FAO au Sénégal

Vallée de l’Anambé : Lancement d’un nouveau projet sur le riz pluvial au Sénégal

(c) FAO/Mouhamed Fall
02/06/2016

La FAO poursuit son accompagnement du gouvernement dans ses efforts d’atteinte de l’autosuffisance en riz

L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et le Gouvernement du Sénégal lancent conjointement le projet « TCP/SEN/3504 Appui à la riziculture pluviale au Sénégal ». La cérémonie officielle de lancement s’est tenue ce matin, dans la base-vive de la Société de Développement Agricole et Industriel (SODAGRI) du Sénégal à l’Anambé (Vélingara, Sud), en présence de représentants de la FAO et du Ministère de l’Agriculture et de l’équipement rural (MAER), de la SODAGRI, des Directions Régionales du développement Rural de Kolda et Sédhiou, des Services Départementaux du Développement Rural (SDDR) des régions de Kolda et Sédhiou et de l’Institut sénégalais de recherche agricole (Isra), ainsi que des organisations de producteurs et des programmes partenaires des deux régions.

Partenaire du Gouvernement Sénégal dans sa politique d’autosuffisance en riz et dans sa stratégie de sécurité alimentaire et nutritionnelle, la FAO soutient la réalisation des objectifs du gouvernement à travers une production agricole durable et l’amélioration de la sécurité alimentaire des groupes les plus vulnérables, conformément au Cadre de Programmation Pays 2013-2017, qui définit sa coopération avec le gouvernement du Sénégal.

« Le défi majeur du Gouvernement du Sénégal est de continuer dans sa trajectoire d’amélioration de la production vivrière pour atteindre l’autosuffisance en riz, une des céréales les plus importantes », a déclaré Ousseynou Diop, au nom du Représentant de la FAO au Sénégal. « Pour cela, certaines barrières doivent être levées pour que les producteurs, notamment les plus vulnérables, puissent avoir accès à des intrants de qualité, notamment les semences et les engrais, mais aussi le crédit et l’équipement agricole, entre autres.»  

Le riz constitue une denrée stratégique majeure dans les options du gouvernement. Il représente 34% du volume de la consommation céréalière nationale et compte pour 50% des céréales consommées en milieu urbain et 24% en milieu rural. Avec le Programme d’Accélération de la Cadence de l’Agriculture Sénégalaise (PRACAS), le volet agricole du Plan Sénégal Emergent (PSE), les autorités sénégalaises affichent clairement leur volonté de conquérir le marché rizicole national. Elles ambitionnent d’atteindre, en 2017, l’autosuffisance avec une production de 1 600 000 tonnes de paddy. 40% de l’atteinte de ces objectifs sont assignés à la riziculture pluviale. La productivité rizicole en zone pluviale demeure néanmoins faible, en dépit des potentialités de productivité avec la disponibilité des terres et de l’eau. Les activités du projet se concentrent ainsi sur la riziculture pluviale.

Relever les défis de la culture du riz pluviale

« Le Gouvernement s’est engagé à aller vers la production suffisante de riz parce que c’est la denrée la plus consommée au  Sénégal. Ce projet est donc extrêmement important et il vient à son heure », a soutenu le conseiller technique au MAER et coordonnateur du Programme National d’Autosuffisance en Riz, Waly Diouf. « Nous sommes extrêmement content de voir que la FAO a inscrit son action dans le soutien de l’action gouvernementale à travers ce projet qui permettra d’augmenter la production et la productivité dans les régions de Kolda et de Sédhiou ».

Les spécialistes s’accordent à dire que la marge de progrès de la production rizicole se trouve actuellement en culture pluviale, notamment dans la région Sud où existent de l’eau, de bonnes terres rizicultivables et des populations expérimentées pour cette culture.

Le Projet « Appui à la riziculture pluviale au Sénégal », appuiera la production de riz dans les régions ciblées, Kolda et Sédhiou, pour contribuer à l’augmentation de la production, via un renforcement des capacités techniques et la promotion des échanges de savoir entre les acteurs, mais également à une meilleure maitrise de la chaine de valeurs riz dans la zone, à travers une intervention intégrée aux différents maillons et la mise en place d'une plateforme multi acteurs.

Le vice-président de la Fédération des producteurs du bassin de l’Anambé (FEPROBA), Oumar Baldé, a exprimé sa satisfaction quant à cette approche : « La plateforme multi acteurs est à saluer, parce qu’une seule entité ne peut pas conduire un projet de ce genre. S’il y a un Etat qui supervise, un partenaire financier qui suit l’utilisation des fonds et accompagne les producteurs dans la mise en œuvre du projet, ce sera bénéfique ».

Le projet, qui a démarré en janvier 2016 et s’achèvera en décembre 2017 pour un budget de 430 000 $US (252 millions FCFA), cible différents acteurs de la chaine de valeur du riz. Il s’agit des agriculteurs-multiplicateurs ; des groupements de producteurs, professionnalisés en productions de semences certifiées ; des producteurs ; des transformateurs ; des structures de recherche, d’encadrement et d’appui-conseil. Le projet vise également des bénéficiaires indirects constitués d’au moins 2500 ménages ruraux, de commerçants et de distributeurs dans les zones où sont exécutées les activités du projet.