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1. INTRODUCTION

1.1 GENERALITES

L'évaluation du projet “Production en écloserie et centre de recherches, La Landjia, Bangui (GCP/CAF/007/NET)”, financé par le Gouvernment néerlandais et exécuté par la FAO, a eu lieu comme prévoyait le plan de travail du document de projet (Section IV, point 7). L'annexe 1 résume les activités de la mission.

Son principal objectif était d'évaluer les résultats obtenus jusqu'ici, étant donné que ce projet doit se terminer en novembre 1983.

Le projet est une composante du programme gouvernemental de développement de la pisciculture, qui figure dans le Plan d'action national 1982–1985. Le principal objectif de ce dernier est de créer une structure socio-économique dans le pays en vue de satisfaire les besoins alimentaires de la population. Pour atteindre cet objectif, il faut parvenir à augmenter considérablement la production alimentaire, notamment la disponibilité de protéines d'origine animale.

La consommation de protéines animales dans le pays est bien inférieure à la quantité recommandée de 25 kg par personne et par an. Le poisson, source de protéines animales, ne représente qu'un petit pourcentage de l'apport proté que puisque sa consommation par habitant, dans ce pays sans littoral ne se situe qu'entre 2 et 3 kg par an. C'est particulièrement le cas des zones rurales, éloignées des principaux fleuves et lacs, et des zones urbaines. Aussi le gouvernement considère-t-il le développement de la pisciculture et des péches comme l'un des principaux moyens d'améliorer la situation.

Les principaux obstacles au développement de la pisciculture sont:

1.2 CADRE DES PROJETS DE DEVELOPPEMENT DE PISCICULTURE EN REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE

Le programme de développement actuel a été conçu pour surmonter les principaux obstacles mentionnés ci-dessus et plusieurs projets, actuellement en cours d'exécution, coopèrent avec le gouvernement dans ce domaine.

En voici un bref résumé:

  1. Vulgarisation de la pisciculture et autofinancement des stations piscicoles principales en République centrafricaine.

    C'est le projet principal; il est exécuté par la FAO et est chargé de la coordination. Il couvre toutes les activités des stations principales à Bangui, Bambari, Bouar et des stations secondaires des zones rurales. Il a une durée de cinq ans (janvier 1980-décembre 1984). Ce projet (CAF/80/002) dont le budget total est de 2 344 397 US dollars est financé par le PNUD.

  2. Le projet des Volontaires de la paix (E.U.) dont la coordination est assurée dans le cadre du projet CAF/80/002. La contribution de ce projet est de 600 000 US dollars; entre janvier 1980 et décembre 1985 il fournira au total 5 agents vulgarisateurs, des moyens de transport, du matériel de vulgarisation et couvrira les dépenses courantes.

  3. Le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (FISE) exécute un projet visant à créer un “noyau” d'agents vulgarisateurs (appelés animateurs). Au total 35 animateurs devraient être formés entre janvier 1980 et décembre 1983. La contribution du FISE se monte à 300 000 US dollars et couvre le petit équipement, le matériel audio-visuel et les primes destinées à encourager les agents vulgarisateurs.

  4. Production en écloserie et centre de recherche (GCP/CAF/007/NET). Ce projet fait l'objet de la présente évaluation. Le Gouvernement néerlandais fournit à la FAO, par l'intermédiaire d'un fonds fiduciaire, la somme de 384 774 US dollars pour la période de novembre 1980 à novembre 1983.

  5. Jusqu'en 1982 le programme a bénéficié également de l'aide du Fonds européen de développement (FED) pour la création de l'infrastructure (l'écloserie) et pour l'électrification de la station de La Landjia.

Comme il faut coordonner les activités des organismes ou gouvernements donateurs ci-dessus mentionnés, ce rôle a été confié au projet financé par le PNUD et exécuté par la FAO (CAF/80/002, mentionné au paragraphe (a) de façon à permettre une approche intégrée du développement de la pisciculture rurale qui prévoit:

1.2.1 Création d'un service de pisciculture

L'administration et la gestion, ainsi que le service de vulgarisation et le soutien logistique, sont centralisés par le service de pisciculture du Ministère des eaux et forêts. Son action est actuellement renforcée et conduite avec le soutien en moyens humains et matériels fourni par les projets du PNUD, des Volontaires de la paix et du FISE qui contribuent aux installations et aux activités de vulgarisation nécessaires à la gestion de la pisciculture dans onze préfectures (sur quatorze).

La gestion est en outre centralisée au niveau régional: trois régions piscicoles, possédant chacune sa propre station principale sont créées (Bangui, Bambari et Bouar), la station de La Landjia à Bangui jouant le rôle de station centrale nationale (voir carte de l'annexe 2).

Quatre-vingts animateurs actuellement financés par le FISE et 15 moniteurs dont quatre ou cinq sont actuellement fournis par les Volontaires de la paix/ USAID, assurent la vulgarisation. Le rôle et les activités des moniteurs sont guidés par le spécialiste de la vulgarisation piscicole du projet CAF/80/002 avec lequel ils sont en liaison pour déterminer les besoins matériels, les exigences techniques et les mesures de politiques à adopter. Ces moniteurs à leur tour guident les 80 animateurs.

Bien que cette structure semble plutôt légère, il ne faut pas oublier que le nombre de pisciculteurs en République centrafricaine a augmenté, grâce à ces efforts mutuels, dans une proportion considérable comme l'illustre le tableau 1 ci-après:

Tableau 1

NOMBRE DE PISCICULTEURS EN REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE ET
NOMBRE DE BASSINS (1974–1981)

Année19741975197619771978197919801981
Nombre de pisciculteurs1676981 2721 6341 9743 2754 1316 483
Nombre de bassins de pisciculture2739101 5332 0862 5884 2366 6007 845

1.2.2 Développement de la pisciculture rurale

Actuellement les activités de pisciculture sont uniquement consacrées au renforcement de l'élevage du tilapia Sarotherodon niloticus - auquel on se réfère plus avant dans le présent rapport sous le nom de tilapia - élevage qui a été encouragé au cours des dix dernières années par des projets antérieurs.

Selon les statistiques de production dont dispose les rendements moyens par hectare et par an sont les suivants:

- 1975:2,28 tonnes
- 1976:1,82 tonne
- 1977:2 tonnes
- 1979:1,92 tonne
- 1981:1,64 tonne

A l'heure actuelle, les vulgarisateurs s'efforcent d'affranchir les pisciculteurs de leur guide en ce qui concerne l'aménagement et le peuplement des bassins de pisciculture. Deux autres années d'aide extérieure seront sans doute nécessaires pour établir solidement le système aux niveaux national et régional et pour résoudre les derniers problèmes: mesures de sécurité à adopter pour éviter des pertes inutiles (vol, mauvaise gestion, etc.), amélioration de la gestion et de la construction des bassins, et exploitation rationnelle des zones se prêtant à la pisciculture.

A tous les niveaux, toutes les parties concernées soulignent la nécessité absolue pour le gouvernement de faire un effort particulier pour maintenir les fonctionnaires nationaux de vulgarisation piscicole dans leur poste respectif.

1.2.3 Autofinancement des stations principales

Les stations piscicoles principales créées dans les trois régions de Bangui, de Bambari et de Bouar, sont à l'heure actuelle occupées à renforcer les techniques de la pisciculture associée à l'élevage de porcs, de poulets et de canards - élevage qui a été également entrepris par un certain nombre de pêcheurs artisanaux - ainsi qu'à effectuer quelques essais avec Clarias lazera.

Les stations principales jouent également le rôle de centres de reproduction et constituent à l'heure actuelle les principales sources d'alevins qui seront distribués aux pisciculteurs aux fins d'élevage, de façon à ce que les stations puissent s'autofinancer.

A l'heure actuelle, le projet concentre ses activités sur l'amélioration du niveau des pisciculteurs pour leur permettre d'arriver à une gestion totalement rentable.

Etant donné l'absence de formation locale, on a encore besoin de l'aide du personnel étranger. Ce point a été souligné par la mission PNUD/FAO qui a procédé à l'évaluation du projet CAF/80/002 dans la deuxième moitié de juin 1983; le rapport de cette mission sera fourni dès que possible aussi au Gouvernement néerlandais.

1.2.4 Développement de la pisciculture artisanale

Le développement de la pisciculture artisanale visant à améliorer la commercialisation des produits de cet élevage revêt une grande importance pour le développement intégré de la pisciculture en République centrafricaine.

Pour le moment, on recherche des fonds pour financer un plan de crédit à la pisciculture et le gouvernement a présenté une demande dans ce sens au Fonds d'équipement des Nations Unies (FENU); la proposition est actuellement au stade de l'élaboration (en ce qui concerne les points mentionnés à la Section 4 sur la rentabilité de l'élevage de Clarias un tel programme de crédit est hautement souhaitable).

Un programme-pilote de crédit devrait être exécuté à partir de juillet 1983 et intéresser un nombre limité de pisciculteurs “prometteurs” dans la région de Bangui, pour l'élevage de C. lazera; les alevins seront fournis par le projet GCP/CAF/007/NET, qui est parvenu à reproduire artificiellement cette espèce pendant toute l'année (voir Section 2).

1.2.5 Recherches sur les techniques piscicoles

Des recherches sont en cours sur la pisciculture associée à l'élevage d'autres animaux aux trois stations et des recherches sont effectuées dans le cadre du projet GCP/CAF/007/NET (Section 2).

Enfin il faut souligner dans ce contexte que la proposition avancée par le Programme global de mise en valeur et de coordination de l'aquaculture (ADCP) (financé par le PNUD et exécuté par la FAO) pour faire du centre de La Landjia

à Bangui un centre secondaire de son réseau interŕégional de centres de développement, de recherche et de formation aquacoles a été en principe favorablement accueillie et sera examinée par le gouvernement de la République centrafricaine.

Ainsi la station de La Landjia à Bangui et celle de Port Harcourt (Nigéria) constitueront deux des quatre centres du réseau du continent africain et seront chargées:

La station de Bangui devrait ainsi contribuer très valablement au programme mondial de recherches sur le développement aquacole des espêces de poissons-chats (notamment C. lazera et C. batrachus, ce dernier relevant du Centre interrégional en Inde).


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