La FAO au Tchad

Au Tchad, la population vulnérable fait face au risque d’insécurité alimentaire aggravée dans le contexte de lutte contre la Covid-19

@Estelle M/FAOTD
14/05/2021

Une mission de communication ayant pour objet de montrer l’impact du projet « Réponse urgente à Covid-19 pour le renforcement du capital productif en milieu agricole » dans la vie des bénéficiaires, s’est rendue du 20 au 28 mars 2021 dans les provinces du Lac et du Kanem. Elle a permis de recueillir les témoignages et/ou les bonnes pratiques de bénéficiaires sélectionnés pour montrer l’importance de sa mise en œuvre dans la région et vulgariser les actions de la FAO au niveau local.  

Au Kanem certains producteurs manquent de techniques agricoles

Dans la province du Kanem, les sites bénéficiaires sont Mao Rural, Nokou, Rig-Rig et Kekedina. Sur ceux-ci, les groupements retenus ont bénéficié des semences, entre autres, de tomates, de carottes, de concombres, piments et des spéculations des cultures pluviales tels que le maïs, le mil, le niébé ainsi que du matériel aratoire. Les bénéficiaires sont pour la plupart constitués, soit en groupements féminins soit en associations locales. Dans le Nord Kanem, précisément à Nthiona, situé à 45 km environ de Mao, les groupements ont été heureux d’accueillir le projet. « Nous étions au début un groupement de 25 membres, aujourd’hui nous sommes 50 personnes, et nous avons augmenté l’aire de notre parcelle de production, qui fait presque le double de l’ancienne… c’est grâce au projet et à l’assistance de la Fao », explique Hadjé Zara Abakar, présidente du groupement Tofogui - elle explique   qu’au sein du groupement, chacune d’elles a un rôle à jouer pour l’épanouissement du groupement. Il est cependant à noter qu’hormis   l’assistance externe, le groupement fonctionne grâce aux cotisations de ses membres.

Au Sud Kanem, sur les sites de Mao rural, les producteurs ont déjà récolté les cultures pluviales malgré le retard dans la livraison des semences. Los de notre passage, ils s’attelaient déjà aux récoltes des cultures maraichères. Ces producteurs, à l’unanimité, sollicitent l’aide de l’Etat et de ses partenaires pour protéger et sécuriser leurs champs des ennemies de cultures.

Hassan Mahamat âgé de 65, polygames de trois femmes, père de 17 enfants et ne vivant que del’agriculture autour des Ouaddi, le président du groupement Obarti-1 bénéficiaire du projet indique : « Je travaillais avant comme un tanneur. Depuis que j’ai bénéficié de l’assistance de la FAO, je me suis spécialisé dans l’agriculture qui me permet de prendre en charge et scolariser l’ensemble de mes enfants ».

Au Lac, le projet est un succès

Selon les évaluations effectuées, le projet a connu un grand succès. « Il a permis aux producteurs de la région de combler les besoins alimentaires et de dégager une bonne partie réservée pour la vente au moment opportun », s’est réjoui Faradj Mahamat Démbellé, responsable de Suivi-Evaluation de l’ANADER, maître d’œuvre du projet.

Pour le Chef d’antenne de la Fao de Bol, Nodjimadji Ngardinga, la réussite du groupement féminin Klatouloh de Bol rural n’est qu’un succès parmi tant d’autres. Après avoir fait le suivi des projets sur les différents sites, nous avons remarqué l’engagement, la détermination et l’engouement des bénéficiaires et cela leur a valu le succès. Les groupements identifient eux-mêmes leurs problèmes et essayent de trouver des solutions adéquates. Après la fin de la campagne en cours, les résultats seront plus que parfaits. Du département de Kaya en passant par les départements de Fouli et de Mandi, le succès parle de lui-même car les bénéficiaires ont déjà commencé à estimer leurs récoltes », précise-t-il.

Il faut noter que les bénéficiaires sont en majorité des organisations et groupements féminins. « Nous avons fait une bonne récolte pluviale et nous espérons encore faire plus avec les cultures maraichères », précise Mariam Abakar, vice-présidente du groupement féminin Klatouloh de Bol rural. Pour elle, le projet d’appui à la résilience et à la sécurité alimentaire et nutritionnelle des ménages vulnérables affectés par les crises du Lac Tchad et du Mali financé par la Belgique avec les intrants, les formations, la création des caisses pour les Associations villageoises d’épargne et de crédit (AVEC) et aussi du projet Réponse d’urgence au Covid-19 pour le renforcement du capital productif en milieu agricole au Tchad financé par la Banque avec des forages est une réussite. Elle relève que ces deux projets sont complémentaires et cela a permis de renflouer leur caisse. Malgré cela, déplore-t-elle, « toutes nos planches de tomate sont détruites par les ennemis de cultures ». Pour cette campagne maraichère en cours, elle estime « avoir 10 sacs d’oignons. Nous avons déjà récolté et vendu 3 sacs de cumin noir qui nous a rapporté 300 000fcfa à raison de 100 000fcfa le sac », ajoute Mariam Abakar.