FAO au Sénégal

Pro-Act : Le gouvernement du Sénégal, la FAO et l’Union européenne font un pas vers l’amélioration de la gouvernance de la sécurité alimentaire au Sénégal

Grand marché de Dakar ©FAO/Jane Hahn
11/10/2016

Ensemble, les partenaires contribuent à l’élaboration d’un document triennal de programmation des dépenses de sécurité alimentaire pour le Gouvernement du Sénégal

En 2016, un atelier sur la programmation des dépenses de sécurité alimentaire au Sénégal a réuni une trentaine d’acteurs nationaux. Neuf structures clés en charge de la sécurité alimentaire, de la nutrition et des dépenses publiques au Sénégal étaient présentes (Présidence, Primature, SE-CNSA[1], CLM[2], le Ministère de l’Economie, des Finances et du Plan et les ministères sectoriels en charge de l’agriculture, de l’élevage, de la pêche[3]), ainsi que leurs partenaires : l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et l’Union européenne (UE), mais aussi des think-tank, comme l’Initiative Prospective Agricole et Rurale (IPAR).

Organisé par le Ministère de l’Economie, des Finances et du Plan (MEFP), l’atelier a été appuyé par le projet «Renforcement de la gouvernance de la sécurité alimentaire et de la nutrition au Sénégal» (Pro-Act), mis en œuvre par la FAO et le gouvernement du Sénégal, avec le financement de l’Union européenne. Les échanges ont permis de délimiter les champs d’analyse et de classification du champ de la sécurité alimentaire pour l’élaboration du Document de Programmation Triennale de la Sécurité Alimentaire (DPTSA) 2017-2019, sur la base de l’outil développé dans le cadre du Programme de Suivi et d’Analyse des Politiques Agricoles et Alimentaires (SAPAA) de la FAO. L’élaboration de ce DPTSA permettra de faire le suivi des dépenses de sécurité alimentaire au niveau de tous les ministères sectoriels et des structures de coordination de la primature et de la présidence pour une meilleure efficacité et efficience dans la programmation des budgets au niveau du Ministère de l’Economie, des Finances et du Plan.

La sécurité alimentaire constitue en effet une priorité majeure du Gouvernement sénégalais, comme l’a rappelé le Conseiller spécial du Premier ministre en agriculture et en sécurité alimentaire et par ailleurs président du comité de pilotage du Pro-Act, Fallou Dieye. « L’analyse SAPAA des dépenses publiques pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle a montré que, de 2010 à maintenant, l’évolution des dépenses liées à la sécurité alimentaire est passée de 300 milliards de francs CFA à plus de 500 milliards de francs CFA », a-t-il soutenu. Selon une étude sur la «Prévisibilité des dépenses publiques liées à la sécurité alimentaire et nutritionnelle au Sénégal», conduite par la Délégation de l’Union européenne au Sénégal, de septembre à octobre 2015, ces dépenses sont passées de 5,4% (1,6% du PIB) en 2010 à 7,8% des dépenses publiques totales (2,3% du PIB) en 2014.

Deux jours d’atelier et des résultats positifs

Pendant l’atelier, les participants ont échangé sur deux outils permettant la classification de dépenses publiques pour l’élaboration du DPTSA 2017-2019 : l’outil d’analyse du Programme SAPAA et le modèle T21[4].

Les modalités pratiques du processus d’élaboration du DPTSA ont ensuite été présentées avant de définir et d’arrêter les 10 entités administratives directement concernées par l’élaboration du DPTSA 2017-2019 (SE-CNSA, Délégation Générale à la Protection sociale et à la solidarité nationale/ DGPSN, MAER, MEPA, MPEM, MEFP, MEDD, Ministère de  l’Hydraulique et l’Assainissement, Ministère du Commerce et des PME ; Ministère des Infrastructures). Ces entités seront appuyées par un comité technique présidé par la Direction générale des finances (DGF).

La méthodologie SAPAA a été validée comme outil de référence pour la classification des dépenses de sécurité alimentaire multisectorielles pour l’élaboration du DTPSA. Pour le Sénégal, il s’agit d’une opportunité de s’approprier le modèle d’analyse déjà utilisé par 14 pays africains, mais aussi d’adapter l’outil au contexte national et selon les besoins d’analyse, afin de permettre au Gouvernement d’affiner ses objectifs prioritaires, ses politiques et ses programmes pour une sécurité alimentaire et nutritionnelle accrue des populations.

Il a en outre été recommandé que les premiers résultats de la simulation du modèle T 21 effectuée sur le Programme d’accélération de la cadence de l’agriculture sénégalaise (PRACAS) soient partagés et que la méthodologie soit davantage affinée dans une perspective d’utilisation du modèle T21 pour évaluer les impacts socio-économiques des mesures de dépenses liées à la sécurité alimentaire et nutritionnelle.

Mobiliser l’expertise de la FAO pour une meilleure gouvernance de la sécurité alimentaire et nutritionnelle

Le Projet « Renforcement de la gouvernance de la sécurité alimentaire et de la nutrition au Sénégal », dit Pro-Act, contribue au Contrat de Réforme Sectorielle « Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle et à l'Agriculture Durable » (CRS SANAD) qui accompagne l’Etat du Sénégal dans l’amélioration des politiques et des programmes en faveur de la sécurité alimentaire, de la nutrition et du développement de l’agriculture durable.

Ce projet de 2 millions d’euros, financé par l’Union européenne pour une durée de trois ans (2016 – 2019), est mis en œuvre par la FAO, en partenariat avec le Ministère de l’Agriculture et de l’Equipement rural (MAER) (à travers le cabinet du Ministre et la Direction de l'Analyse, de la Prévision et des Statistiques Agricoles [DAPSA]), le Secrétariat Exécutif du Conseil National de Sécurité Alimentaire (SECNSA) et la Cellule de Lutte contre la Malnutrition (CLM).

Sous la houlette d’un comité de pilotage présidé par la Primature, le projet ambitionne de faciliter la mise en place d’un cadre intégré et harmonisé de collecte, d’analyse, de suivi et d’évaluation de la sécurité alimentaire et de la nutrition afin d’évaluer les effets et d’améliorer les impacts des politiques et des programmes agricoles sur la sécurité alimentaire et la nutrition des populations. Il entend également renforcer les mécanismes de coordination intersectorielle entre la planification et la budgétisation de la stratégie de la SANAD, afin de guider les décisions politiques et d’améliorer l’efficacité et l’efficience des politiques et des dépenses publiques en matière de sécurité alimentaire et de nutrition.

Opérationnel au Sénégal depuis un an, le SAPAA appuie le gouvernement du Sénégal sur le suivi et l’analyse de ses politiques agricoles et alimentaires. Le programme développe notamment, avec l’appui du Pro-act, une base de données permettant l’analyse des dépenses publiques en soutien à la sécurité alimentaire. L’outil devrait être renforcé par une intégration des dépenses de nutrition, afin de permettre l’analyse de l’ensemble des dépenses de sécurité alimentaire et nutritionnelle et de leurs impacts.

 

Plus d’informations :

-      L’Objectif stratégique 1 de la FAO

-      Le Programme SAPAA

-      Page web de la FAO sur la Nutrition

-      10 recommandations clés pour améliorer la nutrition via l’agriculture

 


 

[1] SE-CNSA : Secrétariat Exécutif du Conseil National à la Sécurité Alimentaire

[2] CLM : Cellule de Lutte contre la Malnutrition

[3] MAER : Ministère de l’Agriculture et de l’Equipement rural ; MEPA : Ministère de l’Elevage et des Productions animales ; MEDD : Ministère de l’Environnement et du Développement durable ; MPEM : Ministère de la Pêche et de l’Economie maritime

[4] Le modèle T21, adoptée en mars 2014 par le gouvernement du Sénégal, permet de produire des simulations d’impact de moyen et long termes.