Pour une maraîchère de Géorgie, la gentillesse est contagieuse
Sa rencontre fortuite avec le directeur d’une coopérative d’herbes aromatiques de Géorgie lors d’un voyage d’étude FAO/BRED a donné à la productrice en serres Kei Tomeishvili l’idée de cultiver des herbes aromatiques avec ses concombres. Grâce à la forte demande de la Russie voisine pour des herbes comme le persil, l’aneth, la coriandre et la menthe, son idée a payé.
À mesure que se propageait la pandémie de COVID-19, les pays se sont confinés, ont fermé les marchés et les frontières et restreint les déplacements. Les difficultés logistiques et de transport ont perturbé les chaînes d’approvisionnement alimentaires et limité les opportunités commerciales. Pour compliquer les choses, de fortes chutes de neige ont déclenché une avalanche juste avant la crise, isolant des zones de la frontière géorgienne pendant environ une semaine.
En dépit de ces difficultés, Keti a réussi à produire et exporter 3 tonnes de coriandre en mars 2020. Bien qu’elle gagne moins que ce qu’elle espérait, elle a pu continuer à payer les quatre employées de ses serres. Dans l’impossibilité d’augmenter leurs salaires pour compenser la hausse des prix alimentaires et la dévaluation de la monnaie, elle a décidé de les laisser cultiver des concombres dans l’une de ses cinq serres dans le but de les vendre afin d’augmenter un peu leurs revenus. Au fil des années, ses investissements dans l’irrigation au goutte-à-goutte, des graines de bonne qualité et une meilleure gestion des ravageurs ont amélioré son activité.
La culture maraîchère et fruitière en serres présente de nombreux avantages, tels que, entre autre, la protection contre les conditions climatiques extrêmes, le moindre besoin d’intrants chimiques et des produits de bonne qualité à plus longue durée de conservation et plus attractifs pour les clients. Sa décision de se diversifier dans les herbes aromatiques est arrivée au bon moment. Elle a ouvert de nouveaux marchés et augmenté son chiffre d’affaires, ce qui l’a aidée à mieux faire face aux chocs économiques liés à la pandémie.
Et son acte de solidarité avec ses employés a fait partie des innombrables actions, petites et grandes, inspirées par la crise de la COVID-19, à l’instar des dons réguliers de lait et de produits laitiers à l’hôpital des maladies contagieuses de Tbilissi par l’Association des producteurs laitiers de Géorgie. « Nous devons nous entraider », affirme Keti. « Je suis convaincue que la gentillesse est contagieuse. »