FAO au Sénégal

La FAO Sénégal pour une approche « Une seule santé » au Sénégal

Dr. Vincent Martin, Représentant de la FAO au Sénégal, à l’Ecole Inter-Etats des Sciences et Médecines Vétérinaires (EISMV) de Dakar
18/06/2015

« Les vétérinaires forment une grande famille ». Ce mercredi 10 juin 2015, le Dr. Vincent Martin, Représentant de la FAO au Sénégal, était venu pour partager son expérience du concept One Health (Une seule santé), mais aussi apprendre des jeunes étudiants de l’Ecole Inter-Etats des Sciences et Médecines Vétérinaires (EISMV) de Dakar. Devant un parterre pluridisciplinaires, composés d’étudiants, issus de diverses origines géographiques, et de professionnels, issus de la fonction publique ou du secteur privé, Vincent Martin a longuement présenté le concept One Health  et certains de ses enjeux, dans le cadre d’une table ronde, organisée par les étudiants de l’EISMV.

Vétérinaire de formation et spécialiste des zoonoses et des maladies infectieuses émergentes, l’actuel Représentant de la FAO au Sénégal a, entre autres, exercé en Chine comme Fonctionnaire technique principal, à la tête du Centre des urgences de la FAO pour les maladies infectieuses et transfrontalières (ECTAD), de 2007 à 2012.  Dans son intervention, il a d’abord défini le concept One Health comme une approche visant à améliorer les efforts globaux pour limiter et combattre l’émergence des zoonoses et autres maladies. Au-delà de cette première définition posée par la FAO, il a également décrit un effort collaboratif, au croisement de plusieurs disciplines, œuvrant à la fois au niveau local, national et global, pour atteindre une santé optimale pour les humains, les animaux et l’environnement. Il a plus  particulièrement insisté sur la nature locale de l’approche : les experts ont en effet le devoir de traduire le concept au niveau des populations, premières victimes de ces maladies. La FAO est ainsi engagée au côté d’autres agences du système des Nations Unies, pour contribuer à l’approche « Une seule santé », en proposant un cadre stratégique de réduction des risques de maladies infectieuses, à l’interface Animale – Humaine – Environnementale. Il est en effet nécessaire d’étudier le risque tout au long des chaines de valeur, afin de trouver les zones d’intervention pertinentes et critiques. La FAO y contribue plus particulièrement à travers son savoir et son expérience dans le domaine de l’agriculture, des productions animales, des forêts et des services écosystémiques.

Au cours de sa présentation, Vincent Martin a également salué l’initiative des étudiants de l’EISMV et leur volonté de se familiariser avec le concept, alors que l’Afrique de l’Ouest est toujours touchée par l’épidémie de la maladie à virus Ebola. Il les a par ailleurs invités à se rapprocher des sciences sociales, conformément à l’approche One Health. Auparavant, le Dr. K. Gueye, Conseiller technique au Ministère de l’Elevage et des Productions Animales (MEPA) s’était lui aussi réjoui de cette initiative. « A vous chers étudiants, je vous encourage. L’avenir vous appartient. » Rappelant que la lutte contre les zoonoses est dévolue aux services de l’Etat, il a insisté sur la nécessité pour les techniciens et conseillers du secteur public de se donner le temps d’écouter les chercheurs. Dans ce sens, il a salué la disponibilité du Dr. Martin pour cet exercice, tout en remerciant la FAO pour son action au Sénégal dans le secteur de l’élevage.

Cette table ronde organisée par les étudiants de l’EISMV a donc eu lieu dans un contexte très favorable au développement du concept One Health dans la région ouest-africaine. L’épidémie de maladie à virus Ebola, avec ses milliers de victimes, particulièrement en Guinée, Libéria, et Sierra Léone, prend sa source chez l’animal avant de se répandre au sein de la population humaine. La récente réapparition de la grippe aviaire au Nigéria et sa diffusion à plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest présentent aussi un certain nombre de risques en termes de sécurité alimentaire et de santé publique. « Ce sont autant de menaces qui nous poussent à changer de paradigme dans notre façon d’aborder les défis présentés par les pathogènes émergents », souligne le Dr. Martin. C’est sans aucun doute ce qui a incité les Etats-Unis à financer un programme d’action pour la sécurité sanitaire mondiale en Afrique de l’Ouest, afin d’aider les pays à se préparer pour répondre aux futures épidémies, en conformité avec les normes et directives internationales, ainsi que la création d’un centre régional de prévention et de lutte contre les maladies de la Communauté Economiques des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).