La glande pituitaire (ou hypophyse) sécrete et emmagasine l'hormone gonadrotope, dont le rôle est décisif dans le développement ovarien. Elle joue un rôle intermédiaire entre le système nerveux stimulé par les conditions environnementaux et les gonades. Des injections avec des solutions d'extrait hypophysaire de carpe et de C.lazera ont déclenché avec succés la phase finale du développement ovarien (maturation finale et ovulation).
Il est d'une importance primordiale que les glandes pituitaires soient prélevées sur des poissons vivants, ou morts depuis trés peu de temps. Ils doivent avoir une taille suffisante (au dessus de 0,5 kg) et une maturité gonadique convenable. La concentration de l'hormone gonadrotope est au maximum pendant la période précedant la ponte et la période de ponte naturelle, alors qu'elle est tres faible aprés cette période. Dans la pratique on a pu provoquer la reproduction avec des glandes prélevées sur des poissons (mâle ou femelle) élevés en étangs du mois de février jusqu'au mois de septembre, et des poissons élevés en écloserie durant toute l'année.
Pour accéder à la glande pituitaire il faut enlever le crâne (avec une scie à métaux ou un couteau bien affûté) d'un poisson anesthésié dans une solution de phenoxyethanol (1 à 2 ml/litre). Par la suite le crâne supérieur est détaché, a l'aide d'une paire de ciseaux à métaux et d'un bistouri, du crâne inferieur. Le crâne superieur est oté de sa chair et maintenu dans la main avec la face inférieure vers soi. La glande pituitaire qui est située sur la face inférieure du cerveau, exactement sous l'hypothalamus (fig. 29) se trouve logé dans la partie du crâne nommé “selle turque” (fig. 30). Cette selle turque est retirée délicatement à l'aide de ciseaux à métaux de préference le modéle pour fer étamé (trés aplati), aprés quoi l'hypophyse est dégagée avec une pince fine. Il faut faire trés attention car, parfois l'hypophyse reste collée au crâne. Les glandes sont conservées dans l'acètone pure.
Le prélevement rapide d'un grand nombre de glandes n'est possible qu'a l'aide d'une perceuse électrique équipée d'un fôret cilindrique. Si l'on connait parfaitement l'endroit où se trouve l'hypophyse, on peut proceder à l'enlévement d'une “carotte” cylindrique contenant l'os crânien, le cerveau et la glande (fig. 30). L'os crânien inférieur est séparé de la “carotte” et l'on retrouve la glande, attachée au cerveau par un conduit que l'on appelle: infundibulum.
Une fois terminée, l'extraction du nombre des glandes souhaitées, on renouvelle l'acètone du récipient où elles ont été plongées. Ceci est répété aprés 8 à ll heures. Le lendemain, quand les glandes ont été imbibées pendant 24 heures dans l'acètone pure, on les séche à l'air libre par évaporation du liquide. Lacètone déshydrate et dégraisse les glandes. Celles-ci sont mises en flacon dont on bouche le vide avec un tampon d'ouate propre. Il est conseillé de coller une étiquette indiquant la date d'extraction et l'origine des hypophyses. es glandes séchées peuvent être conservées pendant plusieurs anées, à condition que le bouchon du flacon soit fermé hermétiquement et que les glandes soient tenues à l'abri de l'humidité, par exemple dans un réfrigérateur, ou un déssicateur/ sachet rempli de gel de silice (fig. 31).
