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Booster la production et valoriser les produits à base de la céréale locale

Au Sénégal, dans la Région de Tambacounda, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a doté à 150 producteurs, dont 140 femmes productrices et transformatrices de fonio, de deux tonnes de semences de fonio certifiées pour l’hivernage 2022. Grâce à cet appui, ces producteurs, membres de la Fédération Yakaar Niani Wulli (FYNW) dans la zone de Koussanar, ont pu emblaver une centaine d’hectares pour une production attendue d’environ 35 tonnes.

Les producteurs bénéficiaires de ces semences tiennent des exploitations agricoles familiales et s’activent dans la production de denrées agricoles, pour la consommation de leurs ménages, mais aussi dans la valorisation des produits agricoles pour créer de la plus value à travers principalement la transformation.

«Les productrices sont venues de toutes les contrées pour recevoir les semences parce que nous en avions vraiment besoin. La demande en semence de fonio est très forte et sans cet appui de la FAO, beaucoup d’entre nous n’auraient pas pu s’en procurer pour cette campagne», a apprécié Khady Hathie, productrice à Maka Colibantan, lors de la remise des semences.

La FAO appuie ces producteurs et productrices dans la valorisation des produits à base de fonio dans le cadre du «Projet de renforcement des moyens de subsistance des femmes rurales pour un développement économique durable» dans la région de Tambacounda. Un projet mis en œuvre avec l’appui financier du Programme mondial pour l’agriculture et la sécurité alimentaire (GAFSP) dans le cadre de son initiative pilote «Initiative Maillon manquant (MMI)» pour améliorer la productivité agricole, l’accès aux marchés et les revenus des petits producteurs, notamment des femmes et des jeunes.

A la fin de la campagne, les producteurs bénéficiaires de deux tonnes de semences vont rembourser en nature pour une quantité équivalente à trois tonnes. Les deux tonnes seront transformées dans l’unité de transformation de produits agricoles des femmes et l’autre tonne sera distribuée par la fédération à ses producteurs sous forme de semences communautaires pour la prochaine campagne. Le reste de la production, estimée à 32 tonnes, sera utilisée par les producteurs pour la consommation de leurs ménages ou vendue à la fédération afin de subvenir aux divers besoins familiaux.

Accroitre les revenus de femmes transformatrices

Le fonio est une céréale réputée riche en plusieurs nutriments (magnésium, zinc, manganèse, etc.). Son indice glycémique faible, comparé à d’autres céréales et féculents de consommation courante comme le riz et le maïs, en fait un aliment très recommandé aux personnes souffrant de diabète.

Les femmes de l’unité de transformation produisent du fonio précuit prêt à l’emploi. Le produit est vendu sur place ou dans des localités comme Tambacounda ou Dakar. Avec la maîtrise progressive des problèmes liés à la qualité, aucune difficulté particulière n’est notée dans la commercialisation. Cependant, l’obsolescence des outils de production rend le process de plus en plus difficile. De plus les difficultés liées à l’approvisionnement en matière première limitent les quantités mises sur le marché et donc les gains des femmes.

C’est pour booster la production que le projet a donné à ces producteurs de la FYNW des semences pour satisfaire la demande croissante et accroître les rendements et les revenus des producteurs et femmes transformatrices.  

«Dans l’unité de transformation, nous avions deux machines locales pour décortiquer le fonio mais elles n’étaient ni performantes ni robustes. D’ailleurs elles sont toutes deux cassées et les femmes de l’unité étaient obligées de décortiquer le fonio à la force de leurs bras au mortier et au pilon. Pour accompagner les efforts de ces braves femmes, le projet a dû aller jusqu’au Mali afin de trouver une machine adaptée et plus solide. La FAO est en train d’acquérir cette machine pour nous et c’est un grand soulagement», explique Ngouye Camara, président de FYNW à Koussanar.

Pour ancrer davantage le fonio produit par l’unité dans la qualité, le projet va appuyer le processus d’obtention de l’autorisation de mise en consommation (FRA) et de codes-barres, subventionner l’acquisition d’un emballage plus adéquat et aider au renforcement des capacités des femmes transformatrices.

Améliorer la qualité des produits et réduire les pertes post-récolte

Ce projet mis en œuvre par la FAO travaille aussi pour l’allègement du process de production et l’amélioration de la qualité des produits. Le projet a doté les producteurs d’une quinzaine de bâches pour améliorer la qualité du fonio et minimiser les pertes post-récolte lors du battage. Il est aussi prévu de leur doter d’une décortiqueuse/blanchisseuse d’une capacité de traitement de 120 kilogrammes (Kg) par heure et un séchoir solaire d’une capacité de traitement de 300 kg par jour. A terme, ces équipements devraient permettre à l’unité de transformation d’avoir une capacité de traitement de 50 tonnes par an.

« Ce séchoir solaire et cette décortiqueuse, qui seront uniques dans la zone, vont nous permettre d’alléger le travail, de produire plus et d’améliorer la qualité. Nous allons aussi faire de la prestation de services, ce qui va soulager les producteurs et même booster la consommation du fonio par les populations», espère Mama Mané de l’unité de transformation.

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