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· Les Editions Paul Parey, Spitaler strasse 12, 2 Hambourg 1, viennent de publier un manuel d'économie forestière dû à M. Gerhard Speidel, professeur à l'université de Fribourg-en-Brisgau, qui pendant deux ans a dirigé un projet PNUD/Fonds spécial pour la fondation d'une école nationale de sylviculture au Brésil.
L'ouvrage a un triple objectif: tout d'abord initier les étudiants en sylviculture aux notions d'économie forestière, en second lieu, aider les exploitants forestiers à analyser et résoudre les problèmes économiques de l'entreprise, enfin expliquer aux personnes qui s'intéressent à la sylviculture les caractères spécifiques de l'économie forestière.
Si l'ouvrage contient de nombreux exemples illustrant la solution des problèmes que l'on rencontre fréquemment dans les entreprises forestières, les considérations théoriques y tiennent aussi une grande place et le dernier état de la question est exposé de façon très complète.
On trouvera aussi dans ce manuel général une bibliographie détaillée des ouvrages d'économie forestière publiés en Allemagne, notamment pendant les trente dernières années.
· Une mission, envoyée récemment, en Angola à l'occasion d'une étude mondiale entreprise par la FAO, la BIRD et l'Organisation internationale du café, en a rapporté des renseignements au sujet de l'essor d'industries forestières fondées principalement SUI' les plantations d'essences à croissance rapide. La zone de boisement; s'étend surtout sur les hauts plateaux à des altitudes de 1 000 à 2 000 mètres, dans une région de savane arborée à miombo qui convient bien aux eucalyptus et conifères.
Sur une totalité de 103000 hectares plantés jusqu'à 1965, environ 93000 sont coupés par des eucalyptus (principalement Eucalyptus saligna - 50000 hectares - et Eucalyptus camaldulensis - 30000 hectares). Les plantations appartiennent les unes à l'Etat, d'autres à des sociétés privées ou à des particuliers. On y trouve en outre en quantités appréciables des Cupressus lusitanica et des Pinus patula. Eucalyptus saligna donne un accroissement annuel de 15 à 25 mètres cubes par hectare, les pins de 10 à 17 mètres cubes et les cyprès environ 7 à 10 mètres cubes.
La compagnie des chemins de fer du Benguela, qui possède environ 37 000 hectares de plantations, utilise le bois comme combustible. Elle en consomme environ 570 000 tonnes par an sur les 1 350 kilomètres de sa ligne principale qui va de Lobito, sur la côte atlantique, à Texeira de Souza, sur la frontière du Congo (Kinshasa).
Une réalisation importante à signaler, depuis 1961, est l'usine de pâte et de papier établie à Alto Catumbela, sur le fleuve Catumbela, à proximité de la ligne qui traverse le haut plateau, à peu près à mi-chemin entre le port de Benguela et Nova Lisboa, capitale de la province de Huambo. On y utilise surtout comme matière première Eucalyptus saligna, additionné actuellement de petites quantités de fibre de sisal obtenue dans les plantations de la compagnie. L'usine possède actuellement environ 9000 hectares de plantations d'eucalyptus dans quatre centres et envisage de les étendre à raison d'environ 2500 hectares par an. L'usine fabrique de la pâte brute et de la pâte blanchie, du kraft et du papier d'écriture et des sacs multiplis. La production journalière actuelle est d'environs 70 à 75 tonnes de pâte et de 15 tonnes de papier. Des plans sont à l'étude qui devraient presque doubler la production.
Le conseiller forestier de la FAO au Brésil, M. Lucas A. Tortorelli, a fait parvenir des photos qui montrent les dévastations causées à Rio de Janeiro et dans la banlieue par les inondations de janvier dernier. Par une ironie du sort, le gouvernement brésilien venait juste d'entreprendre la réalisation d'un programme de boisement adopté à la suite des inondations de l'année précédente.
C'est là un exemple de plus des risques que comporte le défrichement de la forêt au profit de l'agriculture et des plantations fruitières. Comme le dit justement M. Tortorelli, cette tragédie devrait être méditée comme un avertissement dans tous les pays - et non pas seulement ceux d'Amérique latine - où se poursuit à un rythme croissant la destruction inconsidérée de la forêt sous l'effet de la poussée démographique. Rappelons à ce propos qu'un groupe de travail LAO doit se réunir en Roumanie en septembre prochain précisément pour étudier ce problème.
· Une des principales firmes norvégiennes est en train de monter, dans le sud du Brésil, une usine de pâte d'une capacité annuelle de 165000 tonnes environ, qui utilisera principale ment du bois d'eucalyptus. Il s'agit d'une entreprise réalisée en commun avec la société internationale de financement ADELA. La pâte doit être expédiée en Norvège pour y être transformée en papier et rayonne, en remplacement du bois d'épicéa qui servira à faire du papier Journal.
· Une expédition britannique s'est rendue au Brésil pour explorer une des dernières régions du monde encore inconnues, aux confins de l'Amazonie et des savanes arides du sud. Deux expéditions britanniques ont déjà disparu dans ces parages, près de Suia où cette troisième établira son camp de base.
La mission comprendra initialement un chargé de cours du Département de la foresterie et des ressources naturelles de l'université d'Edimbourg, spécialisé écologie forestière; un spécialiste des sols forestiers tropicaux, un spécialiste de la taxonomie végétale connaissant bien les techniques de collecte et de conservation des spécimens végétaux; un médecin de l'hôpital des maladies tropicales de Londres.
Ces savants feront partie de l'expédition jusqu'en septembre ou octobre prochains, après quoi ils seront progressivement relevés par des confrères.
· La sciure de bois a gagné ses galons dans la lutte menée sur les côtes du nord rie la Bretagne cour éliminer la pollution par le pétrole brut lors du naufrage du pétrolier Torrey Canyon, au large des côtes britanniques. Les essais effectués dans la région du Havre par des bateaux de la marine française qui, pour réduire la tache de pétrole brut, répandirent dans le port de la sciure de bois. ont démontré la supériorité de ce procédé sur les détergents liquides utilisés dans le sud de l'Angleterre. La sciure a un effet coagulant sur ] o pétrole brut, dans l'eau de mer, tandis que les détergents détruisent la vie marine. La sciure absorbe le pétrole et l'amasse en gâteaux que l'on peut ramasser au filet et récupérer ensuite.
· La FAO est en train de réaliser en Iran deux projets forestiers du Fonds spécial. L'un est l'institution d'une faculté de foresterie à l'université de Karadj, et d'une école de brigadiers forestiers à Gorgan; l'autre consiste en la mise en valeur d'un périmètre forestier dans le nord du pays, comme démonstration d'aménagement et d'exploitation d'une foret.
· Après les désastreuses inondations qui ont dévasté en novembre 1966 le nord et le centre de l'Italie, ce pays a reçu des témoignages de sympathie et des secours matériels de beaucoup de régions du monde. La plus grande firme de produits chimiques de Grande-Bretagne, la Imperial Chemical Industries Ltd., qui est aussi la deuxième du monde, a offert son aide au gouvernement italien en envoyant cinq tonnes de Gramoxone, d'une valeur de 400000 dollars. La moitié était destinée aux cultivateurs des terres les plus gravement endommagées par l'inondation, dans les provinces de Florence, Grosseto, Pise, Rovigo et Belluno, pour leur permettre de faire leurs semis au printemps dernier, ce qu'ils n'auraient pu faire autrement dans la plupart de ces zones. L'autre moitié de la livraison de Gramoxone sera utilisée par le Service forestier italien dans huit centres où ce produit permettra de rajeunir des pâturages sans recourir au labour qui aggraverait les risques d'érosion par ruissellement.
On espère ainsi accroître la production animale et en même temps réduire le danger d'érosion et d'inondations futures.
· On annonce que l'industrie pétrochimique japonaise produit maintenant un type de «papier» en matière plastique pour les journaux. La firme Nippon Kokan Seishi a déposé une demande de brevet dans 21 pays et l'on assure qu'elle fabrique déjà ce nouveau produit sur une grande échelle. Le papier journal en matière plastique est obtenu à partir de diverses résines synthétiques, principalement le polystyrène et le chlorure de polyvinyle, et peut être fabriqué en différentes épaisseurs. Ce papier n'est pas élastique et se prête à tous les procédés d'impression, spécialement en couleurs. Il paraît qu'il ne revient pas plus cher que le papier ordinaire.
On ne semble cependant pas avoir encore pensé à ce que l'on pourra faire des énormes quantités de papier de plastique après usage.
· Une usine, d'une capacité projetée de 80000 tonnes de pâte solvante par an, et dont une firme suédoise détient la majorité des actions, vient d'entrer en activité en juin. Comme matière première elle utilise des eucalyptus qui sont exploitables huit à dix ans seulement après la plantation. La compagnie suédoise a décidé cet investissement en 1964, après étude de la rentabilité de l'affaire et des tendances du marché en ce qui concerne les principaux produits de sa fabrication: papiers d'emballage et pâte solvante.
L'usine est équipée d'un nouveau modèle de cuiseur continu spécialement conçu pour le procédé kraft à préhydrolyse, qui consiste en unités ordinaires munies en tête d'un séparateur à plan incliné de type nouveau. Le lavage se fait en partie dans le cuiseur, à température élevée, et ensuite sur trois filtres en série. Le procédé de blanchiment vise à obtenir un fort degré de blancheur et des propriétés de viscose élevées en utilisant uniquement le bioxyde de chlore l'hypochlorite de soude et l'alcali en cinq phases. Pour l'apprêtage, on utilise un système de circulation fermée de l'eau collée.
La propriété forestière de l'usine est encore assez modeste, mais quand les boisements seront entrés en plein rapport ils devraient couvrir 10 à 12 pour cent des besoins de l'entreprise. La compagnie a l'intention de produire elle-même tous ses plants dans ses pépinières. Des peuplements d'élite ont été plantés pour la production des semences.
· Le nouveau centre forestier de formation et de démonstration de Bangui a été inauguré récemment par le Ministre du développement, au cours d'une cérémonie à laquelle assistaient, avec M. B.R. Sen, Directeur général de la FAO, des membres du gouvernement et du corps diplomatique, ainsi que de nombreux invités centrafricains et étrangers.
La formation dispensée par le centre au titre du programme de développement des Nations Unies, a trait notamment au débardage dans les conditions difficiles de la forêt tropicale.
· L'exploit du navigateur Francis Chichester qui, seul dans son bateau, a accompli le tour du monde, de Plymouth à l'Australie avec retour par la route du cap Horn, a partout frappé l'imagination et suscité l'admiration. Réaliser un voilier très loger, rapide, pouvant être manœuvré par un seul homme, mais capable aussi de résister aux tempêtes du cap Horn et d'emporter à bord tout le matériel nécessaire à un long voyage posait aux constructeurs un problème comme on en rencontre «dans un projet d'avion plutôt que dans un bateaux.»
En tout premier lieu, il fallait calculer la coque en réduisant le poids au strict minimum, mais tout en gardant toujours une marge suffisante de résistance en prévision de conditions de navigation extrêmement difficiles.. Le bordé du bateau a été moulé à froid en plusieurs épaisseurs. Cela veut dire que la coque a été formée de plusieurs couches, six en l'occurrence, de minces placages de bois collés l'un sur l'autre à fibres croisées.
Une coque de ce type devait être construite sur une forme construite à son tour à peu près comme une coque de bateau à parques renforcées portant un bordé de l'avant à l'arrière. La forme du Gipsy Moth fut montée sens dessus dessous et la coque garnie d'un bordé de placages. Quand le bordé a été prêt, on a retourné en position normale la coque et sa forme, laquelle a été enlevée, laissant seulement une très légère coque de contre-plaqué renforcée uniquement par sa structure axiale en lamelle d'acajou. Après quoi des membrures lamellées ont été fixées à l'intérieur de la coque et la construction s'est poursuivie ensuite comme pour un yacht ordinaire. A la connaissance des constructeurs, le Gypsy Moth est le yacht le plus long qui ait été réalisé jusqu'à présent avec ce procédé spécial de construction lamelles.
· Une personne, qui est venue récemment faire visite à la LAO, nous écrit des îles Salomon:
« Il n'est peut-être pas hors de propos de vous expliquer comment on arrive aux îles Salomon. J'ai quitté Sydney à 7 heures du soir par un avion à réaction qui m'a déposé à Nandi, dans les îles Fidji, à une heure de la nuit. A 9 heures du matin, nous sommes partis dans un petit avion à 8 places et en cinq heures nous sommes arrivés à Port Vila, dans les Nouvelles-Hébrides. Nous avons tous passé la nuit, équipage et passagers, dans un hôtel franco-polynésien.
«A Port Vila se trouve le siège de l'administration du Condominium franco-britannique. Des arrangements subtils ont été pris pour la délégation des pouvoirs. Ainsi, par exemple, le Département des travaux publies est dirigé par nom fonctionnaire britannique, secondé par un Français, tandis que c'est le contraire dans le Département de l'agriculture.
« Le lendemain matin à 7 h :30 nous avons repris notre avion pour un vol de six heures jusqu'aux Salomon, avec escale à l'île d'Espiritu Santo pour refaire le plein. A 1 heure et demie de l'après-midi nous nous posions à Honiara, la seule ville des Salomon, située dans l'île de Guadalcanal.
«C'est là que s'est livrée en 1942 la sanglante bataille dont témoignent encore aujourd'hui les nombreuses épaves qui émergent de la mer et les milliers d'engins de débarquement épars sur les plages de toutes ces îles. On célébrait justement, pendant mon séjour dans le protectorat le 25e anniversaire de la bataille dé la mer de Corail.
« J'ai visité toutes les stations et camps d'exploitation forestière des principales îles en me transportant par avion (à quatre places), par vedette et par jeep. On estime à environ 2,6 millions d'hectares la superficie forestière totale, dont la plus grande partie se trouve dans les deux principales îles de New Georgia et de Santa Ysabel. Environ 76 000 hectares sont actuellement exploités commercialement, uniquement dans ces deux îles. Il s'y trouve trois grandes compagnies d'exploitation forestière. Jusqu'en présent, les permis n'ont été accordés que pour une période de 20 ans. La main-d'oeuvre étant rare, les opérations en forêt sont extrêmement mécanisées.
Royaume. Uni. Sir Francis Chichester á bord du Gypsy Moth IV.
« Les îles Salomon offrent de grandes possibilités pour le développement de la foresterie et des industries forestières qui devraient être à l'avenir un facteur important, sinon le principal du progrès économique et social de ce pays. Pour le moment, la production totale de bois d'œuvre et d'industrie s'élève à environ 30000 tonnes par an et est exportée principalement au Japon comme grumes de sciage.
« La flore forestière des îles Salomon est pauvre, comparée à celle de l'Asie du sud-est tropicale. Elle est caractérisée par l'absence complète de Dipterocarpes et on n'y trouve pas non plus les centaines d'essences secondaires qui abondent dans l'archipel indonésien. Il en résulte une forêt plus homogène et bien fournie d'un petit nombre d'essences commerciales. En fait, trois essences importantes, le ketekete (Campnosperma brasii, Anacardiaceae), le baula (Calophyllum kajewskii, Guttiferae) et le mudi (Dillenia salomonensis, Dilleniaceae) constituent jusqu'à 80 pour cent du matériel sur pied. A Vanicoro, une des îles de l'archipel de Santa Cruz, il existe des peuplements considérables où domine le kauri (Agathis macrophylla) au milieu d'une masse de feuillus secondaires. On trouve en outre dans les marais d'eau douce des îles Salomon des peuplements étendus de dafo (Terminalia brassii, Combretaceae) .»
Le personnel international employé à un projet du Fonds spécial réalisé par la FAO et consistant dans l'établissement d'un institut du peuplier à Izmit, a achevé sa mission dans les débuts de cette année.
D'après le rapport qui a été présenté, de nombreuses régions de la Turquie se prêtent à la populiculture, pour laquelle le facteur limitatif n'est pas tant la nature du terrain que les possibilités d'irrigation et la nécessité de réserver les terres 'fertiles à l'agriculture. La populiculture intensive devrait se faire de préférence en alignements ou en blocs de superficie limitée.
Un inventaire a permis d'estimer plus exactement la superficie plantée en peupliers dans les diverses régions et la production de ces peuplements. On a pu déterminer aussi les besoins en Jeunes plants pour les années à venir.
Récemment encore, les peupliers cultivés en Turquie appartenaient à des clones de Populus nigra et presque tous à la variété thevestina. On introduisit ensuite surtout des hybrides d'Europe occidentale, mais aussi quelques peupliers américains de l'espèce P. deltoïdes; les saules cultivés en Turquie sont en général des Salix alba.
Les méthodes de populiculture ont été améliorées durant l'accomplissement du projet par l'introduction d'un nouvel équipement et une utilisation plus rationnelle du personnel sur le terrain. Les essais d'élagage ont montré que cette opération réduit la croissance quand elle se fait la première année; l'élagage n'a par contre aucun effet contraire s'il a lieu en août de la deuxième année. La saison la plus favorable pour l'élagage des sujets adultes est l'hiver dans les régions de l'intérieur. Douze espèces utilisables comme engrais vert ont été importées et des essais sont actuellement en cours.
Diverses études ont été faites pour comparer la rentabilité de la culture de variétés locales et d'hybrides de peupliers à celle de diverses plantes parmi les plus communément cultivées en Turquie. Le rapport d'une plantation d'hybrides de peupliers oscille entre 6 et 9 pour cent de la valeur foncière du terrain, parfois même, il est sensiblement plus élevé pour certaines variétés locales, surtout dans les plantations en ligne (il peut atteindre alors jusqu'à 30 pour cent). Les cultures industrielles telles que la betterave, le cotonnier ou le riz donnent un rapport plus élevé que les peupliers, mais le blé et le maïs rapportent moins.
