Un être humain peut-il être considéré comme une créature de la mer? Peut-être pas officiellement, mais vu temps qu'elle passe dans l'eau, Olivia Mandle pourrait être une exception.
Cette écologiste espagnole de 16 ans nage dans la mer depuis l'âge de deux ans, dit-elle, lorsqu'elle a porté pour la première fois de petites palmes, un tuba et des lunettes pour s'émerveiller des splendeurs du monde bleu sous-marin.
«La mer m'a toujours fascinée», dit-elle. Aujourd'hui, elle fait également de la plongée sous-marine pour «découvrir des espèces dans des eaux plus profondes».
Mais à mesure que sa curiosité pour le grand bleu grandissait, elle s'inquiétait aussi davantage pour l'environnement qu'elle avait appris à aimer, en particulier la mer Méditerranée qui est juste à sa porte.
«J'ai commencé à m'intéresser à la pollution des océans. Je n'arrêtais pas de sortir pour nettoyer les plages. C'est impressionnant de voir jusqu'où vont les déchets et l'impact qu'ils ont sur les écosystèmes.»
À l'âge de 12 ans, elle a inventé un appareil qu'elle appelle le Jelly Cleaner, un petit filet fabriqué à partir de vieux bas de danse et d'autres matériaux recyclables qui recueille les microplastiques dans l'eau – de minuscules particules qui se retrouvent dans le ventre des poissons et, en fin de compte, dans notre chaîne alimentaire. «Lorsque vous retournez les bas et que vous voyez la quantité de microplastiques que vous avez ramassés, vous restez bouche bée.»
Peu à peu, ses nettoyages de plage et de mer sur la Costa Brava sont devenus plus importants et mieux organisés. Une centaine de personnes se sont présentées à la première journée annuelle de nettoyage qu'elle a organisée dans sa ville de bord de mer.
L'année dernière, ils étaient 600, dont des plongeurs, des paddle boarders et des batteurs de grève. Il leur a fallu moins d'une heure pour ramasser plus de 300 kilos de déchets. «C'était effrayant.»
Cela montre à la fois l'ampleur de ce qui est possible grâce à l'action collective et l'importance du problème auquel elle s'attaque. Mais elle n'a pas de temps à perdre avec les cyniques. «Il faut les ignorer et continuer.»
En fin de compte, l’important ce n’est pas seulement de nettoyer ni la quantité de ce qui est récolté, dit-elle, mais c’est aussi de lancer des conversations. «Les gens posent des questions sur [le Jelly Cleaner]. Ça invite à l'action et à la réflexion.»
Les gens s'intéressent également à son action au-delà de la plage. Elle a été nommée Ambassadrice de bonne volonté du pacte européen pour le climat et a reçu un prix de l'Institut Jane Goodall, entre autres. Elle prépare également une émission de télévision sur les projets environnementaux menés par les communautés, ainsi qu'un livre qui sortira dans le courant de l'année sur les petites actions que les gens peuvent mener.
«Nous pouvons tous être des activistes», souligne-t-elle. «Le mot signifie simplement "agir". Nous pouvons tous le faire de différentes manières.»
