Page précédente Table des matières Page suivante


6. CONCLUSIONS

Après avoir considéré toutes les productions diverses à la Landjia, il serait bon d'établir une liste des facteurs importants qu'il faut considérer pour une production piscicole au niveau commercial.

6.1 Facteurs importants à considérer pour une pisciculture commerciale

6.1.1 Maximum de production nette marchande

Par dessus tout, nous voulons produire le maximum de poissons commercialisés.

6.1.2 Economie de production

Nous voulons le maximum en production, mais au prix le moins cher. Il faut noter que la plus grande production n'est pas nécessairement la meilleure du point de vue économique.

6.1.3 Uno bonne taille des poiscons commercialisés

Nous voulons que les poissons utilisés pour aleviner l'étang puissent atteindre une grande taille, désirable et facilement commercialisable sur le marché local. Ceci peut varier beaucoup d'un pays à l'autre. Il faut bien noter que la taille (poids individuel) désiré à la récolte pour le marché local détermine en grande partie la densité de mise en charge au départ.

6.1.4 Production des alevias

Est ce qu'il est désirable à la récolte de récupérer assez d'alevins pour réempoissonner l'étang ? Si le but principal est de produire le maximum de poissons marchands, la réponse est non. Donc sur une ferme commerciale il faut avoir les étangs spéciaux pour la production d'alevins, empoissonnés avec les géniteurs sélectionnés. Basé sur des résultats obtenus à la Landjia en étang de reproduction (B9), 17 kg d'alevins/are peuvent être obtenus en 3 mois avec un empoissonnement de 20 géniteurs/are. Il faut empoissonner les géniteurs dans une proportion de 4 femelles pour 1 mâle. Pour une bonne survie des alevins, il est mieux de les récolter en sénnant après 3 ou 4 mois. Egalement s'il n'y a pas de sennes, il est mieux de vider l'étang après 4 – 6 mois. L'utilisation des étangs de grossissement des alevins est conseillé aussi.

6.1.5 Le nombre d'étangs et le rythme des vidanges

Une station piscicole à l'échelle commerciale doit exploiter rationnellement ses ressources. A ce propos, le nombre d'étangs devra répondre au but envisagé. Aussi la période d'élevage mérite un contrôle strict et ce contrôle est réalisé en procédent aux pêches de contrôle.

6.1.6 Soins aux alevins

Beaucoup de soins doivent être donnés aux alevins qui servent pour empoissonner les étangs de production. Pour pouvoir empoissonner un étang avec des alevins d'une taille uniforme, un triage est nécessaire. Pendant le triage et le transport, les alevins doivent être bien soignés, toujours dans l'eau, en utilisant les cages, futs, seaux etc.

6.1.7 Soins aux poissons marchands

Les poissons récoltés qui sont destinés pour la vente sur le marché local doivent être partioulièrement soignés, afin de les maintenir dans un état frais et presentable pour les acheteurs. Les poissons doivent être bien propres et d'une taille vite acceptable sur le marché. Il faut connaître la capacité du marché (s) local afin d'éviter d'envoyer plus de poissons qui peuvent y être absorbés lans une matinée.

6.2 Résumé des productions piscicoles et les méthodes d'alimentation à la Landjia

Pour un résumé de toutes les productions diverses obtenues à la Landjia, voir Tableau XXII. Ici nous avons présenté les différentes productions nettes marchande dans l'ordre décroissant.

Dans ce tableau, il est clair que la meilleure production (16.932 kg/ha/ are) obtenue à la Landjia a été avec des granulés dans une monoculture de Clarias lazera. Mais il faut signaler que l'incidence du coût de la ration est arrivé à 115 F CFA pour un kg de poisson.

Il est bien intéressant de noter que les quatre meilleures autres productions sont en élevages associés. La valeur des polycultures est évidente avec ces résultats. Il est facile de voir que les productions les plus faibles sont toutes en monocultures de Tilapia nilotica.

Quelles sont les explications pour nos productions ? Pour la réponse il faut qu'on discute chaque méthode d'alimentation.

6.2.1 Drèche

En alimentant avec de la drèche nous obtenons une production nette totale intéressante, mais la production nette marchande est souvent très réduite. De plus, la taille des poissons à la récolte n'est pas tellement grande.

L'autre chose à considérer en alimentant avec la drèche est la quantité ènorme qu'on jette dans les étangs. Admettons que l'humidité de la drèche s'éléve à 50 % mais la teneur en cellulose atteint 18,8 % et la céllulose peut être un polluant. Les quantités de drèche non consommée peuvent s'accumuler au fond des étangs surtout quand on considére que souvent nous alimentons plus de 10 tonnes de drèche dans nos étangs pendant une seule production de 6 mois.

Tableau XXII
Résumé des productions1) piscicoles diverses au Centre Piscicole de la Landjia, Bangui (E.C.A.) 1976
ESPECE ALIMENTATIONPRODUCTION EN MOYENN/bre des essais Incidence coût du ration/kg poisson FCFA
Nette marchand Kg/ha/anNette totale Kg/ha/an
Clarias lazeraGranulés d'après Hastings16.93216.9321115,2
T. nilotica + C. lazeraElevages associés/porcs sans supplément aux poissons8.2018.3743-
T. nilotica + C. lazeraElevages associés/porcs/drêche plus farine avariée comme supplément aux    
 poissons7.77510 207545,2
C. lazeraElevages associés/porcs6.6286.6282-
C. lazeraElevages associés/canards3.7213.7211-
T. nilotica + C. lazeraGranulés3.7194.950576,9
T. niloticaGranulés d'après Hastings3.6945.942248,5
T. niloticaDrêche + farine avariée3.3546.356347,3
T. niloticaGranulés1.7723.6516102,6
T. niloticaElevages associés/porcs1.7705.8823-
T. niloticaDrêche + fumier de boeuf1.4664.894222,8
T. niloticaDrêche1.4513.709213,9
T. niloticaElevages associés/canards9723.6884-

1) Ce tableau est organisé suivant l'ordre décroissant des productions nettes marchandes

Nous avons besoin de faire de la recherche sur le taux d'alimentation avec la drèche. Le taux utilisé actuellement est de 33 % du poids total estimé des poissons dans un étang par jour. Il soraitprobablement possible de réduire ce taux d'alimentation, comme présenté à la section 2.1 en alimentant en fonction de la superficie à un taux fixe.

De toutes facons, la drèche est le produit le moins cher et le plus disponible à Bangui. En alimentant avec la drèche, l'étang devient très riohe et il supporte une floraison de phytoplancton très abondant. Ces conditions sont très bonnes pour la reproduction de tilapia.

Il faut prévoir pour l'avenir que la drèche ne serait plus gratuite. Tout repose sur la demande et lorsqu'elle deviendrait assez importante, il y aurai un prix pour l'achat. Déjà au Cameroun la drèche de brasserie séchée coûte 6 F CFA/Kg.

6.2.2 Granulés

En général, nos efforts en alimentant avec des granulés n'ont pas donné de bons résultats en ce qui concerne la reproduction et le coût de l'alimentation (Tableau XXII). Il semble que nos meilleurs résultats sont avec les polycultures. Mais nous avons trop d'hétérogénéité dans nos productions en polyculture (Tableau XII) et en monoculture (Tableau XI).

Il parait qu'un des principaux facteur agissant provient des irrégularités d'approvisionnement pour la fabrication des granulés. De sorte qu'il y a eu souvent des changements de formules dans la ration. Ce problème retarde beaucoup nos efforts de recherche.

De toutes facons, les résultats de l'étude en alimentant avec des granulés ou de la farine sont assez bons et indiquent dos possibilités pour une alimentation sans granulés à prix réduit en monoculture de T. nilotica. Mais en faisent une compraison de l'incidence du coût de la ration entre la drèche et les granulés, il semble plus économique d'utiliser la drèche même si on obtient moins de production.

Il nous semble très important de faire un effort de recherche sur les granulés, en suivant une seule formule, composée des ingrédients locaux.

Un facteur qui n'a pas été considéré jusqu'à maintenant en alimentant aveo des granulés, concerne la taille des granulés. Il serait intéressant d'acheter une presse pour faire des boulettes de grande taille pour nourrir les poissons. Nos boulettes sont petites : 3 mm en diamètre et 6 mm en longueur.

6.2.3 Elevages associés.

Les élevages associés avec porcs semblent être parmi les meilleurs systèmes de pisciculture. Les productions obtenues avec cette culture sont très impressionnantes en polyculture. Il faut signaler qu'avec les monoculture de T. nilotica, nos résultats sont moins intéressants, surtout en production nette marchande (voir Tableau XXII).

Ce système de pisciculture retient beaucoup notre attention et nous devions faire encore des recherches couvrant tous les aspects de cet élevage -l'économie, la densité des porcs, l'analyse chimique de l'eau etc. C'est aussi une méthode de pisciculture dans laquelle il serait bon de ne pas vider les étangs, la récolte pouvant être faite à la senne régulièrement. Deaucoup d'eau très riche est en effet perdue à chaque vidange.

Nous avons la chance de travailler avec des poissons qui peuvent supporter des conditions limites dans cette culture. Cette méthode de culture ne peut pas aller avec n'importe quelle espèce.


Page précédente Début de page Page suivante