Previous PageTable Of ContentsNext Page

3. ANALYSE DES TENDANCES

C'est à travers le mode de gestion du massif que nous allons analyser les différentes tendances qui vont se dégager dans le secteur des plantations industrielles malgaches.

En effet, on devra faire ressortir les critères techniques qui guident l'exploitation de ces massifs s'il y en a ou s'agit-il seulement d'une exploitation anarchique de ce qui existe sans se soucier d'assurer la pérennité des plantations dans le temps.

Parmi les critères techniques, on peut citer les plans d'aménagement, les entretiens sylvicoles à savoir les élagages, les éclaircies, les modes d'exploitation, le dépressage (entretien des régénérations naturelles) et la replantation.

Dans ce chapitre va se dégager le devenir de ces massifs forestiers artificiels à vocation de production.

3.1. Cas des plantations industrielles du HAUT-MANGORO

Après une étude de faisabilité réalisée en 1981/1982, l'objectif visé au départ (approvisionnement des usines de pâte à papier) pour les plantations industrielles du HAUT-MANGORO a été abandonné pour s'orienter vers une diversification de produits. A partir de 1985/1986, l'objectif est de produire de bois à multiples usages. Les plantations furent ralenties et on s'est mis aux entretiens sylvicoles.

A titre d’information, le montant total des crédits alloués au projet Mangoro pour réaliser les plantations est de l’ordre de 35 milliards FMG.

Bien que l'approvisionnement, d'une usine de pâte à papier, objectif visé au départ, ne soit pas réalisé, il n'en demeure pas moins que le résultat escompté (renflouer les recettes en devises du pays) est partiellement obtenu car la majorité des industries (scieries) qui se sont implantées en aval se destinent pour l'exportation. Toutefois, ce changement d'objectif un peu tardif a handicapé le Projet car les plantations âgées de plus de 12 ans ne peuvent plus faire l'objet d'entretiens sylvicoles tels que les éclaircies car leurs réponses à ces derniers ne sont plus significatives et surtout compte tenu de l'état serré du peuplement, les arbres ont tendance à filer en hauteur, une éclaircie effectuée dans tel peuplement est sujette au chablis. Ainsi on a décidé de ne plus intervenir dans les plantations de cet âge dont la superficie avoisine plus de 18 000 Ha. Le rendement en sciage dans cette catégorie de plantation va être relativement bas.

La gestion du massif au sein de la FANALAMANGA est guidée par un plan d'aménagement. Au départ, on a estimé l'âge d'exploitabilité des arbres : 25 ans à 30 ans.

Le plan d'aménagement élaboré au début, vise un triple but :

- chercher à avoir un rendement et un revenu soutenu durant la première révolution ;

- assurer la normalisation des plantations et l'amélioration du rendement à partir de la

deuxième génération ;

- veiller à la pérennité de la forêt.

La passation de contrats de fourniture de bois avec les clients est donc basée sur la possibilité de la forêt définie à partir du plan d'aménagement dont le contenu est obtenu à partir des données de l'inventaire forestier.

La possibilité annuelle de la forêt c’est-à-dire la quantité optimale de bois qu’on doit récolter chaque année sans qu’il y ait rupture de coupe pendant toute la durée de la révolution s’évalue de la façon suivante :

a - Surface qu’on doit exploiter annuellement : S/R (S = surface totale y

compris jeunes plantations et R = révolution : 65 039 : 25 = 2600 Ha

b - Rendement à l’hectare toutes dimensions confondues : 10 m3 X 25 = 250 m3

c - Possibilité annuelle : 250 m3 X 2600 = 650 000 m3

Grosso-modo, les proportions des bois disponibles à la FANALAMANGA d'après leur estimation sont de l'ordre de 35 % de bois de sciage (14 cm fin bout) et 65 % de bois de trituration et d'énergie.

L'approvisionnement des clients s'effectue à partir de deux sources :

- éclaircies ;

- coupe à blanc.

Les parcelles ayant atteint leur âge d'exploitabilité font l'objet de coupe à blanc. Néanmoins leur quantité est déterminée par la demande des clients sans toutefois dépasser la possibilité annuelle de la forêt. Si cette dernière se trouve insuffisante, on a recours aux produits d'éclaircies.

Les interventions sylvicoles s'effectuent de la manière suivante :

- Coupe sanitaire (enlèvement de tout individu, taré, malconformé, tordu, etc.) à l'âge de 4 à 5 ans où la concurrence entre individus se fait déjà sentir. On laisse 1 000 arbres/Ha. Cette coupe sanitaire est suivie immédiatement par un premier élagage systématique dont la hauteur est égale à 1/3 de la hauteur totale de l'arbre.

- 1ère éclaircie : à 9 ans - 10 ans (on enlève 400 à 500 arbres/Ha, suivie immédiatement par un deuxième élagage jusqu'à 7 à 9 m de hauteur mais est fait uniquement aux arbres finaux (250 à 300 arbres/Ha).

- 2ème éclaircie : à 14 ans - 15 ans (on laisse 250 à 300 arbres/Ha).

Malheureusement, cet ordre de passage de coupe définitive par le plan d'aménagement est souvent perturbé par les dégâts des feux. En effet, des parcelles qui ne doivent pas encore passer en coupe définitive sont immédiatement exploitées pour qu'on puisse encore les vendre car les bois endommagés de ces parcelles laissées sur place sont la proie des attaques d'insectes et deviennent impropres à la consommation.

Situation actuelle des entretiens sylvicoles réalisés au 30/10/98 :

Elagage I et coupe sanitaire : 60 000 Ha

Eclaircie I : 31 880 Ha

Elagage II : 13 140 Ha

Eclaircie II : 2 441 Ha.

3.1.1. Contenu du plan d’aménagement de la forêt

 

3.1.1.1 Plan parcellaire

On a subdivisé les plantations en sections dont la surface unitaire est de 1 000 Ha environ.

La région Sud a vingt-six (26) sections, la région Centre vingt-six (26) sections et la région Nord vingt (20) sections.

A l'intérieur de la section, on trouve des parcelles dont la surface unitaire varie entre 50 à 100 Ha.

Théoriquement, chaque section (A, B, C, D,... Z) correspond à un âge donné du peuplement, mais compte tenu du rythme annuel irrégulier de plantation et des regarnissages nécessaires après sécheresse ou après passage des feux, il a été difficile de faire coïncider classe d'âge et section.

Pour faciliter la gestion de la forêt, le principe de l'aménagement par futaie régulière et par contenance a été adopté. Le plan parcellaire a été établi en fonction de l'âge d'exploitabilité fixé à 25 ans.

Chaque région a donc son plan parcellaire établi de cette façon. Des sections contiennent différentes classes d'âge inévitables.

 

3.1.1.2. Schéma d'aménagement

(Donnant les ordres de passage en coupes définitives et les différents travaux sylvicoles à effectuer au cours de la révolution) :

Partant de ces plans parcellaires et de la composition de la forêt selon les classes de fertilité, un schéma d'aménagement par région est établi donnant les différentes interventions à réaliser dans chaque section au cours des années.

Ces schémas font ressortir :

- la successions des travaux sylvicoles à exécuter : replantation,

éclaircies, élagages, etc. ;

- le déroulement de l'exploitation (coupes d'éclaircies II, coupes

définitives, etc. ...)

 

3.1.1.3. Possibilités de la forêt

3.1.1.3.1. Possibilités en bois

De ces schémas, on établit selon les tableaux ci-dessous les possibilités annuelles en bois de la forêt, lesquelles permettent de programmer la quantité totale de bois à récolter dans l’année sans nuire à la pérennité de la forêt.

 

3.1.1.3.2. Autres possibilités

Par ailleurs, le genre Pinus contient beaucoup de résine. Une unité pilote de gemmage fonctionne depuis quelques années et procure 2 T/mois de résine brute extraite sur 12 000 pieds. Le facteur limitatif pour cette production est la disponibilité de la main-d'œuvre.

Cette résine comporte environ 70 % de colophane et 20 % d'essence de térébenthine d'après les analyses effectuées par le laboratoire des recherches forestières d'ANTANANARIVO.

Une extraction semi-industrielle de la résine pouvant aller jusqu'à 1 000 T/an est du domaine du possible.

Depuis 1995, FANALAMANGA doit fonctionner uniquement à partir de la vente de ses bois. Elle ne reçoit plus aucune subvention ou prête des bailleurs de fonds.

Les produits de vente ne suivent pas les besoins en trésorerie. Pour faire face au renouvellement du parc matériel, un grand effort d'investissement doit être consenti d'ici peu si on veut mener à bonne fin les programmes des travaux d'investissement pour assurer la pérennité de la forêt.

Ainsi, la FANALAMANGA a décidé d'écourter la durée de coupe de cette première révolution. Au lieu de 15 ans à 20 ans, elle est ramenée à 9 ans.

Ci-après tableaux donnant possibilité annuelle (si la durée de la coupe de cette révolution est ramenée à 9 ans) :

TABLEAU A

a) Par nature de produits (bois de sciage, bois d'énergie/industrie)

1

2

3

1998

437

190,9

1999

509

216,4

2000

1 152

591,3

2001

1 229

627,4

2002

1 058

654,1

2003

1 089

632,5

2004

1 070

662,9

2005

965

547,0

2006

650

287,2

TOTAL

8 159

4 409,7

(Source FANALAMANGA)

(1) Année

(2) Production estimée en bois d'énergie/industrie (7 cm fin bout sur écorce) en milliers de m3

(3) Production estimée en bois de sciage (14 cm fin bout sur écorce) (en milliers de m3) y

compris le volume de bois de sciage provenant des éclaircies II.

 

 

TABLEAU B

b) Par nature d'opérations sylvicoles

 

1

2

3

4

5

6

7

8

9

1998

480

27,9

2 200

202,9

28,0

1 729

206,6

162,9

1999

480

27,2

2 065

192,9

23,9

2 135

288,5

192,5

2000

1 461

71,4

2 861

204,3

27,9

5 545

875,8

563,4

2001

1 053

41,0

3 040

266,4

37,5

7 472

921,7

589,9

2002

300

11,5

2 269

204,7

33,5

7 147

841,3

630,6

2003

-

-

1 076

117,9

16,5

8 733

971,0

616,0

2004

-

-

1 016

128,3

18,9

8 568

941,5

644,0

2005

-

-

-

-

-

9 788

964,5

547,0

2006

-

-

-

-

-

5 547

650,2

287,2

(Source FANALAMANGA)

(1) Année

ECLAIRCIE I

(2) Surface à réaliser

(3) Production estimée en bois d'énergie/industrie (7 cm fin bout sur écorce)(en milliers

de m3)

ECLAIRCIE II

(4) Surface à réaliser en hectares

(5) Production estimée en d'énergie/industrie (7 cm fin bout sur écorce)(en milliers de

m3)

(6) Production estimée en bois de sciage (14 cm fin bout sur écorce)(en milliers de m3)

COUPES DEFINITIVES

(7) Surfaces à réaliser en hectares

(8) Production estimée en bois d'énergie/industrie (7 cm fin bout sur écorce)(en milliers

de m3)

(9) Production estimée en bois de sciage (14 cm fin bout sur écorce)(en milliers de m3)

 

Les détails du plan d'aménagement que Fanalamanga se propose d’appliquer pour gérer son massif forestier sont donnés en Annexe.

Remarque : les volumes donnés dans les tableaux A et B incluent tous les volumes des quatre groupes de fertilité tandis que les volumes cumulés dans le plan d’aménagement (en annexe) ne considèrent que les volumes des groupes I, II et III. Ceux des groupes IV sont exclus.

Cette décision conjoncturelle de ramener la durée de coupe à 9 ans entraînera un gap de quelques années où les volumes de bois issus des coupes annuelles (de 2006/2007 à 2019/2020) seront insuffisants pour honorer les demandes des clients actuels qu’on suppose que leurs besoins restant les mêmes (voir annexe tableau montrant la durée du gap). Donc les recettes seront insuffisantes. Mais pour faire face à cette éventualité, les surplus obtenus pendant les années de coupe, seront placés en dépôts à terme sur les places

 

 

 

financières (banques) et seront porteurs d'intérêts lesquels assureront le complément de financement des travaux pendant cette période de vache maigre.

Mais le grand défi pour FANALAMANGA c'est de trouver un débouché régulier pour absorber cette énorme quantité de bois à couper annuellement d’une part, et d’autre part, de convaincre les clients actuels à accepter ce gap de 14 ans qui entraîne un déficit dans l’approvisionnement de bois de pin à travers une solution négociée d’accord-parties.

 

3.1.2. Aperçu sur les consommations actuelles de bois

Pour donner une idée de la situation actuelle des consommations des produits forestiers provenant de la FANALAMANGA, il est donné ci-après trois tableaux résumant les consommations des trois dernières années. :

ETAT DE CONSOMMATION DE PRODUITS FORESTIERS PROVENANT DES PLANTATIONS DE LA FANALAMANGA CAMPAGNE 1996/1997

 

M O I S

BOIS DE SCIAGE

(m3)

BOIS DE TRITURATION

(T)

BOIS D'ENERGIE

(St)

CHARBON

(sac)

RESINE

(kg)

JUILL.

2 073,386

3 006,278

-

538

3 211

AOUT.

3 609,24

1 974

134

911

5 799

SEPT.

1 456,58

798,6

197

923

4 857

OCT.

1 885,85

2 552,33

290

988

2 627

NOV.

1 004,88

5 638,38

473

647

3 774

DEC.

888,53

3 642

428

490

3 219

JANV.

1 408,5

4 891,5

486

343

2 775

FEV.

2 237,81

4 966,22

1 191

398

2 741

MAR

3 603,95

5 301,33

1 376

715

2 000

AVR

3 085,3

3 770,2

-

547

3 660

MAI

1 822,85

2 194,37

646,03

610

5 055

JUIN

1 380,9

5 149,3

1 059

581

3 429

TOTAL

24 457,8

43 884,62 ou

73 141,03 m3

6 280

7 691

43 147

(Source FANALAMANGA)

 

 

ETAT DE CONSOMMATION DE PRODUITS FORESTIERS PROVENANT DES PLANTATIONS DE LA FANALAMANGA CAMPAGNE 1997/1998

 

 

M O I S

BOIS DE SCIAGE

(m3)

BOIS DE TRITURATION

(T)

BOIS DE DEROULAGE

(m3)

JUIL.

2 463

2688

AOUT.

2 666

3 757

134

SEPT.

7 549

4 299

197

OCT.

15 316

4 010

290

NOV.

2 904

8 193

473

DEC.

8 060

8 016

9

JANV.

4 694

7 555

7

FEV.

20 457

5 460

MAR

4 603

3 702

87

AVR

2 981

9 544

187

MAI

5 307

3 645

JUIN

3 624

3 916

TOTAL

80 624

64 685 ou

107 808 m3

290

(Source FANALAMANGA)

 

 

ETAT DE LA CONSOMMATION DE BOIS PENDANT LE PREMIER SEMESTRE

DE LA CAMPAGNE 1998/1999

(Période du 01/07/98 - 31/12/98)

 

 

M O I S

GRUMES SCIABLES

(m3)

BOIS DE CHAUFFAGE

(T)

BOIS DE TRITURATION

(T)

BOIS DE TRITURATION

(m3)

BOIS RONDS

(St)

JUIL.

9 823,845

1 728

1 671,910

-

28,760

AOUT.

6 193,597

1 684

1 267,245

-

-

SEPT.

9 366,249

1 684

1 713,350

-

-

OCT.

6 834,886

1 139

-

-

-

NOV.

6 509,104

34

-

-

-

DEC.

6 101,407

-

-

17 442

-

TOTAL.

44 829,088

6 269

4 652,505 ou

7 754,175 m3

17 442

28,760

(Source FANALAMANGA)

 

 

 

 

 

De ces trois tableaux, il ressort que la consommation maximum de bois des clients actuels tournent autour de :

- bois de sciage : 90 000 m3/an (1) (grumes)

- bois de trituration - énergie : 110 000 m3/an (2) (grumes)

Pour qu’on puisse comparer l’offre de bois à la demande de bois, on va prendre la moyenne annuelle du Tableau A donnant le volume par nature de produit :

- bois de sciage : 4 409 700 = 489 967 m3/an (1') (grumes)

9

- bois de trituration / énergie : 8 159 000 = 906 555 m3/an (2’) (grumes)

9

Si on compare (1) et (1’) :

(1) représente 18 % seulement de (1’). Ce qui veut dire que si la tendance de la consommation actuelle se maintient, 18 % seulement de produits exploités trouvent de preneurs mais les 82 % restent sans clients.

Il en est de même pour : (2) et (2') :

(2) représente 12 % seulement de (2'). Ce qui sous-entend que 88 % de produits à exploiter n’ont pas des clients.

Si Fanalamanga insiste à appliquer ce plan d’aménagement, il faut qu’elle déploie une politique de marketing de grande envergure.

Mais cette décision de couper la première révolution à 9 ans a son revers. En effet, comme il est indiqué plus haut qu’un gap (trou) de quelques années (qui pourront atteindre 14 ans) pendant lesquelles les volumes de bois provenant des coupes à blanc ne pourront pas satisfaire les besoins des clients actuels (voir tableau du gap en annexe), ces derniers, compte tenu de leurs investissements engagés, accepteraient-ils de fermer leurs entreprises ou réduire leur capacité de production pendant ce laps de temps ? A moins qu’ils se reconvertissent à utiliser comme matière première les bois d’eucalyptus pour compléter leur approvisionnement.

En effet, Fanalamanga dispose plus de 3 000 Ha d’eucalyptus. Si les clients actuels acceptaient d’être approvisionnés en bois d’eucalyptus, ce serait une opportunité intéressante pour Fanalamanga pour valoriser ses plantations d’eucalyptus.

Outre, son utilisation en bois de sciage, le bois d’eucalyptus sera utilisé en bois d’énergie, entre autres, pour faire de la carbonisation.

Jusqu’ici le domaine de la carbonisation de bois de pin depuis un certain temps a été délaissé malgré le lancement des fours de carbonisation améliorée, opération financée par la F.A.O. (FANCARBO). En effet, grâce à ce procédé, le rendement en charbon est plus que doublé. L’inconvénient pour les utilisateurs éventuels de ces fours améliorés est la nécessité d’investir dont le montant dépassant le million de francs n’est pas à la portée des charbonniers qui ont été formés à ce nouveau procédé. Après leur formation ils reviennent aux fours traditionnels. C’est vraiment dommage. Certains ont demandé des prêts à la banque.

 

 

 

Cette dernière leur a répondu par une fin de non-recevoir. Jusqu’ici le charbon de pin n’arrive pas encore à concurrencer le charbon d’eucalyptus. Ce dernier plus consistant, plus dense se consume moins vite et n’engendre pas trop de cendre donc moins salissant. Malgré son prix élevé, les ménagères préfèrent l’utiliser.

De plus le charbon de pin est encore handicapé sur le plan du transport par rapport à celui de l’eucalyptus car le transport se fait par sac. Or le poids du sac de charbon de pin est presque la moitié du poids du sac de charbon d’eucalyptus.

Tout ceci explique la chute de la production de charbon de bois de pin dans la région. A noter que la Fanalamanga a stoppé pour le moment la fabrication de charbon de pin et sa commercialisation.

Or, les rémanents qui sont restés en forêt après exploitation dans ces plantations industrielles sont énormes (plusieurs milliers de tonnes). S’ils sont transformés en charbon toutes les parties en cause gagneront. En effet, pour les propriétaires des forêts des conifères, leurs parcelles seront nettoyées donc moins de risque de feu, travaux de replantation seront faciles à réaliser, pour les consommateurs de charbon, il y aura possibilité d’avoir un prix réduit compte tenu de la production à économie d’échelle, pour les forêts naturelles et les autres reboisements, il y aura moins de pression (moins d’arbres sur pied à couper).

Pour les gestionnaires de ces plantations de conifères, il est primordial de trouver une solution qui puisse amener les charbonniers à faire du charbon à partir de ces rémanents gisant en forêt. Même en donnant gratuitement le bois, le nombre d'intéressés est encore faible. C’est le prix de transport qui les fait reculer. La solution sera de parvenir à mettre au point un véhicule articulé capable de transporter plus de 500 à 1000 sacs de 20 à 25 kg de charbon par voyage.

Mais pour les 3 000 Ha de plantation d’eucalyptus, la situation est tout autre, ils constituent un créneau porteur pour la Fanalamanga en matière de carbonisation car les bois d’eucalyptus est prisé dans le domaine de carbonisation.

Si les plantations de 84/85 à 97/98 ayant constitué ce gap ont été réduites au minimum c’est pour donner priorité aux entretiens sylvicoles. Ces plantations ont pour but, d’autre part, de conserver la main des ouvriers et surtout pour affiner les méthodes en vue de la prochaine grande campagne de replantation.

Au fur et à mesure que l’exploitation avance le rythme de replantation augmente. L’objectif est de replanter immédiatement les surfaces exploitées ou brûlées. Le rythme de la replantation sera fonction des demandes des clients ou des dégâts des feux donc celui de l’exploitation.

Deux méthodes sont utilisées lors du renouvellement de la forêt soit par le biais des plants élevés en pépinière soit par le truchement de la régénération naturelle. La densité est 1 333 plants à l’hectare.

A titre d’information, nous donnons ci-après les prévisions en matière d’exploitation et de replantation proposées par Fanalamanga :

- Prévisions d’exploitation : (compte tenu du marché actuel)

1998/1999 : 228 000 m3 grumes

1999/2000 : 181 000 m3 grumes

 

2000/2001 : 205 050 m3 grumes

2001/2002 : 215 150 m3 grumes

- Prévisions de replantation :

1998/1999 : 2 000 Ha

1999/2000 : 2 500 Ha

2000/2001 : 3 000 Ha

2001/2002 : 3 000 Ha

En prenant leur moyenne 2 300 Ha on aura une production de : 250 m3 X 2 300 = 575 000 m3 ce qui cadre bien aux prévisions des clients actuels de Fanalamanga quand ils atteindront leur régime de croisière en matière de production.

Pour la Fanalamanga le maintien de la pérennité de la forêt est assuré grâce à sa gestion guidée par un plan d’aménagement. Toutefois, elle devra renforcer ses moyens en matière de protection contre les feux pour minimiser les dégâts qui se chiffrent en moyenne entre 30 Ha à 2000 Ha par an.

 

3.2. Cas des plantations industrielles de la Haute Matsiatra :

Les plantations industrielles de la Haute Matsiatra couvre une surface de 30 000 Ha environ. Elles sont destinées au départ à approvisionner une usine de papier de 60 000 Tonnes. La densité des plantations est 2 000 plants à l’hectare. Aucun entretien sylvicole n’est prévu au départ sauf l’élagage à 2m de haut pour faciliter la circulation dans la forêt et renforcer les mesures de sécurité contre les feux. L’âge d’exploitabilité prévu est de 15 à 18 ans.

L’opération a démarré sur financement extérieur (fonds d’aide et de coopération (F.A.C), aide bilatérale française) et relayé par le budget national (fonds national pour le développement économique (F.N.D.E)). Pour donner une idée, le F.N.D.E a déboursé entre 1969 à 1989 : 1 700 000 000 FMG.

Elle est menée en régie directe par le service provincial des Eaux et Forêts de Fianarantsoa.

Vers les années 1970 une étude de faisabilité a été entreprise et a conclu que les infrastructures nécessaires à l’évacuation des produits et à leur fabrication ne répondent pas aux normes techniques exigées, entre autres :

- le port de Manakara en rade foraine n’est pas viable pour l’embarquement des produits

- le débit de la rivière Matsiatra en période d’étiage n’est pas suffisant pour approvisionner en eau l’usine de pâte (il faut 200 tonnes d’eau pour faire une tonne de pâte).

D’autre part le tonnage de produits fabriqués (60 000 T) est faible par rapport à celui qui existe dans la région (Afrique du Sud) et surtout ne constitue pas une économie d’échelle, facteur nécessaire pour compenser l’éloignement de Madagascar par rapport aux pays consommateurs.

Tous ces facteurs ont milité pour l’abandon de l’usine de pâte à papier. Ces points de vue des techniciens ne sont pas partagés par l’autorité politique locale. Cette dernière persistait à maintenir le projet.

Le service forestier pour éviter toute polémique a décidé d’entreprendre en douce la reconversion du massif sans la dire officiellement.

Ainsi, l’opération s’est orientée vers la production de bois à multiples usages. Cette décision a amené la Direction des Eaux et Forêts à faire appel au service d’un consultant aménagiste de la F.A.O. en la personne de M. Vannière pour établir un schéma d’aménagement pour gérer les plantations dans leur nouvelle orientation dont ci-après le résumé :

- Rotation : 30 ans

- calendrier des opérations sylvicoles :

Eclaircie I à 10 - 11 ans

Eclaircie II à 16 - 18 ans

Eclaircie III à 22 - 24 ans

Coupe définitive à 28 - 30 ans

- accroissement moyen annuel varie d’un endroit à l’autre : périmètre Ranomainty 7 à 8 m3/Ha sur écorce et périmètre Lakera : 18 à 20 m3/Ha sur écorce ; en moyenne pour toutes catégories confondues : 12 m3/Ha sur écorce.

Malheureusement, ce schéma d’aménagement n’a jamais été appliqué faute de crédit.

Le massif est composé de 12 périmètres. Chaque périmètre est divisé en séries dont la surface unitaire est variable en fonction des limites naturelles et se situe entre 125 à 830 Ha. Chaque série est constituée de parcelles dont la surface unitaire varie entre 2 à 100 Ha suivant les limites naturelles.

L’opération de plantation effectuée au rythme de 1000 Ha/an a été complètement stoppée en 1976 faute de crédits. A partir de cette date, elle s’est cantonnée à faire du regarnissage.

Les entretiens sylvicoles prévus à réaliser n’ont été effectués que partiellement : - Surface des plantations ayant reçu d’élagage I : 27 600 Ha environ - Superficie des plantations ayant fait l’objet d’éclaircie I : 10 900 Ha environ

- Superficie des plantations ayant fait l’objet d’élagage II : 9 300 Ha environ.

L’instabilité de crédits octroyés annuellement à l’opération est à l’origine du non-achèvement dans les normes des travaux sylvicoles requis. En effet le montant alloué s’avère toujours insuffisant eu égard aux dépenses à engager.

Ainsi à cause du manque de crédits, le personnel est réduit au strict minimum pour assurer seulement le gardiennage et intervenir en cas des feux.

Cette absence d’entretiens sylvicoles majeurs tels que les éclaircies I et II compromet énormément l’avenir des plantations sur le plan de la grosseur en diamètre.

Jusqu’en 1981 aucune exploitation n’a été autorisée. Mais à partir de cette date le C.F.P.F. (Centre de Formation Professionnelle Forestière) a démarré l’exploitation des plantations de la Haute Matsiatra dans le périmètre de Lakera.

 

 

 

Le massif n’a été ouvert aux exploitants privés qu’en 1988.

C’est à partir de cette date que la forêt a été saccagée à cause d’une part, du manque de professionnalisme des exploitants qui ne cherchent pas à valoriser les bois de petits diamètres et, d’autre part, l’absence de plan d’aménagement établi. Ainsi l’exploitation se fait d’une manière anarchique. Les exploitants ne récoltent que les gros diamètres et laissent sur pied les petits, les tordus. Les rémanents traînent sur place d’une façon pêle-mêle sans être alignés en andains et constituent un énorme volume de combustibles qui exposent en permanence les plantations aux feux. Certains exploitants se permettent de laisser sur place les billes de pied sous prétexte qu’ils sont durs à scier. Les gaspillages sont énormes, car plus de 50 % sont laissés pourrir sur parterre de coupe.

L’ancienne formule utilisée dans le permis d’exploitation qui est basée sur l’unité de produit renforçait le gaspillage de bois et entraînent un manque à gagner énorme à l’Etat qui ne dispose pas de nombre suffisant d’agents pour suivre de près le dénombrement des produits sortis en forêt.

Pour remédier à cet état de choses, le service forestier depuis un an déjà a changé de formule dans l’octroi de permis d’exploitation. Les redevances ne sont plus payées à l’unité de produit mais à l’unité de surface autrement dit, on vend les arbres sur pied.

La procédure de l’exploitation du massif est calquée sur celle appliquée à la forêt naturelle.

Avant toute exploitation, il y a envoi des équipes d’inventaire de la Direction générale des Eaux et Forêts pour évaluer le contenu des parcelles à exploiter (différentes catégories de diamètre, nombre de tiges par catégorie de diamètre à l’hectare et volume par type d’usage).

A titre d’exemple, nous donnons ici l’inventaire effectué dans le périmètre de Mandaratsy de surface 3 506 Ha. Le sondage a été effectué en décembre 1998 sur une surface de 398 Ha. C’est un inventaire systématique. En tout, il y a 427 placettes de 2 ares. Les placettes sont distantes de 100m dans les 2 sens. Une placette représente 1 Ha. Le taux d’échantillonnage est de 2 %. Les résultats obtenus :

- le volume du bois sciage de diamètre 22 cm à 1,30 m est de 13 m3 + ou

- 7 m3 par hectare

- le volume total du bois sur pied : 38 m3 + ou - 25 m3 / hectare

- le pourcentage des vides varie de : 20 à 80 %

(source Service Eaux et Forêts).

Remarque : Le volume total du bois par hectare trouvé par l’équipe d’inventaire de la Direction générale des Eaux et Forêts concorde bien à notre chiffre que nous avons calculé à partir de nos données de base dans le même périmètre. En effet, elle a trouvé 38 m3/Ha et nous avons trouvé 35 m3/Ha pour le « Malvenant ». Ce qui veut dire que l’inventaire était effectué dans la partie malvenante de la forêt du périmètre.

 

Au vu de ce résultat d’inventaire d’exploitation que l’administration forestière et l’Exploitant se concertent pour déterminer le montant des redevances à payer.

La redevance comporte 3 modes de paiement :

- 70 % en espèces

- 20 % en nature

- 10 % replantation.

L’état actuel des plantations de la Haute Matsiatra est déplorable. La forêt est en train de se consumer à petit feu sous diverses pressions humaine et naturelle. En effet, bon an mal an, le massif est la proie des feux. La mortalité à la suite des passages de ces feux est estimée 10 à 30 % par an suivant les endroits. A titre d’exemple, entre 1980 et 1988, les surfaces incendiées ont atteint 6 345 Ha soit 21 % de la surface totale des plantations. L’année dernière le périmètre de Lakera est brûlé à 80 %.

A ces dégâts des feux s’ajoutent ceux des cyclones, en particulier Honorine en 1985 et Géralda en 1992. Ces deux cyclones ont fait d’énormes ravages dans les plantations. Environ 15 à 50 % des plantations suivant les endroits ont été détruites.

La liste des dégâts n’est pas close car il y a aussi l’exploitation illicite, la mutilation des arbres sur pied au milieu du tronc pour récolter des bois imprégnés de résine appelés « Mandina » pour être vendus au marché en vue d’activer l’allumage des foyers à charbon à la place du pétrole, le défrichement des bordures qui consiste à accorder aux riverains l’autorisation de couper les plantations situées au bord de leurs cultures. Mais ces derniers ont abusé car ils étendent le défrichement jusqu’au sommet des collines. Ces arbres abattus font l’objet d’un négoce florissant au bénéfice de ces riverains et au détriment de l’Etat qui ne perçoit rien. D’autre part, ce défrichement a facilité l’installation illicite humaine à l’intérieur du périmètre de reboisement. Le périmètre de Ranomainty est presque envahi par l’installation humaine (cultures). Toute surface brûlée ou ravagée par le cyclone est occupée par les paysans des environs. Cette intention de récupérer les places laissées vides par la forêt est à l’origine des feux détruisant les plantations. L’Etat aurait des difficultés pour récupérer ultérieurement ces endroits occupés illicitement par les riverains lorsqu’il voudra plus tard les replanter. C’est ainsi que depuis cette année le service forestier ne donne plus l’autorisation de défricher les bordures.

Tous ces phénomènes rendent en piteux état la forêt. Il n’y a plus d’espoir pour sauvegarder la pérennité de la forêt car même les replantations prévues dans les redevances forestières ne sont pas réalisées par les exploitants. Les conditions prévues dans le cahier de charge ne sont pas respectées. Le personnel chargé du suivi est inexistant.

Les régénérations naturelles sont abondantes mais aucune intervention sylvicole n’est réalisée faute de crédit.

Malgré l’institutionnalisation du fonds forestier national (F.F.N.) dans lequel toutes les redevances forestières doivent être versées, la Direction Générale des Eaux et Forêts a des difficultés pour débloquer à temps opportun les crédits provenant de ce dernier.

 

 

 

 

En effet, le déblocage doit suivre la procédure administrative prévue pour toute ouverture de crédit public qui s’avère longue et lente.

Les recettes du F.F.N sont encore dérisoires à l'égard de montant des engagements qu’il devra supporter. La Direction régionale de Fianarantsoa n’a reçu en 1998 que 7 millions sur le F.F.N. Qu’est ce qu’on pouvait faire avec une telle somme.

Pour remédier à cette insuffisance de personnel forestier chargé du suivi et du contrôle de la replantation et à la carence notoire des exploitants pour réaliser cette reconstitution de la forêt, le service forestier se propose d’exiger à partir de cette année que les 10 % réservés à la replantation lui seront versés aussi en espèces par les exploitants et il se chargera soit de trouver une O.N.G. spécialiste en la matière pour effectuer la replantation à leur place soit de la faire en régie.

D’autre part, pour avoir une idée des valeurs des redevances demandées par hectare par l’administration forestière, nous étions obligés de consulter quelques dossiers d’exploitation : (source service Eaux et Forêts).

- le 1er exploitant doit exploiter 100 Ha pendant 2 ans et la redevance trimestrielle qu’il doit payer en espèces est de 34 122 190 F

- le 2e exploitant : surface à exploiter 426 Ha pendant 5 ans et la redevance trimestrielle à payer : 29 283 121 F

- le 3e exploitant : surface à exploiter : 100 Ha pendant 2 ans et la redevance trimestrielle à payer : 8 648 646 F

- le 4e exploitant : surface à exploiter : 400 Ha pendant 5 ans et la redevance trimestrielle à payer : 15 301 255 F

- le 5e exploitant : surface à exploiter : 150 Ha pendant 3 ans et la redevance trimestrielle à payer : 21 122 190 F

A noter que les redevances à payer ici représentent seulement les 70 % des redevances totales à payer (espèces + nature + replantation).

Après calcul, nous avons obtenu le montant total de redevance par hectare (espèces + nature + replantation) pour chaque exploitation étudiée :

- 1ère exploitation : 3 900 000 F/Ha

- 2e exploitation : 1 963 542 F/Ha

- 3e exploitation : 988 416 F/Ha

- 4e exploitation : 1 092 947 F/Ha

- 5e exploitation : 2 413 964 F/Ha.

Il ressort de cette étude que la redevance à la Haute-Matsiatra varie du simple au quadruple suivant la richesse de la forêt ce qui donne une valeur moyenne de 1 891 774 F/Ha.

Si on compare cette valeur moyenne de la redevance à celle de la Fanalamanga qui est de 8 556 000 F/Ha, nous sommes tentés de dire que la redevance forestière appliquée à la Haute - Matsiatra est trop basse. Ce qui explique en partie la non -réalisation de la

replantation des parcelles exploitées. En effet, sur le montant de 1 891 774 F/Ha, la part réservée à la replantation (10 %) n’est que 189 177 F / Ha, somme dérisoire pour couvrir le coût réel actuel d’un hectare de plantation qui avoisine 1 200 000 F.

D’après le service forestier local cette redevance actuelle qui a été révisée à la hausse est déjà exorbitante aux yeux des exploitants. Ils ont des difficultés pour honorer le paiement trimestriel des redevances calculées au taux actuel.

Ainsi, ce dernier pense qu’il serait utopique pour le moment de faire augmenter encore le taux actuel tant qu’on n’a pas amélioré le professionnalisme de ces exploitants de façon à augmenter leur rendement en bois sciés en utilisant, entre autres, les billes de petits diamètres.

Par ailleurs, le service forestier local a évalué qu’en moyenne le volume de bois exploité annuellement se situe entre 80 000 à 82 000 m3 (1) de grumes sur écorce de 20 cm fin bout dans les plantations industrielles de la Haute Matsiatra (exploitation issue de permis autorisés légalement).

Ce chiffre semble respecter la possibilité annuelle de la forêt actuelle. En effet, si on suppose qu’au-delà de 50 ans, l’arbre doit être abattu pour éviter leur pourriture sur place. Ainsi, il ne reste plus qu’un délai de 12 ans (50 - 38) (38 ans âge moyen) pour finir le volume de bois sur pied existant.

Sur 1 843 760 m3 bois fort existant sur pied on pourra récolter :

(1 843 760 X 84 %) = 1 548 758 m3 de bois de sciage 14 cm fin bout soit annuellement :

1 548 758 = 129 063 m3 (2)

12

En comparant (1) et (2), il semble qu’on reste dans les normes c’est-à-dire qu’on respecte la possibilité de la forêt.

Pour avoir une confirmation de la véracité des résultats que nous avons obtenus à partir des documents que nous avons consultés et des interviews qu’on a eus avec les différents responsables du service forestier à Antananarivo, nous étions obligés de faire un déplacement de 4 jours à Fianarantsoa au début du mois d’avril 1999. Ce déplacement sur terrain nous a permis de constater :

1 - que les agrégats dendrométriques que nous avons estimés par calcul à partir des données relevées dans 4 chantiers, notamment, le taux de boisement actuel, le rendement moyen à l’Ha, le volume sur pied actuel, sont acceptés par les responsables locaux. Par exemple, pour le rendement moyen à l’Ha, ils trouvent entre 150 à 200 m3 ce qui corrobore notre chiffre qui est de 189 m3 / Ha.

2 - que sur le plan de la fertilité de la station, les plantations industrielles de la Matsiatra n’ont rien envié aux autres forêts du même type. En effet, une visite rapide dans le périmètre de Mandaratsy a permis de voir la hauteur moyenne des arbres qui atteignent plus de 20 m malgré la forte pente qui dépasse 100 % dans certains endroits. Le responsable qui nous a accompagné durant cette visite nous affirme qu’il n’est pas rare d’obtenir sur un arbre 6 billes de 4 m à diamètre supérieur à 18 cm fin bout dans l’ensemble de la forêt de la Matsiatra. Dans la région de la Haute Matsiatra, les pentes sont fertiles contrairement à ce qu’on rencontre dans la vallée de Mangoro (Fanalamanga) où les terrains en pente sont très pauvres.

3 - que les vides laissés par la forêt soit à la suite des feux soit à la suite des cyclones qui sont remplis de régénérations naturelles bien venantes qui ne demandent qu’à être entretenues pour assurer la relève.

4 - que les installations illicites humaines à l’intérieur du périmètre de reboisement (cultures, constructions) ne sont pas rares.

5- qu’il est encore possible de réhabiliter cette forêt de la Haute Matsiatra pour sauvegarder sa pérennité mais cette intervention devrait avoir lieu très rapidement.

 

 

Previous PageTop Of PageNext Page