La FAO au Tchad

Café de Presse en prélude de la célébration de la Journée Mondiale de l'Alimentation édition 2016

10/10/2016

Le Tchad à l’instar de tous les pays célèbre le 16 octobre de chaque année la Journée Mondiale de l’Alimentation, avec l’appui de la Représentation de l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et  l’Agriculture au Tchad.

A l’occasion de ce grand évènement qui sera fêté cette année conjointement avec le Ministère en charge de l’Agriculture, le Ministère en charge de l’Environnement ; l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) et le Programme Alimentaire Mondiale (PAM) sous le thème : « Le climat change, l’alimentation et l’agriculture aussi»commémorent cette journée le 14 octobre 2016.

En prélude de cette journée, nous avons jugé nécessaire d’échanger avec vous, hommes de médias sur l’objectif du choix de ce thème est de faire comprendre l’impact du changement climatique sur l’alimentation et l’agriculture.

Le changement climatique compromet la santé de notre planète et change notre monde. Il amplifie  les catastrophes naturelles et les problèmes pour l'environnement, et complique la vie des agriculteurs. Les nourritures cultivées font d'ailleurs aussi partie du problème, car nous avons pris des raccourcis pour produire uniquement selon nos besoins et sans égard pour le milieu naturel, ce qui porte ainsi préjudice à notre planète.

Ce thème choisi cette année fait partie intégrante du Programme de développement durable à l’horizon 2030, comportant les 17 objectifs mondiaux que les pays ont adoptés en vue d’éradiquer la pauvreté et la faim, de protéger la planète et de garantir la prospérité pour tous. Ceci requiert une implication et une collaboration accrue de tous les partenaires présents dans le pays avec l’appui des bailleurs.

Aussi, il faut noter que :

  • Pour atteindre l’objectif Faim Zéro d’ici 2030 un investissement de 267 milliards de dollars par an dans le monde et un investissement moyen de 160 dollars par an pour les personnes extrêmement pauvres est sollicité.
  • Lors de la COP 21 en Décembre dernier à Paris, la plupart des pays ont intégré l’agriculture dans leurs Contributions Décidées au niveau National. Et en Novembre prochain, ces pays se réuniront à l’occasion de la COP 22 au Maroc afin que ces engagements se transforment en actions.
  • Presque 800 millions de personnes dans le monde sont actuellement en situation d’insécurité alimentaire ; 160 millions d’enfants âgés de moins de cinq ans accusent un retard de croissance.
  • La communauté internationale est en train de prendre peu à peu  conscience que le secteur agricole possède un potentiel de transformation, utile afin de lutter contre les effets négatifs du changement climatique.
  • Les actions visant à promouvoir la résilience dans l’agriculture vont au-delà de la distinction classique entre adaptation et atténuation. En effet, lorsque nous encourageons l’adaptation, nous contribuons également à atténuer les effets du changement climatique.

Selon le PAM, « Eliminer la faim de notre vivant c’est possible : nous pouvons construire un monde où chacun, partout, a accès à la nourriture si nous travaillons tous ensemble, comme partenaires pour atteindre ce résultat ».

Le Directeur Général de la FAO souligne que «Le changement climatique compromet déjà nos efforts visant à mettre un terme à la faim et à toutes les autres formes de malnutrition d’ici à 2030 »

Quelques statistiques:

795 millions de personnes souffrant de la faim, 216 millions de moins qu’en 1990/92 soit une personne sur 9, soit une réduction de 21.4% malgré une augmentation de la population mondiale de 1.9 milliards.

200 millions de personnes sont sorties du cycle de la faim.

Cependant, l’un des plus grands défis dans la poursuite de l’objectif Faim Zéro est le changement climatique (Les répercussions dévastatrices cette année du phénomène El Nino qui a touché de plein fouet l’Afrique australe).

Le Tchad n’a pas été épargné par la sècheresse pendant la campagne agricole 2015/2016 avec un impact direct sur les taux de malnutrition en particulier dans la bande sahélienne. Un évènement météorologique de faible ampleur peut très rapidement se transformer en crise alimentaire et nutritionnelle. Des saisons des pluies erratiques comme celle de l’année dernière, des changements de température, des aléas climatiques extrêmes affectent directement la production.

Au Tchad, les agences sœurs des Nations Unies sont d’ores et déjà engagées dans différents programmes et soutiennent les personnes les plus vulnérables y compris les retournés de la Centrafrique, les déplacés et les réfugiés dans la région du Lac et ceux à l’est du pays.

Agir maintenant en ce sens signifie que le changement climatique pourrait accroitre le risque de famine et de malnutrition chez l’enfant de 20% d’ici 2050.

La Journée de l’alimentation 2016 représente une excellente occasion d’échanger sur  les voies et moyens de relever les défis de l’heure au Tchad liés au changement climatique, à l’agriculture et à l’alimentation.