FAO au Sénégal

Lancement de plus de 200 nouveaux Clubs Dimitra à Nioro et à Tambacounda, au Sénégal

Tambacouda, Sénégal : Rencontre avec le club Dimitra de Kouthia Farindella Manding en présence du chef du village et des femmes membres du club (c) FAO/Yacine Cissé
12/06/2018

Dix-huit nouveaux animateurs (trices) formé(e)s sur le processus de mise en place, d’accompagnement et de suivi des clubs

Durant cinq jours, 28 anciens (anciennes) et nouveaux (nouvelles) animateurs(trices) de Clubs Dimitra et huit responsables de radios communautaires, venant de départements du Sénégal, notamment Koungheul (Kaffrine), Nioro (Kaolack) et Tambacounda (région de Tambacounda), ont été formés sur les principes de l’approche des Clubs Dimitra, notamment le genre, la communication participative, la structuration, l’action collective, l’autonomisation, le partenariat et la mise en réseau.

Les animateurs (trices) sont issu(e)s des communautés ciblées et ont été recruté(e)s par les partenaires de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), à savoir la Fédération nationale des producteurs cotonniers (FNPC) et l’Organisation non gouvernementale (ONG) Symbiose. La formation visait à renforcer les connaissances des animateurs (trices) et responsables de radios sur le processus de mise en place, d’accompagnement et de suivi des Clubs Dimitra. Les documents de capitalisation des résultats au Sénégal et dans la sous-région, avec des témoignages de membres et de facilitateurs (trices) de Clubs Dimitra, ont servi de supports aux sessions.

«Les Clubs Dimitra, constituent une approche d’autonomisation, de renforcement des capacités de réflexion et d’actions des communautés (hommes, femmes, jeunes filles et jeunes garçons) afin qu’ils prennent mieux en main leur avenir ; cela découle de leur propre potentiel à changer les choses pour eux-mêmes et pour leurs communautés», a expliqué la coordonnatrice internationale des Clubs Dimitra à la FAO, Madame Christiane Monsieur.

L’experte de la FAO s’exprimait ainsi lors de l’atelier de lancement des activités des Clubs Dimitra organisé à Nioro où 60 clubs seront installés dans 19 villages. A Tambacounda 148 clubs seront répartis dans 84 villages. Dans les zones concernées par ce programme, une trentaine d’animateurs (trices) sera mobilisée, pour autant d’hommes et de femmes. 

«Les Clubs Dimitra travailleront avec les autorités locales ; toutes les décisions sont collégiales et prises au niveau des assemblées villageoises, en partenariat permanent avec les autorités territoriales mais aussi avec les autres clubs des autres villages ; un réseau de partenaires va se créer et les membres vont se soutenir mutuellement», a souligné Madame Christiane Monsieur.

Créer plus de clubs pour l’autonomisation des communautés

En 2017, 62 clubs avaient déjà été mis en place avec succès dans les communes de Koulor (département de Goudiry), de Koussanar et de Nétéboulou (département de Tambacounda). Les nouveaux clubs de Koungheul, de Kaffrine, de Nioro et de Tambacounda verront le jour dans le cadre d’une mise à l’échelle de l’approche Dimitra, en lien avec le projet «Intégration de la résilience climatique dans la production agro-pastorale pour la sécurité alimentaire dans les zones rurales vulnérables à travers l’approche des champs- école paysans» appelé aussi projet «Résilience climatique» exécuté par la FAO et financé par le Fonds pour l’environnement mondial (FEM). La FAO assure l’appui technique dans le cadre du partenariat avec la FNPC dans la région de Tambacounda et l’ONG Symbiose dans le département de Nioro et de Kaffrine.

Le Préfet de Nioro, El Hadji Malick Ndao, a salué «cette initiative communautaire» et a invité «les collectivités locales et les ONG à s’investir dans les clubs pour l’atteinte des objectifs visés». À Tambacounda, l’Adjointe au Gouverneur, chargée de développement, Marie Ndiaye Diop, a réitéré l’engagement de l’administration à accompagner les Clubs Dimitra qui ont fait leur preuve dans la région. Pour elle, les clubs constituent un levier pour «renforcer les indicateurs de développement tels que l’égalité hommes-femmes, la sécurité alimentaire, etc. par la participation des populations dans le développement de la communauté».

Pour une collaboration entre champs-écoles paysans et Clubs Dimitra

Le projet «Résilience climatique» est mis en œuvre dans trois zones éco-géographiques, le Ferlo (ou zone Sylvo-pastorale), le Bassin arachidier et le Sénégal Oriental. Il vise la mise en place de 1 250 champs-écoles paysans (CEP) et de 420 Clubs Dimitra, lesquels seront appuyés par la FAO par des formations et par un processus de renforcement des capacités sur des questions relatives à l’agriculture et au changement climatique, à la mobilisation communautaire, à la communication participative, etc. Une radio solaire à manivelle est fournie à chaque club afin d’améliorer l’accès des populations rurales, en particulier des femmes, à l’information.

La formation permettra également de tisser des liens solides entre les deux approches de la FAO, Club Dimitra et CEP, qui sont mises en œuvre par la FNPC et de l’ONG Symbiose.

Se réjouissant de cette «combinaison d’approches», le Chargé de programme de l’ONG Symbiose, Mamadou Dramé, a soutenu que son organisation «a enregistré des résultats satisfaisants dans le cadre des CEP en termes de résilience climatique et les clubs viendront en appoint aux CEP pour le partage et l’appropriation des bonnes pratiques de résilience».

De son côté le Directeur exécutif de la FNPC, Abdourahmane Thiam, a appelé les animateurs et animatrices des CEP et des Clubs Dimitra à «relever ce défi de la collaboration afin d’avoir plus d’impact dans les villages et d’être plus utiles pour les populations».

 

Plus d’informations :

Projet Dimitra : Genre, femme rurale et développement

Plateforme globale des Champs Écoles des producteurs