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5. Problèmes rencontrés pendant l'année 1983

5.1. Sècheresse exceptionnelle

Les relevés pluviometriques des trente dernières années indiquent une pluviometrie moyenne annuelle de l'ordre de 1.500 mm sur l'ensemble du pays.

On trouvera en annexe 9.10 et 11 la pluviometrie mensuelle des trois zones principales du pays (Bangui, Bambari, Bouar). Il convient de remarquer que si le total annuel 1983 des précipitations est sensiblement du même ordre de grandeur que les moyennes enregistrées sur trente ans dans ces différentes zones, la répartition mensuelle des précipitations est exceptionnellement inégale pour la saison sèche 1982/1983 comme nous le montre le tableau suivant :

Tableau 2 : Comparaison des pluviometries mensuelles de la saison sèche 82/83 aux moyennes des pluviometries mensuelles enregistrées pendant les trente dernières saisons sèches en Centrafrique.

Saison sèche 1982/1983

 BanguiBambariBouar
82/83 Moy./30 ans82/83 Moy./30 ans82/83 Moy./30 ans
Nov.58,285,71040,228,136,14
Déc.12,531,75011,4905,75
Janv.017,5608,17702,4
Fév.2,940,68034,42018,9
Mars55,5110,15,383,3924,870,7
Avril80,3125,4107,2108,63,7112,8
Total saison seche.206,5411,2112,5286,2996,6246,7
% pluies reçues pendant saison sèche50,2%39,3%39,1%

LES MOIS SONT NUMEROTES DE 1=NOV. 82
JUSQUE 6=AVRIL 1983
EN HACHURE : DEFICIT HYDRIQUE 1983

LES MOIS SONT NUMEROTES DE 1=NOV.82
JUSQUE 6=AVRIL 1983
EN HACHURE : LE DEFICIT HYDRIQUE 1983

LES MOIS SONT NUMEROTES DE 1=NOV.82
JUSQUE 6=AVRIL 1983
EN HACHURE : LE DEFICIT HYDRIQUE 1983

A la lecture de ce tableau on comprend aisément que les réserves hydriques aient été dramatiquement insuffisantes pendant le premier semestre 1983.

En effet sur l'ensemble du pays, le total des précipitations reçu pendant la saison sèche 1982–1983 est compris entre 39 et 50% du total normalement distribué pendant les 30 dernières années.

Le débit des cours d'eau et surtout la hauteur des nappes phréatiques ont diminué au point qu'un grand nombre de bassins considérés jusqu'à présent par les pisciculteurs comme permanent, ont tari.

On peut estimer à près de 50% le nombre de bassins touchés par la sècheresse à Bangui pendant l'année 1983 (nombreux bassins dans la nappe phréatique) et à près de 30% le nombre de bassins touchés par la sècheresse en province. (le % des bassins dans la nappe phréatique étant moins élevé en province qu'à Bangui).

5.2. Pénurie de cadres nationaux en activité dans la pisciculture

Parmi les nombreux techniciens des eaux et forêts formés en pisciculture au cours des différents projets successifs PNUD/FAO seuls quelques 20 moniteurs piscicoles sont réellement en activité dans la pisciculture.

Cette situation est due au fait que les moniteurs piscicoles, fonctionnaires intégrés à la fonction publique, sont fréquemment orientés dans le départment des chasses pour le contrôle des fraudes et du braconnage.

Cette activité étant mieux payés par le gouvernement compte tenu des primes et captures qui augmentent de façon significative leurs salaires, les moniteurs piscicoles demandent et obtiennent fréquemment leur mutation dans le domaine des chasses.

Il serait souhaitable que le gouvernement Centrafricain fournisse des primes équivalentes aux moniteurs piscicoles et maintienne à leur postes les agents formés pour la pratique de la pisciculture.

D'autre part, la polyvalence liée aux fonctions des agents des eaux et forêts dont fait partie le moniteur piscicole, confère à ces derniers un caractères répressif qui nuit à leur fonction de vulgarisateur.

En effet les gardes forestiers en uniforme effectuent fréquemment des saisies de viande de chasse “braconnée” de façon traditionnelle par la plupart des cultivateurs et des pisciculteurs qui cherchent plus à les éviter qu'à leur demander des conseils.

En ce qui concerne les cadres supérieurs formés en pisciculture, beaucoup d'entre eux, souvent les meilleurs, sont affectés comme inspecteur des eaux et forêts. Ce type d'affectation à responsabilités multiples dont la pisciculture fait partie en principe, les écarte en fait de cette spécialité. La mise en place d'un service piscicole avec des respnsables régionaux de haut niveau permettrait la valorisation des formations piscicoles dispensées et des bourses octroyées aux cadres supérieurs pendant les projets piscicoles antérieurs.

5.3. Moyens de déplacement

Les moyens de déplacement des moniteurs et des animateurs piscicoles sont soumis à rude épreuve par l'état des pistes en Centrafrique.

Les mobylettes des moniteurs sont vétustes, souvent mal entretenue et servent trop souvent à des transports personnels de marchandises diverses.

Ce manque de respect pour le matériel de travail qui leur est confié pose un réel problème aux responsables de la vulgarisation : en effet pour accomplir leur travail, les moniteurs doivent être pourvu d'un moyen de déplacement en bon état. Toutefois, compte tenu de l'attitude des moniteurs, il faudrait un budget annuel deux fois supérieur au cout d'achat des mobylettes pour leur maintien en bon état. Il serait souhaitable qu'une part du salaire des moniteurs, versées sous forme de prime, de fonctionnement, soit fournie par le gouvernement afin de permettre aux moniteurs piscicoles de prendre en charge l'entretien de leur moyen de déplacement.

En ce qui concerne les bicyclettes des animateurs piscicoles, il faudrait pouvoir les remplacer tous les deux ans, l'entretien étant à charge des animateurs.

5.4. Absence de réseau de commercialisation d'aliments poissons

Il n'existe en Centrafrique aucune unité de fabrication d'aliments de type commercial ni aucun réseau de commercialisation et de transport de sous produits pour l'élevage.

Seuls quelques privés fortunés et les brasseries de Bangui organisent pour leur compte le ramassage de mais, de son de riz et de mil sur les routes de province.

Le problème de disponibilité de sous produits alimentaires est le plus gros obstacle au développement de l'élevage en Centrafrique et de l'augmentation des rendements piscicoles.

5.5. Matériel de construction

Le petit matériel de construction fourni par l'UNICEF pelles dammes pioches brouettes constitue un précieux apport en milieu rural. Toutefois ce matériel, qui passe entre de nombreuses mains, s'use rapidement et la quantité disponible est insuffisante pour couvrir les bassins de tous les pisciculteurs.

Il arrive fréquemment que l'une ou l'autre personne influente au village conserve le matériel prêté au délà des travaux pour tenter de se l'approprier.

Les animateurs ont alors beaucoup de difficultés pour récupérer ce matériel et le prêter à d'autres pisciculteurs qui en ont besoin.


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