Etude de l'impact quantitatif des activites rizipiscicoles et piscicoles dans les régions pilotes du Vakinankaratra et du Betsileo, Campagne 1991–1992

Ministére de l'Elevage et des Ressources Halieutiques

FI: DP/MAG/88/005
Document Technique N^o 9

préparée par :


Catharina Kos	Hubert Ramaroson	et	Johannes Janssen
Expert-associé	Responsable Cellule Suivi-Evaluation	et	Conseiller Technique Principal
MAG/88/005	CIRRH du Vakinankaratra		MAG/88/005

Le présent document a été préparé durant l'exécution du projet identifié sur la page du titre. Les conclusions et recommandations figurant dans ce document sont celles qui ont été jugées appropriées lors de sa rédaction. Elles seront éventuellement modifiées à la lumière des connaissances plus approfondies acquises au cours d'étapes ultérieures du projet.

Les désignations utilisées et la présentation des données qui figurent dans le présent document n'impliquent, de la part des Nations Unies ou de l'Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture, aucune prise de position quant au statut juridique des pays, territoires, villes ou zones, ou de leurs autorités, ni quant au tracé de leurs frontières ou limites.

AVANT-PROPOS

L'objectif principal du projet PNUD/FAO-MAG/88/005 dénommé “Promotion de l'aquaculture et privatisation de la production d'alevins” consiste en l'augmentation de la production piscicole dans sa zone d'intervention. Cette zone couvre la Circonscription des Ressources Halieutiques (CIRRH) du Vakinankaratra (région d'Antsirabe) et celle de Fianarantsoa (région de Fianarantsoa et d'Ambositra). Pour réaliser son objectif principal, le projet a :

mis au point un système de vulgarisation responsable de la promotion de la pisciculture en rizière et en étang;
mis en place un réseau de producteurs d'alevins en milieu rural;
assisté la production d'alevins, de poissons de consommation et de géniteurs dans les stations piscicoles d'Ambatofotsy/Ambatolampy et d'Ampamaherana ;
organisé la campagne de distribution d'alevins en milieu rural.

Afin de suivre l'évolution des activités des deux Circonscriptions des Ressources Halieutiques dans la zone d'intervention du projet, une cellule de Suivi-Evaluation a été créée dans chaque circonscription. L'objectif principal de ces deux cellules est de mettre en place un système de suivi-évaluation permettant de nous procurer des renseignements sur l'impact des activités rizipiscicoles et piscicoles dans les zones d'Antsirabe, d'Ambositra et de Fianarantsoa, aussi bien du point de vue quantitatif que qualitatif.

Pour ce faire, deux enquêtes ont été menées : une enquête géographique - objet du présent rapport intitulé “Etude de l'impact quantitatif des activités rizipiscicoles et piscicoles menées dans les régions pilotes du Vakinankaratra et du Betsileo, campagne 1991–1992” - pour nous procurer en particulier des données quantitatives et une deuxième appelée “Vérification de production” surtout relatives aux données qualitatives.

Ce rapport présente et analyse les résultats de l'enquête géographique ayant utilisé la nouvelle méthode de sondage qui s'est avérée nécessaire.

Nous tenons à exprimer ici nos vifs remerciements à Monsieur Marcel Mouellé -Conseiller Technique Principal du projet PNUD/FAO-MAG/87/013 intitulé “Système permanent des statistiques agricoles” - pour ses précieux conseils sans lesquels ce travail n'aurait pu être réalisé; à l'équipe de la cellule Suivi-Evaluation de la CIRRH du Vakinankaratra qui a réalisé ce travail ainsi qu'à tous les membres de l'équipe du projet qui ont participé de près ou de loin à la réalisation de cette enquête géographique.


Heritiana Randriamiarana		Johannes Janssen
Directeur National		Conseiller Technique Principal

RESUME

Le Gouvernement de Madagascar, assisté par le Programme des Nations Unies pour le Développement et l'Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture, exécute depuis 1989 le projet “Promotion de l'Aquaculture et Privatisation de la Production d'Alevins sur les Hautes-Terres” qui est la suite du précédent projet dénommé “Vulgarisation de la pisciculture et développement de la pêche continentale” (1985–1988).

La vulgarisation des techniques (rizi)piscicoles améliorées a été accompagnée de l'installation de producteurs privés d'alevins dans le milieu rural. Cette stratégie fut un succès, d'une part, parce qu'il existait déjà une tradition en pisciculture et que la demande en alevins augmente chaque année, et d'autre part, parce que la production d'alevins à titre privé est une activité très rémunératrice.

Même si le projet était au courant du fait que beaucoup de paysans pratiquaient la pisciculture en rizière et/ou en étang, le nombre effectif de ces derniers n'était cependant pas connu. L'étude géographique a déterminé pour la campagne 1991–1992 le taux de (rizi)pisciculteurs dans la région d'Antsirabe couverte par le projet à 51% des exploitants agricoles. De ces (rizi)pisciculteurs, 45% pratiquaient la rizipisciculture, 38% la pisciculture et 17% les deux. Le nombre de (rizi)pisciculteurs dans la région d'Antsirabe est, après extrapolation, estimé à 71.310 dont 44.743 rizipisciculteurs et 39.151 pisciculteurs. Il est à noter que 12.584 paysans pratiquent les deux activités en même temps. La superficie rizipiscicole dans la région d'Antsirabe est estimée à 7.069 hectares, et la superficie en étang piscicole serait de 666 hectares.

Ce nombre très important de (rizi)pisciculteurs est confirmé par les résultats de l'enquête menée parallèlement dans la région de Fianarantsoa, où le projet est actif depuis 1989. L'enquête géographique a montré que 41% des exploitations agricoles de la zone de Fianarantsoa pratiquaient la (rizi)pisciculture. Le nombre de (rizi)pisciculteurs dans cette région est ainsi estimé à 53.913, c'est-à-dire 31.559 rizipisciculteurs et 32.874 pisciculteurs. Il est à noter que 10.520 paysans pratiquent les deux en même temps. La superficie en rizière empoissonnée est estimée à 6.312 hectares, tandis que la superficie piscicole y serait de 953 hectares.

Il est à remarquer que ces (rizi)pisciculteurs ne sont pas plus instruits que la moyenne de la population des Hautes-Terres, ce qui indique que la pisciculture n'est pas une activité difficile nécessitant une certaine formation préalable. En revanche, les paysans pratiquants disposent de plus de terrain agricole.

Les (rizi)pisciculteurs sont très inventifs en ce qui concerne l'approvisionnement en alevins, et un marché parallèle d'alevins très important a été trouvé. Environ un tiers des paysans a acheté une partie de leurs alevins auprès des CIRRH/projet ou chez les producteurs privés qu'elle encadre, et les autres ont acheté des alevins chez des vendeurs locaux, les ont pêchés dans des rivières, ou ont fait de la reproduction familiale (non-encadrée par le projet). En général, ils utilisent la carpe commune (Cyprinus carpio), différentes espèces et hybrides de tilapia et le “trondro gasy” (Carassius auratus), et trouvent l'activité piscicole rentable. L'espèce de loin préférée est la carpe dont il y a un grand manque en milieu rural. Les poissons produits sont pour la plus grande partie destinés à l'autoconsommation. Pour la rizipisciculture, par exemple, dans presque la moitié des cas, la seule destination était la consommation familiale et les autres rizipisciculteurs ont, à part l'autoconsommation, vendu aussi une partie des poissons et donné quelques poissons comme cadeaux ou comme salaire en nature.

Les travaux piscicoles, c'est-à-dire les aménagements de la rizière, la construction et l'entretien des étangs, ainsi que la fertilisation et l'alimentation sont des activités strictement familiales.

Il est enfin à noter que tous les résultats de cette étude doivent être interprétés avec prudence. D'une part, dans ces chiffres de 51% et de 41% de pratiquants de l'aquaculture respectivement pour la région d'Antsirabe et celle de Fianarantsoa sont compris les paysans qui pratiquaient d'une manière traditionnelle, c'est-à-dire sans appliquer les techniques améliorées préconisées par le Gouvernement/projet. D'autre part, les enquêteurs ont été les responsables de zone (pour la région d'Antsirabe) et les vulgarisateurs piscicoles mêmes (pour la région de Fianarantsoa) qui, malgré leurs bonnes intentions et une formation préalable, ne sont pas des enquêteurs professionnels et ont dû faire ce travail en complément de leurs autres tâches. En outre, le système suivi-évaluation des CIRRH/projet est nouveau et encore au stade expérimental.

Néanmoins, il est évident que la pisciculture en rizière et en étang est devenue une activité très importante sur les Hautes-Terres malgaches. Pour que ce développement soit durable, il faut donc continuer à l'appuyer financièrement et techniquement.

Programme des Nations Unies pour le Développement
Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture
Antsirabe, Mars 1993

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AVANT-PROPOS

RESUME

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