FAO Tchad-EM

A travers son Programme de Renforcement de la Résilience des Systèmes Alimentaires « le goût de la vie » (P2RSA), financé par l’Union Européenne et mise en œuvre par la FAO et le PAM, le projet vise à renforcer la résilience des chaînes de valeur et des populations rurales face aux multiples chocs et crises multidimensionnels récurrents qui limitent le développement socio-économique du Tchad.

Bongor - Le Tchad est confronté à des crises alimentaires et nutritionnelles de plus en plus récurrentes et longues sur une partie de son territoire, causées par des facteurs structurels et interdépendants (pauvreté, démographie, dégradation des ressources naturelles, changements climatiques, conflits, etc.). Ces facteurs impactent progressivement la résilience de la société et nuisent aux moyens d’existence et à la sécurité alimentaire des populations les plus vulnérables.

Le « Programme de renforcement de la résilience des systèmes alimentaires « le gout de la vie » (P2RSA) » (UNJP/CHD/051/EC) a pour objectif non seulement de contribuer au développement des filières agrosylvopastorales, mais également de renforcer la résilience des populations rurales, améliorer la sécurité alimentaire et nutritionnelle des ménages, ainsi que de diversifier et accroître leurs revenus dans un environnement de paix et de cohésion sociale. En lien avec les activités son objectif spécifique 1 (OS1 - Améliorer la résilience des populations bénéficiaires directes du programme aux chocs alimentaires via la mise en œuvre de plans de graduation dans les zones du programme), il a été prévu l’activité 1.1.5. Appui pour l’amélioration de la santé et l’alimentation du bétail. Cela comprend l’appui à la lutte contre les cinq principales maladies récurrentes au Tchad, à savoir : la Péripneumonie contagieuse bovine (PPCB), le Charbon Bactéridien, le Charbon Symptomatique, la septicémie hémorragique et la Peste des petits ruminants (PPR).

La province du Mayo Kebbi Est (MKE) est l’une des provinces du Sud du pays qui est la plus affectée par les inondations catastrophiques survenues cette année 2024. Le bilan de ces inondations, à ce jour, compte 36 373 ménages (218 238 personnes) affectés et 3 décès enregistrés. Les destructions et pertes constatées comprennent 17 811 maisons et 22 213 hectares de champs. En outre, et pour ce qui concerne l’élevage, 55 322 têtes de bétail ont été englouties.

La communauté internationale s’est mobilisée, en appui au gouvernement, pour faire face à cette situation et apporter la réponse la plus appropriée qui soit pour atténuer les effets de ces inondations. Du point de vue de de la santé animale, et face à cette situation qui constitue un risque élevé de problème de santé publique vétérinaire à venir, notamment l’'existence des champs maudits augmente le risque de survenue de flambée de charbon bactéridien d'où la nécessité de sécuriser ces champs et de vacciner les cheptels pour rompre la propagation. A cet effet il convient de réagir et anticiper la propagation de cette maladie, d’autant que les êtres humains peuvent aussi la contracter.

Au regard de ce qui précède, la FAO, de par son mandat, et à travers le projet P2RSA a mobilisée ses deux cliniques vétérinaires mobiles pour vacciner systématiquement tous les animaux et déparasiter les femelles gestantes et / ou laitières et les animaux faibles issus des ménages victimes des inondations dans la Province du Mayo-Kebbi Est (MKE).

Dans son mot de bienvenu, Abdelkerim SEID BAUCHE, Gouverneur de la Province du Mayo-Kebbi Est : « c’est avec un réel plaisir que je viens procéder ce matin au lancement avec le Représentant de la FAO de la campagne de vaccination contre ces maladies infectieuses qui provoquent des mortalités élevées chez les ruminants et dont certaines sont transmissibles à l’homme. L’élevage est un des secteurs pour lequel, des moyens importants sont mobilisés par l’Etat avec le concours de ses partenaires pour son amélioration dans le cadre de la lutte contre l’insécurité alimentaire et nutritionnelle et augmenter les revenus générés par ce secteur. Des phénomènes comme l’ampleur des inondations de cette année peuvent facilement réduire à néant ces efforts et paralyser un pan important de l’économie nationale avec des répercussions négatives sur les revenus des éleveurs et les moyens de production des agro-pasteurs. La vaccination pour améliorer la santé animale et toutes les activités en faveur de ce secteur, cadrent bien avec les objectifs du développement durable et la Vision 2030 « le Tchad que nous voulons » prônés par le Gouvernement dirigée par Son Excellent Mahamat Idriss DEBY Itno, Président de la Republique, Chef de l’Etat.

Selon le Représentant a.i de la FAO, Marc Mankoussou, la vaccination des animaux joue un rôle important dans la gestion de la santé animale. La prévention est donc essentielle pour se protéger contre la transmission des maladies pouvant affecter les cheptels et garantir la préservation des moyens de subsistance des éleveurs. C’est maintenant qu’il faut Agir, Agir et passer à l’action de façon urgente et coordonnée, à l’effet de lutter contre l’insécurité alimentaire et nutritionnelle et soutenir les actions du monde rural et protéger les moyens d’existence des petits producteurs déjà vulnérables. La réponse durable à une telle crise nécessite une approche d’intervention holistique et intégrée promus par les partenaires techniques et financier en particulier la FAO qui est un partenaire stratégique du Gouvernement en matière de développement durable du secteur de l’Agriculture, de l’Elevage, de la Pêche et de l’Environnement.

Dans son discours de lancement de l’opération déparasitage et vaccination des animaux, le Ministre de l’Elevage et de la Production Animale, le Professeur Abdelkerim Awat Atteib : « C'est avec un cœur lourd que nous avons tous été témoins de ces événements tragiques qui nous rappellent à quel point notre environnement peut être imprévisible et à quel point la solidarité est essentielle en temps de crise, d'où l'objet de la présente cérémonie. »

A cet égard, il m’est particulièrement agréable de prendre la parole à l'occasion de cette cérémonie consacrée au lancement officiel des activités de vaccination des animaux victimes des inondations, prévues dans le cadre du projet intitulé "Programme de Renforcement de la Résilience des Systèmes Alimentaires « le goût de la vie » (P2RSA)". Cette action initiée conjointement et mise en œuvre par la FAO s’inscrit dans la dynamique de soutien au développement de l’élevage que cette institution ne cesse d’apporter en faveur des communautés pastorales et agro-pastorales. L’accompagnement multiforme de la FAO au-delà des actions de terrain, aura certainement un impact significatif et aidera le pays dans l'atteinte de ses objectifs notamment l’éradication de la PPR à l’horizon 2030, le contrôle progressif de la PPCB et le suivi des 13 autres maladies contagieuses majeures, a-t-il poursuivi.

Il faut noter que pour cette intervention urgente d’une durée de 7 jours, qui sera réalisée en parfaite collaboration avec le Ministère de l’Elevage et de la Production Animale, la FAO a mobilisé pour la circonstance :

• Deux cliniques mobiles équipées pour les actes vétérinaires ;
• 200 000 doses des vaccins contre le Charbon bactéridie ;
• 200 000 doses des vaccins contre le charbon symptomatique ;
• 200 000 doses des vaccins contre la septicémie hémorragique ;
• Des déparasitant, des Antibiotiques et anti inflammatoire ;
• Produits pour le traitement des plaies.

L’objectif de cette cérémonie est non seulement de lancer les activités de la vaccination des animaux victimes des inondations, mais aussi d’informer et de sensibiliser toutes les parties prenantes sur l’importance de la vaccination contre les maladies pouvant occasionner des pertes considérables.