La FAO au Tchad

La nécessité d’un engagement commun pour une gestion optimale des Pesticides chimiques obsolètes et des polluants organiques persistants

@Rose Ngo Hongla
12/09/2019

Résolument impliqués dans la mise en œuvre de l’Agenda 2030 pour le développement durable, la FAO et le Gouvernement du Tchad ont organisé un atelier national de restitution et validation des données d'inventaires des pesticides obsolètes. La session d’échange s’est étendue sur le choix des sites prioritaires pour la sécurisation / élimination des stocks. Cet atelier cofinancé par le FEM (Fonds pour l’Environnement Mondial), s’est tenu dans le cadre du Projet GCP/INT/147/GFF. D’une durée de 4 ans, cette initiative en cinq phases est axée sur l’ « élimination des pesticides obsolètes y compris les Polluants Organiques Persistants (POPs) et le renforcement de la gestion des pesticides dans les Etats membres du CILSS ». Le Comité Permanent Inter-Etats de Lutte contre la Sècheresse dans le Sahel (CILSS), l’Institut du Sahel (INSAH), la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), l’Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA) et le FEM en sont les principaux partenaires.

 

Mansour N’Diaye, Représentant de la FAO-Tchad a souligné dans son intervention que le Tchad dispose d’environ 39,5 tonnes de pesticides chimiques obsolètes disséminés dans neuf (9) régions. L’utilisation de produits prohibés ou qui ne correspondent pas aux normes, a contribué à l’apparition d’une résistance croissante chez les ravageurs, résistance à laquelle répondent les producteurs en accroissant les quantités utilisées et en diversifiant les molécules et les sources d’approvisionnement.

 La réduction de l’impact des pesticides sur la santé et l’environnement passe par la promotion d’un usage rationnel. Aux côtés des Etats, avec l’appui d’experts nationaux, la FAO est en charge de la supervision et de la mise en œuvre des activités du projet sur le plan technique. Outre l’actualisation des données d’inventaires. Cette initiative va permettre de contribuer à la priorisation d’indicateurs efficaces de gestion des stocks de pesticides chimiques obsolètes et des emballages vides. 

Gayang Souaré, Ministre de l’élevage et de la Production animale a tenu à féliciter la FAO pour être parvenue à solutionner ce problème à travers la mise en œuvre d’une stratégie concertée en matière de prise de décision sur la priorisation des sites. Par ailleurs, il a souligné l’insuffisance des moyens financiers au regard de la dangerosité de ces produits pour pallier aux défis de leur élimination totale. Des mesures pour faire face aux contraintes budgétaires et à l’élévation des coûts d’élimination des dépôts sont suggérées, notamment la création d’une plateforme d’échange sur les risques liés à l’utilisation des pesticides coordonnée par un   Comité National de Gestion des Pesticides (CNGP) du Tchad et la définition de mécanismes de co-financement et de mobilisation immédiate de nouvelles ressources financières.

Cet engagement multiforme aux côtés des partenaires intéressés permettra d’accompagner le Tchad dans l’élimination des stocks actuels dès l’année 2020.