FAO au Sénégal

La démarche du Sénégal pour améliorer les rapports sur le climat

©FAO/Benedicte Kurzen
24/10/2023

Le mois dernier, à Saly, dans la région de Thiès, des fonctionnaires du Ministère de l’Environnement ont rejoint le programme SCALA de la FAO et du PNUD pour suivre une formation sur de nouveaux outils destinés à améliorer le processus d’établissement de rapports sur le climat dans le cadre de leurs Contributions Déterminées au niveau National (CDNs).

 

Le Sénégal a rejoint les 139 pays qui ont actualisé leur CDN décrivant leurs actions visant à atténuer le changement climatique. Alors que ces pays commencent à mettre en œuvre ces plans climatiques clés, ils doivent être armés de méthodes et d’outils appropriés pour assurer le suivi et rendre compte à la communauté internationale.

Par le biais d’engagements multinationaux, les pays reconnaissent la nécessité d’un soutien dans le suivi des CDNs afin de mieux comprendre et de satisfaire aux exigences en matière de rapports. Ils sont confrontés à des défis tels que la compréhension des rapports de la CCNUCC, la diversité des exigences en matière de données, la collecte des données post-CDN, les rapports sur l’adaptation, et la capacité technique à se conformer au cadre de transparence renforcée (ETF en anglais). Néanmoins, il est essentiel d’améliorer la connaissance de l’ETF au niveau national.

Le processus n’est pas aussi simple que de proposer des outils qui les aident à répondre aux exigences en matière de rapports, mais il nécessite de renforcer les capacités de ceux qui utiliseront ces outils dans leur secteur.

Les efforts de renforcement des capacités au Sénégal ayant progressé à travers des conseils étape par étape, cette formation a été le point culminant des efforts déployés par le Sénégal au cours des deux dernières années pour mettre en place un cadre de suivi et d’évaluation de la mise en œuvre de la CDN.

Cette formation représentait une étape cruciale pour renforcer les capacités des professionnels du secteur de l’agriculture, de la forêt, et des autres affectations des terres (AFAT) avec une expertise dans la classification des terres, les sources d’émissions et d’absorption de GES résultant de politiques et mesures dans le secteur AFAT, et les besoin en données pour suivre la mise en œuvre de la CDN en utilisant la boite à outils CDN de la FAO, qui comprend l’Outil de Suivi de la CDN (NDC Tracking Tool) et l’Outil d’Expert pour les CDN (NDC Expert Tool).

En outre, les efforts de renforcement des capacités ont inclus des exercices pratiques visant à familiariser les utilisateurs aux outils de suivi à l’aide de données nationales, et à recueillir des commentaires sur leur efficacité à soutenir l’analyse et l’établissement de rapports sur la CDN.

Le Sénégal s’efforce de réduire les émissions de GES d’ici 2030 grâce à des efforts d’atténuation à l’échelle de l’économie couvrant les secteurs de l’énergie, de l’industrie, des déchets et le secteur AFAT. La CDN comprend des objectifs spécifiques visant à améliorer les pratiques de régénération naturelle, à utiliser du compost pour les cultures maraichères et à promouvoir un système de riziculture intensive.

Dans le secteur forestier, le Sénégal s’efforce de réduire les émissions liées à la production de charbon de bois et de bois énergie, d’améliorer la gestion des forêts, d’accroitre le reboisement (y compris les mangroves) et de réduire les feux de brousse. Compte tenu de l’engagement de plusieurs secteurs, le Sénégal s’est concentré sur la mise en place de cadres sectoriels qui renforcent la capacité des agents techniques à suivre et à évaluer la mise en œuvre de la CDN.

Cela implique de participer à des cours de formation pour aligner le cadre national de suivi de la CDN, pour évaluer les politiques et les projets soutenant les mesures de la CDN, et pour améliorer l’expertise en matière d’évaluation et d’établissement de rapports sur les actions climatiques dans le cadre de l’EFT.

En outre, le Sénégal travaille à l’élaboration d’un manuel décrivant les procédures de mesure, de rapport et de vérification (MRV) adaptées au secteur AFAT de la CDN. Cette initiative sera suivie par une collecte de données facilitée par diverses parties prenantes, y compris le Ministère de l’Agriculture, l’Institut Sénégalais des Recherches Agricoles et le Centre National des Recherches Forestières, ainsi que la Direction des Eaux, Forêts, Chasse et de la Conservation des Sols, sous la coordination du Ministère de l’Environnement et en collaboration avec SCALA.

Ces efforts visent à créer une base de données complète sur la CDN pour évaluer les progrès de mise en œuvre, ainsi que pour rendre compte dans le Rapport Biennal sur la Transparence (BTR). Actuellement, le pays prépare son Rapport Biennal Actualisé, qui contribuera au BTR sur les émissions et les absorptions de gaz à effet de serre qui doit être remis à la CCNUCC d’ici décembre 2024.

Ces progrès ont mis le Sénégal sur la bonne voie pour améliorer les rapports sur le climat dans le cadre des nouvelles exigences en matière de transparence. Cette collaboration a un double objectif : premièrement, évaluer l’état et les progrès des actions d’atténuation et d’adaptation de l’AFAT, telles que décrites dans la CDN, et deuxièmement, préparer le terrain pour l’établissement de rapports sur la CDN.

Au Sénégal, le parcours vers la réalisation des objectifs climatiques met l’accent sur la transparence et un suivi efficace. En identifiant les besoins adaptés en matière de renforcement des capacités et en impliquant diverses parties prenantes dans la collecte des données, les progrès vers les engagements climatiques prennent de l’ampleur.

Les dialogues régionaux soulignent l’importance de soutenir les pays dans leur quête de transparence, en fournissant des indications précieuses sur la voie à suivre. Ce voyage commun, marqué par l’échange d’expériences et de bonnes pratiques, témoigne de l’engagement mondial en faveur de la lutte contre le changement climatique. 

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Le Sénégal s’est engagé à améliorer ses stratégies climatiques et ses systèmes alimentaires durables. Au Sénégal, le programme SCALA contribue à renforcer les capacités institutionnelles pour la planification, le suivi et l’établissement de rapports sur l’action climatique des CDN. Il évalue également les approches agroécologiques pour la résilience et la réduction des émissions, identifie les politiques de promotion de l’agriculture biologique et des semences résistantes au climat, et soutient les actions transformatrices telles que l’agroécologie et l’agroforesterie par le biais d’une approche multipartite. En outre, SCALA promeut activement l’engagement du secteur privé dans l’arachide, le millet et les cultures maraichères au Sénégal, en développant des plans d’engagement pour divers acteurs du secteur privé.