Page précédente Table des matières Page suivante


Forêts, diversité biologique et conservation du patrimoine naturel

K. Isik, F. Yaltirik et A. Akesen

Kani Isik est au Biodiversity Research, Development and Application Centre. Akdeniz University (MEDBIOME). d'Antalya (Turquie).

Faik Yaltirik et Aytug Akesen sont à la Faculty of Forestry. University of Istanbul. Bahceköy (Turquie).

Cet article est une adaptation du mémoire général présenté au XIe Congrès forestier mondial, «Forêts, diversité biologique et défense du patrimoine naturel».

Zone de conservation en Erythrée. Les aires protégées sont un élément essentiel de la conservation in situ de la diversité biologique des forêts

Le problème

La déclaration suivante, contenue dans le programme Action 21 de la CNUED définit clairement la situation actuelle des forêts et de la diversité biologique:

«Toutes les forêts sont menacées par leur dégradation incontrôlée et par le développement incontrôlé d'autres types d'utilisation des sols, dû en partie à l'accroissement des besoins de l'homme, par l'extension de l'agriculture, une mauvaise gestion de l'environnement englobant par exemple l'insuffisance des moyens de lutte contre les incendies de forêt et le braconnage, l'abattage à des fins commerciales, insoutenable à terme, le surpâturage et la paissance non réglementée, les effets nocifs des polluants atmosphériques, les incitations économiques et autres mesures prises par d'autres secteurs de l'économie. L'appauvrissement et le dépérissement des forêts ont pour conséquences l'érosion des sols, la perte de diversité biologique, les dommages causés à l'habitat de la faune et de la flore et la dégradation des bassins hydrographiques. la détérioration de la qualité de vie et la réduction des possibilités de développement.»

Les forêts

Evolution du concept de durabilité dans la gestion forestière

Dès la période néolithique. les forêts ont été défrichées dans le but d'obtenir des terres à destiner aux établissements humains et aux pâturages. Au cours des millénaires suivants, l'homme a soumis les forêts et le paysage à des modifications ultérieures pour entreprendre divers types d'activités agricoles. A mesure que s'accroissait la population humaine au cours des XVIIIe et XIXe siècles, les ponctions sur les terres forestières se sont aussi accrues, notamment dans le Bassin méditerranéen et en Europe centrale, entraînant l'érosion du sol et la dégradation de nombreux habitats importants. Des méthodes d'une importance fondamentale ont été mises au point en Europe centrale. notamment en Allemagne (Tabel, 1995). C'est pourquoi de nombreux principes de gestion forestière durable ont leurs racines dans le XVIIIe siècle. La durabilité n'est donc pas un concept nouveau pour la foresterie. Traditionnellement, il s'agissait d'établir le volume de bois pouvant être exploité pour satisfaire à la consommation humaine (SAF, 1992).

Outre les produits forestiers, d'autres avoirs liés à la valeur écologique des forêts ont été reconnus de manière croissante au cours de la seconde moitié du XXe siècle. Les forêts sont la demeure d'une grande diversité d'espèces végétales et animales et d'autres organismes. De nombreux taxons de plantes agricoles et d'espèces animales domestiquées sont issus de parents sauvages qui vivent encore dans la forêt. Un grand nombre d'espèces forestières fournissent aux êtres humains des aliments, du bois d'œuvre, du bois de feu, des médicaments, diverses matières premières pour l'industrie, et du fourrage pour les animaux. Outre ces apports socioéconomiques directs. les forêts et les terres boisées accomplissent de nombreuses fonctions complexes telles que la production d'oxygène, la fixation de l'anhydride carbonique, le cycle des substances minérales et de l'eau, la protection des sols et de l'eau, la régulation du climat, etc. En outre, les forêts offrent des possibilités de tourisme, de loisirs et sont une source d'inspiration.

L'influence de nombre de ces services et avantages va bien au-delà des frontières régionales et nationales, aussi bien dans l'espace que dans le temps. Ce qui importe est que ces services sont nécessaires pour assurer aux êtres humains un environnement sain et hospitalier; en outre, aucun de ces services ne peut être reproduit ou fourni sur une grande échelle par la technologie humaine.

Les forêts tropicales ombrophiles revêtent un intérêt particulier en raison de leurs importants impacts mondiaux. Elles sont exceptionnelles en ce qui concerne aussi bien la quantité que la diversité des formes de vie qu'elles soutiennent. Leur structure et leurs fonctions sont plus complexes que celles des forêts tempérées et boréales. Les forêts tropicales ombrophiles ne couvrent que 7 pour cent de la superficie terrestre mais, d'après les estimations, elles renferment au moins 50 pour cent, voire 90 pour cent, des espèces terrestres (Rodgers 1997). La richesse de la diversité des forêts tropicales peut être mise en évidence par un exemple: au Pérou, on a trouvé près de 300 essences forestières différentes sur un seul hectare. En revanche, il n'y avait que 50 arbres indigènes dans toute la région alpine du nord de l'Europe (Drewery. 1994).

Les objectifs de la foresterie contemporaine devraient dès lors se fonder sur ce qu'on appelle les «principes de gestion de l'écosystème» (Sexton, Johnson et Szaro, 1997). Kaufmann et ses collaborateurs (1994) décrivent l'objectif du Service forestier du Département de l'agriculture des Etats-Unis comme «la création d'écosystèmes sains et productifs, grâce à une approche écologique qui incorpore des besoins et des valeurs définis par des critères sociaux. physiques. économiques et biologiques». L'approche de la gestion forestière fondée sur l'écosystème prévoit donc des forêts écologiquement stables, saines, diverses et durables. Le défi que devront relever les forestiers est d'établir un équilibre entre le développement économique et la diversité biologique (SAF. 1992). Les stratégies de gestion forestière devront tenir compte de la diversité biologique, des processus de l'écosystème et de la productivité à long terme du site, pour maintenir et améliorer le bien-être humain de manière écologiquement et économiquement viable.

Plus de 150 gouvernements ont signé une Convention sur la diversité biologique juridiquement contraignante au cours du Sommet de la Terre. à Rio de Janeiro, en 1992. En ratifiant la Convention, les parties intéressées ont assumé la responsabilité de sauvegarder le matériel génétique, les espèces, les habitats et les écosystèmes qui constituent le monde naturel1.

(¹ La Convention a été ratifiée par la Turquie le 27 décembre 1996. )

L'article 6 de la Convention a énoncé les mesures générales préconisées pour la conservation et l'utilisation durable des ressources biologiques en faisant appel à la mise en place et à l'application de stratégies, plans ou programmes nationaux. La citation suivante, tirée de l'avant-propos Stratégie mondiale de la diversité biologique (WRI/UICN/ PNUE, 1992) souligne le point de vue des principales organisations de conservation.

«Le développement doit être à la fois centré sur l'homme et fondé sur la conservation. Si l'on ne protège pas la structure, les fonctions et la diversité des systèmes naturels de la planète - dont dépendent toutes nos espèces -, le développement s'acheminera vers sa propre destruction et échouera. Si nous n'utilisons pas les ressources mondiales de manière durable et prudente, nous privons les populations de leur avenir. Le développement ne doit pas se réaliser au détriment d'autres groupes ou des générations futures, ni menacer la survie d'autres espèces.»

La diversité biologique

Définition

La diversité biologique est l'ensemble des gènes, espèces, écosystèmes et processus écologiques d'une région. Elle consiste en quatre éléments: i) diversité génétique; ii) diversité spécifique; iii) diversité de l'écosystème; et iv) diversité de processus (SAF, 1992; IPGRI, 1993; Isik, 1997).

Diversité génétique

La diversité génétique intraspécifique et interspécifique est le résultat de l'information génétique totale exprimée par les gènes des individus. Normalement, une espèce contient de nombreux individus; tous - à l'exception des jumeaux identiques (et des clones) - sont génétiquement uniques. La présence de différents gènes et allèles, et leurs diverses combinaisons entre individus, déterminent la variabilité d'un trait déterminé. Les différentes combinaisons et fréquences entre les populations d'une espèce donnée produisent la variabilité entre populations, telle que la résistance différente aux maladies, à la sécheresse et aux températures extrêmes. Les gènes qui contrôlent ces caractéristiques se transmettent d'une génération à l'autre, formant de nouvelles combinaisons génétiques et, partant, une nouvelle variabilité à chaque génération. La diversité génétique intraspécifique consent l'adaptation aux nouveaux environnements et la satisfaction des besoins humains. Tant qu'il existera une riche diversité génétique au sein d'une espèce, les généticiens pourront sélectionner et produire de nouvelles variétés végétales améliorées en fonction des changements intervenant dans les besoins et le milieu (IPGRI, 1993; Isik 1996). La diversité peut être mesurée à l'aide de méthodes utilisées dans la génétique des populations et, dans le cas de variations au niveau moléculaire, de certaines techniques nouvelles mises au point ces dernières années, comme l'électrophorèse, les marqueurs moléculaires et le séquençage des gènes (Cheliak, 1993).

Diversité des espèces

Au niveau spécifique, la diversité concerne les types et le nombre des espèces présentes sur la planète. Selon les estimations, ce nombre se situe entre 5 millions et 80 millions, bien que seulement 1,6 million d'espèces aient été décrites jusqu'à présent. On est traditionnellement de l'avis que la diversité biologique se manifeste uniquement au niveau de l'espèce. Il s'agit là d'une évaluation incomplète en termes de pérennité des ressources naturelles renouvelables. En définissant la diversité spécifique, il faut tenir compte de la diversité aussi bien «génétique» que «taxonomique». La diversité génétique est l'objectif principal des programmes sur les ressources génétiques, ainsi qu'une source d'adaptabilité et d'évolution dans des environnements en mutation.

Cigognes sur les rives du Kazinga Channel dans la réserve nationale de Ruwenzori (Ouganda). Le nombre et la superficie des parcs nationaux sont insuffisants

Diversité de l'écosystème

Les écosystèmes se composent d'éléments vivants et non vivants. comme les propriétés édaphiques (du sol) et biotiques; ils sont influencés par des facteurs climatiques et topographiques. La diversité de l'écosystème stimule la diversité, tout d abord dans l'habitat et ensuite dans les espèces. C'est ainsi que la diversité de l écosystème assure des habitats différenciés à différentes espèces, chacune d'elles s'adaptant à sa propre niche écologique et. éventuellement. formant ses propres communautés climatiques. Il est plus difficile de mesurer la diversité de l'écosystème que les diversités génétiques et spécifiques. Cela est dû essentiellement au fait que les limites de l'écosystème sont relatives et sans lignes définies. Néanmoins. à l'aide de certains critères logiques. on peut définir et classer les écosystèmes aux niveaux local, régional et national (Zuomin. Ruimei et Youxu. 1997: Sexton. Johnson et Szaro. 1997).

«Processus» ou niveau fonctionnel de la diversité biologique

La diversité de processus est le résultat évolutif d'interactions permanentes entre les éléments vivants et non vivants d'un écosystème. Les interactions les mieux connues parmi les éléments vivants sont la prédation, le parasitisme et le mutualisme. Les fonctions écologiques (les cycles de l'eau, du carbone, de l'oxygène et de l'azote, et la décomposition) sont le résultat de processus qui se déroulent entre les éléments vivants et non vivants. Ils s'appellent collectivement processus écologiques d'un écosystème. La diversité de processus, dès lors, relie les éléments vivants et non vivants d'un écosystème et maintient les différentes composantes de la diversité biologique en harmonie mutuelle, constituant ainsi les parties fondamentales de la diversité biologique d'un système.

Facteurs qui menacent la diversité biologique

Pour maintenir la diversité biologique. il faudra reconnaître et définir clairement les facteurs qui la menacent. Toute condition qui compromet les fonctions d'un élément quelconque de cette diversité est un facteur de danger. Les principaux facteurs qui causent la perte ou la diminution de la diversité biologique aux niveaux local. régional. national et mondial peuvent être groupés dans les catégories suivantes (WRI/UICN/PNUE, 1992).

· Perte d'habitat et fragmentation. De nombreux écosystèmes naturels ont été fragmentés ou éliminés, perdant ainsi une grande partie de leur diversité et de leur intégrité biologiques.

· Surexploitation. La croissance démographique rapide et l'amélioration des techniques de coupe ont conduit à une utilisation non durable des espèces végétales et animales au point, dans certains cas, de provoquer leur extinction.

· Pollution du sol, de l'eau et de l'atmosphère. Les polluants dégradent et détruisent les habitats à différents degrés, entraînant une réduction, voire une élimination, des espèces.

· Espèces introduites. Une nouvelle espèce, qui n'a pas fait l'objet d'une coévolution avec d'autres éléments de l'écosystème qui la reçoit, peut menacer les espèces indigènes (Vitousek et al., 1987).

· Changement du climat mondial. La hausse de la température mondiale, d'environ 1 °C à 3 °C au cours du siècle prochain, dont on a beaucoup parlé, pourrait déplacer l'aire de distribution optimale des espèces terrestres vers les pôles et vers le sommet des montagnes. Autrement dit, la diversité génétique de nombreuses espèces pourrait ne pas s'adapter aux changements rapides de l'environnement et finir par disparaître (Schnider. 1989: Peters, 1990).

· Agriculture et foresterie industrielles. Les nouvelles variétés végétales et animales créées par les programmes modernes d'amélioration génétique remplacent les variétés de plein champ et les cultivars. Si ces programmes ne tiennent pas compte de la conservation génétique, il y aura une perte de gènes et de combinaisons de gènes adaptés. En outre, ces nouvelles variétés, qui sont sélectionnées pour quelques caractéristiques souhaitables, manifestent normalement une faible diversité génétique et ont une base génétique étroite, ce qui les rend vulnérables aux maladies et aux ravageurs.

Acacia fleuri au Congo

Maintien de la diversité biologique

La diversité biologique au niveau du gène, de l'espèce et de l'écosystème devrait être conservée et maintenue aux fins du développement durable (Namkoong, 1991). La diversité de l'écosystème offre des habitats à différentes espèces, enrichit leur diversité ainsi que celle des processus d'un écosystème donné. La diversité génétique confère adaptabilité et capacité d'évolution aux espèces qui renferment ces gènes (Ehrlich, 1990). C'est pourquoi les éléments de la diversité biologique devraient tout d'abord être conservés, puis étudiés, afin d'être utilisés de manière durable (WRI/UICN/PNUE, 1992).

Conservation génétique (in situ et ex situ)

On peut protéger les espèces et leurs gènes dans leurs habitats naturels et, si possible, dans les écosystèmes où ils vivent avec d'autres espèces (Ledig, 1986). La conservation in situ (dans l'environnement naturel) est considérée comme la meilleure solution pour conserver les ressources génétiques, car elle maintient la capacité d'évolution et d'adaptation des populations concernées. Grâce à cette stratégie, aussi bien les gènes cibles que les complexes de gènes coadaptés aux communautés biologiques qui leur sont associées sont conservés au sein de leurs écosystèmes originels.

Comme premier pas vers la conservation in situ, il faudra déterminer le niveau de variabilité et de structure génétique, l'aire de distribution, la localisation, la taille et le nombre des populations. Chaque peuplement forestier a une composition génétique unique dans son genre, car il représente le résultat d'adaptations à une série de conditions environnementales propres à son emplacement. Ce fait s'applique notamment aux essences forestières présentes dans des environnements hétérogènes. Une méthode courante de conservation in situ des gènes est de conserver de manière systématique des populations représentatives dans des habitats représentatifs (Koski cité dans FAO, 1996). Il est également important de conserver la variation génétique de populations marginales ou isolées, qui pourraient posséder des gènes spécifiques (Ouédraogo, 1997).

Les parcs nationaux, les réserves, monuments et parcs naturels, les aires de gestion des habitats et des espèces, les zones de gestion de gènes (aires de gestion des ressources protégées), les forêts de conservation de gènes, les régions écologiques spécialement protégées et autres sites similaires sont les principales aires in situ.

Toutes les solutions disponibles devraient être utilisées pour maximiser l'étendue des terres à destiner à la conservation de la diversité biologique. C'est ainsi que Krishna et Shankar (1997) illustrent comment les populations locales en Inde ont protégé depuis des siècles certains jardins sacrés. Ils proposent que ces pratiques traditionnelles soient renforcées par un appui scientifique approprié à la conservation, pour aider les populations locales à vivre en harmonie et de manière durable avec la nature.

La conservation des ressources génétiques et de la diversité biologique devrait également faire partie de la gestion forestière, dans les forêts aménagées à des fins de protection et de production. de même que des programmes d'amélioration des essences (voir aussi FAO. 1994).

Suivant le type de matériel génétique, la conservation ex situ (hors de l'habitat naturel) des ressources génétiques se réalise dans les arboretums. Les jardins botaniques, les peuplements conservatoires ex situ. Les tests de provenance et de descendance, les vergers à graines, les banques de clones, les cultures de tissus, les semences. le pollen et les banques de stockage de l'ADN (Bonner, 1990). Malgré la grande diversité de possibilités de conservation génétique ex situ, le principal problème qui se pose est celui de l'irrégularité des crédits affectés au maintien à long terme des ressources génétiques conservées ex situ. Enfin, le matériel génétique conservé dans des conditions artificielles sera probablement soumis à des conditions qui s'écartent beaucoup de celles du milieu naturel dans lequel les populations originelles ont évolué (Ledig, 1986). Dans la mesure du possible, il conviendrait d'appliquer les méthodes ex situ comme garantie supplémentaire contre les pertes génétiques dans les sites de conservation in situ.

Outils de laboratoire utilisés dans la recherche in vitro

Activités génétiques forestières et amélioration des arbres

Les généticiens forestiers et les arboriculteurs utilisent du matériel génétique tiré des arbres améliorer la qualité et la quantité des produits forestiers (Zobel et Talbert. 1984; Ahuja et Libby, 1993). Ils sélectionnent et améliorent génétiquement des arbres pour leur conférer des traits désirés tels qu'une croissance rapide. une bonne qualité du bois, et la résistance aux maladies, à la sécheresse, au froid, à la pollution et à d'autres conditions environnementales défavorables (Ziehe et Hattemer, 1987; Simpson et Ades, 1990; Namkoong, 1991: Altman et al., 1996). Les généticiens forestiers et les arboriculteurs de différents pays œuvrent à différents stades de la conservation et de la gestion des ressources génétiques forestières (Falk, 1990). Ils établissent des zones de gestion des gènes. de production de semences, des vergers à graines, des banques de clones, et des unités de stockage du pollen. des semences et de l'ADN (Millar. 1993).

Biotechnologie

La biotechnologie a apporté une importante contribution aux études génétiques menées sur les essences forestières (Haines, 1993; Huang, Karnosky et Tauer. 1993; Watt et al., 1997). Les techniques de cultures tissulaires aussi bien que les méthodes moléculaires ont été appliquées à d'importantes espèces forestières. Parmi les exemples figurent: la conservation de matériel génétique réalisée grâce aux techniques de culture tissulaire et de cryoconservation (Millar, 1993), au stockage de l'ADN et à la manipulation génétique (Sederoff et Stomp, 1993); l'étude de l'aire de distribution et de l'étendue de la diversité génétique (Kaya et Neale, 1993; Boydak et al., 1997); l'identification et la détection de génotypes à l'aide de marqueurs moléculaires (Cheliak. 1993).

Le potentiel de biotechnologie doit être utilisé avec prudence. Le programme Action 21 de la CNUED préconise des mesures spécifiques pour «la gestion écologiquement saine de la biotechnologie». Bien que les nouvelles techniques moléculaires permettent d'introduire une plus grande diversité de gènes dans les organismes, le manque d'informations relatives à ce que ces organismes et ces nouveaux gènes feront dans l'environnement, et leurs effets possibles sur la diversité biologique existante, impose beaucoup de prudence avant de généraliser l'application de ces techniques sur le terrain (Wrubel, Krimsky et Wetzler, 1992). Une coopération internationale est nécessaire pour intégrer des mesures de sécurité aux applications bietechnologiques (Commandeur et al., 1996).

Agroforesterie

Les populations locales, les forestiers et les scientifiques mettent à profit les mérites des techniques agroforestières pour fournir un appui économique aux populations locales et pour enrichir la diversité biologique de l'écosystème rural (Altieri, 1991; Drewery, 1994).

Plantes exotiques

A condition qu'elle ne concurrencent pas ni ne remplacent - les plantes locales, des essences forestières introduites bien adaptées peuvent accroître les avantages socioéconomiques, et apporter un nouvel aspect et une nouvelle diversité à la forêt et aux communautés végétales, ainsi qu'aux écosystèmes. Des exemples réussis comprennent le sapin de Douglas en Europe centrale, Pinus radiata au Chili, en Afrique du Sud, en Australie et en Nouvelle-Zélande, et Eucalyptus spp. dans les écosystèmes méditerranéens et au Brésil (Eldridge, 1990; Libby, 1990; Bergschmidt, 1996). Cependant, l'introduction d'espèces exotiques a connu plus d'échecs que de succès en raison du manque d'essais préalables et des dommages causés par les ravageurs, des conditions météorologiques défavorables (Zobel et Talbert, 1984) et/ou des changements imprévisibles et nocifs survenus dans les modèles de chaîne alimentaire des écosystèmes locaux.

Pâturage de buffles sous des arbres de dagame au Pérou. L'agroforesterie comporte le maintien délibéré d'un haut niveau de diversité biologique

Coopération internationale

L'influence des forêts et de la diversité biologique est universelle; elle transcende les frontières nationales et les époques. Compte tenu du fait que de nombreux pays partagent un même écosystème et ont des espèces similaires, la coopération internationale est indispensable. La Convention sur la diversité biologique souligne la nécessité de cette coopération pour favoriser l'échange d'informations concernant la conservation et l'utilisation durable de la diversité biologique. De nombreuses organisations internationales se penchent sur ce thème. Parmi elles. figurent des institutions spécialisées des Nations Unies telles que la FAO, le PNUE et l'UNESCO; quelques centres du GCRAI notamment l'IPGRI (y compris le Réseau européen de ressources génétiques des forêts [EUFORGEN] coordonné par l'IPGRI). le CIFOR et le CIRAF; certaines organisations internationales et nationales non gouvernementales telles que l'UICN, le WWF, l'IUFRO et le WRI (Etats-Unis); des organismes d'aide bilatérale comme la GTZ (Allemagne) et d'autres encore (voir aussi Ouédraogo. 1997). Ces institutions et organisations assistent activement les pays dans la planification, l'organisation, l'étude, le financement et la mise en œuvre d'activités d'une portée mondiale de conservation de la diversité biologique et de conservation des gènes.

Actions spécifiques à entreprendre dans différents écosystèmes forestiers pour conserver et améliorer la diversité biologique

Outre la conservation in situ et d'autres mesures de gestion des terres dont il a été question plus haut, il faudra mener d'autres actions sur les terres forestières pour améliorer la conservation et l'utilisation durable de la diversité biologique. En fonction de la situation des terres forestières, les actions techniquement et biologiquement réalisables suivantes sont à proposer. Certaines de ces mesures peuvent ne s'adapter qu'aux conditions propres à la Turquie (avec lesquelles les auteurs sont très familiers) (Isik, Kaya et Atalay, 1995; Karaca, 1997). mais la plupart ont des applications mondiales (voir également Khan, 1997).

Dans les parcs nationaux et les réserves naturelles:

· Il faudrait identifier et désigner de nouveaux parcs nationaux et réserves naturelles pour représenter chacune des principales zones écologiques, de manière que ceux qui existent ou sont proposés forment un réseau systématique de réserve biogénétique.
· Il faudrait toujours tenir compte de «l'effet d'échelle» quand on établit des parcs nationaux ou des réserves naturelles. Ainsi, l'étendue de terrain nécessaire pour assurer la survie d'espèces herbivores est bien inférieure à celle requise pour la survie d'espèces carnivores.
· Dans la mesure du possible, il faudra établir des couloirs d'habitat pour relier les réserves aux fins de la conservation de la faune sauvage.
· On devra passer en revue et actualiser les plans de gestion des parcs nationaux et des réserves naturelles pour réaliser des objectifs de diversité biologique nationaux et mondiaux.
· De nombreuses espèces d'animaux et d'oiseaux sauvages manifestent des perturbations du comportement ou de la reproduction lorsque leurs territoires sont envahis par les humains. Il faudrait donc limiter l'écotourisme et les activités récréatives à certaines zones.
· On devra élaborer des politiques et programmes nouveaux pour assurer la participation des collectivités locales à la planification des aires protégées et des zones tampons.
· Il faudra mettre en œuvre des programmes de recherche intégrative pour déterminer certains aspects des ressources biologiques et leurs potentialités, aussi bien dans les parcs nationaux que dans les réserves naturelles et dans d'autres terres boisées, pour établir des bases écologiquement viables de développement durable des espèces en question (voir par exemple Yaltirik, 1972).
· On devra organiser des programmes visant la formation et l'éducation permanentes du personnel et des collectivités locales des aires protégées.

Dans les forêts dégradées:

· Il ne faut pas considérer les forêts dégradées comme des «banques de terres» d'où tirer des terres agricoles, pastorales, résidentielles et/ou industrielles. Bien au contraire, les forêts dégradées devraient être remises en état et considérées comme des soupapes de sécurité pour la santé écologique des communautés avoisinantes.

Dans les forêts de production:

· Il conviendrait d'améliorer les interventions en matière de foresterie, sur le plan sylvicole, administratif et social, tout en s'efforçant de mieux conserver la diversité biologique. A cet égard, la taille des unités de gestion forestière placées sous la responsabilité de la personne chargée de cette gestion ne devrait pas, d'une façon générale, dépasser la «norme européenne», soit 5 000 à 7 000 ha, dans des conditions comparables.
· Il faudrait passer en revue et modifier les activités d'exploitation, de coupe, d'éclaircie, d'élagage et de transport dans les forêts de production au profit de la conservation de la diversité biologique nationale. Les plans de gestion forestière et leur mise en œuvre devraient tenir compte non seulement des essences forestières cibles, mais aussi d'autres organismes qui contribuent à maintenir la diversité biologique.
· De nombreuses espèces animales qui vivent dans les forêts ont besoin d'une variété d'habitats en des moments divers (jour et nuit, hiver et été) et/ou à différents stades de leurs cycles de vie. Le maintien de la diversité de l'habitat est d'une importance capitale pour ces espèces. Il faudrait encourager la structure en mosaïque de l'habitat dans les terres forestières, les formations inéquiennes, le mélange de conifères et de feuillus. les petites prairies et le sous-bois dense, etc.
· D'une manière générale, les organismes exigent stabilité et tranquillité dans leurs habitats. Les activités de coupe rase, notamment, provoquent des changements imprévus dans de nombreuses composantes physiques. microclimatiques et biologiques d'un écosystème forestier. L'application de méthodes telles que la coupe d'écrémage, la coupe de petits bouquets d'arbres et de parcelles, et la coupe par bandes alternées progressives doivent être encouragées, si elles paraissent plus adaptées aux objectifs de conservation de la diversité biologique.
· Il faudrait éviter de laisser s'accumuler les résidus d'exploitation près des ruisseaux et des cours d'eau. Après leur décomposition, ces matériaux dégradent les qualités physiques et chimiques des eaux et perturbent les habitats des espèces aquatiques végétales et animales.
· Il faudrait maintenir sur pied quelques arbres morts et laisser des troncs dans les forêts. à condition qu'ils soient exempts d'insectes forestiers nocifs et de maladies pouvant causer une épidémie. Les arbres morts et les troncs abattus jouent un rôle important pour le maintien de la chaîne alimentaire dans un écosystème forestier; en outre ils fournissent des aliments et des lieux de nidification et de reproduction pour de nombreux insectes forestiers. oiseaux (pics par exemple) et mammifères (martres par exemple) qui remplissent une fonction utile. Il faudrait aussi laisser quelques vieux arbres de haute taille disséminés systématiquement dans la forêt, afin que les oiseaux puissent y faire leurs nids et s'y poser.
· On devra établir des bases juridiques et administratives pour encourager la participation de la population locale à l'établissement. au soin. à la gestion, à la récolte et à la commercialisation de plantes et de produits forestiers. On formera et éduquera ces populations à utiliser les produits de manière économique.
· Il faudra mettre au point dans les terres boisées des projets de construction de petits réservoirs. de terrasses et de barrages contre les inondations le long des cours d'eau, notamment dans les zones montagneuses escarpées. Ces constructions, outre leur rôle dans la prévention de l'érosion du sol et l'amélioration de la diversité biologique des terres et des forêts. seront des sources de revenus pour les collectivités locales.
· On devra désigner et gérer des forêts naturelles représentatives sous divers climats et à diverses altitudes dans tout le pays en tant que forêts de conservation des gènes. unités d'aménagement génétique et/ou peuplements semenciers. Il faudra choisir et désigner en outre des peuplements semenciers pour représenter les différentes espèces de chaque grande zone écologique.
· Il faudra appliquer des techniques de lutte biologique contre les épidémies forestières. On encouragera la recherche sur les agents de lutte biologique, notamment sur les insectes parasites et prédateurs, les oiseaux insectivores et les plantes allélopathiques qui pourraient agir comme insecticide. Les résultats de la recherche devront se transformer rapidement en applications pratiques.

Dans les sites de reboisement et de boisement:

· En considérant les plantations forestières mixtes ainsi que la monoculture, il faudra inclure des espèces à usages multiples comme Pseudoacacia, le châtaigner, le noyer, le laurier, le caroubier, ainsi que diverses graminées et un mélange d'espèces fourragères.
· Il faudra encourager les plantations d'espèces productrices de nectar, fruits et semences associées à des arbres producteurs de bois d'œuvre. Ces plantes, outre leurs valeurs esthétiques et d'agrément. serviront d'abri et offriront des aliments et des lieux de nidification à la faune sauvage.
· On alternera des bandes et des poches de diversité biologique et on établira divers microhabitats dans et le long des sites de plantation. Ces zones pourraient être occupées par des plantes annuelles ou des arbustes pérennes fournissant du fourrage, des fruits et des semences pour certains animaux de l'écosystème forestier.
· On devra encourager, dans la mesure du possible, la régénération naturelle dans les clairières. Il faudra éviter d'introduire des espèces non indigènes dans une zone sans avoir effectué des essais ou des tests de provenance prouvant leur adaptabilité aussi bien individuelle que dans un certain contexte écologique. Grâce à la recherche, on déterminera les méthodes les plus efficaces de stimulation de la régénération naturelle pour les espèces ligneuses et non ligneuses dans leurs habitats naturels.

Dans des zones de protection environnementale spéciale:

· Les écosystèmes uniques en leur genre ayant d'importantes qualités esthétiques, historiques, écologiques et géologiques ont fait l'objet de fortes pressions ces dernières années en Turquie. Certains de ces écosystèmes ont été désignés comme zones de protection environnementale spéciale, et des lois et règlements particuliers ont été promulgués en leur faveur. Malgré l'accent mis sur la protection globale des écosystèmes, des mesures spécifiques devront également être prises pour protéger les diversités des habitats et des espèces. On devra désigner des zones particulières et déterminer la capacité de charge la plus appropriée pour chaque zone. Il faudra appliquer et surveiller rigoureusement les lois et règlements existants pour ces zones.

Autres mesures à prendre:

· Les lois existantes concernant la foresterie, l'environnement, les parcs naturels et la conservation biologique devront être soigneusement révisées à la lumière des objectifs de diversité biologique nationaux. Cette révision est urgente si un pays a déjà souscrit à la Convention sur la diversité biologique ou à d'autres accords internationaux ou nationaux.
· Il faudra élaborer des programmes visant à déterminer les techniques les plus efficaces de reproduction, de développement et d'utilisation d'espèces végétales et animales sauvages donnant des produits susceptibles d'avoir une valeur économique élevée. On étudiera et on appliquera des traitements sylvicoles et autres pouvant améliorer leur qualité et leur nombre.
· On encouragera et développera les activités agroforestières dans les villages situés tant dans les régions forestières que dans les zones agricoles.
· Il faudra prendre des mesures spéciales pour protéger les écosystèmes sensibles et fragiles.
· Les activités d'écotourisme compatibles avec les objectifs de la conservation de la diversité biologique devront être encouragées (Akesen, 1992). Les mesures juridiques. administratives et techniques en vigueur devront être scrupuleusement appliquées pour améliorer l'intégrité biologique et les structures naturelles des parcs nationaux et des réserves naturelles. La chasse et la pêche devront aussi être réglementées conformémement aux lois existantes.

Questions spécifiques liées à la conservation de la diversité biologique

Initialement, la conservation de la diversité biologique devra se fonder sur les informations biologiques existantes. Certains des thèmes qui imposent davantage de clarification sont les suivants:

· Mise au point de procédures permettant d'identifier les priorités de la recherche et des espèces dans la conservation de la diversité biologique (Rodgers, 1997: Mátyás. 1997: Lammerts van Bueren et Duivenvoorden, 1997).
· Classifications détaillées d'écosystèmes ou de types de végétation, détermination de types forestiers ou de zones écologiques (aux niveaux régional et mondial) pour évaluer la représentativité du réseau d'aires protégées actuel et futur (Irenmonger et al., 1997; Zuomin, Ruimei et Youxu, 1997).
· Détermination de la taille effective des populations pour le choix d'espèces cibles et de l'impact de la dégénérescence consanguine sur le potentiel évolutif des taxons concernés.
· Information scientifique pour établir et appliquer des stratégies de gestion durables (Howard, 1997).
· Amélioration des techniques in vitro d'emmagasinage du matériel génétique.
· Détermination des mécanismes physiologiques et biochimiques contrôlant l'adaptation au stress et aux maladies, et identification des gènes et/ ou complexes de gènes qui contrôlent ces caractéristiques
· Mise au point de mesures concrètes visant à déterminer l'adaptabilité des espèces et des populations à l'évolution des conditions (Mátyás, 1997).
· Suivi et évaluation de l'érosion génétique.
· Détermination d'impacts possibles de la biotechnologie et de nouveaux génotypes (plantes transgéniques) dans les écosystèmes.

Les défis associés à la conservation de la diversité biologique ne sont pas d'ordre uniquement biologique, mais aussi politique, économique, social, voire éthique. Les mesures de conservation sont mises en vigueur par des organismes gouvernementaux locaux, des hommes politiques, des praticiens, des biologistes, des forestiers, des agronomes, des ingénieurs, des sociologues ruraux et des économistes. C'est pourquoi une coordination entre toutes les parties intéressées est indispensable.

Conclusions

Les ressources biologiques sont une base essentielle pour la vie terrestre Les va leurs écologiques, économiques, esthétiques et éthiques fondamentales des ressources biologiques ont été reconnues dans la religion, le folklore, l'art et la littérature depuis la plus haute antiquité Dès le début du XIXe siècle, les ressources biologiques, y compris les forêts, étaient dans de nombreux pays offertes librement à tous ceux qui souhaitaient les utiliser. Au cours des trois dernières décennies - depuis que l'homme a observé la terre à partir de la lune -, il est devenu apparent que la capacité de charge de la terre et les ressources biologiques qu'elle renferme sont très limitées. Les scientifiques, les hommes politiques, les gouvernements, l'industrie, les organisations internationales et le grand public s'inquiètent de plus en plus de l'appauvrissement des ressources biologiques. Ils se rendent tous compte que notre développement social et économique dépend entièrement de leur disponibilité et de leur maintien.

La Convention sur la diversité biologique signée par un grand nombre de pays participant à la CNUED à Rio de Janeiro, en 1992, a représenté un tournant; désormais, des initiatives devront être lancées pour le maintien durable des ressources biologiques. Plus de 150 pays sont convenus qu'il fallait mettre au point des plans et des stratégies, et prendre des mesures efficaces et permanentes pour conserver et améliorer la diversité biologique sur la terre. Les écosystèmes forestiers, notamment en zone tropicale, représentent un important élément de la diversité biologique terrestre. Les superficies boisées s'étendent sur une grande variété d'écosystèmes, renfermant une riche diversité d'espèces et de gènes et exerçant des influences à long terme qui transcendent les frontières nationales, voire continentales. C'est pourquoi les gouvernements, les organisations internationales, les groupes écologistes et les scientifiques qui s'occupent de conservation devraient donner la priorité à la conservation de la biodiversité dans les terres forestières. Le principe préalable à la conservation de la diversité biologique des forêts est de s'assurer un appui public vigoureux avec un groupe de pression bien informé en matière de conservation et des politiques gouvernementales stables. Des informations précises (sur la biologie des espèces et sur la nature des écosystèmes) sont nécessaires pour élaborer des stratégies de conservation, faire des plans, prendre des mesures et maintenir les gènes, les espèces et les écosystèmes. On peut mieux préserver la diversité biologique en protégeant les espèces dans leur habitat naturel (conservation in situ). La conservation ex situ sert en général à compléter la précédente.

De nombreuses initiatives, collectives ou individuelles, peuvent être prises sur les terres forestières pour améliorer ultérieurement la diversité biologique à tous les niveaux. Il faudrait former les collectivités locales et leur donner des possibilités accrues de participer à la gestion, la récolte, la commercialisation et l'utilisation durable des ressources biologiques forestières. Le financement initial des plans de conservation de la diversité biologique devrait normalement provenir d'appuis publics et de sources internationales. L'appui financier successif devrait venir de ceux qui profitent le plus de ces ressources. Si les bénéficiaires directs ne prennent pas en charge leur pourcentage des dépenses, le maintien et la durabilité des ressources seront compromis.

Bibliographie

Ahuja, M.R. & Libby, W.J., éds. 1993 Clonal forestry I: Genetics and biotechnology Berlin Allemagne, Springer-Verlag 277 pages.

Akesen, A. 1992 Ormancülük-Turizm Ülißkileri Çerçevesinde Akdeniz Orman Kaynak-larünün de Ûerlendirilmesi. I.U. Orman Fak., Istanbul. OAUM Müd, Yayün No. 1.

Altieri, M.A. 1991. How best can we use biodiversity in agroecosystems? Outlook on Agriculture, 20(1) 15-23

Altman, A. et al., 1996. Molecular biology of drought tolerance and transformation of Populus and Pinus. Dendrome, 3(2): 5-7

Bergschmidt, H. 1996 Plant genetic diversity in Germany - A resource for agriculture and forestry Bonn, German Federal Ministry for Food, Agriculture and Forestry (BML) 67 pages.

Bonner, F.T. 1990. Storage of seeds: potential and limitations for germplasm conservation. Forest Ecology and Management,. 35(1-2): 35-43.

Boydak, M., Tunçtaner, K., Akalp, T. et al. 1997. La sélection et l'amélioration biotechnologique de clones de peupliers pour l'industrie du papier. Mémoire présenté au XIe Congrès forestier mondial, 1322 octobre 1997, Antalya, Turquie.

Cheliak, W.M. 1993. Clone identification. In M.R. Ahuja & W.J. Libby, éds. Clonal forestry I. Genetics and biotechnology, p. 101-109. Berlin, Allemagne, Springer-Verlag.

Commandeur, P. et al., 1996. Public debate and regulation of biotechnology in Europe. Biotechnology and Development Monitor, 26: 2-8.

Drewery, L. 1994. Keeping faith with the future: forests and their genetic resources. Rome, GCRAI et IPGRI. 13 pages.

Ehrlich, P.R. 1990. Habitats in crisis: Why we should care about the loss of species. Forest Ecology and Management, 35(1-2): 5-11.

Eldridge, K. G. 1990. Conservation of forest genetic resources with particular référence to Eucalyptus species. Commonw. For. Rev., 69(1): 45-53.

Falk, D.A. 1990. Endangered forest resources in the US. Integrated strategies for conservation of rare species and genetic diversity. Forest Ecology and Management, 35(1-2): 91-107.

FAO. 1994. Conservation des ressources génétiques dans l'aménagement des forêts tropicales - Principes et concepts. Etude FAO: Forêts n° 107. Rome.

FAO. 1996. Management guidelines for in situ gene conservation of wind-pollinated temperate conifers. Par V. Koski. Forest Genetic Resources, 24: 2-7.

Haines, R.J. 1993. Biotechnology and the genetic improvement of forest trees. Biotechnology and Development Monitor, 15: 3-5.

Howard, J.L. 1997. Estimation du coût d'opportunité pour des écosystèmes durables. Mémoire présenté au XIe Congrès forestier mondial, 13-22 octobre 1997, Antalya, Turquie.

Huang, Y., Karnosky, D.F. & Tauer, C.G. 1993. Applications of biotechnology and molecular genetics to tree improvement. J. Arboriculture, 19(2): 84-98.

IPGRI. 1993. Diversity for development. The strategy of the International Plant Genetic Resources Institute. Rome. 62 pages.

Irenmonger, S. et al. 1997. Aperçu mondial de la conservation des forêts. Mémoire présenté au XIe Congrès forestier mondial, 1322 octobre 1997, Antalya, Turquie.

Isik, K. 1996. Biyolojik çesitlilik ve orman gen kaynablarümüz (Diversité biologique et nos ressources génétiques forestières) (Recueil d'articles écrits par l'auteur). Ministry of Forestry Publication No. 13. Ankara. 120 pages. (En turc)

Isik, K. 1997. Biyolojik çesitlilik (Diversité biologique). Bilim ve Teknik (Science et technologie) Ankara, Scientific and Technical Research Council of Turkey, 30(350): 84-87.

Isik, K., Kaya, Z. & Atalay, I. 1995. Biodiversity action plan for Turkey. 1. Forest ecosystems. Projet de rapport soumis au General Directorate of National Parks and Wildlife, Turkish Ministry of Forestry (en turc) et à la Banque mondiale, bureau d'Ankara (en anglais). Ankara. 110 pages.

Karaca, H. 1997. Biodiversity in forest ecosystems in Turkey. Status and recommendations. Mémoire présenté au XIe Congrès forestier mondial, 13-22 octobre 1997, Antalya, Turquie.

Kaufmann, M.R. et al. 1994. An ecological basis for ecosystem management. General Tech. Report RM-246. Fort Collins, Co., Etats-Unis, USDA Forest Service.

Kaya, Z. & Neale, D.B. 1993. Randomly amplified DNA (RAPD) polymorphisms in Pinus nigra var pallasiana and Pinus brutia. Doûa, Turkish J. Agriculture and Forestry, 17: 295306.

Khan, M.H. 1997. Conservation de la diversité biologique et des écosystèmes en danger au Pakistan. Mémoire présenté au XIe Congrès forestier mondial, 13-22 octobre 1997, Antalya, Turquie.

Krishna, N. & Shankar, V.B. 1997. Conservation du patrimoine écologique - Les bosquets sacrés du Tamil Nadu. Mémoire présenté au XIe Congrès forestier mondial, 1322 octobre 1997, Antalya, Turquie.

Kun, E., Kaya, Z. & Güner, A. 1996. National plan for in situ conservation of plant genetic diversity, in Turkey. Draft report. Supported by Ministry of Environment, Ministry of Agriculture and Rural Affairs and Ministry of Forestry. Ankara. 116 pages.

Lammerts van Bueren, E.M. & Duivenvoorden, J.F. 1997. Priorités de la recherche sur la diversité biologique à l'appui de la gestion des forêts tropicales ombrophiles. Mémoire présenté au XIe Congrès forestier mondial, 1322 octobre 1997, Antalya, Turquie.

Ledig, F.T. 1986. Conservation strategies for forest gene resources. Forest Ecology and Management, 14: 77-90.

Libby, W.J. 1990. Genetic conservation of radiata pine and coast redwood. Forest Ecology and Management, 35(1-2): 109120.

Mátyás, C.1997. Conservation des ressources génétiques dans un monde en mutation Réflexions stratégiques pour les essences des forêts tempérées. Mémoire présenté au XIe Congrès forestier mondial, 13-22 octobre 1997, Antalya, Turquie.

Millar, C.I. 1993. Conservation of germplasm in forest trees. In M.R. Ahuja & W.J. Libby, éds. Clonal forestry. Il Conservation and application, p. 42-65. Berlin, Allemagne, Springer-Verlag.

Namkoong, G. 1991. Maintaining genetic diversity in breeding for resistance in forest trees. Annual Rev. Phytopatholgy, 29: 325-342.

Ouédraogo, A.S. 1997. Conservation et utilisation des ressources génétiques forestières. Mémoire spécial présenté au XIe Congrès forestier mondial, 13-22 octobre 1997, Antalya, Turquie.

Peters, R.L. 1990. Effect of global warming on forests. Forest Ecology and Management, 35(1 2): 13-33.

Rodgers, W.A. 1997. Schémas de la perte de biodiversité dans les forêts - Panorama mondial. Mémoire spécial présenté au XIe Congrès forestier mondial. 13-22 octobre 1997, Antalya, Turquie.

SAF. 1992. Biological diversity in forest ecosystems: a position of the Society of American Foresters. J. Forest., 90(2): 42-43.

Schnider, S.H. 1989. The greenhouse effect: science and policy. Science, 243: 771-781.

Sederoff, R.R. & Stomp, A.M. 1993. DNA transfer in conifers. In M.R. Ahuja & W.J. Libby, éds. Clonal forestry. I. Genetics and biotechnology, p. 241-254. Berlin, Allemagne, Springer-Verlag.

Sexton, W.T., Johnson, N.C. & Szaro, R.C. 1997. Le projet de bonne gestion écologique. Mémoire présenté au XIe Congrès forestier mondial, 13-22 octobre 1997, Antalya, Turquie.

Simpson, J.A. & Ades, P.K. 1990. Screening Pinus radiata families and clones for disease and pest insect resistance. Australian Forestry, 53(3): 194-199.

Tabel, U.1995. Forest production systems and their genetic diversity. In J.M.M. Engels, éd. In situ conservation and sustainable use of plant genetic resources for food and agriculture in developing countries. Report of a DSE/ATSAF/IPGRI Workshop, 2-4 mai 1995, Bonn-Rövttgen, Allemagne.

Vitousek, P.M. et al., 1987. Biological invasion by Myrica faya alters ecosystem development in Hawaii. Science, 238: 802-804.

Watt, M.P., Blakeway, F.C., Hernan, B. & Denison, N. 1997. Biotechnologie et programmes d'amélioration génétique dans la foresterie commerciale en Afrique du Sud. Mémoire présenté au XIe Congrès forestier mondial, l 3-22 octobre 1997, Antalya, Turquie.

WRI/UICN/PNUE. 1992. Global biodiversity strategy: Guidelines for action to save study and use earth's s biotic wealth sustainably and equitably. (En collaboration avec la FAO et l'UNESCO) Washington, DC. 244 pages.

WRI/PNUE/UICN. 1995. National biodiversity planning. Guidelines based on early experiences around the world. WRI Publication, Baltimore, MD, Etats-Unis. 161 pages.

Wrubel, R.P., Krimsky, S. & Wetzler, R.E. 1992. Field testing transgenic plants. An analysis of the US Department of Agriculture's environmental assessments. BioScience, 42(4): 280-289.

Yaltirik, F. 1972. The floristic composition of major forests in Turkey. International symposium on Trojan fir and Turkish flora. I.U. Orman Fak. (Forestry Faculty) Publication No. 209, p. 179-194.

Ziehe, M. & Hattemer, H.H. I 987. Populationsgenetische Ansätze zur Resistenz gegenüber Umweltschäden (Population genetic approaches to pollution resistance). Allgemeine Forst- und Jagdzeitung 158(11-12): 217-222.

Zobel, B. & Talbert, J. 1984. Applied forest tree improvement. New York, John Wiley and Sons. 505 pages.

Zuomin, S., Ruimei, C. & Youxu, J. 1987. Méthode d'évaluation régionale de la diversité biologique des écosystèmes. Mémoire présenté au XIe Congrès forestier mondial, 1322 octobre 1997, Antalya, Turquie.


Page précédente Début de page Page suivante