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Cherry Mohammed Redzhepov

«Le réservoir (…) stocke de l'eau fraîche et, dans le désert, l'eau est synonyme de vie!»
25/08/2023

Turkménistan

Cherry Mohammed Redzhepov est officiellement à la retraite, mais cela ne l'empêche pas d'enseigner dans l'école secondaire de Bukri, un village du centre du Turkménistan.   

Vivre ici fait de lui un koumly, terme réservé aux habitants du désert du Karakoum, «qui signifie littéralement "habitants des sables"», explique-t-il.   

Coincé entre l'Iran au sud, l'Ouzbékistan au nord et la mer Caspienne à l'ouest, le désert du Karakoum couvre près des trois quarts du Turkménistan, et Bukri se trouve au cœur de cette région.   

«La famille nous rend rarement visite», explique Cherry Mohammed. «Les invités sont encore moins fréquents, car il fait très chaud chez nous. Le sable peut chauffer jusqu'à 70 degrés!»   

Mais ce qui est pire que le manque de visiteurs, selon lui, c'est la pénurie aiguë d'eau douce. 

Alors que les villages du sud du Karakoum bénéficient d'un vaste réseau de canaux, ceux qui vivent plus au nord, comme Cherry Mohammed, dépendent essentiellement des puits et des pluies qu'ils peuvent recueillir en hiver et au printemps.  «Une goutte d'eau est un grain d'or!», dit-il en reprenant un dicton local bien connu. «Tous les habitants du village ont rêvé d'avoir de l'eau en abondance pendant longtemps. Ils se sont rapprochés de ce rêve grâce à une nouvelle sardoba dans la cour de l'école, un réservoir d'eau couvert qui recueille à la fois l'eau de pluie et la rosée de l'air. Datant de l'époque de la Route de la soie, ces structures en forme de dôme avec un trou dans le plafond protègent de la chaleur et de l'évaporation tout en permettant à l'air et à l'eau de circuler.   

«Le volume du réservoir n'est que de 60 mètres cubes, mais pour nous c’est énorme car il stocke de l'eau fraîche», explique-t-il. «Et dans le désert, l'eau est synonyme de vie!» 

La sardoba couvre désormais la plupart des besoins quotidiens en eau de l'école. En outre, elle leur permet de planter autour de l'école d'autres plantes qui protègent contre les vents chauds et desséchants.  

Ses élèves jardinent désormais le village aussi, explique-t-il, ce qui rend leur éducation à l'environnement plus pratique.   «Nous expliquons aux élèves à quel point la protection de l'environnement et des plantes du désert est importante pour la vie des habitants du désert», ajoute-t-il.   

«Les écoliers se précipitent maintenant aux cours de biologie parce qu'ils savent qu'ils vont participer à des activités utiles, comme planter des arbres et les arroser à partir de la sardoba.