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4. Méthode de travail

4.1. Activités concertées sur l'ensemble du pays

4.1.1. Recensement général des bassins

Dans le but de connaître exactement la situation piscicole Centrafricaine, un vaste recensement complet de tous les bassins de pisciculture a été entrepris dès le deuxième semestre 1983.

La méthode de recensement utilisée est décrite en détail dans la note technique no22 “mise au point d'une méthode de collecte des données piscicoles en milieu rural par JP. Marquet”.

Cette méthode permet de suivre l'évolution de chaque secteur piscicole et de chaque bassin individuellement.

4.1.2. Rapport mensuel

Parallèlement a ce recensement, un nouveau type de rapport mensuel fournissant des données vérifiables sur le terrain a été imposé à tous les animateurs. On trouvera un exemple de ce type de rapport dans la note technique no22.

4.1.3. Suivi sur le terrain

Les données piscicoles fournies par les animateurs sont contrôlées sur le terrain à plusieurs niveaux par les moniteurs et les responsables régionaux. Le contrôle consiste à vérifier les superficies et les renseignements indiqués sur ces fiches de recensement, et à les comparer aux renseignements fournis dans les rapports mensuels. Chaque bassin étant numéroté par secteur, le contrôle est ainsi réalisable avec un minimum de bonne volonté de la part des moniteurs piscicoles.

4.1.4. Formation des pisciculteurs

La formation des pisciculteurs est réalisée principalement via les animateurs piscicoles qui leurs transmettent les informations techniques reçues lors des cours de recyclage et lors des contacts permanents qu'ils ont avec les responsables régionaux et nationaux, de la vulgarisation piscicole.
En outre, des démonstrations sur des thèmes techniques (constructions d'étangs, de canaux, de dispositifs de vidanges, compost etc…) sont organisés par les animateurs et les responsables de la vulgarisation pour les pisciculteurs.
Il faut signaler également les projections de films fixes dans les différents secteurs, commentés en langue nationale par les animateurs et discutés ensuite avec les pisciculteurs.

4.1.5. Recyclage des animateurs

Trois stages de recyclage des animateurs ont eu lieu conformément au tableau suivant :

LocalisationPériodeNombre d'animateurs
Bangui1/11/83–12/11/8318 animateurs
Bambari16/11/83–26/11/8336 animateurs
Bouar6/12/83–16/12/8326 animateurs

Les sujets traités ont été choisis au préalable lors d'une réunion préparatoire le 12 Octobre dernier, réunissant les responsables FAO/USAID/Ministère des Eaux et Forêts. Il s'agissait en particulier de l'application de la nouvelle méthode de recensement et de précisions sur différents thèmes techniques décrits en détails dans le rapport mensuel de formation.

Ces rapports techniques et ces compléments d'information piscicole doivent être transmis aux pisciculteurs par les animateurs, lors des rencontres et des réunions qu'ils tiendronk dans les mois à venir.

4.1.6. Facilités d'approvisionnement en aliments aux pisciculteurs

Afin de promouvoir l'augmentation des rendements piscicoles, l'ensemble des responsables régionaux et les Chefs de station ont facilité l'achat et l'approvisionnement en aliments par les pisciculteurs.

Ainsi les véhicules du projet ont réalisés des transports de drèches, de tourteaux, de graines de coton, de fientes de volaille pour des pisciculteurs qui en faisaient la demande. Une faible contre-partie en carburant était demandée en échange.

Cette façon de faire a pour but de prouver aux pisciculteurs qu'en alimentant correctement leurs bassins les rendements augmentent et à inciter les pisciculteurs à chercher eux même par la suite à s'approvisionner de façon régulière sans dépendre d'une aide extérieure.

Les traditions d'élevage étant pratiquement inexistantes dans le pays il est indispensable de prouver aux pisciculteurs l'intérêt d'une alimentation soutenue pour qu'ils décident eux même de chercher à s'approvisionner régulièrement en aliments.

Dans le même esprit, les stations piscicoles n'ont livrés des alevins vivants aux pisciculteurs qu'à la condition qu'ils aient dans leurs bassins un compost chargé avant la livraison.

4.1.7. Incitation à l'auto-approvisionnement en alevins

Pendant les rencontres avec les responsables régionaux et pendant les cours de recyclage et les réunions hebdomadaires, les animateurs piscicoles ont été sensibilisés au fait qu'il est indispensable de valoriser au mieux les stocks d'alevins disponibles dans leur secteur plutôt que de faire appel aux stations piscicoles. Ainsi la construction d'un bassin de stockage à proximité de chaque groupe de bassins familiaux favorise la perennité de la pisciculture familiale, si les manipulations et les tris de poissons sont réalisés correctement.

Afin de favoriser la vente d'alevins de pisciculteur à pisciculteur, les stations ont augmentés leurs prix de façon à ce que le prix de vente des alevins “de consommation” produit par le pisciculteur soit inférieur ou égal au prix d'achat des alevins vivants livrés par les stations piscicoles (400 à 600 F.CFA le Kg suivant les régions).

4.1.8. Prêt de matériel de construction aux pisciculteurs

Comme par le passé, les animateurs piscicoles reçoivent du petit matériel de construction fourni par l'UNICEF pour le prêter aux pisciculteurs désireux de construire ou d'agrandir des bassins. Ce petit matériel après avoir servi à plusieurs constructions d'un pisciculteur à l'autre, est régulièrement remplacé par l'UNICEF.

Elevage associé volailles - poissons
chez un pisciculteur privé
.

Les recettes sur vente de poissons et poulets ont permis aux deux pisciculteurs de rembourser la totalité de l'emprunt en matériel, volailles et aliments dès le premier cycle de production dans les deux cas en conservant un bénéfice appréciable en plus du poulailler. On trouvera en annexe 6 un exemple chiffré de cette méthode d'intervention et en annexe 7 une photocopie d'un contrat d'assistance en crédit pour l'élevage associé.

Ce type d'essai rendu possible par la collaboration des responsables du Centre Landjia (notamment Monsieur Miévis qui assure le crédit sur caisse station, l'approvisionnement et le premier élevage des poussins à engraisser, et la fourniture d'aliments équilibrés) serait également à envisager sur une plus grande échelle.

Toutefois il faut souligner que ce type d'activité n'est viable “après projet” qu'à condition de prévoir dans le développement économique du pays, une fabrication d'aliments pour volailles et un réseau de commercialisation de ces aliments.

4.2.4. Essais de vulgarisation de Clarias lazera en milieu rural

Par la formule des crédit piscicole, et en collaboration avec le projet écloserie, cinq essais de vulgarisation de Clarias lazera ont été entrepris en milieu rural.

Les pisciculteurs expérimentaux ont été sélectionnés sur base des 4 critères suivants :

  1. avoir une réputation de pisciculteur consciencieux et expérimenté possédant des bassins en bon état pourvu d'une arrivée d'eau permanente.

  2. avoir un bassin de pisciculture isolé des groupements de bassins pour prévenir une éventuelle fuite d'alevins de Clarias lazera vers des bassins en monoculture de Tilapia nilotica.

  3. s'engager à entourer le bassin expérimental d'un filet ou d'une palissade en bambou pour éviter les fuites de poissons et respecter les doses d'aliments prescrites par les responsables de l'écloserie.

  4. ne pas pêcher dans le bassin et s'engager à rembourser sur les ventes de poissons l'aliment et les poissons de mise en charge après la vidange.

Les résultats de 5 essais réalisés en milieu rural pendant le deuxièm semestre 1983 figurent en annexe 8. Des rendements records ont été obtenus, compris entre 108 kg/are/an et 366 kg/are/an en monoculture Clarias et polyculture avec T. nilotica.

Les densités, les rations alimentaires, les proportions d'espèces optimales et leurs tailles respectives à l'empoissonnement sont encore à l'étude par les responsables de l'écloserie et conditionnent le succès de cette méthode.

Deux conclusions s'imposent toutefois à l'issue de cette première série d'essais :

Il faut signaler cependant que plusieurs fuites de clarias lazera ont été observées pendant cette première série d'essais malgré les précautions prises. Cette espèce en faible densité ( 2 au m2) peut causer de réels dégats dans une monoculture de Tilapia nilotica spécialement là où une importante ration alimentaire dosée à 30% de protéine n'est pas fournie dans le bassin (cas le plus fréquent en milieu rural). Il convient donc de maintenir les précautions prises pendant les premiers essais.

D'autre part, plus encore que dans le cas des élevages associés, la perennité de cette activité dépend pour la période “après projet” de la fourniture d'alevins et de la fourniture d'aliments granulés inexistants dans le pays.

4.2.5. Soutien de TFE sur la vulgarisation

Un étudiant de l'ISDR de M'Baiki Monsieur Mboungou Jean Fidèle travaille actuellement sur un grand secteur de Bangui, en relation avec le service de la vulgarisation piscicole pour l'élaboration de son travail de fin d'étude. L'objet de son travail est l'étude complète des aspects socio-économique de la pisciculture de ce secteur qui compte près de 200 bassins répertoriés sur base de la nouvelle méthode de recensement piscicole. Son travail sera disponible fin du premier semestre 1984.


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