La FAO au Tchad

L’UNION EUROPÉENNE SOUTIENT LA LUTTE CONTRE LA MALNUTRITION AU TCHAD

17/11/2016

La délégation de l’Union européenne au Tchad appuie la mise en œuvre d’un projet de production locale d’aliments nutritifs. Ce projet conjoint de trois ans (2016-2019) lancé officiellement ce jour sera exécuté par les agences des Nations Unies (FAO, OMS, PAM, UNICEF) en lien avec les partenaires du gouvernement tchadien. Une approche intégrée innovante sera mise en place pour améliorer l’accès, la disponibilité et l’utilisation d’aliments de complément à haute valeur nutritive pour les enfants de 6 à 24 mois.

La malnutrition constitue un obstacle majeur à l’émergence du pays. « Grâce à la contribution de l’Union européenne d’un montant de 5 millions d’euros, les agences des Nations Unies s’engagent, à travers ce projet, sur la voie de l’objectif Faim Zéro, classé numéro 2 parmi les Objectifs de Développement Durable fixés à l’horizon 2030» a déclaré Mary-Ellen McGroarty, directrice du PAM au Tchad.

Denisa-Elena Ionete, Ambassadeur-Chef de Délégation de l’Union européenne au Tchad, s’associe au PAM pour saluer la mise en œuvre de ce projet ; « Nous nous réjouissons de pouvoir lutter contre la malnutrition tout en contribuant à poser les premiers jalons d’une chaîne de production, de transformation et de commercialisation d’aliments de complément fortifiés au Tchad. A travers ce projet, l’UE soutient la stratégie de développement du gouvernement tchadien.»

Trois régions pilotes ont été choisies pour la mise en œuvre du projet : le Mayo-Kebbi Est, le Mayo-Kebbi Ouest et le Kanem. Ces régions connaissent un taux de malnutrition chronique élevé, proche ou supérieur au seuil d’alerte de 30% fixé par l’OMS, tout en présentent des conditions favorables à la production agricole.

Les parties prenantes du programme conjoint PRO-FORT « Production locale d’aliments de complément fortifiés » contribueront à la création d’un environnement favorable pour la production locale d’aliments de complément ; au renforcement des capacités de production, de transformation et de commercialisation de farine enrichie ; à la mise en œuvre d’une stratégie de marketing social pour promouvoir l’alimentation du nourrisson et du jeune enfant, et pour lutter contre la malnutrition infantile au Tchad.

Pour  l’enfant, la malnutrition chronique  a des conséquences graves et parfois irréversibles sur la croissance physique et le développement intellectuel, avec des répercussions négatives à l’âge adulte en termes de productivité. Selon le rapport sur le coût de la faim au Tchad (octobre 2016), les 56% de la population adulte  ont souffert de retard de croissance durant leur enfance.

« Améliorer l’alimentation du nourrisson et du jeune enfant est un véritable défi au Tchad. Sensibiliser les communautés, notamment les mères, sur l’importance d’une alimentation adéquate du nourrisson et du jeune enfant sera capital pour leur assurer une croissance optimale. C’est pourquoi l’adoption de pratiques essentielles de nutrition est un axe de réussite du projet. En étroite collaboration avec toutes les parties prenantes, l’UNICEF soutiendra des actions de communication pour le changement de comportement et fera la promotion du marketing social des aliments nutritifs, » a déclaré Philippe Barragne-Bigot, Représentant de l’UNICEF au Tchad.

Quant au Représentant de la FAO au Tchad, Mohamadou Mansour N’dyaie, il déclare : « Ce projet financé par l’Union européenne vient aussi en soutien à la mise en œuvre de la Politique Nationale de Nutrition et d'Alimentation et du  Programme National d'Investissement du Secteur Rural  du  Tchad. La lutte contre la malnutrition est une composante  des objectifs stratégiques  de la FAO. A travers la production locale d'aliments de compléments (farine enrichie), conforme aux normes et standards internationaux, nous nous réjouissons de pouvoir améliorer l'accès, la disponibilité, la stabilité et l'utilisation des aliments de compléments à haute valeur nutritive pour les plus vulnérables, notamment les enfants de bas âges.»

Cette nouvelle action vient en complément du 11eme Fonds Européen de Développement, à travers lequel l’Union européenne investira plus de 100 milliards FCFA (156 millions Euro) au Tchad entre 2016 et 2021 pour lutter à long terme contre la malnutrition chronique.