Si la surface exploitable constitue la première limite la polyculuure des deux espèces l'emporte avec un léger avantage sur la monoculture de CLARIAS.
La monoculture de TILAPIA revient à la 3ème place (figure I).
Le bénéfice annuel, la rentabilité annuelle et la rentabilité financière interne pour une ferme de 200 ares, sont les plus avantageux pour la polyculture suivis respectivement par la monoculture de CLARIAS et de TILAPIA (figure 2 et tableau XVII).
Figure I : Comparaison entre les coûts et les recettes (ordonnée) selon la surface productive (abscisse) et selon qu'il s'agit d'une production de :
Figure 2 : Comparaison des bénéfices annuels (ordonnée) selon la surface productive (abscisse) et selon qu'il s'agit d'une production de :
TABLEAU XVII : Données comparatives de la rentabilité entre des fermes commerciales de production de T. NILOTICA en monoculture, de C. LAZERA en monoculture et des deux espèces en polyculture.
Ferme | Surface productive en ares | Investissements en 1 000 F.CFA | Fonds de démarrage en 1 000 F.CFA | Bénéfice annuel | Rentabilité annuelle en pourcentage | Rentabilité financière interne en% | ||
T I L A P I A | 160 | 5 607 | 1 811 | 379 | 20,9 | 13,6 | ||
200 | 6 767 | 2 141 | 718 | 33,5 | 16,9 | |||
240 | 7 927 | 2 355 | 1 291 | 54,8 | 21,9 | |||
280 | 9 087 | 2 687 | 1 627 | 60,6 | 23,4 | |||
320 | 10 247 | 2 900 | 2 200 | 75,9 | 26,8 | |||
360 | 11 407 | 3 231 | 2 538 | 78,6 | 27,8 | |||
400 | 12 567 | 3 445 | 3 110 | 90,3 | 29,7 | |||
C L A R I A S | 80 | 4 050 | 4 741 | 918 | 19,4 | 15,9 | ||
100 | 4 814 | 5 833 | 1 335 | 22,9 | 19,2 | |||
120 | 5 578 | 6 809 | 1 983 | 29,1 | 23,5 | |||
140 | 6 342 | 7 784 | 2 633 | 33,8 | 27,0 | |||
160 | 7 106 | 8 876 | 3 049 | 34,4 | 27,7 | |||
180 | 7 870 | 9 851 | 3 699 | 37,5 | 29,7 | |||
200 | 8 634 | 10 826 | 4 349 | 40,2 | 31,1 | |||
T I L A P I A | + | C L A R I A S | 60 | 3 286 | 1 672 | 376 | 22,5 | 15,9 |
80 | 4 050 | 1 949 | 1 062 | 54,5 | 23,4 | |||
100 | 4 814 | 2 343 | 1 515 | 64,7 | 28,6 | |||
120 | 5 578 | 2 621 | 2 199 | 83,9 | 33,5 | |||
140 | 6 342 | 2 898 | 2 885 | 99,6 | 39,0 | |||
160 | 7 106 | 3 292 | 3 337 | 101,4 | 40,0 | |||
180 | 7 870 | 3 569 | 4 023 | 112,7 | 44,0 | |||
200 | 8 634 | 3 846 | 4 709 | 122,4 | 47,0 |
Dans les calculs de rentabilité financière interne, les investissements comprennent toutes les infrastructures et les fonds de démarrage. Toutefois, en considérant que les fonds de démarrage et les fonds pour l'infrastructure sont fournis par la même personne, les 10 % d'intérêt sur les coûts des infrastructures ont été déduits.
Pour le calcul de la rentabilité annuelle, nous avons compté une location annuelle qui s'élève à 10 % des coûts de l'infrastructure, à la charge de l'exploitant.
Les figures III, IV et V permettent une comparaison des trois techniques de production comme suit :
L'investissement nécessaire afin d'obtenir une rentabilité financière interne de 25 % ;
Les fonds de démarrage nécessaires afin d'obtenir un bénéfice annuel de deux millions de F.CFA ;
Les fonds de démarrage nécessaires afin d'obtenir une rentabilité annuelle de 25 %.
Il en résulte que la polyculture donne pour chaque analyse, le meilleur rapport. La monoculture de CLARIAS LAZERA nécessite une alimentation coûteuse (aliment complet) et donc des fonds de démarrage plus importants.
La réussite de la production de CLARIAS en monoculture dépend entièrement du bon fonctionnement de la station piscicole de la Landjia à Bangui et en particulier de l'écloserie qui approvisionne en alevins et en aliments complets.
Une entreprise spécialisée en aliments complets (pour tout élevage) pourrait certainement produire les aliments nécessaires à un meilleur prix que le pratique actuellement la station de la Landjia pour qui, la vente des aliments n'est qu'une activité secondaire. Cependant, il est envisageable qu'avec le développement de l'agriculture dans le pays, les produits agricoles et par conséquent les aliments complets seront meilleur marché.
Les alevins de CLARIAS pourraient éventuellement être produits à la ferme même, mais cela demanderait une compétence élevée du chef de la ferme et entrainerait des complications d'importation régulière de médicaments, produits chimiques et aliments spéciaux, ainsi qu'un investissement supplémentaire (bacs en béton pour la reproduction et pour le stockage des géniteurs, réfrigérateur pour le stockage des antibiotiques, etc…).
Figure 3 : Rapport entre la rentabilité financière interne (ordonnée) et les investissements, fonds de démarrage compris (abscisse), selon qu'il s'agit d'une production de :
Figure 4 : Comparaison des bénéfices annuels selon le fonds de démarrage nécessaire et selon qu'il s'agit d'une production de :
Figure 5 : Comparaison de la rentabilité annuelle selon le fonds de démarrage nécessaire et selon qu'il s'agit d'une production de :
La ferme de production de TILAPIA en monoculture, produit ses propres alevins.
Le courteau de coton utilisé comme aliment peut être substitué par d'autres aliments comme le tourteau d'arachide, son de riz, etc…, ou tout simplement par des graines de coton. Dans ce cas, la ferme doit se trouver dans une zone de production de coton, sinon les transports à effectuer seront trop coûteux.
La ferme de production de TILAPIA et de CLARIAS en polyculture présente plus ou moins les mêmes avantages au niveau de l'alimentation (la substitution complète par les graines de coton n'est pas encore vérifiée).
Par contre, elle a besoin d'un apport extérieur d'alevins des deux espèces, bien que l'auto-approvisionnement en alevins de TILAPIA est facilement réalisable en ajoutant quelques bassins de monoculture de TILAPIA destinés au réempoissonnement de la polyculture :
I are de bassin de reproduction pour 10 ares de bassins en polyculture.
Le prix de vente ne dépend pas seulement de facteurs extérieurs. Une grande production entrainerait inévitablement une baisse de prix sur le marché local.
Dans les § 2.8 et 3.8., l'attention a déjà été
Une production de CLARIAS sur 200 ares donne 40 0000 kg de poisson à écouler par année soit 0,2 kg de CLARIAS par habitant de Bangui par année. Ce n'est donc pas une seule ferme piscicole qui va saturer la demande de poisson. Par contre, le prix de vente est très sensible à la disponibilité d'argent des acheteurs au moment de la vente. Il s'agit de bien adapter les quantités aux demandes journalières. Ceci est d'autant plus important pour la vente de TILAPIA, puisque ce poisson supporte moins bien le transport que le CLARIAS.
La marge bénéficiaire par kg de production est plus
large chez le TILAPIA à cause de son transport
Bien que ces trois techniques ne nécessite qu'un niveau assez élémentaire, la production de CLARIAS et la polyculture demandent des connaissances et une rigueur particulières, car des erreurs dans l'alimentation ou lors de l'empoissonnement entraineraient de sérieuses pertes de production.
La planification des commandes d'alevins et d'aliments devient beaucoup plus importante pour les fermes qui dépendent de l'extérieur pour leur approvisionnement.
La production de CLARIAS en monoculture bénéficie d'un avantage supplémentaire car pour un même investissement (infrastructure+ fonds de démarrage) ou pour une même surface productive, la production est beaucoup plus élevée (figure 6).
TABLEAU XIII: Comparaison entre les tonnages de poissons produits pour un même investissement et pour les trois techniques.
Investissement en 1 000 F.CFA | Monoculture de | Polyculture des deux espèces en tonnes | |
T. NILOTICA (en tonnes) | C. LAZERA (en tonnes) | ||
8 000 | 9,7 | 15,0 | 12,7 |
10 000 | 12,7 | 19,7 | 16,7 |
12 000 | 15,8 | 24,4 | 20,7 |
15 000 | 20,3 | 31,3 | 26,7 |
20 000 | 27,9 | 43,2 | 36,7 |
TABLEAU XIX : comparaison entre les trois fermes
(voir page suivante)
Figure 6 : Production de poisson (en tonnes) selon l'investissement et selon qu'il s'agit d'une production de :
TABLEAU XIX : Comparaison entre les trois fermes
Monoculture de TILAPIA | Monoculture de CLARIAS | Polyculture des 2 espèces | |
1. Caractéristiques en rapport avec la surface productive | |||
1.1. Surface productive minimale (figure I) | 132 ares | 53 ares | 50 ares |
1.2. Bénéf. annuel pour 200 ares (figure II) | 718 000 F | 4 349 000 F | 4 709 000 F |
1.3. Rentabilité annuelle pour 200 ares (Tableau XVII) | 33,5 % | 40,2 % | 122,4 % |
1.4. Rentabilité financière interne pour 200 ares (Tableau XVII) | 16,9 % | 31,1 % | 47 % |
2. Caractéristiques en rapport avec l'argent investi | |||
2.1. Investissement nécessaire pour rentabilité financière interne de 25 % (figure III) | 11 900 000 F | 13 600 000 F | 6 050 000 F |
2.2. Fonds de démarrage néces. pour bénéf. annuel de 200 000 F.CFA (fig. IV) | 2 840 000 F | 6 780 000 F | 2 510 000 F |
2.3. Fonds de démarrage néces. pour une rentabilité annuelle de 25 % (fig. V) | 1 830 000 F | 6 050 000 F | 1 400 000 F |
3. Autres facteurs qui limitent | |||
3.1. Approvisio. en alevins | Produits sur place | achetés | achetés |
3.2. Approvisio. en aliments | Achat substituable | Achat non substituable | Achet substituable. |
3.3. Stabilité du prix de vente du poisson | mediocre si eloigne d'un grand marche | bonne puisque facilement transportable | Comme pour la monoculture |
3.4. Technicité du personnel | moyen | éleveé | éleveé |
4. Avantages sociaux | |||
4.1. Productivité par unité de surface | 50kg/are/an | 200kg/are/an | 100kg/are/an |
4.2. Productivité par unité d'invest. (Tableau XX) | 1 | 1,55 | 1,31 |