Ne laisser personne de côté

En quoi l’investissement dans les zones rurales-urbaines est essentiel pour éradiquer la faim et la pauvreté. #ZeroHunger

©Stef Hoffer | Shutterstock.com


PARTIE 1

Mettre les systèmes alimentaires au service d’une transformation rurale inclusive

Depuis les années 90, des millions de personnes sont sorties de la pauvreté sans quitter les zones rurales. Cela offre de grandes perspectives pour renforcer les opportunités rurales sur les exploitations et en dehors des exploitations, y compris la création de nouveaux emplois.

Révéler le potentiel des petites villes et villages et leurs liens avec les zones rurales offre une opportunité unique aux populations rurales et aux jeunes en particulier, qui se tournent souvent vers l’émigration dans l’espoir d’améliorer leurs conditions de vie. L’accomplissement des objectifs durables dépend de manière cruciale des progrès réalisés dans les zones rurales où vivent la majorité des pauvres et des personnes qui souffrent de la faim.

Fruits et légumes frais en vente dans un marché. La pauvreté et les difficultés ont poussé les gens des communautés rurales à migrer. ©Alex Webb | Magnum Photos for FAO

Dans le monde d’aujourd’hui, l’enjeu de parvenir à la Faim Zéro est d’autant plus énorme que les pressions démographiques, l’urbanisation croissante et le changement climatique transforment le monde dans lequel nous vivons. Nos systèmes agricoles et alimentaires, qui comprennent tous les stades, depuis la culture jusqu’à la transformation des aliments, évoluent rapidement pour faire face à ces pressions. Le changement est déjà à l’œuvre même là où on s’y attendait le moins, c’est-à-dire dans les petites villes et les zones rurales.

Ashmita Thapa

Nepal

« Nous avons appris beaucoup de choses par ce projet. Nous espérons en apprendre encore davantage ces prochains jours. Si nous apprenons d’autres choses, il n’y aura plus besoin d’aller à l’étranger. »

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Cependant, ces transformations rurales ne se sont pas produites partout. Pourquoi ?

L’Asie du Sud et l’Afrique subsaharienne ont connu une croissance moins rapide que l’Amérique latine et l’Asie de l’Est et du Sud-Est. Les transformations actuelles du monde rural font-elles des laissés-pour-compte ?

Il n’est sûrement pas trop tard pour changer le cours des choses et garantir des transformations rurales plus inclusives. Si l’on exploite le potentiel des systèmes alimentaires et l’on reconnaît le rôle des petites villes et des villages, en assurant une planification intégrée du territoire urbain et rural, des transformations inclusives sont toujours possibles et elles seront cruciales pour éradiquer la pauvreté et la faim.


PARTIE 2

Nouvelles transformations

Grâce au progrès économique et aux transformations qui ont permis de passer des économies basées sur l’agriculture à des économies basées sur l’industrie puis sur les services, des millions de personnes sont sorties de la pauvreté depuis les années 90. Grâce à ces transformations, en vingt ans, le nombre de personnes vivant au-dessus du seuil de pauvreté modérée a augmenté de plus de 1,6 milliard. Parmi celles-ci, 750 millions sont des ruraux restés dans les campagnes, ce qui souligne un fait important : le développement rural est et restera essentiel pour éliminer la faim et la pauvreté.

"L’accomplissement du programme de développement durable à l’horizon 2030 dépend de manière cruciale des progrès réalisés dans les zones rurales où vivent la majorité des pauvres et des personnes qui souffrent de la faim."
José Graziano da Silva, Directeur général de la FAO

Toutefois, les transformations rurales ne se sont pas produites de façon égale. Dans la plupart des pays d’Afrique subsaharienne et d’Asie du Sud, la conjugaison de plusieurs problèmes, tels que la faible productivité des exploitations axées sur la subsistance, les opportunités limitées d’industrialisation et la croissance rapide de la population, réduisent à peau de chagrin les transformations structurelles. En Afrique subsaharienne, l’expansion des industries manufacturières et du secteur moderne des services a été moins rapide que celle de l’urbanisation. Les Africains pauvres des zones rurales qui décident d’émigrer vers les villes ont plus de probabilités de gonfler les rangs des urbains pauvres que de parvenir à sortir de la pauvreté. La dynamique est similaire en Asie du Sud où les ruraux pauvres ont plus de chance d’échapper à la pauvreté en restant dans les zones rurales qu’en partant à la ville.

FIGURE 1

Évolution du pourcentage de pauvres et de non-pauvres, en milieu urbain et en milieu rural dans la population totale d’un échantillon de pays, regroupés par région (années 1990-2010)

DÉCENNIE
1990
2000
2010
  • Non-pauvres en milieu urbain
  • Pauvres en milieu urbain
  • Pauvres en milieu rural
  • Non-pauvres en milieu rural

NOTES: Figure élaborée sur la base d'un niveau de pauvreté dit «modéré», qui correspond à un revenu inférieur à 3,10 USD par jour (PPP 2011). Les graphiques concernent les pays suivants, choisis du fait de la disponibilité des données: Asie de l'Est et du Sud-Est (Cambodge, Chine, Indonésie, Philippines, Thaïlande, Viet Nam); Asie du Sud (Bangladesh, Inde, Népal); Amérique
SOURCE: Calculs de la FAO à partir des données de la Banque mondiale et du FIDA (2016).

Les travailleurs qui quittent l’agriculture et qui n’arrivent pas à trouver un emploi dans l’économie locale non agricole optent souvent pour une émigration saisonnière ou permanente. Une fois qu’ils ont quitté leurs petites parcelles et renoncé à leurs récoltes pour se mettre à la recherche d’une vie meilleure, ils occupent souvent des emplois sous-payés dans le secteur informel, en milieu urbain. Leurs vies ne devraient pas être considérablement meilleures vu les ressources déjà limitées des villes qui deviennent de plus en plus rares.

Mohamed Seid

Éthiopie

« Nous voulons développer notre entreprise d’horticulture et être un modèle pour d’autres jeunes de la région. »

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Il s’agit d’un enjeu particulièrement critique dans la mesure où la population d’Afrique et d’Asie devrait compter plus de 6,6 milliards d’habitants en 2030, contre 5,6 milliards en 2015. Durant la même période, le nombre de jeunes âgés de 15 à 24 ans devrait augmenter de 100 millions pour s’établir à 1,3 milliard dans le monde. Offrir un emploi décent aux millions de jeunes qui arrivent sur le marché du travail est un des défis auxquels devra faire face la communauté mondiale.

Que peut-on faire ?

Dans le passé, le développement industriel a évolué plus lentement en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud que dans d’autres régions. Des transformations rurales durables restent néanmoins possibles dans ces pays si l’on exploite les systèmes alimentaires pour répondre à la demande croissante d’aliments en milieu urbain.

Cette demande grandissante peut relancer les activités hors exploitation liées à l’agriculture (agro-industrie) et créer des emplois, en particulier pour les jeunes.


PARTIE 3

Exploiter les systèmes alimentaires

La demande croissante émanant des marchés alimentaires urbains sera un moteur pour la transformation des zones rurales. Pour répondre à cette demande, il faudra créer de nouveaux emplois dans l’économie rurale. Cependant, rien ne dit que cette « opportunité en or » sera bénéfique pour toutes les couches de la société ; par exemple, pas tous les petits exploitants seront prêts à relever le défi. Les plus vulnérables ne pourront profiter de cette opportunité que si les décideurs et les gouvernements comprennent les dynamiques socio-économiques entre les villes, les villages et les zones rurales ainsi que leurs différents rôles dans le système alimentaire. L’urbanisation sera un important moteur de changement mais elle ne saurait résoudre à elle seule les défis de la pauvreté et de la sécurité alimentaire.

Pour être inclusive, la transformation rurale doit viser en premier lieu à connecter les villes, les villages et les zones rurales environnantes avec le développement du secteur agro-industriel et des infrastructures, même à travers des politiques publiques et des investissements.

FIGURE 2

Carte illustrant la notion de continuum rural-urbain

Investir dans des petites villes et leurs infrastructures relie les zones rurales les unes aux autres et aux plus grandes villes.
  • Ville moyenne ou grande
  • Zone d’influence de la petite ville
  • Centre marché rural
  • Route principale
  • Route

SOURCE: FAO.

Les secteurs urbain et rural ne sont pas séparés : ils forment un continuum entre la capitale et les autres grandes villes, les grands centres régionaux, les petites villes de marché et enfin les espaces ruraux.

Une approche territoriale vers la planification du développement rural sera critique pour renforcer les connexions économiques, sociales et politiques entre les petits centres urbains et les zones rurales environnantes pour créer des opportunités en dehors des exploitations. Ces dimensions territoriales sont devenues particulièrement pertinentes avec la prise de conscience croissante du rôle que peuvent jouer les agglomérations et les villes plus petites dans la déconcentration de l’urbanisation et la diversification des emplois.


PARTIE 4

Le potentiel des villes moyennes et petites

Dans les pays en développement, près de 1,5 milliard de personnes vivent dans des petites villes de moins de 500 000 habitants. En Afrique de l’Est, des villes de petite taille diversifient rapidement leurs économies et nouent des liens étroits avec les zones rurales. L’Amérique latine et l’Asie ont connu une croissance explosive dans des villes qui entretiennent des liens économiques avec les zones rurales environnantes et avec de plus grands centres urbains. 60 pour cent de la demande urbaine d’aliments vient de ces petites villes.

FIGURE 3

Répartition de la population sur le continuum rural-urbain, au niveau mondial et par région (2000)

  • Grande villes, espace urbain et périurbain
  • Grandes villes, espace rural proche
  • Villes moyennes et petites, espace urbain et périurbain
  • Villes moyennes et petites, espace rural proche
  • Arrière-pays rural

SOURCE: Calculs effectués et figure élaborée par la FAO.

Pourtant, les décideurs et les planificateurs ignorent souvent ces petits centres urbains et les ressources sont souvent attribuées disproportionnellement aux villes plus grandes.

Dans la réalité, les zones urbaines et rurales ne fonctionnent pas comme des domaines séparés. Au contraire, depuis les mégalopoles jusqu’aux zones rurales périphériques, ces domaines forment une sorte de continuum dans lequel toutes les zones sont connectées les unes aux autres. En Afrique subsaharienne, les petites villes et les villages sont des points de référence importants pour les ménages ruraux, car c’est là qu’ils achètent des intrants, envoient leurs enfants à l’école et accèdent à des soins médicaux et à d’autres services.

C’est dans ce dense tissu socio-économique que se développent aujourd’hui les marchés alimentaires et dans le même temps, les chaînes alimentaires rurales et urbaines.

En plus de cette augmentation de la demande d’aliments, les habitants des zones urbaines qui ont des revenus plus élevés créent aussi une modification des habitudes alimentaires.

En plus de cette augmentation de la demande d’aliments, les habitants des zones urbaines qui ont des revenus plus élevés créent aussi une modification des habitudes alimentaires. Les aliments de base traditionnels sont peu à peu abandonnés au profit de produits plus prisés tels que les laitages, le poisson, les fruits, les légumes et les protéines animales, ainsi que les aliments transformés.

L’accroissement de la demande urbaine d’aliments, et d’aliments transformés, peut être mis à profit pour créer de nouvelles opportunités économiques pour les producteurs et les entreprises agro-alimentaires, tant en zone urbaine que rurale, en stimulant la productivité et les recettes des petites exploitations agricoles et en créant des emplois en dehors des exploitations.

FIGURE 4

Corrélation entre la consommation d’aliments de base et le PIB par habitant dans un échantillon de pays en développement (2010)

NOTE: On entend par aliments de base les céréales, les racines et les tubercules.
SOURCES: FAO (2017c) et Banque mondiale (2016a).

En développant les possibilités de travail en dehors des exploitations, notamment dans la commercialisation, la transformation, l’emballage, la distribution et l’entreposage des produits alimentaires, les petites villes peuvent devenir les plaques tournantes d’une économie rurale non agricole en expansion, et permettre aux zones rurales de devenir des incubateurs de petites entreprises non agricoles. Cette expansion sera en particulier bénéfique pour les ruraux qui souhaitent quitter l’agriculture et elle sera le point de départ d’une nouvelle transformation inclusive reliant les zones rurales aux petits centres urbains qui les desservent.

Dans toutes les régions, les zones rurales contribuent tout autant que les zones urbaines à sortir les populations de la pauvreté.

La promotion de liaisons entre les zones urbaines et rurales grâce à des stratégies territoriales appropriées peut à la fois créer un environnement des affaires favorable aux agriculteurs et contribuer à diversifier les économies rurales grâce à des opportunités de revenus non agricoles, qui sont vitales pour la prospérité et la viabilité des communautés rurales.


PARTIE 5

Politiques de soutien

Valoriser les petits exploitants agricoles

Bien que ces nouvelles opportunités soient très prometteuses, si le développement rural se focalise uniquement sur la transformation des systèmes alimentaires et la croissance de la demande d’aliments, les transformations se produiront aux dépens des petits exploitants et producteurs agricoles. L’accroissement de la demande pourrait en effet inciter de grandes exploitations commerciales et les chaînes de valeur dominées par de gros industriels et des détaillants importants à tirer parti de ces marchés potentiellement rentables. Environ 85 pour cent des agriculteurs de la planète, qui possèdent généralement moins de 2 hectares, seront difficilement compétitifs car ils n’ont pas les mêmes capacités techniques ou les mêmes facilités d’accès aux ressources, notamment aux nouvelles technologies. Cette compétition serrée sur le marché international conduira en fin de compte à l’exclusion des petits exploitants agricoles.

Un petit exploitant préparant une tranchée et la fertilisation sur le projet de 300 acres de production de raisins. ©FAO/IFAD/WFP/Eliza Deacon

Sans les agriculteurs, les éleveurs, les pêcheurs et les communautés forestières, il n’y a pas de système alimentaire. Il faut donner des moyens d’action aux petits producteurs pour qu’ils puissent participer pleinement à la satisfaction de la demande alimentaire émanant des zones urbaines. Ainsi, la pièce maîtresse de toute stratégie de développement rural consiste à créer les conditions qui permettront aux agriculteurs, aux travailleurs de l’agro-alimentaire et à leurs familles d’accéder aux connaissances et aux technologies dont ils ont besoin pour être concurrentiels sur le marché, obtenir des revenus adéquats et jouir de conditions de vie décentes. Les décideurs devraient garantir un meilleur accès au crédit, aux marchés, à la mécanisation et aux technologies, mais aussi renforcer les régimes fonciers et l’équité dans les contrats d’approvisionnement. Ces conditions permettront aux petits producteurs d’exploiter la demande urbaine comme un moteur de transformation et de croissance équitable. Les décideurs devraient aussi aider les agriculteurs à surmonter d’autres obstacles tels que les normes de qualité, les exigences de traçabilité et la certification.

D’une manière générale, il faut mettre au premier plan l’appui aux petites et moyennes entreprises alimentaires, en renforçant les capacités et les compétences, les coopératives et les organisations d’agriculteurs et en facilitant l’accès aux technologies modernes afin que les PME alimentaires puissent se développer et devenir plus compétitives.

Unité de production de poudre de tomates. GCP/INT/240/ITA Mobilité des jeunes, sécurité alimentaire et réduction de la pauvreté rurale: Promouvoir la diversification rurale grâce à l’amélioration de l’emploi chez les jeunes et une meilleure mobilité du travail. ©Nikos Economopoulos/Magnum Photos for FAO

La protection sociale complète toutes les mesures qui viennent d’être mentionnées en adoucissant les transitions. Les programmes de protection sociale aident les pauvres à accéder à des emplois hautement productifs en facilitant leur accès aux ressources financières et en permettant aux gens qui ont de faibles revenus de prendre des risques – par exemple en adoptant de nouvelles méthodes de production ou en montant une petite entreprise. Des contraintes, comme le manque de liquidités, de crédit ou d’assurance, peuvent entraver les efforts qu’ils font pour accroître leur productivité dans l’agriculture et dans d’autres secteurs. La protection sociale peut atténuer les inégalités de revenus et promouvoir une croissance plus équitable et plus durable. Plutôt que de se concentrer sur les limitations des services informels, les responsables politiques devraient également reconnaître le potentiel de ce secteur informel actif et faciliter l’inclusion de ces services sous des contrats officiels.

Pour que la croissance des activités rurales non agricoles soit une opportunité pour les ménages ruraux pauvres, ils doivent avoir, ou pouvoir acquérir, les compétences nécessaires pour en tirer profit.

Connexions renforcées

Les transformations rurales nécessiteront des politiques favorables et inclusives ainsi que la mise en place d’une agro-industrie active et des infrastructures nécessaires pour connecter les zones rurales aux marchés urbains. Dans les années à venir, il est probable que de nombreux petits exploitants agricoles quitteront l’agriculture et que la plupart d’entre eux ne trouveront pas d’emplois décents dans des économies rurales généralement peu productives. Un secteur agro-industriel dynamique et la croissance des services dans les zones rurales créeront des emplois dans les économies locales en particulier pour les femmes et les jeunes, ce qui améliorera les revenus et consolidera l’ensemble des progrès réalisés dans les domaines de la nutrition, de la santé et de la sécurité alimentaire.

L’agro-industrie est d’ores et déjà un secteur important dans de nombreuses économies basées sur l’agriculture. En Afrique subsaharienne, la transformation agro-alimentaire représente entre 30 et 50 pour cent de la valeur ajoutée totale du secteur manufacturier dans la plupart des pays, voire plus de 80 pour cent dans certains pays. Toutefois la croissance des agro-industries est souvent entravée par le manque d’infrastructures essentielles – routes rurales, réseaux d’électricité, entrepôts et véhicules de transport frigorifique. Dans beaucoup de pays à faible revenu, ces contraintes sont exacerbées par le manque d’investissement du secteur public et du secteur privé.

Le manque d’infrastructures est un obstacle majeur qui empêche les agriculteurs de tirer parti de la demande urbaine de fruits et de légumes frais, de viande et de laitages. Ces produits à haute valeur nutritionnelle nécessitent des installations d’entreposage, des systèmes de transport frigorifique et d’autres infrastructures dont beaucoup de pays en développement sont dépourvus. Non seulement, l’amélioration des infrastructures contribuerait au développement rural, mais elle réduirait la dépendance des centres urbains à l’égard des importations et améliorerait l’accès de l’ensemble de la population à des aliments nutritifs.

Un développement rural différent

Enfin, la réussite des transformations repose sur une planification du développement rural qui soit centrée sur l’intégration des territoires et qui renforce les connexions physiques, économiques, sociales et politiques entre les petits centres urbains et les zones rurales environnantes.

La création de couloirs agricoles dans lesquels les zones de production et de petits pôles urbains sont reliés par des axes de transport tel qu’autoroutes, voies de chemin de fer, ports ou canaux, et des pôles agricoles regroupant en réseau des producteurs, des transformateurs et des institutions alimentaires, sont quelques exemples d’outils agro-territoriaux qui pourraient favoriser la réussite des transformations rurales.

Zarzis, Tunisie. Pêcheur au port de Zarzis. ©Nikos Economopoulos | Magnum Photos pour la FAO

Camion circulant dans un champ agricole vert. | Shutterstock.com

Les petites villes ont contribué à réduire la pauvreté dans les zones rurales de manière inclusive et durable. Reconnaître leur importance dans le développement économique rural suscite un regain d’intérêt dans une approche de développement territorial qui reconnaît la diversité des performances et du potentiel du développement des zones géographiques au niveau infranational.


PARTIE 6

Réflections

En cette ère d’urbanisation rapide, les gens qui restent dans les zones rurales pourraient toujours se sortir de la pauvreté à travers les processus de transformation inclusive.

Les zones rurales, les petites villes et les villages détiennent la clé pour la transformation inclusive. Il s’agit d’un message important pour les décideurs politiques. Le renforcement du continuum rural-urbain fournit aux petits exploitants et aux populations rurales de meilleures opportunités de partager les bénéfices de la croissance économique et ce développement économique inclusif est une force puissante pour le changement.

Des économies rurales prospères fournissent des alternatives aux populations rurales qui perçoivent la migration comme seule façon d’échapper à la pauvreté et à la faim. Elles leur offrent d’autres choix. Parvenir à un monde libéré de la faim et de la pauvreté dépendra de la manière dont les zones rurales se développent dans les années à venir et de notre manière de soutenir ce changement de paradigme tant par l’intention que par les ressources.




Regarder de plus près

De la nutrition en milieu scolaire à la biodiversité des sols et au-delà, les articles interactifs de la FAO vous offrent un intéressant éclairage en gros plan sur des problèmes importants ayant trait à l’alimentation et à l’agriculture dans le monde entier.