3. EVOLUTION DES SUPERFICIES DES FORMATIONS FORESTIERES

En l’absence d’inventaires forestiers effectués à l’échelon national ou régional, les statistiques portant sur l’évolution des superficies des forêts naturelles font défaut. Les données ci-dessous sont le résultat des projections faites à partir des estimations de la Cellule d’élaboration du Plan d’Action Forestier National (PAFN) qui se réfère à l’Evaluation 1980 de la FAO dans le Rapport National présenté à la Douzième Session de la Commission des Forêts et de la Faune Sauvage pour l’Afrique (Dakar, 13-17 Avril 1998).

L’examen du tableau d’évolution des superficies des forêts naturelles de 1990 à 2000 permet de constater que  :

Les superficies des forêts fermées (forêts semi-décidues, forêts denses sèches et forêts de montagne) sont passées de 350.300 ha en 1990 à 286.500 en 2000 soit un taux de régression d’environ 6400 ha/an.

Les superficies des forêts ouvertes (jachères agricoles et pâturages exclus) qui atteignaient 1.200.000 ha en 1990, ne dépassent plus 800.000 ha en 2000 soit un taux de régression de l’ordre de 40.000 ha/an.

Par ailleurs, le couvert des forêts dites fermées a subi de nombreuses dégradations dues à l’exploitation forestière sélective pour l’obtention des produits de sciage. Les principales essences touchées par ces prélèvements intempestifs sont Milicia excelsa, Khaya grandifoliola, Khaya senegalensis, Triplochiton scleroxylon, Terminalia superba, Antiaris africana, etc.

En ce qui concerne les forêts ouvertes, les dégradations constatées au niveau de la strate ligneuse proviennent des feux de brousse mais aussi et surtout de la production des combustibles ligneux (bois de feu, charbon de bois) dans les zones longeant les principaux axes routiers du pays.

Compte tenu de la régression rapide des superficies couvertes de forêts naturelles et de la dégradation de celles-ci en raison des prélèvements pour satisfaire les besoins sans cesse croissants de la population en produits forestiers, le Togo a opté très tôt pour le reboisement. Les premières plantations datent de 1910 mais c’est à partir de 1950 qu’on assiste à l’ouverture des principaux périmètres de reboisement recensés sur le territoire.

Les statistiques portant sur les superficies reboisées sont disponibles et vérifiables avec les rapports d’activités de l’Office National pour le Développement et l’Exploitation des Ressources Forestières (ODEF) et de la Direction des Productions Forestières (DPF) mais l’établissement du tableau d’évolution des superficies plantées de 1990 à 2000 n’est possible qu’à partir des données de la Cellule d’élaboration du Plan d’Action Forestier National (PAFN) qui estime à 34724 ha le total des superficies reboisées au Togo jusqu’en 1995 (voir Rapport National à la Douzième Session de la Commission des Forêts de la Faune Sauvage pour l’Afrique, Dakar 13-17 Avril 1998).

3.2.1 Evolution des superficies reboisées (en Ha) de 1900 à 1999

Les statistiques ci-dessus reflètent bien les superficies effectivement reboisées mais sont en deçà de la réalité actuelle dans la mesure où certaines plantations privées communautaires ont purement et simplement disparu faute d’entretien ou par suite des feux de brousse (les parcelles portant les plantations d’Acacia auriculiformis notamment).

Par ailleurs, il importe de signaler que depuis 1994 de nombreuses teckeraies, tant privées qu’administratives, sont le champ d’importants prélèvements effectués au mépris des règles sylvicoles les plus élémentaires pour satisfaire les besoins de clients installés sur le continent européen.

Ainsi les superficies des plantations calculées à partir des résultats de l’inventaire organisé par ODEF-UGETAP en 1989 sont plutôt apparentes dans la mesure où de nombreuses plantations sont vidées des meilleurs produits et n’ont plus les densités requises pour leurs âges.

3.2.2 Répartition des plantations forestières (en hectare) par région selon l’âge et les espèces en 1997

Source  : Plan National d’Action pour l’Environnement (PNAE)

N.B. E = Eucalyptus  ; T = Teck, A = Autres

Le tableau ci-dessus est établi, selon les rédactions du document « Plan National d’Action pour l’environnement », à partir de données d’inventaire 1989 (réalisé par ODEF-UGETAP) actualisées jusqu’en 1997 sur la base de rapports techniques. Malheureusement, il n’a pas été possible de retrouver le document sanctionnant ces travaux d’inventaire pour préparer un nouveau tableau prenant en compte les superficies reboisées en 1998 et 1999.

Mais les investigations faites auprès des services reboiseurs ont permis de constater que  :

les superficies reboisées par l’ODEF en 1998 et 1999 sont respectivement de 0 (zéro c’est-à-dire qu’il n’y a pas eu de reboisement en 1998) et 184 ha (exclusivement du teck)

Les superficies reboisées au niveau des privés en 1998 et 1999 sont respectivement de 418 ha dont 213 ha d’Eucalyptus, 105 ha de teck) et 496 ha (dont 253 ha d’Eucalyptus et 124 ha de teck).

Pour actualiser le tableau ci-dessus jusqu’en 1999, il est indispensable de disposer dans le détail des données de l’inventaire ODEF-UGETAP de 1989.