6. QUALITE DES RESULTATS

L’évaluation des ressources forestières (forêts naturelles et plantations forestières) du Togo est un travail assez difficile, voire impossible à des égards, en raison de l’absence d’inventaires forestiers, organisés à l’échelon national ou sous-national, et d’institutions spécialisées chargées de l’établissement et de l’actualisation des statistiques.

Les données disponibles auprès des services techniques sont entachées d’incertitudes car, dans la plupart des cas il s’agit d’estimations. Ainsi  :

il y a lieu de rappeler que l’importance des superficies des forêts naturelles est estimée avec un taux d’incertitude de l’ordre de 33 %  ;

en ce qui concerne les plantations forestières, les superficies signalées pour les plantations administratives sont, à des égards, exagérées dans la mesure où les enquêtes menées en 1989 n’auraient porté que sur les plantations viables, c’est-à-dire productives. Au niveau de la foresterie privée, la DPF ignore les plantations réalisées avant 1977 et se contente de ce qui a été fait à partir de cette date. De plus, les superficies retenues dans les statistiques sont estimées souvent à partir du nombre de plants distribués dans chaque préfecture. En effet, le nombre d' agents de terrain ne suffit pas pour l'encadrement de ces petits chantiers dispersés dans le paysage. Cette carence ne permet pas non plus de connaître exactement les superficies de parcelles n’ayant pas réussi pour des raisons diverses (manque d’entretien, feux de brousse, dent de bétail, etc.). Par ailleurs, il y a des opérations de reboisement privé qui échappent au contrôle de la DPF et ne sont donc pas prises en compte dans l’établissement et l’actualisation des statistiques.

Les données disponibles sont loin d’être fiables. Elles sont cependant acceptables avec un degré d’incertitude de + 33 %.

L’évolution du couvert forestier a été exposée dans les grandes lignes. Les projections faites et les résultats ne reflètent pas les coupes clandestines et les exploitations anarchiques constatées çà et là tant en forêts naturelles que dans les plantations forestières. Par ailleurs des îlots de forêts semi-décidues de faibles superficies, 1 à 10 ha, existent dans la Région MARITIME où ils jouent le rôle de forêts sacrées dont l’accès est réservé aux adeptes initiés suivant les exigences des fétiches. Ces forêts sont bien protégées et il n’est pas exagéré de considérer qu’elles sont au stade climatique. Les résultats présentés ne sont pas faux mais ils comportent une marge d’incertitude proche de 50 %.

Dans ce chapitre, seules les principales essences forestières caractéristiques des formations forestières décrites ont été citées. Il serait fastidieux de s’intéresser à toutes les autres essences et aux graminées dans la mesure où notre mission ne porte pas sur la biodiversité.

Les calculs sont faits à partir de données estimées au regard des résultats d’inventaires de petites forêts de montagne et des estimations utilisées dans l’ouvrage du Consultant Allemand MARSCH. Ces calculs ont seulement le mérite de permettre d’avoir une idée approximative de l’état de la biomasse forestière au Togo.

Le Togo, il est vrai, est un petit pays dont les erreurs d’appréciation ne suffisent pas à altérer profondément les données mondiales en matière d’évaluation des ressources forestières mais il est indispensable de prendre des mesures préalables propres à améliorer durablement la situation actuelle et espérer des résultats plus crédibles pour les horizons 2010 et 2020. Le Département des Forêts de la FAO a les moyens et surtout le devoir d’assister ce pays pour la mise en place d’une véritable structure d’intervention outillée pour l’organisation d’inventaires forestiers au moins à l’échelle sous nationale.

Mais dans ce pays où les principaux acteurs intervenant dans le sous-secteur forestier (exploitants forestiers, marchands de produits forestiers et reboiseurs) et aussi les agents forestiers, pourtant chargés de la régularité de toutes les opérations, ne se soucient pas d’opérer dans la légalité, des actions de sensibilisation et d’information confiées aux organisations non gouvernementales sont des mesures d’accompagnement et surtout un préalable pour atteindre les objectifs visés.

REPARTITION DES PLANTATIONS TOGOLAISES EN FONCTION DE

L’AGE ET SELON LES ESPECES (HECTARE)