FAO au Sénégal

Les acteurs sénégalais valident le Cadre National des Services Climatologiques (CNSC)

(C) FAO/Sylvain Cherkaoui
02/06/2016

Les acteurs sénégalais, producteurs et utilisateurs des services climatologiques, et leurs partenaires se sont rencontrés jeudi 19 mai pour valider le plan d’actions prioritaires et le schéma de gouvernance du Cadre National des Services Climatologiques (CNSC), au cours d’un atelier national qui a réuni plus de soixante (60) participants.

Avec un indice de risque estimé à 4.7 en 2015 (INFORM risk), le Sénégal a une vulnérabilité aux risques de catastrophe très élevé. Les conséquences d’une telle vulnérabilité pour le pays se chiffrent pour la période 2005-2013 à un coût ou perte économique moyen de $ 35, 358,978.96 qui est imputable aux catastrophes naturelles qu’a connues le Sénégal au cours de cette période.[i]

« Le climat offre à la fois des avantages et des risques pour les personnes et les biens. Lorsqu’il est altéré par les changements climatiques, il induit le réchauffement climatique caractérisé par une hausse des températures moyennes mondiales, l'élévation du niveau de la mer et d'autres modifications du système climatique », a rappelé le Secrétaire Général du Ministère du Tourisme et des Transports aériens, Amady Sy, en présidant la rencontre au nom du ministre de tutelle, Madame Maïmouna Ndoye Seck. « Cette compréhension du climat, conjuguée à une évaluation des impacts des changements climatiques dans les secteurs socio-économiques, est la condition préalable à l'action pour le climat », a-t-il ajouté.

Le CNSC est une plateforme et un mécanisme de collaboration et de coordination réunissant dans un dialogue permanent tous les acteurs nationaux qui interviennent dans le domaine climatique, afin d’identifier les besoins et priorités. Ceux-ci vont de la mise en place d’un ensemble de services et une chaîne de valeurs pour la fourniture de services climatiques à leurs utilisations et leurs applications au développement. Le CNSC est la déclinaison nationale du Cadre Mondial pour les Services Climatologiques, une initiative pilotée par les Nations Unies, sous l’égide de l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM), dont l’objectif est d’orienter le développement et l’utilisation d’outils performants pour aider les processus de décision permettant aux Etats membres de faire face aux impacts des changements et variabilités climatiques, ainsi qu’aux catastrophes naturelles.

Six priorités ont été retenues au Sénégal, pour le Cadre National des Services Climatologiques (CNSC) : (1) l’agriculture et la sécurité alimentaire, (2) la gestion des ressources en eau, (3) la santé, (4) la gestion des risques et catastrophes, (5) l’énergie, et (6) le tourisme.

« Le système des Nations unies nourrit l’espoir que le processus de mise en œuvre qui sera ainsi engagé ouvrira de nouvelles opportunités au pays afin que les services climatologiques soient un des instruments de la prise de décision et de la formulation des politiques publiques », a souligné  la coordonnatrice régionale du Cadre Mondial pour les Services Climatologiques, Arame Tall, au nom de la coordonnatrice résidente du Système des Nations Unies au Sénégal. « Le chantier pourrait être initié par la mise en place d’un cadre juridique approprié permettant de lier la vision, la stratégie  et le cadre opérationnel », a-t-elle ajouté, tout en renouvelant le soutien des Nations Unies pour accompagner le Gouvernement dans cette perspective ».

Un processus de consultation nationale

La validation du CNSC par les acteurs marque la fin d’un processus de consultations nationales, entamé en 2014 par l’Agence Nationale de l’Aviation Civile et de la Météorologie (ANACIM). En mars 2014, un atelier de consultations nationales sur les services climatologiques avait réuni autour d’une même table les services de la météorologie et de l’hydrologie nationale et les usagers sectoriels des Services Climatologiques pour discuter les lacunes, besoins et priorités pour le développement et l’application de services climatiques. La dernière étape de ce processus a été la pré-validation du plan d’action du CNSC, le 16 février 2016, par tous les acteurs interpellés par la problématique des services climatiques allant des producteurs aux utilisateurs de ces services. Ce plan d’action fait également office de document de plaidoyer, puisque le développement et la fourniture de produits et services climatiques participe de la résilience des communautés et contribuent à des gains de développement durables.

Le Sénégal est l’un des cinq pays pilotes du Sahel, retenus pour une mise en œuvre nationale du Cadre Mondial pour les Services Climatologiques, dont l’instauration a été décidée lors de la troisième Conférence mondiale sur le climat de Genève en 2009.

Le Cadre Mondial pour les Services Climatiques est une initiative inter-gouvernementale qui est pilotée par l’ONU et à laquelle plus de 150 pays et Gouvernements ont souscrit dont le Sénégal. Le Cadre Mondial pour les Services Climatiques a cinq (5) domaines prioritaires d’intervention (agriculture et sécurité alimentaire, eau, santé, réduction des risques de catastrophes et énergie).

L’équipe de coordination du Cadre Mondial pour les Services Climatologiques (GFCS en anglais) pour l’Afrique est actuellement basée à Dakar au Sénégal. Le GFCS est hébergé par la FAO Sénégal et travaille sur plusieurs questions en rapport avec le climat notamment l’agriculture.

 

Source : http://gfcs-climate.org/node/939