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Le travail de la FAO


Commission des forêts pour l'Asie et le Pacifique


Commission des forêts pour l'Asie et le Pacifique

La Commission FAO des forêts pour l'Asie et le Pacifique a tenu sa huitième session à Séoul (Corée) du ler au 8 mai 1969. Y ont participé 42 délégués, conseillers et observateurs, appartenant à 13 Etats Membres¹. En outre, le Programme des Nations Unies pour le développement, la Banque asiatique de développement et l'Union internationale des instituts de recherches forestières ont envoyé des représentants. M. Soesilo H. Prakoso, Représentant régional adjoint de la FAO à Bangkok représentait le Directeur général de la FAO.

(¹ Australie, Cambodge, Corée, Etats-Unis d'Amérique Inde, Indonésie, Japon, Laos, Malaisie, Nouvelle-Zélande, Philippines, Royaume-Uni, Thaïlande.)

S'adressant à la réunion, M. B. K. Steenberg, nouveau Directeur de la Division des forêts et des industries forestières de la FAO, a souligné que les industries forestières, intégrées à leurs sources d'approvisionnement, pouvaient jouer un rôle majeur à chaque étape du progrès social et économique des pays tant développés qu'en voie de développement. Il a insisté sur le rôle considérable de la foresterie dans ce nouveau domaine et sur la nécessité d'un financement adéquat de la part de l'Etat si l'on veut que les ressources naturelles soient utilisées au mieux.

A l'unanimité, la commission a élu les membres suivants de son bureau, dont le mandat expirera au début de la neuvième session de la commission: président, Young Jin Kin (Corée), vice-présidents, Shin Kyu Hyun (Corée), Krit Samapuddhi (Thaïlande) et R. C. Soni (Inde).

M. C. S. Cree (Australie) a été nommé rapporteur de la session.

La commission a commencé par examiner la situation de la foresterie dans la région. Les débats ont mis en évidence les points suivants:

1. Croissance des coopératives forestières dans les pays septentrionaux de la région;

2. Progrès satisfaisants des inventaires forestiers;

3. Insuffisance des efforts en matière d'aménagement des bassins versants;

4. Graves problèmes que pose l'agriculture itinérante;

5. Insuffisance des mesures de surveillance pour éviter les vols; de bois, les coupes illégales et l'empiètement sur les réserves forestières;

6. Développement du transport des copeaux de bois par voie maritime;

7. Accroissement important des exportations de grumes aux dépens de celles de sciages;

8. Attention accrue, mais encore insuffisante, accordée à la conservation de la faune et de la flore sauvages.

Les délégués ont fourni des renseignements sur les faits nouveaux survenus depuis la communication de leurs rapports nationaux. C'est ainsi que le délégué de la Nouvelle-Zélande a évoqué la conférence sur le développement forestier tenue récemment dans son pays, et dont les travaux présentent un intérêt général pour la région. Cette conférence marquait le 50e anniversaire du service forestier néo-zélandais, occasion qui a paru propice pour réexaminer la politique forestière. Des groupes de travail mixtes, comprenant des fonctionnaires et des spécialistes du secteur privé, ont été constitués pour examiner divers aspects de la foresterie et faire rapport à ce sujet. Il s'agissait de déterminer quels étaient les marchés existants ou potentiels pour les produits forestiers de la Nouvelle-Zélande, dans quelle mesure la demande pourrait être satisfaite par la production locale et quels étaient les besoins liés à la croissance industrielle.

Le représentant de la Nouvelle-Zélande a suggéré que la tâche des pays qui comptent préparer des plans forestiers nationaux pourrait être simplifiée s'ils s'inspiraient du plan de développement forestier adopté récemment en Nouvelle-Zélande. Un exemplaire de ce document a été mis à la disposition de la FAO. Selon un autre délégué, il serait fort utile que les plans nationaux soient rendus publics afin que chaque pays puisse évaluer par lui-même l'importance des marchés et des ressources sur le plan régional.

Le travail de la FAO

La commission a appris avec intérêt qu'un séminaire FAO sur l'enseignement forestier devait se tenir en Afrique en juillet 1969 et a recommandé qu'un séminaire analogue soit organisé pour la région de l'Asie et du Pacifique, afin de permettre un examen général des problèmes et des besoins dans le domaine de la formation et de l'enseignement forestiers. Elle a suggéré qu'une réunion du Comité consultatif FAO de l'enseignement forestier soit organisée à la même occasion.

La commission a également appris avec satisfaction que la FAO comptait organiser une consultation mondiale sur l'éducation forestière en 1971, en Europe, et que le Répertoire mondial instituts de recherche sur les forêts et les produits forestiers allait bientôt être mis à jour et révisé.

La commission a reconnu la nécessité d'assurer une formation à la base des ouvriers forestiers. A son avis, cette formation doit comporter, outre l'élément pratique en cours d'emploi, un enseignement officiel dans des écoles agréées. Elle a admis qu'en l'absence de personnel compétent et bien formé la foresterie et les industries forestières ne peuvent devenir des activités efficaces.

La commission a félicité les Etats Membres qui, comme l'Inde, avec l'assistance du PNUD, ont déjà pris des mesures effectives pour organiser la formation des travailleurs forestiers.

Reconnaissant l'intérêt croissant accordé à la valeur socio-économique de la faune et des types botaniques et physiographiques uniques, pris ensemble ou séparément, la commission a recommandé que les Etats Membres apportent un soutien vigoureux à la conservation de ces ressources, notamment des espèces en voie de disparition et de leur habitat, ainsi qu'à la création de zones protégées telles que les parcs nationaux.

La commission a, en outre, demandé aux Etats Membres de se pencher sur le problème de la contrebande des animaux protégés, notamment des espèces rares et de leurs produits, et les a vivement incités à ne ménager aucun effort pour lutter contre ce traffic.

La commission a reconnu l'aide précieuse apportée aux Etats Membres par l'étude de la FAO Politique, législation et administration forestières, publiée il y a près de 20 ans. Toutefois, les changements sociaux, économiques et politiques intervenus dans le domaine de la foresterie sont tels que cette étude a maintenant nettement besoin d'être révisée. La commission se félicite donc que l'Organisation compte réviser cette étude, mais elle reconnaît la complexité de la tâche. Afin que les multiples aspects de la foresterie dans la région de l'Asie et du Pacifique puissent être pris en considération, la commission a autorisé la FAO à choisir un groupe de correspondants nationaux qui prêteront leur concours pour la préparation d'un plan révisé de l'étude. Les correspondants retenus devraient comprendre des experts travaillant à titre personnel et ne seraient pas nécessairement désignés par les services forestiers.

En examinant le travail de la Division des forêts et des industries forestières, la commission a passé en revue les programmes sur le terrain exécutés par la FAO. Elle a entendu avec intérêt un complément d'information sur les types d'aide multilatérale et bilatérale (21,3 millions de dollars U.S.) que fournit la FAO par le truchement du Programme des Nations Unies pour le développement (Fonds spécial) [10 millions de dollars], du Programme alimentaire mondial (10 millions de dollars) et du Programme des Nations

Unies pour le développement (Assistance technique) [1,3 million de dollars]. La commission a pris note des modalités appropriées pour demander de l'aide à chacune des diverses institutions multilatérales.

La commission a également entendu des exposés sur les divers types d'aide bilatérale fournie aux pays de la région par l'Australie, le Danemark, les Etats-Unis d'Amérique, la République fédérale d'Allemagne, la Nouvelle-Zélande, le Royaume-Uni et la Suède. Elle a constaté les multiples possibilités de l'aide bilatérale ainsi que l'existence d'un grand nombre de projets de ce type. A son avis, la FAO devrait être rapidement avisée des programmes et projets d'aide bilatérale, de manière à ce que ceux-ci puissent être coordonnés avec les projets du PNUD et autres projets d'aide multilatérale, afin d'éviter les chevauchements.

La commission a entendu avec intérêt l'exposé présenté par le spécialiste forestier de la banque asiatique de développement au sujet de la nature et de la portée de l'aide mise à la disposition des pays de la région, notamment pour le développement des industries forestières, et a pris connaissance du rapport sectoriel sur la foresterie établi dans le cadre de l'enquête menée par la banque sur l'agriculture en Asie; la banque asiatique de développement estime que le développement agricole de la région est une condition préalable au «décollage» de l'industrie.

Prochaine session

La date et le lieu de la prochaine session seront fixés par le Directeur général de la FAO, en consultation avec le président de la commission. La commission a noté avec gratitude les invitations faites par les délégations de la Malaisie et des Philippines en vue d'accueillir la neuvième session dont elle a demandé la réunion en 1972.

La commission a suggéré d'inscrire à l'ordre du jour les questions suivantes:

1. Plan indicatif mondial pour le développement agricole;

2. Problèmes de débardage et de transport;

3. Coopération régionale pour le développement des industries forestières;

4. Aménagement de la faune;

5. Utilisation de feuillus tropicaux mélangés pour la fabrication de la pâte.

Elle a proposé que l'on organise à l'occasion de la session de la commission une réunion du type symposium pour permettre l'examen en profondeur de certaines de ces questions.


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