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3. PROPOSITIONS CONCERNANT UN NOUVEAJ SYSTEME STATISTIQUE

3.1 OBJECTIFS DU SYSTEME STATISTIQUE

Le Ministre de la production animale (élevage et pêche) et des eaux et forêts définit dans le “guide du responsable de la pêche et de l'aquaculture” (Anon., 1987) la stratégie de son département:

Le Directeur de la pêche et de l'aquaculture a exprimé le souhait de disposer de statistiques lui permettant de:

On peut considérer que ces directives sont suffisantes pour proposer un système de collecte et de traitement et diffusion de données susceptible d'être, à terme, totalement pris en charge par les services de l'Administration de la pêche et de l'aquaculture malgache. Cette prise en charge devrait toutefois être précédée d'une phase transitoire coordonnée dans le cadre du projet PNUD/MAG/85/014.

3.2 CARACTERISTIQUES DU SYSTEME

3.2.1 Système unique

On a vu précédemment qu'il existe actuellement des informations collectées par les services provinciaux de la DPA (voir lac Itasy), des services centraux de la DPA ou du CNRO. On a également souligné qu'au sein même de l'administration de la pêche, des traitements étaient effectués par des intervenants différents, parfois en double: services provinciaux, divisions opérationnelles et division appui, suivi et statistiques de la DPA.

Ces procédures paraissent peu rationnelles et ont, entre autres, pour conséquence d'immobiliser des agents, souvent d'un niveau élevé de responsabilité, ce qui limite le temps qu'ils peuvent consacrer à administrer leur domaine de compétence.

Par ailleurs, dans le cadre du projet PNUD/MAG/85/014, l'effort a été porté en priorité sur la connaissance du secteur de la pêche traditionnelle et donc sur la collecte des données la concernant. Cela partait du principe que les pêches artisanales et industrielles faisaient déjà l'objet d'un suivi.

Compte tenu de l'importance économique croissante de ces deux secteurs, en particulier au niveau de l'exportation, il est impératif que la DPA puisse les suivre regulièrement. C'est pourquoi on recommande que le système unique à mettre en place couvre:

On souligne ici l'intérêt du suivi des pêches continentales car, même si leur impact économique est sans commune mesure avec celui des composantes industrielle et artisanale leur contribution à la satisfaction de l'autosuffisance alimentaire malgache est loin d'être négligeable, notamment dans la région des hauts plateaux.

Finalement, une organisation correspondant au schéma de la figure 1 peut être proposée.

Cette organisation tient compte de recommandations déjà formulées (Beurier, 1990) et qui portaient sur:

Le système s'appuie donc sur une collecte d'informations au niveau des points de débarquement et de récolte des produits de la pêche et sur un acheminement direct vers un bureau central statistique à la DPA.

3.2.2 Système durable

Les objectifs relatifs à la planification du secteur de la pêche et à son suivi, de même que l'évaluation et la gestion des stocks ou des pêcheries ne pourront être satisfaits si l'on ne dispose que de résultats ponctuels et discontinus. Il est impératif de se donner les moyens de constituer des séries statistiques. Elles seules permettent de suivre fluctuations et tendances dans les domaines biologique, technologique, économique et social.

La DPA devra donc disposer d'une dotation budgétaire annuelle, identifiée pour son programme statistique, lui permettant de gérer personnels et matériels.

3.2.3 Système évolutif

Le système n'est pas conçu une fois pour toutes, mais doit pouvoir être périodiquement et éventuellement modifié pour tenir compte des évolutions importantes qu'est susceptible de connaître le secteur des pêches: développement ou disparition de pêcheries ou de techniques de pêche; modificaion des structures de commercialisation ou des structures professionnelles. De même, il doit pouvoir être adapté en fonction des grandes évolutions dans la technologie du traitement de l'information (matériel et méthodes) et de l'amélioration de la technicité des agents qui contribueront à son fonctionnement. Enfin, au bout de quelques années (cinq, peut-être) il faudra, vraisemblablement, structurer en base de données le volume de statistiques accumulées, et ce pour pouvoir consulter ce dernier plus aisément.

PROPOSITION D'ORGANISATION GENERALE DU SYSTEME STATISTIQUE

3.3 ORGANISATION DU SYSTEME

Pour intégrer à la fois les besoins de la DPA et ceux des institutions scientifiques avec lesquelles elle collabore, le système aura deux composantes:

3.3.1 Suivi périodique

3.3.1.1 Buts

Il s'agit d'obtenir selon une périodicité de cinq années, une photographie d'ensemble du secteur de la pêche malgache, aussi comparable que possible à celle obtenue à l'issue des enquêtescadres de 1987–1989 réalisées dans le cadre du projet PNUD/MAG/85/014, et donc comportant:

Cette synthèse est destinée notamment à fournir des arguments pour l'élaboration des plans quinquennaux dans le secteur de la pêche.

3.3.1.2 Réalisation

3.3.1.2.1 Périodicité

Lors du séminaire de décembre 1988 (Kasprzyk et Christophe, 1989), il avait été recommandé que la prochaine enquête-cadre soit menée dans un délai d'un an et demi à deux ans, en raison de doutes émis sur la validité des résultats de la premiére enquête.

Le premier terme proposé correspondait à juin 1990 et est donc déjà dépassé et l'on ne pense pas qu'il soit réaliste de maintenir la seconde date dans la mesure où les résultats de la première enquête-cadre n'ont pas encore été pleinement valorisés et où les informations collectées lors de l'enquête de vérification n'ont pas été traitées.

Pour la prochaine opération deux options peuvent être envisagées:

  1. une enquête tournante portant chaque année sur une partie du littoral et des eaux continentales malgaches, de façon à obtenir au bout de cinq ans une couverture totale et ainsi de suite. Cette formule aurait l'avantage d'étaler sur cinq années les coûts en moyens humains et matériels. En revanche, les premières informations collectées auraient déjà cinq ans quand les dernières seraient disponibles ce qui, dans l'optique d'aide à l'élaboration du plan quinquennal n'est pas acceptable.

  2. une enquête globale tous les cinq ans permettant de disposer de résultats analysés et pertinents à temps pour la préparation du plan. Cela implique que les traitements soient achevés un an avant le démarrage du plan et donc que la collecte ait lieu au cours de l'année précédente comme l'explique le schéma ci-après.

Compte tenu de cette chronologie, il conviendrait de mettre en place la prochaine enquête-cadre en 1994, en vue du plan quinquennal 1996–2000. C'est cette option que l'on recommande fermement, même si son coût est moins réparti dans le temps. L'enquête suivante devrait se dérouler en 1999 et ainsi de suite.

3.3.1.2.2 Informations à collecter

Les informations d'ordre social et technologique pourront être couvertes par les mêmes rubriques que lors des enquêtescadres de 1987–1989. En revanche, pour ce qui est de la production, on devra tenter, pour les principaux produits de la pêche, d'obtenir les informations par espèce plutôt que par famille.

Les borderaux d'enquêtes devront être de modèle standard et conçus dans la perspective d'un traitement informatisé direct, sans étape intermédiaire d'encodage.

3.3.1.2.3 Modalités de collecte des informations

Si l'on veut que les résultats soient comparables entre les enquêtes successives, il est impératif que le plan et le niveau d'échantillonnage éalborés en 1987 soient respectés. Cela implique l'échantillonnage des villages rattachés à 106 sites (Bellemans, 1989). Pour ce qui est des effectifs à engager, on pourrait s'inspirer des enquêtes-cadres de 1987–1988 (eaux côtières) et 1988–89 (eaux continentales).

Toutefois, tirant les enseignements du passé, il apparaît que l'on pourrait confier à certains enquêteurs la couverture de plusieurs sites. Le nombre final d'enquêteurs dépendra donc du nombre de sites attribués à chacun d'eux. On retiendra que, compte tenu du temps de formation des agents et des difficultés de déplacement entre certains villages, la base de calcul correspond à 106 mois/homme (par exemple 53 agents pour deux mois).

Dans la mesure où il est peu probable que la DPA ait la possibilité de dégager suffisamment de temps de ses agents permanents, le recours à des collaborateurs extérieurs ayant une compétence suffisante et ayant reçu une brève formation spécifique paraît la meilleure formule. Plusiers options sont envisageables:

Cette seconde formule présenterait un avantage au point de vue coût et pour ce qui est des retombées positives pour les étudiants.

3.3.1.2.4 Saisie et traitement

Ces opérations auront lieu au bureau central des statistiques de la DPA qui recevra les informations directement des points de collecte. Au préalable, le bureau central aura eu pour tâche de coordonner le déroulement de l'enquête.

Saisie et traitement pourront se faire suivant la méthode élaborée par M. Bellemans, en liaison avec le service statistique de la DPA lors de la première enquête-cadre et qui mettait en oeuvre un logiciel tableur.

3.3.1.2.5 Analyse

L'analyse initiale des résultats de l'enquête-cadre pourrait être confiée à un socio-économiste dépendant de la DASS si son recrutement a pu être réalisé. Dans le cas contraire, le recours à un collaborateur extérieur, national ou consultant étranger de même formation serait à envisager.

A noter que si l'enquête cadre est aidée par une institution internationale (voir paragraphe 3.3.1.2.6 ci-dessous) celle-ci confiera vraisemblablement l'analyse à son chef de projet.

Les résultats de l'analyse, sous forme de rapports circonstanciels sectoriels (par exemple un rapport eaux continentales, un rapport eaux côtières), pourront être ainsi directement utilisés par les services centraux de la DPA, voire par des opérateurs extérieurs à l'administration (organisations internationales, banques, etc.).

Ultérieurement, des analyses plus fines pourraient être confiées à des étudiants (par exemple UFSH ou autre structure universitaire) qui pourraient en faire des mémoires ou thèses.

3.3.1.2.6 Budget

Dans la mesure où les traitements auront lieu à la DPA dans le cadre du programme de la DASS, le budget à mettre en place devrait couvrir essentiellement la rémunération éventuelle et les frais de fonctionnement correspondant à 106 mois/agent de terrain.

Toutefois, si l'analyse initiale ne peut être faite par l'économiste de la DASS, la rémunération d'un consultant extérieur pour une durée de deux à trois mois est à prévoir.

Au cas où la DPA ne pourrait disposer, sur son propre budget, de crédits suffisants pour mener à bien l'opération, un complément plus ou moins important (voire une prise en charge totale) pourrait être recherché sous forme d'aide extérieure à Madagascar. Il serait dans ce cas souhaitable de présenter l'enquête cadre comme un “projet”.

3.3.2 Suivi permanent

3.3.2.1 Buts

Le suivi permanent doit permettre de disposer, selon un rythme mensuel de résultats quantitatifs sur la production et l'effort de pêche relatifs à certaines ressources halieutiques jugées importantes pour l'économie malgache. Ces résultats pourraient servir de base à des études bio-économiques, à la gestion optimale des pêcheries ou à la négociation d'accords avec des opérateurs extérieurs.

3.3.2.2 Réalisation

3.3.2.2.1 Informations à collecter

a) Pêches industrielles

Crevettes

Des informations analogues à celles actuellement fournies par certaines compagnies paraissent suffisantes dans une première étape: il s'agirait d'obtenir sur une base mensuelle:

Afin de minimiser le temps à consacrer à la saisie des documents sur lesquels seront fournies ces informations, il y a lieu de prévoir d'emblée leur standardisation et de les concevoir en fonction d'un traitement informatisé sans encodage préalable.

Thons

Il faudrait s'assurer que les opérateurs de thoniers océaniques fournissent, comme le stipulent les accords de pêche, les fiches de pêche dûment remplies.

Afin d'assurer le contrôle de vraisemblance des informations portées sur ces fiches, 1'embarquement d'observateurs malgaches ayant reçu une formation appropriée (relevé de position sur des instruments de navigation, identification des espèces, etc.) doit être mis en pratique comme le prévoient les accords de pêche et comme cela a déjà lieu dans d'autres pêcheries (par exemple eaux canadiennes).

b) Pêches artisanales

Crevettes

On devra obtenir des opérateurs de navires, et non des mareyeurs ou collecteurs, qu'ils fournissent des informations analogues à celles requises pour la pêche industrielle (voir ci-dessus) et selon le même rythme mensuel. Les dispositions réglementaires prévoyant les déclarations de capture existent, ne se pose donc que le problème de leur mise en application.

La conception et la diffusion d'un bordereau standardisé de déclaration sont à prévoir. Au cas où, compte tenu des spécificités de la pêche artisanale, ce document ne pourrait être le même que celui à prévoir pour la pêche industrielle, il devrait en avoir une configùration aussi proche que possible pour simplifier les opérations de saisie et donc en diminuer leur coût.

Langoustes et crabes

Dans le cadre du projet “Développement et aménagement des pêches de l'océan Indien sud-occidental”, une collecte d'informations sur les quantités achetées par des sociétés de récolte de langoustes et crabes a été mise en place.

Parallèlement, des données relatives à l'effort de pêche ont pu être rassemblées par enquête dans les villages de pêcheurs.

Le descriptif de cette collecte sera en principe présenté en octobre prochain au séminaire d'Antananarivo sur l'état des ressources de crabes et langoustes. Dans la mesure où l'efficacité de la méthode est avérée, il conviendra de s'en inspirer lors de la prise en charge par les services décentralisés.

A noter que ces sociétés ont la possibilité de fournir leurs quantités réparties par catégorie commerciale (normes de poids).

Poissons

On se reportera aux recommandations faites ci-après à propos de pêches traditionnelles (voir paragraphe 3.3.2.2.1 c).

c) Pêches traditionnelles

Crevettes

A priori, on peut penser que des informations portant sur les quantités globales et prix moyens pour les “crevettes” et les “camarons”, par mois et par point de débarquement peuvent suffire. Les données relatives à l'effort de pêche pourraient être limitées à une évaluation du nombre de jours de pêche à la crevette (navires ou pêcheurs à pied) effectués mensuellement par les pêcheurs des villages correspondant à chaque site d'enquête.

Crabes

Voir ci-dessus à propos des pêches artisanales.

Poissons

Pour répondre au souhait du Directeur de la pêche et de l'aquaculture, mais aussi à celui d'au moins un service provincial, certains stocks de poissons exploités à proximité des grands centres de consommation doivent pouvoir être suivis. On a de bonnes raisons de penser que d'une province à l'autre les espèces concernées seront parfois différentes, même si lors de la mission l'on n'a pas eu le temps d'approfondir ce point. C'est pourquoi, on suggère d'établir la liste de ces espèces pour chaque province, après examen des résultats de l'enquête d'estimation des captures qui se déroule encore actuellement dans le cadre du projet MAG/85/014. Il est donc impératif que les informations collectées soient traitées dans les meilleurs délais. Pour ces espèces on collectera par mois et par lieu d'échantillonnage, les quantités et les prix.

Lors de la sélection des espèces à suivre dans chaque province, une certaine rigueur sera indispensable. Le choix ne devra porter que sur les espèces dont les pêcheries sont susceptibles d'être gérées. A titre d'exemple, pour le lac Itasy on pourrait citer la carpe, le bar noir et le tilapia.

Pour les espèces autres que celles retenues, on se contentera de récolter en routine le poids et le prix global, toutes espèces confondues.

Effort de pêche

Compte tenu de la multiplicité des engins de pêche utilisés par les pêches traditionnelles, il paraît difficile, au moins au démarrage du système, de collecter des informations détaillées, c'est pourquoi on suggère que soient recensés uniquement le nombre d'embarcations et/ou de pêcheurs à pied et le temps de pêche par mois pour chacun des sites d'échantillonnage.

d) Les COS

Les services de la DPA souhaitent que soient maintenus les certificats d'origine et de salubrité qui permettent un certain suivi des flux commerciaux et qui sont indispensables pour les produits exportés du territoire.

Pour améliorer la qualité des informations ainsi collectées et faciliter leur traitement, on suggére que la présentation des imprimés de COS soit standardisée sur l'ensemble du territoire et qu'ils soient étendus aux produits des eaux continentales, que les informations à recueillir portent sur les grands types de produits (par exemple poissons, crevettes), leur mode de présentation (frais, congelé), leurs qualités et prix.

3.3.2.2.2 Collecte

On recommande que la collecte soit assurée, pour tous les types de pêches par les agents des services décentralisés de la DPA les plus proches des points de débarquement: Brigades, Sections de pêches et d'aquaculture ou Circonscriptions selon les cas. Les informations récoltées seront acheminées directement par ces agents vers le bureau central des statistiques de la DPA aux fins de traitement.

Pour les pêches industrielles et artisanales la collecte devra être exhaustive dès lors que les textes réglementaires le permettent.

Pour les pêches traditionnelles, il conviendra de procéder par enquêtes et échantillonnages suivant la technique stratifiée décrite par Bellemans distinguant eaux douces, eaux estuariennes et eaux marines.

L'extrapolation à l'ensemble des sites et flottilles sera faite au niveau du bureau central des statistiques de la DPA, en utilisant un facteur calculé à partir des résultats des enquêtescadres successives et donc actualisé tous les cinq ans.

Le cumul “eaux estuariennes - eaux marines” se fera également au bureau central lors des traitements.

Les sites à échantillonner ne seront pas nécessairement aussi nombreux que ceux qui sont recensés dans l'enquête de production qui se déroule actuellement. C'est l'analyse des résultats de cette enquête qui permettra de sélectionner les sites représentatifs en éliminant ceux dont l'importance halieutique (quantite, valeurs, nombre d'embarcations) est trop faible.

La tâche nouvelle à confier aux agents de la DPA implique que ceux-ci:

Par ailleurs, pour améliorer leur efficacité et tenir compte des pratiques des professionnels de la pêche, un aménagement de leur temps de travail pourrait être envisagé.

Dans la mesure où certains représentants de services décentralisés supervisent déjà actuellement les activités des contractuels procédant à l'enquête de production, le point formation semble déjà acquis pour eux.

3.3.2.2.3 Traitement

Il doit être assuré par le bureau central des statistiques dépendant de la division “appui, suivi et statistiques” de la DPA et être entièrement informatisé.

Le choix d'un traitement exclusivement centralisé a plusieurs justifications:

  1. Il limite au maximum le nombre d'intermédiaires entre la collecte sur le terrain et l'obtention des résultats et permet de gagner du temps pour parvenir à cette dernière étape.

  2. Un traitement par les services décentralisés impliquerait de doter ces services de moyens de saisie et d'agents formés pour leur utilisation et se traduirait par des coûts très sensiblement supérieurs à ceux induits par la saisie centralisée. De plus, dès lors que Madagascar ne dispose pas encore de réseau de télétransmission, aucun gain de temps significatif n'apparaîtrait.

    La formule consistant à faire encoder en province les borderaux de collecte en vue de leur saisie à Antananarivo est également à exclure car techniquement dépassée.

  3. Dès lors que les décisions en matière de gestion et de développement des pêcheries se prennent actuellement exclusivement au niveau central du Ministère, il est indispensable que celui-ci dispose dans les meilleurs délais de résultats pertinents.

En dehors de la fonction de traitement des données, il faut prévoir pour le bureau central la responsabilité en matière d'archivage et sauvegarde des résultats ainsi qu'en matière de diffusion aux autres divisions de la DPA, mais également aux services décentralisés et aux partenaires extérieurs avec édition d'un bulletin officiel annuel ou, le cas échéant, diffusion sur support informatique.

Cette centralisation de la prise en charge des statistiques de pêche implique de disposer d'une équipe permanente pour laquelle on propose la structuration initiale suivante:

Cette proposition est basée sur les évaluations de temps de saisie-traitement calculées par Bellemans pour les informations provenant de suivi en routine des pêches traditionnelles. Elle tient compte d'un effectif de collecteurs plus réduit (20) et d'un volume d'informations plus faible provenant des pêches traditionnelles mais elle intègre, en revanche, la prise en charge des pêches industrielles et artisanales.

Faute de disposer d'un temps agent équivalant à l'effectif ci-dessus, les résultats attendus par la DPA ne pourront être obtenus et, gestion et planification des pêcheries se feront sur des bases subjettes à caution. Les conséquences peuvent en être désastreuses à terme.

C'est pourquoi, si pour des raisons budgétaires la DPA ne serait pas en mesure de disposer d'emblée d'autant de personnel nouveau ou redistribué que recommandé, on propose une alternative qui consisterait à faire participer à temps partiel des agents des autres divisions de la DPA (pêches industrielles, pêches artisanales), à la saisie des informations intéressant leur département.

En tout état de cause, l'identification et l'existence du chef d'exploitation informaticien constituent un impératif incontournable, faute de quoi le système serait voué à l'échec.

En ce qui concerne le matériel, le bureau central devrait être doté de quatre postes de saisie. Compte tenu du volume initial prévisible des informations à traiter, il semble qu'un parc de micro-ordinateurs pourrait convenir. Mais une analyse plus poussee paraît nécessaire afin d'orienter les choix finals. Cette analyse est simple et pourrait être faite dans le cadre du projet MAG/85/014. En tout état de cause, on devra s'orienter vers des matériels compatibles avec les standards usuels (par exemple P.C.) si l'on veut pouvoir échanger des informations avec des partenaires extérieurs (par exemple participation à des réunions de Commissions internationales de pêche, transmission au CNRO). Les matériels seulement autocompatibles sont à éviter.

En ce qui concerne les programmes de traitement, on suggère que leur élaboration et leurs tests aient lieu au cours de la prochaine phase du projet MAG/85/014. Si l'on a de bonnes raisons de penser que le programme concernant les pêches traditionnelles sera disponible début 1991, il restera à traiter le cas des deux autres composantes en ne perdant pas de vue que des cumuls entre les résultats des différentes composantes doivent pouvoir être faits aisément.

Avant l'entrée en action du bureau central dans sa nouvelle configuration, il paraîtrait souhaitable que son responsable et le chef d'exploitation bénéficient d'un stage de formation dans une unité étrangère déjà informatisée et traitant des pêcheries de même type que les pêcheries malgaches, même si leur échelle est différente.

De même, si la participation d'agents d'autres divisions de la DPA aux opérations de saisie est retenue, leur initiation à l'informatique est à prévoir ou à compléter.

3.3.2.2.4 Analyse

L'analyse des résultats statistiques produits par le bureau central ne devrait pas être faite par ce bureau, mais par les différents services de la DPA ou par des partenaires extérieurs (par exemple commissions internationales de gestion, organismes scientifiques, commission du chalutage, etc.).

3.3.2.2.5 Budget

L'attribution de la collecte des informations aux agents des services extérieurs est sans incidence sur les coûts de personnel puisqu'aucun recrutement n'est en principe à prévoir. En revanche, la dotation de ces agents en moyens de locomotion (bicyclette ou pirogue) est impérative. L'évaluation de ce poste de dépense est liée au choix des sites de collecte (voir paragraphe 3.3.2.1.2 ci-dessus).

Au niveau central, la formule consistant à étoffer le bureau statistique à partir d'agents de la DPA redéployés peut être étudiée; elle offre l'avantage de réduire, voire annuler, les coûts supplémentaires de personnel. Toutefois, l'entretien et l'amélioration de la technicité des agents, à tous les niveaux, est à prévoir en leur faisant suivre des stages d'informatique au cours de leur carrière.

Le montant de l'investissement en matériel ne sera évalué qu'après le choix définitif de la configuration informatique (voir paragraphe 3.3.2.1.3 ci-dessus); il en est de même du budget de fonctionnement.

Les frais occasionnés par la formation initiale des agents à tous les niveaux du système ne sont pas à considérer car ils devraient être pris en charge dans le cadre du projet MAG/85/014 avant le transfert du système à la DPA.

En tout état de cause, il paraît souhaitable qu'une ligne spécifique soit consacrée au système statistique dans le budget annuel de la DPA à partir de 1993.


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