FAO au Sénégal

Articuler protection sociale et développement rural pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle et la résilience des couches vulnérables

(c) FAO/Olivier Asselin
03/11/2017

Les acteurs invités à plus de concertation et de coordination dans les interventions pour une réduction durable de la pauvreté

Le Sénégal a placé la protection sociale au cœur des politiques et des programmes en matière de lutte contre la pauvreté. La nouvelle Stratégie Nationale de Protection Sociale (SNPS 2016-2035) vient d’être validée. Elle a pour objectif d’améliorer les moyens d’existence des plus vulnérables et de réduire les inégalités sociales de manière durable. 

Des investissements considérables ont été consentis dans le secteur agricole. Ce secteur joue un rôle clé pour le développement économique et social du pays, compte tenu, d’une part, de la proportion de population qui y tire directement leurs moyens de subsistance et, d’autre part, de son lien vital avec la de sécurité alimentaire et nutritionnelle.

Toutefois, ces investissements dans le secteur agricole ne prennent pas suffisamment en charge les ménages ruraux les plus vulnérables. Ainsi une meilleure prise en charge des couches vulnérables pourraient être atteinte à travers une bonne articulation des programmes d’Agriculture, d’Élevage, de Pêche, de Sécurité Alimentaire et de Nutrition (SAN) et des interventions de Protection Sociale.

C’est dans ce cadre que des acteurs gouvernementaux et non gouvernementaux, se sont  réunis, les 30 et 31 octobre 2017, pour échanger et renforcer leurs capacités sur les liens entre les programmes de développement rural, la protection sociale et la sécurité alimentaire et nutritionnelle (SAN).

Relevant la multiplicité des acteurs et des programmes dans le secteur de la protection sociale à l’ouverture de la formation, le Secrétaire Général de la Délégation à la Protection Sociale et à la Solidarité Nationale (DGPSN), Monsieur Ibrahima Faye, a souligné « l’urgence d’instaurer des instruments de ciblage et de coordination adéquats » pour garantir « la performance des interventions et des mécanismes de protection efficaces et durables ».

« L’objectif premier des programmes de filets sociaux étant la résilience des couches défavorisées face à la pauvreté et à la vulnérabilité, il s’avère impératif que nos actions soient soutenues par des activités productives et génératrices de revenus », a-t-il soutenu avant d’ajouter que les programmes de protection sociale qui développent ces activités « empêchent les personnes défavorisées de basculer à nouveau dans la pauvreté et sont de véritables gages d’un développement durable ».

Pour une synergie entre la protection sociale, l’Agriculture, la SAN et la résilience 

La fragmentation des programmes de protection sociale et l’insuffisance de coordination de ces programmes ne facilitent pas l’inclusion des bénéficiaires dans des interventions d’appui productif. Le défi du financement durable de la protection sociale et la pérennisation des programmes y afférents restent aussi des défis à relever. Il devient ainsi nécessaire d’établir des partenariats solides et élargis avec les acteurs de la protection sociale et de renforcer la synergie entre les programmes et les projets de la DGPSN et ceux des ministères sectoriels en relation avec la protection sociale et la SAN.

Partenaire du Gouvernement du Sénégal dans la construction d’un système de protection sociale intégré et durable, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) encourage la concertation et la coordination entre les différents acteurs pour renforcer la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations vulnérables à travers des programmes de protection sociale.

Selon le Chargé de Programme de la FAO au Sénégal, Cheikh Gueye, « des politiques et des programmes de sécurité alimentaire et nutritionnelle, combinés à des interventions de protection sociale peuvent aider les ménages vulnérables à rompre avec le cycle de dénuement et empêcher la transmission de la pauvreté d’une génération à une autre ».

« Les interventions agricoles sont en mesure de contribuer à lever des contraintes structurelles qui pèsent sur l’offre dans le secteur agricole. Les programmes  complémentaires de protection sociale aideraient aussi à alléger les contraintes de liquidités des ménages vulnérables et à renforcer leurs  capacités à planifier leurs dépenses et à investir dans le secteur agricole », a-t-il expliqué.

Pour opérationnaliser les engagements de l’État pris à travers la Déclaration de Malabo sur l’agriculture, le ministère de l’Agriculture et de l’Équipement rural (MAER) a ainsi entamé le processus d’élaboration participatif du Programme National d’Investissement Agricole pour la Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle (PNIASAN) qui intègre toutes les catégories d’acteurs du développement agricole et prend en compte les programmes de filets sociaux.

Le Conseiller technique au MAER, Tanor Maissa Dieng, qui a salué « ces connexions entre la protection sociale et le secteur de l’agriculture », espère que les échanges de bonnes pratiques allant dans le sens de mener des réflexions approfondies permettront de formuler « des propositions concrètes pour une meilleure cohérence entre la protection sociale, la sécurité alimentaire et la nutrition ».

  

Plus d’informations : 

-      Page web de la Division de la protection sociale (ESP) de la FAO

-      Projet FAO-Senegal sur la protection sociale