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COMITÉ DES PRODUITS |
GROUPE INTERGOUVERNEMENTAL SUR LA VIANDE |
SOUS-GROUPE DES CUIRS ET PEAUX |
Sixième session |
Le Cap _République sud-africaine_, 9-11 novembre 1998 |
SITUATION ACTUELLE |
II. FLÉCHISSEMENT DES PRIX, DÛ À LA BAISSE DE LA DEMANDE
III. STAGNATION DE LA PRODUCTION EN 1998
IV. ECHANGES FREINÉS PAR LA CRISE FINANCIÈRE
1. Les marchés des cuirs et peaux ont fortement souffert du fléchissement de la demande de cuirs tannés et d'articles en cuir, consécutif aux mauvais résultats économiques de nombreux pays et, en 1998, les prix étaient en recul par rapport au niveau de 1997. La demande est restée ferme uniquement pour les produits de haute qualité. La production a plafonné en 1998 et l'on ne prévoit pas d'augmentations importantes pour 1999. Les recettes d'exportation ont subi une contraction en 1997 puis en 1998, du fait principalement du fléchissement des prix.
2. Les cours internationaux des peaux et cuirs de bovins ont fléchi vers la fin de 1997 et se sont fortement affaiblis au cours du troisième trimestre de 1998 en raison de la baisse prononcée de la demande de peaux brutes provenant de l'industrie du cuir. Au cours des dix premiers mois de 1998, les prix moyens des peaux étaient inférieurs d'environ 10 pour cent à ceux de 1997. Les prix des peaux de moutons, qui avaient commencé à baisser dès le second semestre de 1996, ont poursuivi leur déclin en 1997, pour s'effondrer en octobre 1998 _voir figure_, sous l'effet de la réduction de la demande d'importation provenant de la Fédération de Russie et du secteur des vêtements en cuir des principaux pays importateurs.
3. La croissance de la production mondiale de cuirs et peaux de bovins semble avoir plafonné à environ 5,6 millions de tonnes en 1998, après une augmentation de 2,1 pour cent en 1997. La production globale tant des pays en développement que des pays développés resterait pratiquement inchangée par rapport à l'année précédente. S'agissant des pays en développement, la Chine est maintenant parmi les cinq principaux producteurs de peaux du monde et devrait rester le plus gros producteur parmi les pays en développement. Selon les estimations, sa production aurait augmenté de 5,7 pour cent en 1998 pour atteindre près de 520 000 tonnes. Le cheptel de la Chine est passé de 123 millions de têtes _8,3 pour cent du total mondial_ en 1996 à environ 147 millions de têtes _9,8 pour cent du total mondial_ en 1998. On peut également s'attendre à une hausse de la production en Inde pour 1998, et plus précisément à une progression de 3 pour cent qui porterait la production à 370 000 tonnes. En Afrique, la production devrait augmenter en Egypte, en République sud-africaine et au Nigéria mais peu de changements sont prévus dans les pays d'Afrique de l'Est, où l'on signale des pertes de bétail à cause des inondations. En Amérique latine, la production devrait augmenter au Paraguay et en Colombie grâce à l'amélioration continue des méthodes de conduite de l'élevage. En revanche, une contraction est prévue en Argentine car une partie du troupeau n'est pas envoyée à l'abattage pour la reconstitution du cheptel. La production de peaux de bovins devrait également fléchir au Brésil en 1998 et 1999, en raison de la réduction des abattages, dictée par la faiblesse de la demande de viande de boeuf.
4. Aux Etats-Unis, principal producteur mondial de peaux de bovins, la production devrait passer de 962 000 tonnes en 1997 à 875 000 tonnes en 1998 en raison de la baisse actuelle des troupeaux de bovins. Aux Etats-Unis, le cheptel, qui était de 103 millions de têtes en 1996, a commencé à baisser en 1997 et une nouvelle contraction est prévue en 1998. On assistera probablement à une baisse de la production dans la Fédération de Russie et dans les pays d'Europe orientale, vu la contraction continue des troupeaux d'animaux reproducteurs. Dans la Communauté européenne, la production restera relativement stable en 1998, alors qu'on prévoit une expansion en Océanie, où les sécheresses ont entraîné une augmentation de l'abattage du bétail, et donc de la production de peaux.
5. Selon les estimations, la production mondiale de peaux de moutons et de chèvres aurait légèrement augmenté en 1998, sous l'effet principalement de l'augmentation de 9 pour cent des abattages en Chine, qui a amplement compensé les réductions de la production en Europe orientale et dans la région de l'ex-URSS. En Chine, qui a le plus grand troupeau d'ovins et de caprins du monde, le nombre d'ovins et de caprins est passé d'environ 277 millions de têtes en 1996 à 304 millions en 1997 et il pourrait atteindre 335 millions de têtes en 1998. La production pourrait baisser aux Etats-Unis et en Nouvelle-Zélande en 1998, en raison d'un fléchissement des abattages, dû à la réduction des troupeaux. En revanche, la production de peaux de moutons aurait augmenté en Australie et dans la Communauté européenne, sous l'effet d'une augmentation des abattages et de l'accroissement des troupeaux.
6. Les exportations mondiales de peaux de bovins ont baissé de près de 3 pour cent en 1997. Il semble que les expéditions des principaux pays producteurs et exportateurs aient baissé en 1997. Les exportations de cuirs et peaux de bovins du plus gros exportateur, les Etats-Unis, ont fléchi de plus de 4 pour cent pour s'établir à 685 000 tonnes, en raison du tassement de la demande d'importation dans certains pays d'Asie. La demande provenant de pays asiatiques transformant les peaux devrait probablement rester faible en 1998 et 1999, car la crise financière a limité leur capacité d'achat de matières premières pour les industries de tannage. Les ventes provenant de la région de l'ex-URSS sont tombées à 235 000 tonnes en 1997 et devraient encore diminuer en 1998. Les exportations de l'Australie ont augmenté en 1997, grâce à une hausse de la production, alors que les expéditions du Brésil ont augmenté en raison de la baisse de la demande intérieure.
7. Au cours des deux dernières décennies, les échanges se sont développés à un rythme plus rapide que la production, car une part accrue des cuirs et peaux a été exportée au lieu d'être tannée dans le pays de production. La croissance des échanges s'est traduite par une augmentation des exportations nettes des pays développés vers les pays en développement, car certains pays développés ont réduit leur activité de tannage alors que les capacités de transformation ont augmenté dans les pays en développement, surtout en Asie. Les perspectives plus sombres de la demande dans de nombreux pays devraient toutefois ralentir cette expansion de la capacité de tannage dans les pays en développement en 1998 et 1999.
8. Les importations de cuirs et peaux de bovins de l'Italie, qui est le plus grand marché mondial, ont baissé d'environ 4,6 pour cent en 1997 pour s'établir à 494 000 tonnes, en raison d'une contraction de la production de chaussures en cuir. Les importations de ce pays se sont maintenues au même niveau en 1998. La Chine a conservé sa place de second importateur mondial de peaux de bovins et ses besoins pour 1998 devraient se maintenir au même niveau qu'en 1997 _près de 380 000 tonnes_. Les besoins d'importation de la République de Corée sont tombés de 341 000 tonnes en 1996 à 332 000 tonnes en 1997 du fait de la réduction des activités de tannage. Les perspectives à court terme ne sont guère favorables et les importations coréennes de peaux brutes pourraient probablement baisser à nouveau en 1998, la faiblesse de la demande intérieure étant aggravée par la crise financière en Russie, qui est le principal marché des produits en cuir de la Corée.
9. En 1997, le volume des échanges de peaux de moutons a augmenté d'environ 3 pour cent. Le marché mondial des peaux de moutons est plus fragmenté que celui des peaux de bovins, les plus exportateurs n'assurant chacun que 15 pour cent au maximum des échanges mondiaux. S'agissant des principaux exportateurs, les expéditions de la Nouvelle-Zélande sont restées stables alors que celles de l'Australie ont augmenté de 4 pour cent et celles de la République islamique d'Iran d'environ 10 pour cent. Selon toute vraisemblance, les échanges mondiaux ne devraient guère augmenter davantage en 1998, car cette année, la hausse de la production est concentrée en Chine, pays qui transforme la majeure partie de ses peaux de moutons.
10. Les exportations mondiales de peaux de chèvres sont restées, en 1997, au même niveau que l'année précédente et on ne prévoit pas de grands changements pour 1998.
11. En 1997, les recettes tirées de l'exportation de peaux de bovins ont apparemment baissé de près de 4 pour cent par rapport à 1996, reflétant à la fois une baisse du volume des échanges et un fléchissement des prix. De nouvelles réductions sont prévues en 1998 et 1999 du fait du ralentissement économique au niveau mondial. Près de 11 pour cent des recettes mondiales tirées des exportations de peaux brutes et de cuirs, soit environ 566 millions de dollars, étaient le fait des pays en développement en 1997, sur un marché dominé par les pays développés. Leur part dans les recettes mondiales tirées des exportations de peaux brutes et de cuirs n'a apparemment guère changé en 1998.
12. L'ensemble des pays en développement assure une part nettement supérieure des recettes totales découlant des exportations de cuirs transformés et manufacturés. De plus en plus, les pays en développement importent des cuirs et peaux bruts des pays développés pour les transformer, les travailler et les réexporter sous la forme de produits à valeur ajoutée vers les pays développés.
13. Entre 1994 et 1996, les exportations de chaussures en cuir des pays en développement ont atteint en moyenne la valeur de 11 milliards de dollars E.-U. par an, soit près de 43 pour cent du total mondial. Les marchés d'Extrême-Orient, notamment la Chine, Hong-Kong et la République de Corée, dominent ces échanges, mais désormais, la Thaïlande et l'Indonésie jouent un rôle croissant. Parmi les autres pays en développement, le Brésil est également devenu un gros exportateur de chaussures et d'autres articles en cuir.