivant deux objectifs: (i) présenter des engagements concrets concernant la réduction des émissions des gaz à effet de serre, afin de contribuer au chemin visant à limiter le réchauffement global de 2°C; et (ii) soumettre des propositions spécifiques concernant les engagements à prendre dans les accords climatiques de Paris.

La prévention, la réduction, et la gestion des pertes alimentaires ont été prises en considération dans le domaine de travail sur l’agriculture mené par l’Organisation de l’Union des Régions - FOGAR (ORU-FOGAR) et le Réseau des organisations paysannes et de producteurs de l'Afrique de l'Ouest (ROPPA).

Il a été souligné que l’agriculture et le climat ont des interactions complexes et qu’il est donc nécessaire de mettre en œuvre des mesures axées sur la demande (telles que des changements dans les régimes alimentaires) et de réduire le gaspillage dans la chaîne d’approvisionnement alimentaire.   A travers un meilleur accès aux informations, ainsi qu’à des systèmes d’alerte climatiques compréhensibles et ponctuels, les personnes, les communautés et les organisations pourront être bien préparées pour prendre toutes les actions appropriées (telles que des plans d’urgence) pour réduire les pertes.

Il est également fondamental de construire des réseaux des parties prenantes visant à mettre en place des mesures dans plusieurs domaines, tels que le développement rural ; l’agriculture et des pratique de sylviculture résilientes et à faible intensité de carbone ; l’aquaculture durable ; l’aménagement du territoire (équilibre entre des zones consacrées à l’agriculture et aux forêts et d’autres urbaines) ; les investissements dans l’énergie renouvelable ; la gestion de l’eau et des déchets (emploi d’emballages recyclés, compostage et recyclage, etc.) ; la création de filières de marketing pour les produits locaux, ainsi que d’autres consacrées aux échanges villes-campagne.

Pour l’atténuation du phénomène en amont et en aval, les leviers identifiés consistent à réduire le gaspillage alimentaire à travers la sensibilisation des consommateurs ; encourager les entreprises à fournir des services d’approvisionnement appropriés ; améliorer les infrastructures et les systèmes de stockage des produits agricoles et des denrées alimentaires.

A la lumière de la grande variété de systèmes agricoles et alimentaires parmi les différents territoires, les autorités locales et régionales, les organisations d’exploitants, et les acteurs non étatiques se sont engagés dans la formulation ou adaptation de plans d’action existants pour favoriser la transition vers des systèmes alimentaires durables pour les territoires, qui soient axés sur l’agroécologie et la gestion conjointe des ressources naturelles, des sols et des terres, tout en tenant compte des ressources et de la situation spécifique de chaque territoire. Ces plans devraient viser à la réduction des émissions de gaz à effet de serre dans le secteur agroalimentaire, par le biais de l’évaluation des émissions de CO2, CH4 et N2O dans ce même secteur, et à trouver des moyens pour les réduire considérablement par l’allocation foncière, les méthodes agricoles, les modalités de transformation, marketing, distribution et restauration des produits, ainsi que par les pratiques et les habitudes alimentaires des consommateurs. Ces plans devraient avoir pour but de réduire le gaspillage et de promouvoir une agriculture écologique et durable, ainsi que des systèmes alimentaires et agricoles faisant un emploi limité des ressources non renouvelables.

Contexte

Organisé par le plus grand réseau mondial de gouvernements locaux et sous-nationaux dans la région française de Lyon, le Rhône-Alpes, le Sommet s’est déroulé sous le haut patronage du Président de la République française. Il s’agit d’un évènement marqué COP21, organisé en collaboration avec la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC). Les engagements et les propositions avancés ont été soumis à la Présidence française de la COP21 et à toutes les parties prenantes de la CCNUCC.