Le comité FAO/IUFRO de bibliographie
La préservation du bois
Commission forestière pour l'Asie et la région du Pacifique
Autres points importants évoqués au cours de la session
Unasylva a rendu compte périodiquement des travaux du Comité de bibliographie parrainé conjointement par la FAO et l'Union internationale des instituts de recherches forestières (IUFRO) 1. Le professeur E. Saari (Finlande) assume toujours les fonctions de président de ce Comité, qui a tenu sa onzième session en Espagne (Lourizan et Madrid) en septembre 1959.
1 Voir vol. 9 n° 4, 1955; vol. 10, n° 5, 1956; vol. 11, n° 3, 1957; vol. 13, n° 2, 1959.
La tâche essentielle dont le Comité s'est chargé, lors de sa création en 1949 après le troisième Congrès forestier mondial, fut d'élaborer un système mondial de classification de la littérature forestière et d'en préparer des traductions dans les langues de travail de la FAO et de l'IUFRO: anglais, français, espagnol et allemand. Ce premier objectif est maintenant atteint. La version originale anglaise de la Classification décimale d'Oxford (ODC) a été acceptée à l'unanimité par l'IUFRO en 1953 et par le quatrième Congrès forestier mondial en 1954: elle a été également approuvée par la Conférence de la FAO, et officiellement incorporée dans le système de classification décimale universel de la Fédération internationale de documentation à La Haye. Des traductions autorisées ont été publiées en allemand (1957) et en espagnol (1959); la version autorisée en français doit paraître en 1960. D'autres traductions ont été faites (en finnois, hollandais, roumain, italien, tchèque, turc), mais l'exactitude n'en est pas officiellement garantie. Le Comité assume la responsabilité des corrections à apporter à l'ODC, celles-ci étant surtout dues au développement normal des sciences forestières, qui progressent et se diversifient.
La méthode suivie a été exposée dans ses grandes lignes dans Unasylva; des amendements ont été publiés en 1957 et 1959. Une troisième série d'amendements examinés et discutés au cours de la onzième session du Comité, sera publiée dans un prochain numéro d'Unasylva et dans Forestry Abstracts. La version en langue allemande de ces amendements va paraître dans les principaux périodiques forestiers autrichiens, allemands et suisses.
A la demande de la Commission européenne des forêts de la FAO, un système de classification basé sur l'ODC a été préparé pour permettre de cataloguer les films forestiers.
Terminologie forestière multilingue
La deuxième tâche importante entreprise par le Comité mixte a été la compilation d'une terminologie forestière multilingue. Les bases et le mécanisme de la procédure à suivre ont été décrits dans Unasylva (tirés à part sur demande). Vers la fin de 1959, la plupart des synonymes ou termes très voisins (avec leurs définitions) utilisés dans les pays de langue anglaise (Etats-Unis et Commonwealth britannique) ont été étudiés et reportés sur des fiches distribuées gratuitement aux comités nationaux de terminologie; il a été tiré 250 exemplaires de chaque fiche, mais 80 jeux seulement en ont été régulièrement distribués. Le président du comité a envoyé à tous les comités nationaux de terminologie connus ainsi qu'aux services forestiers, pour leur rappeler ce qui peut-être mis à leur disposition, une lettre ainsi rédigée:
La collaboration entre le «Commonwealth Forestry Bureau» d'Oxford et la «Society of American Foresters» de Washington, dont il a été question à la page 165 de l'article intitulé «Terminologie Forestière Multilingue» paru en 1955 dans Unasylva, vol. 9, n° 4, a été reprise à l'automne 1959; bien qu'une tâche aussi compliquée ne puisse progresser que lentement, près de 200 fiches portant des termes et définitions agréés, en langue anglaise, ont été distribuées sur leur demande aux comités nationaux de terminologie. Les autres comités, existant actuellement ou appelés à se créer, sont invités à s'adresser directement à M. Ford Robertson, Directeur du «Commonwealth Forestry Bureau» South Parks Road, Oxford, pour obtenir le nombre dé jeux de fiches dont ils ont besoin. S'ils ne l'ont déjà fait, ils doivent lui faire parvenir, ainsi qu'au secrétaire du Comité mixte FAO/IUFRO de bibliographie, Division des forêts et produits forestiers de la FAO, Viale delle Terme di Caracalla, Rome, leurs nom, qualité et adresse.
Les demandes de fiches devront, si possible, être limitées au nombre de jeux nécessaires (voir paragraphes 3.6 et 3.7 de l'article d'Unasylva cité ci-dessus). Vraisemblablement chaque comité de terminologie, après avoir établi les fiches correspondantes dans sa propre langue, établira le classement suivant:
Fiches en anglais |
Fiches dans la langue propre |
par numéro d'entrée (AN) |
par ordre alphabétique |
par numéro d'entrée (AN) |
par ordre alphabétique |
Le comité FAO/IUFRO a admis que les comités nationaux de terminologie devaient assumer l'entière responsabilité de leurs propres définitions et que le «Commonwealth Forestry Bureau» ne devait être consulté que lorsqu'il y avait un doute sur le sens d'une définition anglaise ou lorsqu'il existait des différences importantes entre le sens d'un terme anglais et de son équivalent agréé dans une autre langue.
Pour faire avancer ce travail peu spectaculaire mais indispensable et pour enrichir la nomenclature des sciences forestières en plein développement, on utilisera dans toute la mesure du possible les termes et définitions créés par les organismes internationaux qui travaillent dans une branche spéciale de la foresterie ou dans un domaine qui s'y rapporte.
Le Comité propose de préparer une première liste-échantillon de termes, semblable à ce qui a été fait par le groupe de langue anglaise, et de la soumettre au douzième Congrès de l'IUFRO qui doit se tenir à Vienne septembre 1961. Il a été formé des comités linguistiques français, espagnol et allemand. Le Brésil a exprimé son désir de participer à l'élaboration d'une terminologie portugaise, basée sur les travaux du comité; on prévoit la formation d'un groupe scandinave dont le but serait «de faire accepter les principes définis dans la terminologie multilingue».
Liste mondiale des publications forestières
Le comité est intervenu dans un troisième projet: la préparation d'une «Liste mondiale des périodiques et autres publications suivies intéressant la foresterie», qui doit être publiée par la FAO. La publication sur feuilles séparées des renseignements recueillis jusqu'à présent est prévue pour le milieu de 1960. Les renseignements nouveaux feront de temps en temps l'objet de publications.
Classification et fichiers de films forestiers
La formule recommandée pour le fichier par le Comité mixte FAO/IUFRO de bibliographie et approuvée par la dixième session de la Commission européenne des forêts est un système de cartes, basé sur l'ODC, distinct de tout autre répertoire et comportant les éléments suivants. Les films devraient être classés au moins:
1. Selon l'indice de l'ODC correspondant au sujet;
2. Selon l'indice de l'ODC correspondant au pays qui a produit le film.
Mais il est possible que de nombreux centres désirent en plus:
3. Faire un classement géographique, c'est-à-dire d'après le pays où le film a été pris;
4. Subdiviser ce dernier classement d'après le sujet.
On suggère que les cartes préparées pour les fichiers 1 et 2 définis ci-dessus soient blanches et les cartes correspondant aux fichiers 3 et 4 teintées; il est également recommandé de suivre attentivement les instructions contenues dans l'introduction de l'ODC et plus particulièrement celles de la section 5.
L'exemple ci-dessous indique les renseignements que l'on doit trouver sur une carte-type de 125 x 75 mm (5 x 3 inches) établie pour un film fait en Yougoslavie, par une firme allemande, concernant l'ensemble du problème de la régénération des forêts et les problèmes de transport qui s'y rapportent:
23: 37: (497.1) |
(084.122) (43) | |
Titre: |
en langue d'origine, avec traduction dans l'une des langues suivantes: anglais, français, allemand ou espagnol. | |
Sommaire: |
en langue d'origine, avec traduction au verso de la carte s'il n'y a pas assez de place au recto. | |
Producteur: |
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Distributeur: |
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Date: |
Longueur (en mn): |
Largeur (en mm): |
Version en différentes langues: |
Son |
Couleur: |
Prix (en monnaie locale): |
a) d'achat: |
b) de location: |
Auditoire possible: |
Ecoles - Général - Technique | |
Possibilité d'utilisation en télévision: |
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Dans cet exemple, l'indice ODC porté au coin supérieur gauche comporte 3 subdivisions: 23, régénération et création des peuplements; 37, transport; 497.1, nombre auxiliaire indiquant la région géographique filmée (ici la Yougoslavie). L'indice ODC porté au coin supérieur droit correspond au pays qui a produit le film (ici l'Allemagne); il est précédé du nombre «de présentation des documents» indiquant qu'il s'agit d'un film (084. 122).
Les techniques de préservation qui permettent désormais d'allonger la vie utile du bois et des produits forestiers sont de plus en plus employées. Pour expliquer cette tendance on peut invoquer les raisons suivantes: relativement peu de bois sont naturellement durables; le coût de la main-d'uvre a augmenté, ce qui incite à utiliser des matériaux pouvant servir plus longtemps; le prix des produits de préservation a diminué; les traitements et le matériel se sont perfectionnés. Une coopération internationale plus étroite s'impose pour assurer la diffusion des progrès réalisés.
Le présent article expose certaines des conclusions dégagées par une réunion d'experts sur la Préservation du bois qui s'est tenue à Rome du 1er au 4 décembre 1959 et dont le but était de fournir à la FAO des éléments sur les possibilités de promouvoir une utile coopération internationale en matière de préservation et de proposer un programme d'action.
C'était la première fois que la FAO organisait une réunion sur ce sujet; y ont participé des experts d'Autriche, de Belgique, de France, d'Inde, de la République fédérale allemande, du Royaume-Uni, de Suède et de Thaïlande, ainsi qu'un observateur indonésien. Des rapports ont été envoyés par l'Argentine, l'Australie, le Chili, les Etats-Unis, la Fédération de Malaisie, la Nouvelle-Zélande et les Philippines. M. F. Becker (Allemagne) a été élu président de la réunion et Shri A. Purushotham (Inde) nommé rapporteur.
Les principales conclusions ont été les suivantes:
1. On peut réduire l'exploitation des essences à bois très durable en utilisant des bois qui le sont moins ou pas du tout mais qui ont subi un traitement de préservation. On peut aussi, pour accroître les ressources en devises étrangères, réserver ces bois, qui valent cher, à l'exportation. De même, un pays importateur peut, en traitant les bois qu'il achète, allonger leur période d'utilisation et réduire ainsi ses dépenses extérieures.2. Grâce à l'utilisation d'un plus grand nombre d'essences, l'exploitation de nouvelles forêts peut devenir rentable; il est possible aussi d'améliorer la gestion de celles qui sont déjà exploitées.
3. Augmenter la durabilité du bois, c'est accroître les ressources en bois.
4. Presque partout, mais surtout dans les régions tropicales, l'emploi judicieux de techniques de préservation du bois peut contribuer à améliorer les conditions de logement et à augmenter la longévité des constructions en bois.
Les experts réunis à Rome se sont plus spécialement intéressés aux trois sujets suivants: les problèmes posés par la préservation des bois sur le plan international, son application pour la construction de maisons ou d'ouvrages divers, et les problèmes particuliers posés par la préservation du bois dans les régions tropicales. Dans le cadre de ces questions, un programme de travail a été proposé, et diverses personnalités ou sous-groupes ont été chargés d'un certain nombre de travaux, tels que l'unification de la nomenclature et des définitions et les essais en laboratoire avec champignons et insectes. Une liste de priorités a été établie pour d'autres essais au laboratoire ou sur le terrain.
On a admis qu'il était possible d'augmenter dans de larges proportions la durabilité du bois utilisé pour la construction de maisons et d'ouvrages divers. Le fait de ne pas trouver du bois traité du type demandé, au moment voulu, est probablement l'obstacle le plus important à l'emploi massif de ce matériau dans la construction.
Il est difficile de donner des conseils d'une portée générale car les conditions locales varient énormément, qu'il s'agisse des dangers d'altération ou des disponibilités en bois naturellement durable. Cependant, on peut tirer le plus grand profit des excellentes méthodes de construction recommandées dans des manuels d'enseignement publiés par certains pays. Dans les régions à climat tropical, tous les bois non durables doivent subir un traitement de préservation. Il s'est révélé nécessaire de compiler tous les renseignements concernant le comportement dans les maisons du bois traité et les méthodes de traitement curatif in situ; ce travail avait déjà été préparé dans le programme d'action concertée pour la construction de logements élaboré pour l'Organisation des Nations Unies et ses services spécialisés.
Il a été décidé, pour commencer, de préparer un petit opuscule de portée générale qui sera diffusé dans les pays d'Afrique, d'Asie et d'Amérique latine; on y indiquera les principaux dangers auxquels le bois est exposé lorsqu'il est utilisé dans les régions tropicales et subtropicales, ainsi que les mesures de protection indispensables et les méthodes de construction qu'il convient d'adopter. Une publication sur les problèmes posés par la préservation du bois employé dans les constructions rurales et surtout un «Manuel précisant les caractéristiques du traitement des bois utilisés pour la construction» seraient particulièrement intéressants.
Dans l'ensemble, les problèmes posés par la préservation du bois dans les régions tropicales ne diffèrent pas sensiblement de ceux qui se posent dans les régions tempérées. Toutefois, la gravité des altérations, l'état des connaissances acquises dans ce domaine, la situation économique et les autres conditions de travail ne sont pas les mêmes, ce qui peut obliger à adopter des solutions différentes. Les problèmes doivent être abordés sous les deux angles suivants: a) amélioration des conditions de traitement, b) développement des travaux de recherche. L'amélioration des conditions d'emploi du bois naturellement durable et du bois qui doit subir un traitement de préservation a fait l'objet d'une étude méthodique. Dans les pays sous-développés, les techniques de séchage et de préservation du bois ne se propageront de façon satisfaisante que si le prix du bois traité augmente. Toutefois, il est par exemple possible de vendre le bois traité par l'intermédiaire de sociétés coopératives ou d'organismes collectifs de mise en valeur. Dans les pays sous-développés, c'est la construction qui consommera le plus de bois, aussi la préservation du bois devra-t-elle être rentable pour le secteur public comme pour le secteur privé.
Bien que dans de nombreux pays les services officiels n'ignorent pas l'intérêt d'une politique de traitement prophylactique du bois, il conviendrait de faire connaître plus largement les avantages du bois préservé de façon efficace, lorsque ce traitement présente un intérêt pour les consommateurs.
En discutant sur le programme et l'organisation du travail de la FAO, les experts ont signalé qu'il n'existait aucun système de coopération à l'échelle mondiale, dans le domaine de la préservation du bois. Ils ont tout spécialement recommandé de poursuivre l'uvre entreprise au cours de cette réunion, et de créer un Groupe de travail de la préservation du bois pour encourager et coordonner sur le plan mondial l'action en faveur de cet important problème.
Les besoins en produits forestiers de l'Asie - en particulier en ce qui concerne le papier sous ses diverses formes - doivent énormément augmenter dans les quinze années à venir, d'après les estimations données aux participants de la cinquième session de la Commission forestière pour l'Asie et la région du Pacifique, qui s'est tenue à New-Delhi du 12 au 18 février 1960. Seize nations 1 membres de cette Commission régionale de la FAO étaient représentées à cette session, d'où est sortie la première esquisse d'une évaluation régionale des ressources et des besoins en bois préparée par la FAO en coopération avec la Commission économique des Nations Unies pour l'Asie et l'Extrême-Orient (CEAEO).
1 Australie, Birmanie, Cambodge, Corée, Etats-Unis, Fédération de Malaisie, France, Inde, Indonésie, Japon, Nouvelle-Zélande, Pakistan, Pays-Bas, Philippines, Royaume-Uni, Thaïlande. Des observateurs de l'organisation internationale du travail, de l'Organisation mondiale météorologique et de l'Organisation internationale pour la standardisation assistaient également à la réunion.
Prenant pour base la consommation et la demande actuelle et tablant sur un accroissement de la population et du revenu et sur une amélioration du niveau de vie et de l'instruction, cette étude montre que, même avec les estimations les plus modestes, les besoins annuels de cette région en bois d'industrie auront à peu près doublé vers 1975. Cela signifie que, chaque année, il faudra trouver en plus 75 millions de mètres cubes de bois d'industrie. Si la production augmente selon les prévisions, il en résultera un déficit de 20 millions de mètres cubes, contre un déficit actuel d'environ 3 millions de mètres cubes, comblé par des importations d'autres régions du monde.
Ces chiffres ne tiennent compte ni de la Chine continentale ni de l'écart stupéfiant qui existe dans cette région, surtout en Inde et au Pakistan, entre la demande et la production en bois de feu. Les chiffres fournis dans cette étude montrent qu'en 1975 la production de bois de feu sera inférieure aux besoins de 40 millions de mètres cubes, même si l'on ne prévoit pas le remplacement de la bouse de vache par le bois comme combustible domestique. L'emploi de la bouse de vache comme combustible est désastreux en ce sens qu'il épuise les sols à tel point qu'on dit souvent qu'il amène à brûler de la nourriture pour cuire les aliments. En Inde, par exemple, on a calculé qu'un poids sec d'environ 200 millions de tonnes de bouse de vache, soit environ une demi-tonne par personne, était brûlé chaque année. Si cette masse était utilisée comme engrais par l'agriculture, la production annuelle de l'Inde en céréales alimentaires pourrait être augmentée de 7 millions de tonnes. Même si 30% seulement de cette bouse de vache brûlée était réservée à l'agriculture, il faudrait trouver en 1975 150 millions de tonnes supplémentaires de bois de feu; si on ne brûlait plus du tout de bouse de vache, il faudrait tripler la production de bois de feu.
L'ordre de grandeur des chiffres révélés par cette étude en constitue l'un des aspects les plus étonnants. Les pays d'Extrême-Orient consomment beaucoup plus de bois et de produits forestiers que ne l'indiquaient les estimations antérieures. Néanmoins, ils ne consomment encore chaque année, semble-t-il, que 87 millions de mètres cubes de bois d'industrie et 262 millions de mètres cubes de bois de feu.
Cette étude tient le plus grand compte de l'augmentation du commerce du bois et des produits forestiers à l'intérieur de la région. Dans le passé, certains pays de cette région ont traditionnellement exporté des produits ligneux dans d'autres régions du monde, tout en important des produits finis. Mais, avec le développement croissant de l'économie et le besoin de plus en plus grand en bois autres que les bois durs, ce type d'échange est susceptible de se modifier. Par exemple, l'Asie du sud-est continentale (Birmanie, Cambodge, Malaisie, Laos, Singapour, Thaïlande et Viet-Nam), qui accuse maintenant un léger déficit en bois d'industrie, aurait vers 1975 un excédent annuel d'environ 3,6 millions de mètres cubes. De même, l'Asie du sud-est insulaire (Brunéi, Indonésie, Nouvelle-Guinée, Nord Bornéo, Philippines, Sarawak) porterait son excédent annuel de 2 millions de mètres cubes à 9,4 millions environ. Mais le sud et l'est de l'Asie (Ceylan, Inde, Népal, Pakistan, Taïwan, Hong-kong, Japon, Corée), qui ont maintenant un déficit total d'un million de mètres cubes seulement, auront en 1975 un déficit d'environ 30 millions, même en admettant des progrès raisonnables dans la mise en valeur des forêts. Il y a donc une possibilité considérable d'échanges à l'intérieur de la région. L'augmentation la plus rapide des besoins en bois se produira probablement dans le domaine de la pâte et du papier.
Durant les quinze prochaines années, on estime que la demande en papier et produits papetiers augmentera de 170% en Océanie, de 310% en Asie méridionale et de 280% dans le reste de la région. Cela signifie que les nouveaux besoins en matière première s'élèveront à environ 19 millions de mètres cubes vers 1965 et 32 millions de mètres cubes vers 1975. La région a des ressources potentielles en fibres papetières suffisantes, et les obstacles à l'expansion sont plus économiques que techniques. Au taux moyen d'investissement de 130 dollars par mètre cube, les nouveaux capitaux nécessaires s'élèveront à environ 2 500 millions de dollars en 1965 et 4 200 millions de dollars en 1975. Ces chiffres peuvent paraître astronomiques, mais ils soutiennent la comparaison avec les sommes qui seront nécessaires pour les achats à l'étranger, si la production locale n'est pas augmentée. Si les campagnes contre l'analphabétisme prennent de l'extension, si les aliments sont conservés dans des emballages convenables, si l'industrialisation absolument nécessaire va de l'avant il faudra de plus en plus de papier et de produits papetiers: si des mesures ne sont pas prises pour les produire à partir des propres ressources forestières de la région, il s'en suivra d'énormes dépenses en devises étrangères, au détriment d'autres programmes urgents. La FAO, agissant encore en collaboration avec la CEAEO et le Bureau des Nations Unies pour l'assistance technique, organise une conférence sur le développement de la production de pâte et papier en Extrême-Orient, conférence qui se tiendra à Tokyo dans le courant de 1960 et dont on espère qu'elle permettra de trouver des solutions à certains de ces problèmes.
Les plans de mise en valeur des forêts - l'étude insiste sur ce point - ne doivent pas être traités isolément, comme c'est souvent le cas à l'heure actuelle mais en coordination avec l'agriculture et l'industrie. Il faut tenir compte également du rôle de protection de la forêt. Dans certaines zones, ce rôle peut être beaucoup plus important que la production de bois. Dans la région considérée, l'érosion et les inondations causent chaque année des pertes qui se comptent en milliards de dollars, et la destruction des forêts en est responsable pour une grande part.
Cette étude doit alerter sérieusement les gouvernements. M. Egon Glesinger, directeur de la Division des forêts et produits forestiers de la FAO, en la présentant à la session, a exprimé sa conviction qu'elle aura atteint son but même si le seul résultat est de faire toucher du doigt aux gouvernements ce qu'il adviendra, en l'absence de plans d'investissement à longue échéance, dans les forêts et les industries forestières, ou si ces plans ne sont pas exécutés. Cette étude sera imprimée dans le courant de l'année, puis discutée à fond à la prochaine session de la Commission forestière pour l'Asie et la région du Pacifique, qui doit recommander des programmes d'actions spéciales, concernant probablement les points suivants:
1. Elimination progressive des cultures temporaires et du pâturage libre en forêt;2. Utilisation plus poussée des forêts en exploitation et élimination des pertes dans tous les stades ultérieurs d'utilisation du bois et de fabrication des produits;
3. Evolution des forêts vierges;
4. Etablissement de plantations intensives d'espèces à croissance rapide et plantations d'arbres hors forêt, la matière première pour les pâtes à fibres longues devant recevoir une priorité absolue;
5. Développement des industries forestières et notamment établissement d'usines à pâte et de papeteries;
6. Extension rapide du commerce à l'intérieur de la région, en particulier entre les pays de l'Asie du sud-est bien pourvus en ressources forestières et les pays de l'Asie méridionale et d'Extrême-Orient qui ont à faire face à des déficits de plus en plus graves.
On a constaté avec satisfaction que toutes les nations membres, à l'exception d'une seule, avaient fourni des rapports sur les progrès de la foresterie dans leur pays. Les principaux points en sont résumés dans le rapport final de la session.
Le rapport de la troisième session de la Sous-commission du teck a été approuvé par la Commission, qui a fait siennes les recommandations incluses. Ce rapport peut être fourni séparément.
Les délégués ont noté avec satisfaction la publication par la FAO des règles de classement pour l'Asie et la région du Pacifique, pour les «grumes feuillues autres que le teck» et pour les «sciages feuillus (sauf le teck)». La Commission a également appris avec plaisir que le texte définitif de la «Nomenclature normalisée des bois d'exportation de l'Asie et de la région du Pacifique» avait été agréé et allait pouvoir être imprimé. Un groupe de travail ad hoc sur les Techniques de travail en forêt et la formation des ouvriers forestiers s'est réuni avant la session principale, afin d'établir un programme général d'action en vue de la création éventuelle d'un organisme permanent. (Jet organisme aurait pour but «le développement de la collaboration internationale en ce qui concerne la formation des ouvriers forestiers et les techniques de travail dans les exploitations et les transports forestiers, afin de soutenir les efforts faits dans les divers pays pour accroître la productivité, mieux utiliser les ressources forestières, prévenir les accidents, et améliorer les conditions de travail et le niveau de vie des ouvriers forestiers».
L'OIT serait invitée à collaborer aux activités de ce Comité dans les domaines qui l intéressent, notamment la formation professionnelle et la prévention des accidents. Le programme de travail du Comité couvrirait, par ordre de priorité, les activités suivantes:
a) Formation des ouvriers forestiers, contremaîtres et personnel de direction; prévention des accidents.
b) Utilisation et entretien des outils.
c) Mécanisation; études techniques et technologiques; essais de machines.
d) Organisation du travail.
La réalisation de ce programme sera confiée par le Comité principal à des groupes de travail, chacun étant responsable d'un secteur particulier.
Recherches sur la sylviculture et l'aménagement
La Commission a noté avec satisfaction que, sous la direction autorisée de leurs organisateurs respectifs, le Sous-comité des pins et des eucalyptus (M. P. A. Daley, Royaume-Uni) et le Sous-comité des forêts denses tropicales de basse altitude (M. J. Wyatt-Smith, Malaisie) ont fourni trois rapports différents contenant une masse de renseignements précieux pour les pays intéressés par les problèmes concernant les plantations de pins et d'eucalyptus ou leur extension et l'aménagement des forêts denses à feuilles persistantes en basse altitude.
Les pins les plus intéressants pour des essais d'introduction paraissent être les suivants:
a) Pinus merkusii, P. hondurensis pour les régions tropicales humides jusqu'à 1000 mètres (3 000 feet);b) P. khasya, P. longifolia, P. insularis pour les montagnes des régions tropicales et subtropicales humides;
c) P. tropicalis, P. cubensis, P. occidentalis pour les régions tropicales très humides;
d) P. strobus var. chiapensis pour les régions tropicales et subtropicales avec une pluviosité de 1000 à 1750 millimètres (40 à 70 inches).
Des études doivent être entreprises pour d'autres conifères: Araucaria, Podocarpus, Agathis, Cupressus, etc. que l'on trouve à l'état spontané dans les régions tropicales.
Recherches sur les produits forestiers
En l'absence du président du Comité (M. Stanley A. Clarke), le rapport a été présenté à la Commission par M. M. R. Jacobs (Australie). On a noté que, conformément aux recommandations de la précédente session, le travail s'est poursuivi par correspondance entre les membres du Comité. Des progrès, résultats, conclusions et suggestions ont été enregistrés sur les points suivants:
1. Coordinations de la recherche et échanges de renseignements;2. Problèmes relatifs à la fabrication et l'emploi de résines-phénols tirées de l'écorce des palétuviers et autres espèces;
3. Etude des assemblages en bois dans les pays tropicaux, avec référence spéciale à la répartition des résistances, au classement des tensions et à l'étude des joints;
4. Méthodes uniformes pour les essais, le classement des résistances et la présentation des résultats, application des résultats des essais aux données des épures;
5. Méthodes d'essais de déroulage pour diverses espèces tropicales;
6. Essais portant sur les qualités papetières des feuillus tropicaux.
La Commission a appris avec satisfaction qu'une liste de l'équipement et matériel existant dans les laboratoires avait été établie pour l'Australie, la Birmanie, l'Inde, la Fédération de Malaisie, la Nouvelle-Zélande, le Pakistan, les Philippines et la Thaïlande.
Election des dirigeants
La Commission a élu à l'unanimité son nouveau président jusqu'à la sixième session: Shri R. C. Soni, Inspecteur général des forêts auprès du gouvernement de l'Inde. M. E. T. Tirikatene, Ministre des forêts de Nouvelle-Zélande, et M. M. Tasdisque Hussain, Inspecteur général des forêts du Pakistan, ont été élus respectivement premier et second vice-président, pour le même temps. La Commission a nommé deux rapporteurs: M. P. A. Daley (Royaume-Uni) et U Tun Kyaw (Birmanie). Les responsables des Comités ad hoc déjà créés sont:
Statistiques sur les forêts et les produits forestiers:Shri K. P. Sagreiya (Inde), Président.
M. A. P. Thompson (Nouvelle-Zélande), Rapporteur.Classement et standardisation:
M. Krit Samapuddhi (Thaïlande), Président.