La FAO au Tchad

Les jeunes améliorent leurs moyens de subsistance grâce à l’horticulture urbaine et périurbaine

20/02/2018

Face au manque d’emploi de beaucoup de jeunes, l’Organisation des Unies pour l’agriculture et l’Alimentation (FAO) a initié le projet : « sécurité alimentaire renforcée en milieu urbain en Afrique centrale grâce à une meilleure disponibilité de la nourriture produite localement », en collaboration avec les communes de certaines villes pour offrir aux jeunes la possibilité de se prendre en charge grâce aux fruits de leur propre production.

A Torodjo, une localité située dans à la périphérie de la ville de Moundou, les jeunes, bénéficiaires de ce projet partagent leurs expériences.

« Je suis natif de Torodjo mais j’ai grandi à Moundou pour faire des études. Après mon diplôme d’enseignant, je n’ai pas trouvé du travail. Je suis revenu au village pour aider mon père qui travaille dans l’agriculture », raconte Dionlar, un jeune de 31 ans. Bénéficiaire de ce projet, Dionlar avait des projets à réaliser : « Je me disais que si j’arrivais à une bonne production, je me construirais une maison en dur pour ma famille, et c’est désormais chose faite », a-t-il affirmé.

Comme Dionlar, beaucoup de jeunes ayant bénéficié de ce projet de la FAO ont vu leurs objectifs atteints et se disent optimistes quant à leur avenir face au travail de la terre. « Il faut noter qu’au Tchad, les matériels de constructions sont très chers et il n’est pas donné à tout le monde de construire une maison en semi-dur mais grâce à ce projet, j’ai pu construire 3 chambres en briques cuites pour loger ma famille. J’ai aussi envoyé mes enfants à l’école, acheté des beaux habits pour ma famille et moi », rapporte Philippe, un autre jeune bénéficiaire.

 « J’ai pu m’acheter un terrain de 2 hectares pour augmenter ma production l’année prochaine », ajoute Madoum Momanodji un 3ème  jeune bénéficiaire du projet. Madoum ajoute  aussi qu’il a pu s’acheter un bœuf d’attelage et des chèvres pour un élevage des petits ruminants. Ce qui est un constat largement partagé par les jeunes hommes et les femmes bénéficiaires du projet dans le village de Torodjo.

Pour Dionlar et ses amis, plus besoin d’aller en ville pour chercher du travail. « Nous pouvons mieux faire dans notre village grâce à l’horticulture pour assurer nos moyens de subsistance et ceux de nos enfants. L’économie est dans la production », assure-t-il.

Ces jeunes souhaitent donc, au-delà des semences octroyées par la FAO et aux techniques de cultures maraichères améliorées, être dotés des unités de transformation et avoir accès à un marché beaucoup plus important pour mieux valoriser et écouler leurs productions. Ils comptent sur la FAO, qui est pour eux, une organisation dotée des capacités techniques nécessaires, ainsi que d’autres partenaires au développement rural, pour les appuyer dans la valorisation de leurs productions et les aider à mieux s’intégrer dans le marché agricole.

Il faut rappeler que le projet dénommé « sécurité alimentaire renforcée en milieu urbain en Afrique centrale grâce à une meilleure disponibilité de la nourriture produite localement » élaboré et financé à hauteur de 4 millions de dollars américains dans le cadre du Fonds Fiduciaire de Solidarité pour l’Afrique (ASTF), a été mis en œuvre pendant 3 ans (2014-2017) dans six pays de l’Afrique Centrale : Cameroun, Congo, Gabon, Guinée Equatoriale, Sao Tome et Principe et Tchad.

L’objectif de  ce projet est d’offrir des opportunités pour améliorer le bien-être des populations vivant en milieu urbain et péri urbain grâce à son impact sur l’emploi, la lutte contre la pauvreté, par des activités génératrices de revenus (AGR), la santé, l’accès à la consommation d’ une gamme variée de produits horticoles riches en vitamines, sels minéraux et autres éléments bioactifs qui réduisent les risques de maladies liées à la malnutrition.

Ce projet entre dans le cadre de l’objectif stratégique n°1 de la FAO qui consiste à contribuer à éliminer la faim, l’insécurité alimentaire et la malnutrition. Le projet contribue aussi à l’atteinte des ODD1[1] et ODD2.



[1] Objectif 1 : Éliminer la pauvreté sous toutes ses formes et partout dans le monde

Objectif 2 : Éliminer la faim, assurer la sécurité alimentaire, améliorer la nutrition et

promouvoir l’agriculture durable