La FAO au Tchad

La FAO, le PAM, le PNUD, et l’OIM ont effectué une mission conjointe de suivi des activités du projet Consolidation de la paix et de la sécurité entres les communautés d’agriculteurs et d’éleveurs dans les provinces du Salamat, du Sila et du Ouaddaï

FAO Tchad-EM
05/03/2024

Le Tchad, pays sahélien, situé au cœur du continent africain, la diversité des profils agroécologiques fait de lui un pays à vocation agropastorale (production agricole vivrières 52 %, les cultures de rente 9 % et 39 % pour l’élevage et la pêche). Il enregistre plus de 100 millions de têtes de bétail. Environ 80% de ce cheptel est géré par des systèmes pastoraux mobiles très diversifiés surtout la transhumance qui, par excellence, favorise les échanges entre les communautés d’éleveurs et les communautés d’agriculteurs, sédentaires, sous diverses formes. Les provinces de Ouaddaï, de Sila et de Salamat, sont dotées de conditions naturelles (climat et végétation) très favorables aux activités agricoles et pastorales.

Comme dans la plupart de ses pays voisins, le conflit agriculteurs-éleveurs est devenu une menace importante pour la paix et la sécurité au Tchad. Aussi, le changement climatique affecte négativement la production agricole, ainsi que les capacités de production des parcours et les possibilités d’abreuvement du bétail. Les incidences du changement climatique sur la viabilité des systèmes de production ruraux sont à l’origine de l’amplification des concurrences entre les usagers des espaces ruraux et de la détérioration de la cohésion sociale.  De plus, il est un facteur qui exacerbe les facteurs de conflit existants ou contribue à de nouvelles formes de différends : Modification des itinéraires de transhumance, concurrence accrue pour l'accès aux pâturages et à l'eau, épuisement des sols, baisse de la productivité agricole et de la résilience des communautés, migration etc.

Il faut noter ici l'ampleur sans précédent des violences enregistrées ces dernières années, conjuguée à la prolifération des armes parmi les civils, a incité le gouvernement à déclarer l'état d'urgence dans les provinces orientales du Ouaddaï̈ et du Sila en janvier 2021, et déjà̀ plus tôt en 2019.

Cette situation a mis en évidence la nécessité d'aider les provinces touchées (Ouaddaï, Sila et Salamat) à gérer et prévenir ces conflits, en utilisant le dialogue comme outil principal pour atténuer l'impact du conflit. Des initiatives de relèvement rapide, et de prévention des conflits sont nécessaires pour ancrer les populations dans leurs communautés et renforcer leur résilience notamment face à la menace de l'extrémisme violent. C’est ainsi que les agences du système des nations unies en collaboration avec les ministères clés, ont demandé au PBF/PBSO le financement de ce projet de « Consolidation de la Paix et de la Sécurité entre les Communautés d’agriculteurs et d’éleveurs dans les Provinces du Salamat, du Sila et du Ouaddaï. »

Lors de la dernière réunion du Comité Technique du projet, composé des représentants locaux des ministères impliqués, Ministère de l’Economie, de la Planification du Développement et de la Coopération Internationale, du Ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation, du Ministère de l’Agriculture, du Ministère de l’Elevage, des partenaires (FAO, PNUD, PAM, OIM) de mise en œuvre, en collaboration avec le secrétariat du PBF, il a été décidé d’organiser une mission de suivi des activités réalisées et en cours de réalisation du projet dans les provinces concernées.

L’objectif de la mission est de procéder au suivi des activités réalisées et en cours de finalisation sur terrain du projet « Consolidation de la Paix et de la Sécurité entre les Communautés d’agriculteurs et d’éleveurs dans les Provinces du Salamat, du Sila et du Ouaddaï ».

La mission a été effective du 10 au 17 février 2024 dans les provinces du Ouaddaï et Sila

 Province du Ouaddaï

 À Abougoudam dans la Province du Ouaddaï, nous avons visité le site maraicher du groupement Gourouf, 3 hectares aménagés avec un château d’eaux solaire avec les activités de maraichage (oignons, tomates…), productions de plants pépinières, fabrication des compostes. Il est exploité par un groupement mixte composé des femmes et des hommes. ‘‘Avant on partait à Biteiyaà 35 km pour chercher quelques légumes ou encore de l’eau, nous n’avons aucun dispositif à proximité, nous traversons des kilomètres, mais avec l’aménagement de cet espace, nous avons de l’eau à proximité de nos villages même si elle est insuffisante pour couvrir tous nos besoins. Aussi, pour mener à bien cette appuie et pour voir l’impact, nous avons besoins des charrues pour labourer le sol, renforcer les panneaux solaires, mettre à disposition des batteries pour que les populations puissent avoir l’eau 24h/24 afin d’obtenir des résultats positives adéquats. Dixit une bénéficiaire du projet.’’

Sur le trajet d’Abougoudam, les balises sont installées. La qualité des balises est bonne et l’espacement est respecter. Après 12 à 15km, un air de stationnement est visible.

Lors de la civilité, le gouverneur de la Province du Ouaddai a manifesté son intérêt par rapport au projet et qui, selon lui, ses résultats sont visibles, du fait de la construction des ouvrages et la résolution des conflits. ‘‘Dans la province, le véritable problème est les ouvrages et problèmes de leadership c’est-à-dire la non-implication des autochtones dans les villages. Et pourtant ces derniers ont des expertises pour me faciliter dans la résolution des conflits. Il y a plus de 1 100 000 têtes rajouter à celles des autochtones, cela à augmenter la cherté de vie dans la province du Ouaddaï. Aussi, les jeunes commencent à comprendre l’avantage du brassage car le projet a eu à faire des forums, des formations sur comment résoudre les conflits à travers les renforcements des capacités par exemple.’’

Pour les membres de la fédération des Agropasteurs, la sensibilisation est insuffisante dans abéché rural, sa couverture est vraiment restreinte, ils estiment que les sensibilisations dans le cadre de ce projet doivent d’avantages être renforcer dans les villages.

Province du Sila

La mission a visité les sites de construction des puits pastoraux à Abkar et Bahar en état de finalisation. Le balisage de 40 km, le magasin communautaire et le site maraicher de Ardjilik. L’équipe a mis un terme à sa mission par un entretien avec le comité de prévention et gestion de conflit de la province du Sila.

En sommes, il faut noter que le projet à réaliser 6 puits pastoraux, 2 mares agropastoraux aménagés, 120km de couloirs de transhumances baliser et 4 airs de stationnement, des magasins communautaires, des sites maraichers etc. Il est financé à hauteur de 3.5 millions US par le Fonds des Nations Unis pour la Consolidation de la Paix (UNPBF).