ENSEIGNEMENTS PRATIQUES, LECONS ET ACTIVITES RESUMANT UNE ANNEE ET SIX MOIS DE PISCICULTURE EN CENTRAFRIQUE

Table des matiéres



MIZELE NSOSANI MANIMA

Volontaire des Nations-Unies
Co-Responsable de la Station Rolais
Dongo à Ippy et Vulgarisateur en milieu rural.


Project CAF/80/002 PNUD/FAO
P I S C I C U L T U R E


Septembre 1982. Ippy, République Centrafricaine



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TABLE DES MATIERES

* AVANT - PROPOS.

I. LA PISCICULTURE EN CENTRAFRIQUE.

1.1. L'encadrement des pisciculteurs privés.

1.2. La formation des Animateurs.

II. MES DEBUTS EN PISCICULTURE.

2.1. Arrivée en S.C.A.

2.2. Stages à la Landjia (Bangui) et à la Béngué (Bambari).

III. LA PRISE DE SERVICE A IPPY.

3.1. Le programme de travail.

3.2. Activités à la Station Relais-Ippy.

3.3. Quelle est la production naturelle de la Station ?

a) Données.

b) Calcul de la production naturelle.

3.5. Réalisations.

3.6. Empoissonnement.

1) Empoissonnement par kg, en mettant par are 3 kg de poissons.

2) Empoissonnement en mettant 2 poissons par m2.

IV. PRODUCTION DE LA STATION RELAIS.

4.1. Production 2ème semestre 1981.

4.2. Synthèse sur les recettes et les dépenses effectuées à la Station 2ème semestre 1981.

4.3. Production ler semestre 1982.

4.4. Synthèse sur les recettes et les dépenses effectuées à la Station ler semestre 1982.

* Commentaires.

V. RESULTATS DE L'ELEVAGE ASSOCIE PONDEUSES-POISSONS.

V.1. But de l'élevage.

V.2. Superficie de l'étang.

V.3. Empoissonnement.

V.4. Traitement.

V.5. Jours de production.

V.6. Jours d'alimentation.

V.7. Date de vidange.

V.9. Poids total de l'étang.

V.10. Production nette totale.

V.11. Croissance des marchands.

V.12. Survie des marchands.

V.13. Alimentation.

V.14. Coefficient de transformation.

V.15. Coût traitement.

V.16. Indice de profit.

V.17. Les pondeuses.

1) - Prix d'achat des pondeuses.

2) - Date de leur installation sur le bassin.

3) - Nombre de jours d'association.

4) - Date du début de la ponte.

5) - Nombre de jours de ponte.

6) - Coût aliments.

7) - Production.

VI. LA VULGARISATION.

VI.1. Pourquoi vulgarise t-on le Tilapia nilotica ?

VI.2. L'organisation de la vulgarisation.

a) Les responsables de la vulgarisation.

b) Les Animateurs piscicoles.

VI.3. Rôle des stations dans la vulgarisation.

VI.4. Synthèse de mes activités en vulgarisation.

VI.5. Synthèse sur le recensement des pisciculteurs et étangs privés - Ippy.

VI.6. Quelques conseils qui ont été prodigués aux pisciculteurs privés pendant les diverses campagnes auxquelles j'ai participées.

VII. R A P P O R T S.

VIII. BIBLIOGRAPHIE.

A V A N T - P R O P O S

J'ai décidé de faire ces écrits en mémoire du programme des Volontaires des Nations-Unies, auquel je profite de l'occasion pour renouveler mon attachement et également à tous ceux qui ont rendu mon action sur le terrain possible par leurs encouragements et leur collaboration franche.

Je pense notamment à Messieurs :

Mes remerciements vont aussi à mon homologue Monsieur Mathias TEPANDO pour sa collaboration et son attachement à la pisciculture, aux Animateurs Piscicoles d'Ippy pour leur dévouement et bien entendu à Monsieur V. DECEUNINCK, Directeur du Projet CAF/8o/002 pour la compréhension et l'attention dont j'ai bénéficié de sa part.

I. LA PISCICULTURE EN CENTRAFRIQUE

La pisciculture familiale en République Centrafricaine remonte vers les années 1952. Après une montée en flèche elle a connu une baisse pour diverses raisons d'ordre techniques et par manque d'encadrement au niveau des paysans.

Il faut attendre l'année 1967 pour souligner un regain des activités avec la mise en place du premier projet PNUD/FAO, qui s'intitulait “FORMATION ET RECHERCHE PISCICOLES”

Depuis, la pisciculture a connu un développement spectaculaire, et la République Centrafricaine peut à l'houre actuelle se vanter de possèder un modèle d'organisation en pisciculture le mieux connu en Afrique au Sud du Sahara.

Le nombre de bassins privés a atteint un chiffro impressionnant.

I.I. L'encadrement des pisciculteurs privés.

Pour éviter de retomber dans le declin des années 1958, un accent particulier a été mis sur la formation des agents piscicoles.

A l'heure actuelle, le pays dispose des plusieurs moniteurs piscicoles qui constituent le fer de lanco des activités piscicoles à travers tout le pays, avec le concours de quelques cadres supérieurs des Eaux et Forêts et l'appui combien efficace du nouveau Projet PNUD/FAO CAF/80/002, avec comme manager Monsieur DECEUNINCK, assisté par quatre Experts FAO, un Expert Associé FAO et deux Volontaires des Nations-Unies.

I.2. La formation des Animateurs.

Les Animateurs ont été formés pour méner une action de vulgarisation plus mouvante au coeur même des villages. Dans ma zone d'action, je dispose présentement de six animateurs qui s'occupent chacun d'un secteur bien déterminé.

D'une manière générale, ils sont recrutés dans le milieu même où ils doivent exercer leurs activités, choisis en fonction de leurs connaissances pratiques sur la pisciculture, parmi les piscigulteurs du village. Ils sont appelés par la suite à suivre une formation théorique et pratique au niveau d'une station et regagnent après leurs milieux où ils doivent s'efforcer de diffuser les techniques modernes sur la construction des bassins, l'élevage des poissons et convaincre le plus de gens possible à pratiquer la pisciculture.

III. LA PRISE DE SERVICE A IPPY

III.1. Le programme de travail.

Le Directeur du Projet m'a assigné comme programme, de m'arranger pour réhausser la production piscicole à la Sous-Station d'Ippy, afin que les paysans pisciculteurs soient alimentés régulièrement en alevins. De faire en sorte que beaucoup de paysans s'adonnent à la pisciculture et d'arriver ainsi à augmenter le nombre des étangs privés dans notre zone d'action.

III.2. Activités à la Station Relais-Ippy.

Beaucoup d'efforts ont été fournis pour améliorer la production de la Station.

Pour cela, il fallait procéder à la réfection des étangs qui étaient en mauvais état, aux réaménagements des compostières et de s'attacher au stockage d'une quantité importante des graines de coton avec un peu de son du riz, dans l'espoir de réussir à relancer la production à la Station.

Comme vous pouvez le constater, à mon arrivés à Ippy, presque tout était à refaire. Aujourd'hui nous pouvons en être fiers car avec le concours de mon homologue qui m'a rejoint au mois d'octobre 1981, nous sommes arrivés à remettre sur orbite la production de la sous-Station d'Ippy.

III.3. Quelle est la production naturelle de la Station ?

C'est la question que je me suis posée dès mon arrivée à Ippy. Ainsi, pour avoir une idée de ce qu'un bassin était capable de produire à la Station Relais, j'ai été amené à déterminer d'une manière théorique, la productivité naturelle du bassin A5, en prenant comme facteurs des moyennes raisonnables.

a) Données :

Etang A52,42 ares
          to24o Ippy
          pH7,4 alcalin.

Capacité biogénique IV eau moyenne. Espèce de poisson: Tilapia nilotica. Age (6 mois, inférieur à 6 mois).

b) Calcul de la productivité naturelle.

Superficie 2,42 ares
Les divers coefficients nous donnent les valeurs suivantes :

III.5. Réalisations :

Les travaux qui ont marqué un tournant décisif dans la réhabilitation de la Station Dongo, ont trait à la contruction de l'étang GB et du poulailler sur pilotis dans le même étang.

A cet endroit existaient deux petits bassins. A mon arrivée, j'ai décidé d'en faire un seul, l'actuel GB qui a une superficie de 5 ares, muni d'un moine et d'une pêcherie construits avec la participation des Animateurs piscicoles qui dépendent de la Station Relais.

Le poulailler est occupé par 15 poules pondeuses. Cet élevage associé nous a donné satisfaction car la production tant des poissons que des neufs frais sont encourageants.

En fonction de cette réussite, nous avons décidé d'élargir cette association au niveau du bassin A3, tout en augmentant le nombre de pondeuses à la Station.

La commercialisation des oeufs est devenue une activité secondaire à la Station mais la quantité d'oeufs que nous produisons à l'heure actuelle est insuffisante pour satisfaire la demande toujours croissante.

III.6. Empoissonnement :

En ce qui concerne le système d'empoissonnement à la Station, j'ai choisi deux techniques :

1) Empoissonnement par kg, en mettant par are 3 kg de poissons.

La mise en charge semble être élevée, mais en réalité elle peut être aussi insuffisante. Cette technique est donc imprécise et ne tient pas compte du nombre des poissons qu'on déverse dans un bassin ayant une superficie donnée.

Il n'est donc pas rare de ne pouvoir récolter à la vidange les résultats escomptés.

Toutefois, cette méthode d'empoissonnement ne nous a pas complètement déçu, car les quelques essais que nous avons réalisés nous ont quand même donné satisfaction.

2) Empoissonnement en mettant 2 poissons par m2:

Il est donc important de connaître le poids moyen du matériel-poissons qui vont servir à l'opération :

* Prenons un exemple

A cela, j'ai toujours ajouté 10% de perte, ce qui fait pour le présent cas 1,2 kg et nous donne un total de 13.2 kgs à l'empoissonnement.

* Cette technique est un idéal sur le plan production car, elle a le mérite d'être précise et permet une croissance normale des poissons et une multiplication raisonnable.

Si avec la première technique d'empoissonnemont, il y a souvent risque de mettre peu ou trop de poissons dans un bassin, sélon que le poids moyen est faible ou important, avec la seconde méthode ce genre d'erreur est d'office écartée.

(A chaoun de faire son choix).

IV. PRODUCTION DE LA STATION RELAIS

Pour faire une évaluation plus ou moins exacte des progrès réalisés à la Station, j'ai jugé utile de chiffrer d'abord la production de la Station pendant le semestre qui précède ma prise de service à Ippy.

Ayant seulement une idée disparate sur cette production (ler semestre 1981), il a fallu tout simplement piocher les résultats consignés dans l'ancien Livre-Caisse.

Ainsi, cela me permet d'aligner et de commenter les résultats obtenus pendant deux semestres à la Station, seul dans un premier temps et ensuite avec la collaboration de mon homologue.

IV.1. Production 2ème Semestre 1981

ETANGSUPERF (are)ESPECE DE POISSONRESULTATS DES VIDANGESDESTINATION PRODUCTION
P.T. (kgs)P.N. (kgs)RENDEMENT NET/ARE/ANPOIDS COMMERCALEVINS 
VULGARISSTOCK
A010,99T.N.21,917,8431kg16,84,1
GB4,33T.N.30,717,015,9-17,0013,7
A82,99T.N.76,756,724,337,249,520,0
A62,42T.N.74,963,957,812,051,911,0
A52,42T.N.83,769,140,840,7523,219,75

* Poids total sorti = 287,9 kgs
* Poids net total = 224,5 kgs.

IV.2. Synthèse sur les recettes et les dépenses effectuées à la Station 2ème Semestre 1981

REPORT8.606 F.CFA
MOISRECETTES (F CFA)DEPENSES ( F CFA )
GouvernePoissonsAutresM.O.VULGARISAT.AUTRES
Juil.-650-4.000-2.510
Août----5001.400
Sept.35.0885.450-3.25035.088465
Oct.-10.920--1.1251.280
Nov.69.04413.650--69.4943.450
Déc.-19.100--4.98010.200
TOTAL=104.13249.770-7.250111.18719.005
IN CAISSE=25.066     

* Prix de vente d'un kg de poisson.

3è Trim. 19814è Trim. 1981
330 F.CFA350 F.CFA

IV.3. Production 1er Semestre 1982

ETANGSUPERFICIE (are)ESPECE DE POISS.RESULT.DES VIDANGESDESTINATION PRODUCTION
P.T (kg)P.N (kg)Rdmnt n/a/anPOIDS COMMERC.ALEVINS
VULG.STOCK.
A 32,00T.N.67,659,141,614449,6
A 11,00T.N.52,641,880,034,6-18,0
A 20,70T.N.15,62,523,78,04,72,9
A 83,36(2,99 sous-eaux)T.N.28,818,89,99,016,13,7
A 73,36(2,90 sous-eaux)T.N.50,040,033,618,021,011,0
G B5,00(4,33 sous-eaux)T.N.138,1123,159,831,056,850,3

* Poids total sorti = 352,7 kgs
* Poids net total = 285,3 kgs.

IV.4. Synthèse sur les recettes et les dépenses effectuées à la Station. ler Semestre 1982

REPORT25.066 F.CFA
MOISRECETTESDEPENSES
Gouvern.Poiss.AutresM.O.Vulgarisa.Autres
Janvier-4.000--1.500-
Février38.85918.590--38.859-
Mars-31.5501004.50020,010490
Avril-4.750--2.900225
Mai-15.850--7.9502.080
Juin-9.050--4.225725
Total38.85983.7901004.50075.4443.520
EN CAISSE64.351 F.CFA 

* Prix de vente moyen d'un kg de poisson.


1er Trim.19822è Trim.1982
358 F.CFA486 F.CFA

* Commentaires :

Au cours de ces deux semestres, la Station Relais DONGO, par l'entremise de ses responsables s'est efforcés de s'engager résolument dans la voie de la production, en poursuivant d'avantage l'objectif qui lui avait été assigné : celui de ravitailler les pisciculteurs privés en alevins.

La production tant des alevins que celle des poissons marchands ont subi un progrès notable. La vente des poissons marchands s'est faite à intervalle régulier, à la satisfaction de la population autochtone.

En effet, tout ne s'est pas passé sans difficulté car, le ravitaillement de la Station en aliment pour poissons a posé parfois des problèmes malgré la bonne volonté des responsables de la Station Béngué à Bambari qui se sont efforcés jusqu'à ce jour de nous envoyer de temps à autre, des graines de coton gratuites et du son de riz que nous achetons à 15 F.CFA le kg. En outre, le concassage de ces graines dans un mortier est pénible.

Il est à noter que, la production à la Station DONGO continue normalement.

V. RESULTATS DE L'ELEVAGE ASSOCIE PONDEUSES-POISSONS :

L'idée d'installer un élevage associé m'est arrivée dès mon affectation à Ippy. Sur place, j'ai pu me rendre compte des réelles possibilités qui existaient quant à la réussite de cet élevage et de quelle association fallait-il se fier.

La décision ayant été prise, l'association PONDEUSES-POISSONS fut retenue pour diverses raisons qu'il ne serait nécessaire d'énumérer ici.

Au bout d'm certain temps, la construction d'un bassin de 5 ares était chose faite avec les moyens du bord. Quant au poulailler, le maximum des matériaux qui le constituent ont été piochés dans la nature avec une facilité qui nous a permis de réaliser des économies.

V.1. But de l'élevage :

Etang de production, monoculture en élevage associé.

V.2. Superficie de l'étang :

500 m2.

V.3. Empoissonnement :

DATEESPECENOMBREPOIDS (kg)P.M. (g)DENSITE kg/areCOMMENTAIRES
18/11/81T.N.62515243 

V.4. Traitement :

  1. Engrais organique

    6 kgs/j.de bouse des vaches en farine pendant 28 jours.

  2. Engrais inorganique :

    50 grammes/jour de phosphate bical cique pendant 75 jours.

V.5. Jours de production :

192 jours.

V.6. Date de vidange :

Le 29/5/82.

V.7. Production :

ESPECENOMBREPOIDS (kg)P.M. (g)% POIDS TOTAL (%)DESTINATION
T.N.S.M.298,0773110422,4Vente
T.N.M.242,511,4478,3St.et vente.
T.N.A.6835,795,71469,3St.et Vulg.

V.9. Poids total de l'étang :

138,1 kgs.

V.10. Production nette totale :

V.11. Croissance des marchands :

V.12. Survie des marchands :

V.13. Alimentation :

PERIODEJOURS DE PRODUCT.JOURS D ALIMENTRATION J. (kg)RATION PERIODE (kg)COMMENTAIRES
18/11/81
au
20/2/82
95953,8 G.Cot.
1,8 s.r. +
532Graines
conc.mort.
21/2 au
28/5/82
97973,1 g.c.304,5manque son
TOTAUX192192-836,5 

V.14. Coefficient de transformation :

aliments pour 1 poisson

V.15. Coût traitement :

a) Aliments

  1. Graines de coton: gratuites.
  2. Son de riz :

b) Engrais :

  1. Bouse de vaches en farine :
  2. Phosphate bicalcique :

V.16. Indice de profit :

Pour calculer cet élement, je vais tenir compte de la valeur totale de la production. Ainsi, nous aurons une idée exacte de ce qu'on aurait pu gagné pour chaque franc dépensé, si tous les poissons étaient vendus.

V.17. Les pondeuses :

Il serait superflu que je fasse un calcul de rentabilité sur l'élevage des pondeuses après la première association car, ces dernières sont restées en permanence sur le même bassin après la vidange de celui-ci.

A l'heure actuelle, elles en sont à leur deuxième association.

* Voici tout de même un apercu sur les dépenses réalisées sur l'élevage des pondeuses et leur production pendant cette lère association.

1) Prix d'achat des pondeuses :

22.500 F.CFA

2) Date de leur installation sur le bassin :

Le 20/1/82.

3) Nombre de jours d'association :

128 jours.

4) Date du début de la ponte :

Le 14/4/82.

5) Nombre de jours dě ponte pendant l'association :

44 jours.

6) Coût aliments :

7) Production :

Nombre des pondeusesNbre jrs. product.Nbre d'o euf/total pondeus.Moyenne oeuf/j.Prix de vente T.Prix unitaire
1544352817.60050 F.CFA
act.60F)

* Il est à noter que la moyenne d'oeufs pondus par jour est passée de 8 à 10 et que la vente de ces derniers couvrent déjà largement l'achat des aliments ou leur fabrication. Nous parions que le prix d'achat des pondeuses sera totalement amorti avant la fin de la première année de ponte, soit de la 2ème association.

LA VULGARISATION

Si l'autofinancement des Stations Piscicoles principales est l'un des objectifs poursuivis par le nouveau Projet, la vulgarisation en est l'âme même car, non seulement le Projet a comme titre “VULGARISATION DE LA PISCICULTURE”, mais il faut considérer aussi l'ampleur des moyens mis en oeuvre pour la réussite de cette branche.

VI.1. Pourquoi vulgarise t-on le TILAPIA NILOTICA ?

Cette question m'a été souvent posée par les paysans pendant mes campagnes car, nombreux sont ceux qui souhaitent voir le “CLARIAS LAZERA” être livré en milieu rural. Pour y répondre, je vais tout simplement rappeller ici les conditions d'adaptations d'un poisson à un milieu donné. Cela va concourir à éclairer d'avantage la lanterne.

* Pour réussir l'élevage d'un poisson :

  1. Il faut qu'il soit adapté au climat car, il y a des poissons d'eau chaude et d'eau froide.

  2. Il faut qu'il ait un taux de croissance élevé et un regime alimentaire intéressant. C'est-à-dire, un poisson qui grandit en peu de temps et qui a une chaîne alimentaire la plus courte possible, facile à produire.

  3. Quil accepte de se reproduire dans un étang d'élevage.

  4. Qu'il soit adapté à l'alimentation artificielle et qu'il accepte des aliments à bon marché car, on pourra lui en donner beaucoup.

  5. Il doit accepter de vivre en étang en population dense et qu'il soit sociable. Cela élimine le risque d'autodestruction.

  6. Qu'il soit résistant. C'est-à-dire que les risques de mortalité doivent être bas lors du transfert d'un étang à un autre ou d'un lieu à un autre.

  7. Que le poisson corresponde au goût des consommateurs.

* On se rend bien compte que le Tilapia nilotica répond facilement à toutes ces conditions, raison pour laquelle il est bien indiqué pour faire l'objet d'un élevage en milieu rural, avec un pourcentage de réussite assure.

* Il n'est pas toutefois exclu que le Clarias lazera fasse l'objet d'une livraison dans le milieu rural en Centrafrique, dans les années à venir car, malgré qu'il se reproduit très difficilement en étang (principale difficulté), cet aspect des choses a été contourné par l'installation à la Landjia à Bangui, d'une “Ecloserie” destinée à la reproduction artificielle de cette espèce.

Bien que les résultats officiels de cette branche n'ont pas encore été publiés par la Direction du Projet, je crois sincèrement que les chances d'un succès sont déjà dépassées.

VI.2. L'organisation de la vulgarisation :

En République Centrafricaine, l'organisation installée au niveau de la vulgarisation permet un contrôle facile des activités qu'i s'y déroulent en même temps, accélère le développement de la pisciculture en milieu rural.

a) Les Responsables de la vulgarisation :

Au niveau de Bangui, se trouvent l'Expert en vulgarisation assisté de son homologue. A l'intérieur du pays, dans chaque Station et sous-station est cantonné un moniteur piscicole chargé de la vulgarisation ou un Volontaire des Nations-Unies “vulgarisateur”, comme c'est le cas à Bouar et à Ippy. Ces derniers sont appelés chacun à son niveau de veiller à la bonne marche des activités.

Des tournées dans les villages piscicoles sont organisées par les Responsables sélon un programme préétabli avec les Animateurs piscicoles ou d'une manière sporadique.

b) Les Animateurs Piscicoles

Comme je l'avais déjà dit au début, ces derniers après avoir suivi une formation théorique et pratique au niveau d'une Station, sont lachés en plein milieu rural pour oeuvrer au développement des activités piscicoles. Ils disposent chacun d'un vélo pour faciliter leurs déplacements dans la campagne. A la fin de chaque mois, ils sont tenus d'établir un rapport mensuel sur le recensement des pisciculteurs privés, lequel sera adressé au responsable de la vulgarisation de la Station où chacun dépend.

Il est à noter que chaque Animateur est à son niveau responsable d'un secteur qui peut parfois s'étendre jusqu' à une soixantaine de kilomètres et dispose d'une panoplie des matériels de construction des étangs qui lui permettent de méner à bien ces activités en milieu rural.

VI.3. Rôle des stations dans la vulgarisation :

Les stations principales et relais ont un role de premier plan à jouer dans la réussite des actions en vulgarisation car, non seulement elles assurent la production dois alevins qui vont être livrés aux paysans, mais ils constituent un lieu de cantonnement et un support logistique pour le personnel chargé de la vulgarisation, à partir desquelles les actions sont préparées et perpétuées par in suite sur le terrain.

Il est à noter que les matériels destinés aux pisciculteurs privés pour les aider à construire leurs bassins sont en partie stockés à la Station.

A Ippy, j'ai instauré un système des réunions de travail avec les Animateurs piscicoles chaque samedi à la Station, au pours desquelles nous passons en revue tous les aspects ayant trait à la bonne marche de la vulgarisation. Nous profitons aussi de cette occasion pour établir notre plan de travail pour les jours à venir.

VI.4. Synthèse de mes activités en vulgarisation :

* Au départ quand je me suis lancé dans la vulgarisation, je ne me suis pas imaginé combien cela pouvait être pénible. Que de privations et de moment difficiles passés sur des routes souvent dans un état cahoteux, avec un engin qui de temps à autre refuse de rouler. Heureusement, après un certain temps, les contacts humains, fructueux et combien enrichissants avec les paysans et l'idéal pour lequel je me suis fait engagé au nom du programme des volontaires des Nations Unies aidant, les difficultés finirent par se confondre avec la volonté et la détermination de travailler avec ces gens. Je puis, aujourd'hui, me permettre de dire qu'ensemble nous avons fait du beau travail.

* Dès le départ, j'ai adopté un système de vulgarisation qui devrait avoir comme plaque tournante les villages mêmes. C'est-à-dire que toute la technique d'approche en milieu rural devrait être mise au premier plan, en mettant à profit le contact humain.

C'est ainsi que j'ai organisé une campagne “SPECIALE VULGARISATION” et des sorties ordinaires dans les villages, au cours desquelles plusieurs démonstrations sur la pratique de la pisciculture ont été faites. Les paysans se sont montrés très intéressés à ces réunions car nombreux sont ceux qui m'ont posé des questions intéressantes concernant l'élevage des poissons.

Ce succès s'est très vite répercuté sur le terrain par une évolution régulière du nombre de pisciculteurs, des étangs et de la superficie de ceux-ci.

Bien entendu, certains problèmes que nous avons rencontrés au début subsistent encore dans une certaine mesure, notamment en ce qui concerne l'entretien des étangs, l'alimentation des poissons et le vol.

VI.5. Synthèse sur le recensement des pisciculteurs et étangs privés - Ippy

 PRISE DE SERVICE2è.SEMEST.19811ER SEMEST. 1982
Nbre de piscicult.335470529
Nbre tot.des étgs.368505592
- Empoissonnés.228335339
- Non empoiss.140170253
Vidanges contrôl.-6398
Production totale-394,6966,7
Mǒyenne/étang-7,39,8
Moyenne/are/étang± 8±12,214,8

VI.6. Quelques conseils qui ont été prodigués aux pisciculteurs privés pendant les diverses campagnes auxquelles j'ai participées :

* D'abord, qu'est ce qu'un étang ?

Un étang de pisciculture est une pièce d'eau destinée à l'élevage contrôlé des poissons. Il doit donc répondre aux caractéristiques suivantes:

Noue domandons en outre aux paysans de construire un bassin d'au moins i are.

* Il est important de nourrir régulièrement lesopoissons si l'on vout obtenir de bous résultats. L'idéal en ce qui concerne le son de riz, la drèche, le tourteau de coton ou autres,est que cette nourriture soit fraîche. Il est done inutile d'entreposer de très grandes quantité de ces aliments surtout quand on ne dispose pas d'un abri car, ils fermentent après un certain temps et perdent une bonne partie de leurs richesses.

* Il est nécessaire de faveriser aussi le développement de la nourriture naturelle dans l'étang par entre autre le compost, qui sera constitué des divers déchets ménagers, herbes fauchées etc…

Le dépôt se fera dans un coin du bassin, dans une installation appelée “compostière” qui empêche le compost de s'éparpiller dans tout le bassin.

* Il faut mettre deux poissons par m2. C'est-à-dire que pour un bassin d'un are, on mettra 200 poissons, soit 2kgs de poissons ayant un poids moyen de 10 grammes.

Si l'en met plus que ca comme certains pisciculteurs souhaitent faire en demandant souvent 3 ou 4 kgs malgré notre refus systématique, les poissons auront tendance à rester petit et à se reproduire très jeunes. D'où lors de la vidange, on aura que des poissons de petite taille car; non seulement que l'espace disponible pour chacun sera insuffisant, mais aussi il y aura une concurrence sur le plan nourriture de telle façon que cela ne pourra suffire à tous.

* Beaucoup de pisciculteurs ont tendance à laisser leurs bassins être envahis par la végétation. En ce qui concerne notamment les NENUPHARS ou d'autres plantes aquatiques, ils disent que cela constituent un refuge pour les poissons contre les tentatives de vols.

En effet, le vol est un facteur qui a fait en sorte qu'un certain nombre de bassins se trouvent parfois abandonnés, mais, je crois qu'il est quand même opportun d'expliquer aux pisciculteurs que la végétation aquatique trop abondante dans un étang empêche la lumière d'y pénétrer, de même qu'elle va inutilement pomper la nourriture de l'étang.

Ainsi donc, il est absolument nécessaire de procéder à l'entretien régulier de l'étang.

* Je puis vous assurer que, nombreux sont les paysans pisciculteurs qui ont suivi et s'efforcent d'appliquer ces conseils.

VII. R A P P O R T :

* Depuis ma prise de service à Ippy jusqu'à ce jour, les rapports que j'ai élaborés seul ou avec la collaboration de mon homologue sont :

  1. Rapport mensuel sur la vulgarisation 1981 (Juillet, août, Septembre, Octobre, Novembre, Décembre).

  2. Rapport mensuel sur la vulgarisation 1982 (avec mon homologue). Janvier, Février, Mars, Avril, Mai, Juin, Juillet, Août.

  3. Plan de la Station et état des bassins Novembre 1982 (avec mon homologue).

  4. Rapports semestriels (Station et vulgarisation)

  5. Synthèses des activités piscicoles de la Station.

  6. Synthèse des vidanges réalisées en milieu rural

VIII. B I B L I C G R A P H I E

Mis à part les enseignements pratiques tirés du travail sur le terrain, l'auteur a notamment consulté les ouvrages et documents suivants :

  1. Cours de pisciculture 1978.

    Institut Supérieur Agricole de la Province du HAINAUT à ATH (Belgique) Monsieur NISOT Professeur.

  2. Cours de pisciculture 1979.

    Institut de Médecine Tropicale Prince Leopold. ANVERS (Belgique).

  3. Station de Recherches Piscicoles à KIPOPO (Zaïre).

    Rapports annuels n° 6 (1954) et n° 7 (1955) par A.F.De BONT (publié à Bruxelles).

  4. Le régime alimentaire des poissons du Centre Africain 1950.

    Par A. HULOT (Publié à Bruxelles).

  5. Le Centre Piscicole National de Bangui-Landjia.

    Organisation et fonctionnement. par VINCKE et MALETOUNGOU 1974.

  6. La Construction d'Etangs de Pisciculture au Congo-Belge (Zaïre)

    Par A.F. De BONT,
    (Publié à Bruxelles).

  7. Traité de Pisciculture.

    Marcel HUTT
    4ème édition 1970 (Bruxelles).


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