Alimentation et agriculture durables

Appui à la transition vers une agriculture durable au Viet Nam

La FAO facilite l’adoption de systèmes alimentaires et agricoles plus productifs et plus durables au Viet Nam
15 May 2020

Ces dernières années, le Viet Nam a connu une croissance économique rapide qui lui a permis de s’intégrer pleinement aux marchés mondiaux et de se ranger parmi les pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure.

Si l’économie s’est de plus en plus tournée vers l’industrie et les services, l’agriculture y occupe toujours une place de premier plan étant donné qu’elle représente environ 14 pour cent du PIB. Aujourd’hui, la majorité de la population vietnamienne habite les zones rurales, et on estime que l’agriculture, la sylviculture et la pêche font vivre 44 pour cent des individus.

Dans ces conditions, l’agriculture peut et doit contribuer à faire reculer la pauvreté et à réaliser l’objectif Faim zéro dans le pays. C’est pourquoi le développement d’une agriculture durable est une priorité essentielle de la coopération entre le Viet Nam et la FAO. Cet article présente un échantillon de projets et d’initiatives qui ont été exécutés au Viet Nam en 2018 et 2019 et qui concourent à l’un des objectifs stratégiques de la FAO, à savoir rendre l’alimentation et l’agriculture plus productives et plus durables.

Plan national d’adaptation pour l’agriculture

Selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), le Viet Nam compte parmi les pays les plus menacés par les effets du changement et de la variabilité climatiques. Son secteur agricole est particulièrement vulnérable aux inondations, aux sécheresses prolongées et à l’élévation du niveau de la mer. Il est donc impératif de renforcer sa résilience face aux menaces climatiques.

En collaboration avec ses partenaires du Ministère de l’agriculture et du développement rural, du Ministère des ressources naturelles et de l’environnement et du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), la FAO a contribué à la création d’un plan national d’adaptation pour l’agriculture, qui comporte des initiatives clés destinées à renforcer la résilience de tous les sous-secteurs agricoles.

On peut citer, notamment: des formations axées sur l’adaptation et le renforcement des capacités destinées aux institutions publiques et privées du secteur agricole et au grand public; des évaluations de la vulnérabilité et des risques auxquels sont exposés certains secteurs agricoles au plan national et une analyse coûts-avantages à l’appui de la planification, de la budgétisation et de l’élaboration de politiques en faveur de l’adaptation du secteur; la création d’un guide de suivi et d’évaluation de l’adaptation; la prise en compte, dans les principaux documents, politiques et programmes de développement du secteur agricole, des menaces liées au changement climatique et des mesures d’adaptation nécessaires.

Promouvoir des pratiques agricoles novatrices et durables

Développer la rizipisciculture

Les secteurs vietnamiens de l’aquaculture et de l’agro-aquaculture intégrée recèlent un important potentiel inexploité, compte tenu de la hausse de la demande mondiale et régionale de poisson et de produits agricoles, qui s’explique par la croissance démographique et l’évolution des habitudes alimentaires des populations.

Le projet «Appui au développement d’une rizipisciculture novatrice au Viet Nam», financé par la FAO et mis en œuvre par le Département de l’aquaculture de la Direction des pêches du Ministère de l’agriculture et du développement rural, visait à promouvoir des pratiques rizipiscicoles plus productives, plus durables et plus résilientes face au changement climatique dans le pays.

Le projet, qui faisait partie d’une initiative régionale mise en œuvre au Bangladesh, en Indonésie, aux Philippines, au Sri Lanka et au Viet Nam, a produit un certain nombre de résultats, à savoir: l’élaboration de bonnes pratiques et d’approches novatrices en matière de rizipisciculture, diffusées auprès des agriculteurs, des partenaires ministériels et d’autres acteurs; la démonstration des bonnes pratiques dans les exploitations agricoles de la zone d’intervention; le soutien au partage des expériences et des connaissances; la mise en chantier d’une stratégie nationale d’appui au développement des approches novatrices et durables en matière de rizipisciculture.

Développement de l’élevage intégré de crevettes de mangrove

Les mangroves procurent une gamme étendue de services écosystémiques, notamment le piégeage du carbone, l’atténuation du changement climatique ou encore la protection du littoral; elles servent également de nurseries pour les poissons et les crevettes et constituent une attraction touristique. La mangrove joue également un rôle essentiel dans les moyens d’existence des pêcheurs et des autres habitants des zones rurales.

Malgré leur importance, les mangroves sont parmi les écosystèmes les plus menacés au monde. Afin de les préserver et de rendre leur exploitation plus durable dans les régions méridionales du pays, la FAO a financé le projet «Appui au développement de l’élevage intégré de crevettes de mangrove dans le sud du Viet Nam».

Le projet a produit les résultats suivants: une étude évaluant l’état actuel des systèmes de production de crevettes de mangrove (pratiques d’élevage, performance productive et socioéconomique, contribution au carbone bleu et à la réduction des émissions de gaz à effet de serre) dans les provinces de Bac Lieu et de Ca Mau; l’accompagnement technique de formations dispensées au personnel de vulgarisation local et à certains groupements de producteurs sur les bonnes pratiques d’aquaculture intégrée en mangrove; la collecte d’informations et de jeux de données en rapport avec la contribution des élevages intégrés de crevettes de mangrove au piégeage du carbone.

REDD+

La réduction des émissions dues à la déforestation et à la dégradation des forêts, ainsi que la gestion durable des forêts et la conservation et le renforcement des stocks de carbone forestier (REDD+), constituent une part essentielle des efforts consentis au niveau mondial pour atténuer le changement climatique. La FAO soutient les pays en développement dans leur processus REDD+ et les aide à traduire en actions sur le terrain les engagements politiques qu’ils ont pris et qui figurent dans leurs contributions déterminées au niveau national (CDN).

La FAO, qui travaille avec le Viet Nam au renforcement des capacités du gouvernement dans ce domaine, a facilité le passage à la phase de mise en œuvre des activités REDD+ grâce à l’assistance technique du Programme ONU-REDD.

En janvier 2019, le Viet Nam a remis son premier résumé des informations sur les garanties REDD+ à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) après avoir parachevé son système d’information sur les garanties (SIS) et publié en ligne sa première phase, ce qui fait du Viet Nam le premier pays de la région Asie-Pacifique à remplir toutes les exigences de la CCNUCC concernant REDD+. Un cadre expérimental de suivi et d’évaluation de la mise en œuvre des activités REDD+ a également été établi.

Stimuler les progrès en faveur de la réalisation des objectifs de développement durable

À l’approche de l’échéance du Programme de développement durable à l’horizon 2030, il est essentiel que les pays concentrent leurs efforts sur les objectifs de développement durable. En renforçant les capacités et en facilitant la transition vers des systèmes agricoles et alimentaires plus productifs et plus durables, la FAO aide les pays à assurer à tous un avenir d’équité et de sécurité alimentaire.

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