Réforme des politiques agricoles et alimentaires
La FAO accompagne le Gouvernement du Sénégal dans ses efforts de bonne gouvernance pour plus d’efficacité et d’efficience des politiques publiques
Le Ministère de l’Agriculture et de l’équipement rural renforce ses outils de suivi et d’analyse des politiques agricoles et alimentaires, avec l’appui de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Depuis octobre 2015, les deux partenaires ont démarré des activités conjointes, dans le cadre du programme SAPAA (Suivi et Analyse des Politiques Agricoles et Alimentaires), dont l’objectif est d’améliorer l’efficacité et l’efficience des politiques agricoles et alimentaires sénégalaises et ainsi mieux lutter contre l’insécurité alimentaire et nutritionnelle et la pauvreté.
Les premiers résultats des études menées ont été partagés, mercredi 18 mai, avec les partenaires. Une soixantaine de personnes ont été réunies pour un atelier de partage et de validation des résultats.
Premières filières analysées : le riz et l’oignon. Inscrites dans le Programme d’Accélération de la Cadence de l’Agriculture Sénégalaise (PRACAS), elles représentent un poids considérable dans la production, la consommation et le commerce international du Sénégal.
Les premiers résultats obtenus pour ces deux filières ont montré que les politiques mises en œuvre ont permis aux producteurs et aux grossistes de bénéficier de prix supérieurs aux prix qu’ils auraient perçus en l’absence de ces politiques. Des mesures de politiques telles que les taxes et gels à l’importation et les prix plancher conseillés ont permis d’inciter à la production de l’oignon et du riz. Ces politiques ont néanmoins engendré un surcoût au niveau des consommateurs et pesé sur la compétitivité des produits locaux. Outre les efforts déjà en cours pour améliorer la productivité et la qualité du riz et de l’oignon local, l’investissement dans les infrastructures de stockage et de commercialisation ainsi que l’organisation des interprofessions doivent être encouragés afin d’offrir aux consommateurs des produits de qualité à des prix accessibles, qui soient également rémunérateurs pour les producteurs et les commerçants.
Pour la FAO, un environnement des politiques favorable est un élément clé pour le développement agricole, la sécurité alimentaire et nutritionnelle et la réduction de la pauvreté dans les pays en développement.
« Au cours des dernières années, la FAO Sénégal a apporté un soutien continu au gouvernement sénégalais dans plusieurs processus de réforme de la gouvernance du secteur agricole et de la sécurité alimentaire », avait rappelé Vincent Martin, Représentant de la FAO au Sénégal, citant des documents de politiques tels que le Programme d’Accélération de la Cadence de l’Agriculture Sénégalaise (PRACAS), le projet de Lettre de Politique Sectorielle de la Pêche et de l’Aquaculture (LPSDPA) ou encore le Plan National de Développement de l’Elevage (PNDE). « Ces stratégies sont essentielles dans un contexte d’émergence. Toutefois, sans de solides outils de suivi et d’analyse des politiques agricoles et alimentaires, les résultats obtenus ne pourront être que partiels. C’est là tout le bénéfice et la valeur ajoutée du programme SAPAA. »
Trois ans pour consolider le dispositif, en partenariat avec les acteurs clés
Depuis son lancement en 2011 par la FAO, le SAPAA a déjà établi, avec succès, des partenariats avec les institutions gouvernementales et de recherche dans de nombreux pays en développement en Afrique : Bénin, Burkina Faso, Burundi, Ethiopie, Ghana, Kenya, Malawi, Mozambique, Nigeria, Rwanda, Tanzanie et Uganda.
Au Sénégal, la mise en œuvre du SAPAA est assurée par le Ministère de l’Agriculture et de l’Equipement Rural (MAER), à travers la Direction de l'Analyse, de la Prévision et des Statistiques agricoles (DAPSA) qui joue un rôle de coordination technique d'une équipe d'experts issus de plusieurs Ministères et centres de recherche nationaux, avec l’appui de la FAO. Le Cabinet du MAER assure le portage du programme au niveau politique.
« Je voudrais saisir cette opportunité pour remercier la FAO pour l’appui technique et financier qu’elle apporte à la mise en place du SAPAA et son soutien multiple au secteur de l’agriculture sénégalaise », avait déclaré Massata Niang, Conseiller technique du Ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural. Il avait également tenu à saluer l’engagement et la détermination de l’équipe SAPAA, qui n’a « ménagé aucun effort pour offrir ces premiers résultats ».
Dans son premier cycle, le SAPAA est mis en œuvre jusqu’en avril 2018, avec l’appui financier du Ministère Fédéral de l’Alimentation et de l’Agriculture d’Allemagne. Le programme entend contribuer et travailler en synergie avec différents processus et programmes de suivi et analyse des politiques agricoles mis en œuvre par le MAER, mais aussi par les ministères compétents et les partenaires techniques et financiers comme la Délégation de l’Union Européenne, l’Agence des Etats-Unis pour le développement international (USAID), la Banque Mondiale, la coopération canadienne, l’IFPRI ou encore la société civile et le secteur privé.
Les premières filières intégrées dans le système sont le Riz, l’Arachide, l’Oignon, la Pomme de terre et la Viande Bovine. D’autres filières pourront être ajoutées à mesure que le système sera consolidé. Les dépenses publiques agricoles et alimentaires dans leur ensemble sont également suivies et analysées.
Par la suite, le SAPAA poursuivra l’institutionnalisation du système de suivi en mettant à jour les indicateurs d’analyse déjà produits dès la fin de l’année 2016. Par ailleurs, le SAPAA travaillera avec le Gouvernement pour analyser des options de réforme de politiques agricoles visant à s’attaquer à certaines des contraintes identifiées lors des analyses.
Plus d’informations :