Fusarium Race Tropicale 4 (TR4) est un pathogène du sol qui a gravement affecté les bananeraies en Asie du Sud-Est, au Pakistan, et plus récemment en Jordanie, au Mozambique et en Australie. Ce champignon représente une menace croissante pour l'industrie bananière, car il colonise, infecte et détruit les plants de bananes Cavendish. Une fois la maladie installée, elle ne peut être contrôlée par des moyens chimiques ou des méthodes de gestion conventionnelles. Les solutions actuelles pour contenir la maladie ne sont pas infaillibles, et les alternatives en cours d'évaluation n'ont pas encore prouvé leur efficacité. Les conséquences sociales du Fusarium TR4 peuvent être extrêmement graves, car la banane constitue une source essentielle d'alimentation, de revenus et d'emploi dans de nombreux pays tropicaux.

La banane (Musa spp.), qu'il s'agisse de la banane dessert, du plantain ou de la banane à cuire, est la huitième culture vivrière la plus importante au monde, et la quatrième dans les pays les moins avancés (FAOSTAT, 2015). Elle est cultivée dans 135 pays et territoires à travers les régions tropicales et subtropicales. La grande majorité des producteurs sont de petits agriculteurs qui cultivent la banane pour leur consommation domestique ou pour les marchés locaux (moins de 15 % de la production mondiale, qui dépasse 130 millions de tonnes métriques, est exportée).

Aujourd'hui, le commerce mondial de la banane représente une valeur annuelle de 10 milliards de dollars. Pratiquement toutes les bananes exportées, ainsi qu'une partie considérable des bananes cultivées pour la consommation locale, sont des variétés de Cavendish ou d'autres cultivars vulnérables au Fusarium TR4.

Fusarium RT4 présente les caractéristiques suivantes :

• Aucun traitement du sol ou des plantes n'est pleinement efficace pour contrôler ou éradiquer le Fusarium ;
• Les spores du champignon restent viables dans le sol pendant des décennies ;
• La recherche est en cours, mais la biologie et la génétique du champignon ne sont pas encore complètement comprises ;
• Il n'existe pas encore de variété résistante capable de remplacer la Cavendish, qui est la préférée pour l'exportation ;
• La seule mesure préventive actuellement disponible est la quarantaine, qui peut empêcher le transfert de sols infectés ou de matériel végétal des zones contaminées vers les zones indemnes de TR4.