FAO au Sénégal

Démarrage d’une étude de cas au Sénégal sur les potentiels de l’Agroécologie

(c) FAO
31/05/2019

Faire face aux impacts du changement climatique et renforcer la résilience et la durabilité des moyens de subsistance et des systèmes alimentaires 

Selon les Conférences régionales et le 2nd Symposium international sur l’agroécologie en 2018, l’agroécologie pourrait être l’une des approches les plus prometteuses pour atteindre les potentiels d’atténuation et d’adaptation aux impacts du changement climatique et pour renforcer la résilience des systèmes alimentaires et agricoles pour un développement durable. Cependant, il existe à l’heure actuelle trop peu d’évidences complètes et structurées soutenant ce postulat, ainsi que trop peu d’informations publiées sur les défis et les contraintes à considérer pour la mise à l’échelle d’une approche agroécologique pour lutter contre les impacts du changement climatique.

En réponse à l’appel des organes de gouvernance de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) pour augmenter le travail fondé sur les preuves dans le domaine de l’agroécologie, faisant partie de la mise en œuvre de l’Initiative de passage à l’échelle supérieure de l’agroécologie (Scaling-up Initiative on Agroecology), cette étude vise à fournir des preuves et des données sur les potentiels techniques (écologiques et socio-économiques) et les potentiels politiques de l’agroécologie pour construire des systèmes alimentaires résilients. Les résultats de cette étude favoriseront la réorientation politique et accroîtront les discussions autour de l’agroécologie au sein des forums climatiques nationaux et internationaux.

Réalisée à travers une étroite collaboration entre la Représentation de la FAO au Sénégal, Enda Pronat et l’Institut sénégalais de recherches agricoles (ISRA), l’étude de cas au Sénégal est l’une des composantes de l’étude globale (qui comprend également une méta-analyse, une analyse politique internationale et une seconde étude de cas au Kenya).

Cette étude de cas comprendra:

-          Une analyse technique qui permettra de comprendre si les agroécosystèmes agroécoloqiques sont plus résilients que ceux non-agroécologiques et si tel est le cas pour quelles raisons?

-          Une analyse politique qui permettra de comprendre le contexte politique actuel ainsi que les conditions favorables, les freins et les obstacles pour que l’agroécologie soit considérée dans le processus de prise de décision et dans les documents finaux pour adresser les effets du changement climatique au Sénégal.

Discuter des politiques et stratégies favorisant une transition agroécologique

Une formation et une mise en pratique de la méthodologie pour l’analyse technique sur le terrain en étroite collaboration étroite avec les agriculteurs a été organisée du 16 au 30 mai 2019.

L’analyse technique ciblera deux zones (dans les Niayes et à Tambacounda); elle mobilisera l’outil SHARP, permettant d’évaluer la résilience d’agroécosystèmes de façon holistique et sera l’opportunité de tester le Cadre d'évaluation multidimensionnelle en agroécologie, tout récemment développé.

Basée sur une approche de recherche participative, le savoir des producteurs étant au cœur de l’étude, le travail a démarré par une formation sur ces outils, suivie d’un test sur le terrain réalisé en collaboration étroite avec des agriculteurs de Lendeng.

L’atelier de démarrage portant sur les aspects politiques de l’étude a été tenu les 28 et 29 mai 2019.Réunissant une trentaine d’acteurs clés de l’agroécologie au Sénégal[1], cet atelier avait pour objectif d’ouvrir des discussions sur les freins et leviers à l’adoption des approches et des principes de l’agroécologie au Sénégal, pour servir de base à l’analyse politique de l’étude.

La présentation des trois plateformes (3AO, AEB TaFae) et les nombreux échanges ont permis de dresser une vue d’ensemble sur la multiplication des initiatives en matière d’agroécologie au Sénégal, témoignant d’un terreau fertile pour une transition agroécologique.

Des travaux en groupe dynamiques ont permis d’évaluer l’environnement favorable à la transition agroécologique, de mieux comprendre le cadre institutionnel relatif à l’agroécologie, d’engager une réflexion collective autour des politiques, stratégies et lois (y compris incitations) favorisant ou freinant une transition agroécologique. Enfin, l’élaboration d’un scénario idéal pour assurer une transition agroécologique à l’horizon 2035 a permis de dresser l’ébauche d’une proposition de feuille de route concrète et partagée.

Les échanges ont mis en évidence le besoin d’assurer un portage politique de l’agroécologie, notamment la question de son institutionnalisation.

Suite à un premier partage au niveau local, les résultats préliminaires de l’analyse technique et de l’analyse politique seront ensuite présentés lors d’un grand atelier national en octobre (date exacte à confirmer). L’étude de cas s’insèrera dans l’étude globale, qui elle sera lancée lors de la COP 25 au Chili début décembre 2019.

 

Photos

 



[1] Plateformes agroécologie (TaFae, 3 AO, AEB), Académie des Sciences, Universités, instituts de recherche (IRD, CIRAD ISRA), gouvernement (Ministère Agriculture : C-CASA ; Ministères sectoriels)