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6. EXTRAITS DES EXPOSES PRESENTES

6.1. OBJECTIFS A REALISER PAR LA DIRECTION DE LA PECHE ET DE L'AQUACULTURE

par Georges Rafomanana, Conseiller Technique au MPAEF

Par le décret no 85.127 du 3 mai 1985, portant création de la Direction de la Pêche et de l'Aquaculture, la fusion de deux services des Pêches maritime et continentale anciennement rattachés l'un au Secrétariat Général du MPAEF et l'autre à la Direction des Eaux et Forêts a été réalisée. La création de cette direction a entraîné de nouvelle restructuration au sein du MPAEF qui se traduit par de nombreuses charges et de lourdes responsabilités au personnel affecté à ce sous-secteur des Pêches.

Pour mieux statuer la mise en place de cette nouvelle direction, par l'arrêté no 2658.86 du 12.06.86, l'Administration des Pêches a été chargée de la mise en oeuvre de la politique de l'Etat qui se repose sur les trois axes principaux :

Le Ministère pour contribuer à la réalisation de ces trois slogans misés par le Gouvernement a pris comme mots d'ordre le principe suivant “ Protéger, Produire et Développer sans détruire”. Ces mots d'ordre dictent les actions menées par les Départements techniques du Ministère.

Pour la Direction de la Pêche et de l'Aquaculture, ce principe signifie :

Le terme “Protéger” traduit en fait une action de conserver dans un esprit d'identification et d'évaluation des stocks des ressources halieutiques pour une exploitation rationnelle éventuelle. Tous les responsables de la pêche doivent donc initier à mieux connaître l'état des stocks dans leurs zones d'action respectives pour permettre d'envisager des actions adéquates.

Quant au mot “Produire”, il crée souvent une ambiguité car le Ministère chargé des pêches n'est pas un opérateur économique mais il participe à faire produire les gens à travers l'assistance technique et la vulgarisation de ces actions menées pour le développement économique du pays. Il est donc un devoir de tout un chacun de contribuer par le transfert de ses connaissances acquises et de ses expériences des savoir-faire en matière d'activités halieutiques aux groupes cibles que sont les pêcheurs tant maritimes que continentaux. Et enfin, à l'ensemble “Développer sans détruire”, ce groupe de mots définit une action de promouvoir pour développer une action dèjà entamée qui est suivie d'une mesure appropriée pour une exploitation rationnelle. C'est la base de toute évolution dans le développement économique d'un pays dans tous les domaines : agriculture, élevage, halieutique, etc….

Et pour contribuer et mettre en aplication ces mots d'ordre du Ministère, la Direction de la Pêche et de l'Aquaculture a élaboré en 1987, “Le Guide du Responsable de la Pêche et de l'Aquaculture” où Monsieur le Ministre de la Production Animale chargé des “ Pêches” a transformé en directives et instructions les mesures identifiées et proposées en vue de l'amélioration de l'organisation de travail au sein de la DPA tant au niveau central qu'au niveau décentralisé. Ce guide n'est que l'application, ou plus exactement, la mise en application des objectifs visés par le Plan National de Développement conçu par le Pouvoir Revolutionnaire. Il sert surtout d'orientations et de cadre du travail pour transmettre à tout un chacun la prise du sens de responsabilité et de devoir pour contribuer aux efforts de développement économique de notre pays.

A travers les différents séminaires tenus et/ou prévus dans le cadre de ce projet, tous les responsables de la pêche ici présents sont tenus à connaître leurs responsabilités et attributions respectives. Les recommandations identifiées et proposées de ces séminaires doivent servir de guide pour que dans la pratique, le pragmatisme s'observe. La traduction en actions concrètes des idées maitresses sorties de ce séminaire renforcera davantage la poursuite des objectifs préconisés dans le guide du responsable de la pêche.

6.2. ROLE DES SERVICES DECENTRALISES DANS LE DEVELOPPEMENT DES PECHES MALGACHES

par Herimanana Zo Razanamaharo, Chef du Service Provincial de la Pêche et de l'Aquaculture d'Antananarivo à la DPA/MPAEF

Depuis un certain temps, il a été constaté l'importance du rôle de la pêche et de l'aquaculture dans le domaine de l'économie et de l'alimentation. Il n'a pas échappé à cet égard le Faritany d'Antananarivo, qui jouit à l'heure actuelle d'une aide et assistance des organismes internationaux et des collectivités décentralisées. En effet, point n'est besoin de signaler qu'à l'heure actuelle, le poisson est un aliment extrêmement recherché par la majorité de la population malgache, au même égard que la viande porcine et bovine.

A cet effet, des mesures devraient être prises pour son développement surtout en ce moment où les paysans et pêcheurs semblent être de plus en plus intéressés par la pêche et l'aquaculture. Il est donc nécessaire de faire savoir à tout un chacun le rôle qu'il devrait tenir pour assurer avec efficacité le développement des pêches dans leurs régions respectives et ce à commencer par le SPPA, la CIRPA, la SECPA, la BRIPA et les stations piscicoles.

Le développement des pêches vise surtout à atteindre plusieurs objectifs complémentaires qui devraient être clairement énoncés et dont tous les points, en vue de les atteindre, tant matériels que financiers et personnels, soient bien déterminés. En sus de cela, étant donné que la pêche est une activité susceptible d'évoluer très rapidement, il faudrait des programmes bien planifiés (calendriers des travaux, planning des travaux), afin d'éviter autant que faire se peut les difficultés pour parvenir à ces objectifs.

Tel est le cas de l'aquaculture, quoiqu' elle se heurte à divers obstacles (humains, biologiques ou même écologiques). Il appartient donc aux services décentralisés de planifier et évaluer leurs travaux, compte-tenu du potentiel en aquaculture dans leurs régions respectives, tout comme ils devraient savoir que pour développer la pêche artisanale, la planification devrait tenir compte des infrastructures convenables de commercialisation et de distribution (bâtiments, moyens de locomotion, équipements …) ainsi que des moyens financiers mis à leur disposition.

Voilà donc le premier rôle des services décentralisés, celui de savoir planifier et évaluer à l'avance, et d'une façon systématique, la validité des objectifs à atteindre.

Toutefois, quoique sachant bien planifier et organiser leurs programmes, encore faudrait-il qu'ils sachent gérer avec efficacité ces moyens, en vue d'une exploitation rationnelle et optimale des ressources halieutiques. A cette fin, ils devraient posséder le maximum possible d'informations sur les ressources et les rendements potentiels, afin de pouvoir bien les analyser et concevoir leurs propres idées au moment opportun. C'est à partir d'une étude analytique très profonde qu'on pourrait adopter des mesures de conservation appropriées fondées sur des données statistiques fiables, afin de pouvoir mettre en oeuvre et suivre les activités d'aménagement et de développement des pêches.

Par ailleurs, il n'est besoin de rappeler que la gestion financière des crédits octroyés au niveau des services décentralisés devraient tenir compte des objectifs à réaliser pendant une période donnée, et ce en fonction des programmes planifiés qui sont à évaluer au début de chaque campagne. A cet égard, lesdits services devraient savoir que les projets en vue du développement de la pêche et de l'aquaculture devraient être fondés sur les meilleures informations disponibles concernant les ressources halieutiques, l'équipement, les moyens d'entretiens y afférents, et devraient être intégrés dans les plans nationaux élaborés par la Direction Centrale (PIP - plan quinquenal).

Ici apparaît donc le deuxième rôle des services décentralisés, surtout ceux ayant des crédits à gérer ou à utiliser, le rôle de gestionnaire et d'agent de conception.

Par ailleurs, tout un chacun sait que les services décentralisés sont les charnières entre les services centraux d'une part, et les collectivités décentralisées d'autre part. Pour cela, un contact fréquent avec les artisans pêcheurs devrait être effectué, de même avec les sociétés amodiataires de pêche, avec les collecteurs, avec les VIP …, les aider autant que possible afin de mieux harmoniser leurs efforts pour la formation des activités de développement. Pour y parvenir, il serait utile que cette participation, ces contacts soient assurés par une entente mutuelle parfaite, une assistance technique régulière, qui devraient faire en sorte que les intérêts de la pêche continentale et de l'aquaculture soient dûment pris en considération dans les plans de développement.

En un mot, il faudrait que les agents de ces services décentralisés puissent soutenir les pêcheurs et les sociétés et qu'ils puissent s'assurer de leur coopération et de leur participation. En d'autres termes, il faudrait considérer ces organisations des pêcheurs comme une voie par laquelle les décisions en matière de développement pourront être mises à effet, et en fonction de laquelle l'assistance technique pourra être acheminée.

En ce sens donc, le rôle des services décentralisés, plus particulièrement des agents de terrain (BRIPA - Station piscicole) est un rôle de soutien et d'assistant technique.

Par ailleurs, il est patent que divers organismes internationaux travaillent souvent en étroite collaboration avec la Direction. Si les services centraux constituent l'organe de reflexion et de décision, il appartient par contre aux services décentralisés de réaliser concrètement et d'exécuter les décisions enoncées au niveau central. Point n'est donc besoin de signaler que des dispositions devraient être prises par les services décentralisés pour coordonner les activités entreprises par les organismes internationaux interessés (FAO, FED, etc …). Les informations sur les projets d'investissement dans le secteur des pêches devraient être échangées régulièrement et il appartient aux agents de terrain de définir clairement avec les experts les objectifs, évaluer soigneusement l'ordre de priorité des travaux à exécuter et assurer leur pleine intégration dans l'ensemble des plans nationaux d'aménagement et de développement de pêche. Ici donc, l'agent des services décentralisés joue le rôle de coordinateur et de médiateur.

D'autre part, il ne faudrait pas oublier également que les pêcheurs malgré qu'ils habitent aux alentours les lacs et étangs, ne prennent pas conscience des divers risques qu'ils pourraient encourir (par exemple surexploitation) s'ils n'ont pas été bien éduqués et sensibilisés. A cet effet donc, ils devraient être formés d'une façon systématique et progressive, afin qu'ils puissent pleinement donner satisfaction pour le développement des pêches. Il est donc primordial que les services décentralisés devraient prévoir des programmes de formation en vue d'un enseignement des meilleures techniques de pêche et de l'aquaculture. Tels sont les cas de la formation des rizipisciculteurs et des pisciculteurs dans la région de Vakinankaratra et de l'Itasy. Il en est de même concernant la formation des pêcheurs au lac Itasy et Mantasoa, quoique ne bénéficiant pas de centres de formation de pêcheurs, à l'instar de ceux de Nosy-Be et de Toliara. Quoiqu'il en soit, les services décentralisés devraient savoir que pour permettre l'amélioration des potentiels halieutiques dans le domaine de la pêche et de l'aquaculture, des sensibilisations fréquentes, des vulgarisations régulières devraient être effectuées, afin de faire savoir à tout un chacun les règles et les lois en vigueur en matière de pêche. Bref, les services décentralisés devraient former, éduquer et sensibiliser ces coopératives, notamment dans le domaine de la technologie de la pêche, meilleur moyen et de surcroît le plus efficace en vue d'une stratégie pour le développement des pêches.

Voilà donc un autre rôle important des agents des services décentralisés, celui de formateur et de vulgarisateur.

Toutefois, nonobstant la possession et les connaissances des rôles cités supra, encore faudrait-il que ces agents puissent savoir qu'il est nécessaire que des mesures devraient être prises pour le contrôle et l'observation des réglementations aussi bien dans les plans d'eau continentale que dans les diverses stations gérées par le service (contrôle qui constitue une entité indispensable pour permettre la mise en valeur rationnelle des ressources halieutiques). Il est donc nécessaire que les services décentralisés prennent conscience que pour assurer le développement des pêches, un contrôle et un suivi systématique devraient être effectués par n'importe quel moyen, afin de préserver la faune aquatique d'une menace de surexploitation (contrôle inopiné des engins de pêche, contrôle des mailles non réglementaires, suivi de la numérotation des pirogues, filets utilisés, etc …).

Tels sont donc les rôles que devraient assumer les services décentralisés au sein du SPPA d'Antananarivo. D'ores et déjà, tout un chacun devrait savoir quelles seront donc leurs responsabilités et ce qu'ils devraient effectuer à l'égard du service en général et de leurs propres activités en particulier.

Toutefois, il y avait un rôle qu'on n'a pas cité jusqu'à maintenant, mais que pourraient également assumer les services décentralisés, le rôle d'agent de répression. Si l'on n'a dit aucun mot à ce sujet, ce n'est pas par omission volontaire, ni par inadvertance. Disons simplement que jusqu'à maintenant, aucune information, aucune instruction n'est parvenue jusqu'aux services décentralisés. Or, il est patent que sans répression, aucune vulgarisation, aucune sensibilisation ne pourrait se faire. Alors, on pourrait se poser la question de savoir si les agents des services décentralisés assermentés peuvent jouer le rôle d'agent de repression et dresser des procès-verbaux y afférents. Si oui, ils sont prêts à faire tout leur possible, sinon pour enrayer cette vague de braconnage qui risquerait à coup sûr de faire disparaître notre faune aquatique, du moins pour la freiner. Si tel n'est pas le cas, des instructions fermes devraient être données.

Les services décentralisés auprès du fokontany d'Antananarivo proposeraient une concertation entre la Direction des Eaux et Forêts et la Direction de la Pêche et de l'Aquaculture pour faire savoir quels sont les rôles à leur agent respectif concernant la répression.

6.3 ROLE DU SERVICE PROVINCIAL DE LA PECHE ET DE L'AQUACULTURE DE TOLIARA ET DE SES SUBDIVISIONS DANS LE DEVELOPPEMENT DE LA PECHE

par François Gilbert, Chef du Service Provincial de la Pêche et de l'Aquaculture Toliara à la DPA/MPAEF.

Personne ne peut plus nier le décisif tournant qu'a pris ces derniers temps, dans le Faritany de Toliara, le développement du secteur halieutique, notamment en ce qui concerne sa branche artisanale, de par ses réalisations qui se font voir le jour partout. Toutefois, il reste encore beaucoup à faire pour que notre Service puisse être digne de son nom et trouver la place qu'elle devrait l'être réellement.

Responsable direct, selon les directives de la DPA, sur l'organisation de la couverture administrative du Faritany en matière de pêche et de ses activités connexes, notre Service a toujours axé ses efforts et ses interventions pour la réalisation des objectifs de développement du pays, dont j'énumère sommairement :

Et pour la concrétisation de ces objectifs, nous avons aussi bien mené à terme la politique préconisée dans le domaine halieutique, dont les grandes lignes sont bien tracées dans notre ambitieux et louable “Guide du Responsable de la Pêche et de l'Aquaculture”, et dont nous n'avons plus rien à ajouter ou transformer.

Toutefois, à notre humble connaissance, pour que le SPPA de Toliara puisse s'intégrer réellement à la promotion économique de la pêche dans la région, et devant l'imperfection de certaines méthodes qui se fait sentir sur nos attributions quotidiennes, permettez-nous de soulever des problèmes et d'émettre des propositions réalistes.

Avant tout, il faut être franc dans cette intervention et souligner que nous ne cherchons pas du tout à dénigrer la capacité de qui que ce soit et nous sommes même dans l'ignorance de l'avis de chacun. Mais par contre, nous sommes convaincus qu'il est embarrassant d'être déphasé d'une activité qui est en relation étroite avec nos attributions et qui nous échappe totalement, faute de dispositions administratives adéquates.

Cet exposé est loin d'être parfait si nous omettons de vous exposer quelques faits plus saillants :

C'est à nous d'établir notre autorité de tutelle vis-à-vis de ces professionnels, sinon nous sommes toujours condamnés à leur demander les renseignements qui s'avèrent nécessaires dans la réalisation de nos activités. Pour pouvoir agir comme nous voulions jusqu'à un certain degré de compétence, nous suggérons pour ne pas trop réclamer, une certaine autonomie de décisions pour pouvoir rehausser, dans notre périmètre d'intervention, l'image de marque de notre Direction et voir même, de notre Ministère.

A ce propos, des exemples plus ponctuels peuvent être ajoutés pour mettre en évidence cette suggestion. Avec une certaine autonomie de décision, le Service Central serait libéré de certains poids. Et pour ce, nous souhaitons une preuve de confiance de la part de la DPA, par exemple :

On ne cherche point à transformer notre administration en service de répression. Par contre, nous proposons quand même mettre en application une mesure administrative, laquelle est conçue de façon à rendre plus automatique, efficace et régulière la relation de travail entre notre Service et les collectivités décentralisés et d'un autre côté, notre Service et les professionnels qui nous sont rattachés.

Avant d'en conclure, permettez-nous d'avancer les faits suivants : compétent et ayant foi en ce que nous faisons pour mériter la confiance de nos supérieurs et de notre entourage, donnez-nous les moyens pour mener à terme notre tâche. Les moyens tels que :

Sur ce dernier point, notre rôle est un peu confus : proposer ou exécuter. A notre humble avis, nous préfererions proposer et exécuter au lieu d'exécuter sans pouvoir proposer.

Peut-être, on nous minimise pour être trop jeunes, c'està-dire une Direction jeune où opèrent des jeunes mais dynamiques cadres. Mais toutefois, nous nous sentons responsables, disciplinés, loyaux envers nous-mêmes et les autres, et avec la célérité voulue, nous sommes sûrs de nous-mêmes pour parvenir à une efficacité idéale.

Pour en terminer, on laisse cet exposé au jugement de tout le monde car ces idées, loin d'être parfaites, ont été basées essentiellement sur les faits vécus sur terrain. Les remarques et observations diverses susceptibles sur ce fait sont sollicitées à tout un chacun, pour ériger ensemble le développement de la pêche malgache.

6.4 SERVICE DE TERRAIN - LEURS ACTIVITES ET PROBLEMES ACTUELS

par Zbigniew Kasprzyk, Conseiller Technique Principal du projet MAG/85/014 et Alexandre Rabelahatra Direction de la Pêche et de l'Aquaculture.

I. Introduction

Cet exposé a été préparé à la base d'une enquête distribuée à tous les cadres techniques employés dans les différents échelons des services décentralisés de la Direction de la Pêche et de l'Aquaculture. Sur 67 personnes enquêtées, 56 ont répondu au questionnaire, soit 83,6% de l'effectif total des cadres. Tenant compte du pourcentage très élevé des réponses, on peut conclure qu'aucune catégorie du personnel n'a été négligée et que les problèmes mentionnés et les propositions présentées dans cet exposé sont assez représentatifs pour toute la population enquêtée. Naturellement, cette analyse constitue la première approche des problèmes qui préoccupent les services de terrain. Pendant le séminaire, les participants pourraient confronter leurs remarques avec les résultats de cette enquête, les compléter ou les corriger. Nous espérons que ce système de travail va faciliter la présentation des conclusions et des recommandations finales du séminaire visant à l'amélioration du fonctionnement des services de terrain et au renforcement de l'efficience de chacun des postes.

II. Résultats de l'enquête - conclusions générales1

1 On peut trouver dans le Rapport de terrain No 7 du projet MAG/ 85/014, les résultats détaillés et l'analyse de cette enquête.

  1. En moyenne, les agents enquêtés ont 6 années d'expériences dans l'administration des pêches. Ce sont les chefs de stations piscicoles et les chefs de division SPPA qui ont l'expérience la plus courte, respectivement 1 année et 1 année et demie.

  2. En ce qui concerne l'affectation des cadres à leurs postes actuels, ils les occupent en moyenne depuis un peu plus de 2 ans. Ce qu'il faut noter, c'est que presque 43% des enquêtés occupent leurs places en moins d'un an. Ce sont les chefs de division SPPA (en moyenne 9 mois), les chefs STAP (1 année en moyenne), et les chefs CIRPA (1 année et demie en moyenne) qui sont les plus récemment affectés à leur poste.

  3. Parmi les agents enquêtés, 59% ont affirmé que leur formation est adéquate pour l'exécution de leurs attributions alors que 38 % ont soutenu le contraire. Les réponses négatives étaient données en majorité par les chefs SECPA et STAP.

  4. 39% des cadres enquêtés n'ont profité pour l'instant d'aucune forme organisée d'amélioration de leurs connaissances du métier (UFSH, stages, cours, séminaires). Ce manque de formation spécialisée dans le domaine de la pêche touche particulièrement les collaborateurs du SPPA et de la CIRPA et les chefs STAP.

  5. L'analyse des réponses sur les besoins en formation supplémentaire montre clairement qu'il y a un grand besoin en formations spécialisées techniques (aquaculture, technique et technologie des pêches et des produits halieutiques) par rapport à la formation générale sur la pêche.

  6. La majorité des enquêtés a jugé aussi bien la quantité que la qualité des cadres insuffisantes et non satisfaisantes. Seulement, 20% ont estimé suffisant le nombre de techniciens et 14 % ont été satisfaits du nombre de personnel administratif. En ce qui concerne la qualité des techniciens, 59 % l'ont trouvée insatisfaisante. Dans le cas du personnel administratif, l'opinion est plus critique avec 62 % de non satisfaisante. Les besoins supplémentaires étaient évaluées à 65 techniciens et 40 personnels administratifs. Ce qui revient à dire que dans le cas des techniciens, le doublement de l'effectif actuel (67) a été proposé.

  7. Sur 39 unités opérationnelles des services décentralisés, 29 disposent de locaux qui appartiennent soit à la DPA (18), soit aux autres directions du MPAEF, soit aux collectivités locales et aux privés.

  8. En comparaison avec les autres structures décentralisées, les SPPA sont relativement assez bien équipés en moyens de communication (téléphone) et de locomotion (voiture, moto, vélo). Au niveau des CIRPA, seulement la moitié des CIRPA est dotée de téléphone, quatre disposent de voitures, neuf de motos et huit de vélos. Les autres échelons décentralisés sont pratiquement privés de téléphone et de moyen de déplacement.

  9. L'équipement et le matériel qui sont fonctionnels dans tous les services, dépassent 80% dans les cas du téléphone, des machines à écrire et des voitures, oscillent autour de 50% pour les motos, vélos, embarcations et fumoirs, baissent jusqu'à 20% pour les engins de pêche.

  10. Moins de la moitié des enquêtés (46%) trouve appropriée l'organisation actuelle des services décentralisés ; 39% ont eu l'opinion contraire. En général, les chefs de division SPPA, les collaborateurs ainsi que les chefs CIRPA ont critiqué plus sévèrement l'organisation que les autres.

  11. La difficulté de communication qui entraîne le retard des informations et qui limite l'occasion d'avoir les échanges de points de vue est le problème le plus important dans les relations avec la Direction Centrale. Des agents affirment que certaines décisions ne peuvent être prises à leurs niveaux sans les instructions de la Direction Centrale. Le type de relation avec les services hiérarchiques supérieurs pour 40% des réponses est d'ordre professionnel. Les mêmes relations (administrative et technique) dominent chez les services hiérarchiques inférieurs.

  12. 52% des enquêtés ont constaté qu'ils n'ont pas des possibilités de prendre des propres initiatives. L'opinion négative dominait chez les cadres SPPA et CIRPA. Pour ceux qui ont répondu positivement, ces possibilités se limitent aux activités administratives et techniques courantes.

  13. D'autre côté, les mêmes enquêtés ont répondu dans la proportion de 46% que leurs propositions avaient été acceptées par leurs supérieurs ou par la Direction Centrale (46,4%) (ce qui montre une certaine incohérence).

  14. Une forte proportion des agents enquêtés maintiennent des relations avec leurs collègues des services décentralisés des autres directions du MPAEF (80%) et avec les autorités locales (73%).

  15. Seulement, 47% des cadres enquêtés ont confirmé l'existence de collaboration avec les services décentralisés du même niveau de la DPA.

  16. L'analyse des activités dominant actuellement aux différents niveaux des services décentralisés ont montré que les chefs SPPA consacrent 70 – 80% de leur temps pour les travaux de bureau (correspondance, budget, secrétariat, préparation du travail), gestion du personnel, etc …), les chefs CIRPA 50 –60%, les autres moins de 30%.

  17. Les conditions de travail mais particulièrement l'équipement modeste en moyens de locomotion et en matériel de vulgarisation déterminent en réalité l'importance des activités exécutées quotidiennement par les différents services décentralisés. En conséquence toutes les activités exigeant une sortie sur le terrain sont limitées (de 15% du temps global pour les CIRPA à 25% pour les SECPA et BRIPA).

  18. D'après les propositions concernant les activités jugées les plus nécessaires à réaliser à l'avenir, on constate que tous les services décentralisés les voient très analogues (vulgarisation, encadrement, sensibilisation, contrôle des marchés et recueil des statistiques).

  19. 54% des enquêtés ont trouvé les réglementations administratives adéquates avec leurs attributions quotidiennes (31% ont donné la réponse négative). C'est surtout au niveau des cellules décentralisées de base (à partir de SECPA) qui sont les plus appelées à appliquer les réglementations que les réponses négatives ont atteint les plus fortes proportions.

  20. Dans le cas des réglementations techniques, 48% des enquêtés constatent qu'elles permettent de réaliser avec efficacité et correctement leurs attributions quotidiennes. 40% jugent le contraire.

  21. L'analyse de réponses a permis de dresser une liste des réglementations proposées à être abrogés ou amendées (Annexe 3).

III. Recommandations

  1. La réalisation des besoins en formation, essentiellement dans le domaine technique, nécessite l'organisation périodique de cours et de stagess, de recyclage. Ces formations s'adressent en priorité aux chefs STAP, mais aussi aux cadres des SECPA et BRIPA et aux collaborateurs des CIRPA. La conception de ce programme de formation doit être préparée par l'administration des pêches en commun avec l'UFSH, l'EASTA et le projet MAG/88/005. 1

  2. Compte-tenu des besoins futurs en personnel pour les postes de techniciens de pêche et de chefs SECPA, il apparaît nécessaire d'améliorer les conditions de travail et les possibilités d'enseignement à l'EASTA à Mahajanga. Il faudra donc vérifier rapidement le contenu de cette formation, les moyens à mettre en oeuvre et le cadre d'exécution, comme cela a été envisagé pour la formation supérieure halieutique à Toliara.

  3. On juge aussi importante l'organisation de séminaires, de réunions périodiques, de voyages d'études, de visites d'unité de production, les échanges d'informations entre les services décentralisés de la DPA du même niveau.

  4. L'analyse des réponses a montré les nécessités de proséder à plusieurs modifications dans l'organisation et dans le fonctionnement des services décentralisés :

    Vu la nécessité de diminution des dépenses budgétaires, la limitation des chevauchements d'attributions, l'accélération de la transmission des instructions et des informations et enfin l'élargissement du pouvoir de décision au niveau du SPPA, on propose la réduction du nombre des échelons décentralisés de quatre à deux, en gardant les SPPA et les SECPA à dénommer CIRPA.

  5. La réalisation correcte et efficace des attributions quotidiennes nécessite, soit le changement total, soit la modification de certaines réglementations techniques sur la pêche (voir la liste en Annexe 3) qui ne concordent plus aux réalités et à la situation économique actuelle.

1 Projet PNUD/FAO/MAG/88/005, Promotion de l'aquaculture et privatisation de la production d'alevins.

6.5. FORMATION DES CADRES DE TERRAIN A L'EASTA A MAHAJANGA

par Christian Rakotoarizaka, Formateur permanent à l'EASTA.

I. Présentation de l'EASTA

L'EASTA (Ecole d'Application des Sciences et Techniques Agricoles), créée suivant le decret No 84–394 du 13.11.84, forme les Adjoints Techniques de :

L'arrêté No 4506/85 du 23.10.85 fixe la structure, l'organisation générale et porte l'ouverture de l'EASTA.

Le concours d'entrée à l'école est ouvert aux titulaires du CFEPCES. La formation dure trois ans dont les deux premières années à Mahajanga sont consacrées aux modules de spécialisation et la dernière à Antananarivo, aux modules de polyvalence (plus la pisciculture pour la Section Pêche).

Jusqu'à présent, deux promotions sont en cours de formation :

II. Objectifs généraux de la formation

En ce qui concerne les objectifs de la formation, il faudrait signaler que, compte-tenu des spécificités de chacun des secteurs professionnels, la formation vise à rendre les techniciens aptes à :

III. Programme de formation

Pour parvenir à ces objectifs, des programmes de formation, dont on peut trouver la liste en annexe 4, ont été conçus conjointement par le Service de l'Enseignement, du Recyclage et de la Formation Agricoles (SERFA), la DPA et un expert de la FAO. De prime abord, on croit qu'à travers cette liste, le séminariste pourrait apprécier la diversité des domaines embrassés pour la formation des techniciens de Pêche et de l'Aquaculture.

Le programme est divisé en modules de formation. Chaque module est “ unité de formation isolable” dont les liens de dépendance avec les autres unités sont réduits au minimum. Théoriquement, un module donné peut être dispensé à n'importe quel moment du programme puisqu'il constitue une “entité qui se suffit à elle-même”.

Chaque module comporte des objectifs clés correspondant à des tâches professionnelles qui pourraient être exigées de l'élève à l'issue de la formation. En voici deux exemples :

EXEMPLE 1:
 module P9:les matériaux utilisés et la construction des engins de pêche.
objectifs-clés:entre autres :
- connaissance des matériaux (fils et filets) ;
- réalisation des mailles de filet à l'aide d'une navette ;
- réparer une nappe de filets déchirée ;
- coller des pièces de filets ;
- monter divers éléments constituant une palangre ….
EXEMPLE 2:
 module P20 :comptabilité et gestion d'activités de pêche
objectifs clés:- savoir établir la comptabilité relative à une sortie de pêche : frais d'armement, parts de pêche … ;
- étude de cas ;
- connaître les bases de la gestion globale d'un complexe de production des produits de la mer incluant embarcation de pêche, installation portuaire pour le débarquement, installation de vente et de mareyage, magasin de matériel et atelier.

L'on peut remarquer qu'une adéquation effective de ce système modulaire de l'enseignement pratique avec les matériels et équipements nécessaires s'impose donc, afin de parvenir aux objectifs fixés.

Par ailleurs, le programme est présenté en trois parties, chaque partie correspondant à un type particulier de modules :

  1. Les modules techniques de base, reconnus par le sigle “T” dans la liste en annexe. Ils regroupent l'ensemble des opérations professionnelles non spécialisées ou utilisées dans toutes les spécialisations (T1 - T2, …)

  2. Les modules de polyvalence (sigle “X”) qui sont des unités spécialisées dans un domaine donné (exemple : Production végétale, Eaux et Forêts, …) mais destinées aux élèves se spécialisant dans le domaine de la pêche.

    Exemples : X A1, X Z2, X F2, …

    Ces modules de polyvalence doivent assurer le décloisennement des spécialisations et permettre aux techniciens :

  3. Les modules opérationnelles spécialisés qui appartiennent en propre à la spécialisation visée par la section pêche et aquaculture. Ce sont les modules de la liste en annexe 4 représentés par les sigles “P” ou “PM”.

IV. Problèmes

Il faut maintenant soulever et soumettre aux participants de notre séminaire pour éventuelles solutions, les problèmes qui contribuent à frustrer en quelque sorte, la formation de cadres moyens de pêche à l'EASTA de Mahajanga. Ils sont de deux sortes : ceux qui se rattachent directement à l'enseignement et d'autres qui découlent de l'administration en général de l'Ecole.

Enseignement

a) Corps enseignant

D'emblée, l'on pourrait affirmer que l'effectif enseignant actuel, officiellement affecté à l'EASTA de Mahajanga s'avère insuffisant pour mener à bien la formation demandée. En effet, il était prévu dans l'organigramme la participation de cinq formateurs et de trois collaborateurs techniques. Mais il n'existe réellement aujourd'hui que le chef de Département pédagogique et d'un professeur permanent pour assurer les modules spécialisés et une partie des modules de base. Force nous est donc de recourir au recrutement de vacataires pour nous suppléer sur l'autre partie des modules.

b) Contribution de l'ENEM

La contribution de l'Ecole Nationale d'Enseignement Maritime (ENEM) de Mahajanga, sur les modules spécialisés, active lors de la première promotion, est suspendue actuellement suite à la difficulté rencontrée pour la régularisation des frais de scolarité réclamés. Ces modules sont repris et assurés, aujourd'hui, par les formateurs de l'EASTA. Toutefois, une concertation en haute instance (MPAEF - MTRT) est actuellement en cours, afin de régler ce problème de participation tant sollicitée des enseignants de l'ENEM à l'EASTA.

c) Documentation

Elle n'est pas bien fournie, la section Pêche et Aquaculture étant encore nouvelle à l'Ecole. Une liste d'ouvrages et de documents a été déjà addressée à la FAO.

d) Matériel et équipement de travaux pratiques

Les maériel et équipement de laboratoire et de plongée sousmarine, prévus à l'érection de l'EASTA de Mahajanga ne sont pas encore dotés par la FAO.

Insuffisance de crédit

Le montant de crédit affecté assure tant bien que mal le fonctionnement de l'Ecole (administration, exploitation domaine, pédagogie).

Nous espérons que les séminaristes ont pu apprécier, à travers ce bref exposé, la situation actuelle de la formation et le profil attendu des Adjoints Techniques de Pêche. Toutefois, nous nous permettons encore une dernière fois d'émettre quelques formulations dans le sens et le souci de performer beaucoup plus l'enseignement mené à l'EASTA d'Amborovy, Mahajanga :

6.6 ROLE DES SERVICES DECENTRALISES DANS LE SUIVI DES ACTIVITES STATISTIQUES

par Marc Bellemans, Expert Statisticien du projet MAG/85/014.

I. Avancement sur la mise en place du système statistique d'estimation de la production

Actuellement, après une première vague de recrutement et de formation à Toamasina, quelques 8 enquêteurs sont actifs sur la côte Est (Antsiranana, Maroantsetra, Fénérive-Est, Sainte Marie, Toamasina, Mananjary, Manakara, Farafangana). 5 autres enquêteurs sont actifs dans les Fivondronana d'Antsiranana et de Mahajanga en vue d'une étude spécifique sur les crevettes côtières. En général, l'on peut constater que l'intégration des enquêteurs dans les villages s'est effectuée sans trop de déboires. Aussi, les premiers résultats obtenus sont assurément positifs et confirment en gros les résultats reçus lors de l'enquête cadre. En outre, ils semblent prometteurs quant à l'estimation de la production totale de la pêche traditionnelle malgache, bien que de nombreux problèmes techniques restent à résoudre.

Toutefois, ce côté positif des choses est masqué par le fait que l'administration actuelle n'est pas encore en mesure de garantir un suivi au système actuel du fait de son absence quasi-totale au niveau du terrain. La jeune administration s'est créée sur la base d'une structure pyramidale en commençant par rendre fonctionnels les organes supérieurs. Dès lors, il est temps de penser à remplir, d'une manière sensée, les niveaux inférieurs de cette administration (vulgarisateurs, encadreurs, enquêteurs, etc…) par des agents techniques des pêches de niveau inférieur qui permettraient ainsi à l'administration d'avoir une présence plus tangible au niveau des communautés de pêcheurs.

Le problème de la collecte de données fiables et utilitaires (donc du système statistique) se confronte à l'avancement du volet (ré)- organisation de l'administration aux échelons inférieurs. Se greffant sur les problèmes, se présente la première promotion des EASTA (19 étudiants) de Mahajanga (fin août 1989) qui permettrait en partie de couvrir certains besoins immédiats du projet (volet statistique) et de l'administration, mais dont personne ne semble pour l'instant vouloir parler.

Face aux restrictions budgétaires et au manque de personnel sur le terrain (au niveau des villages), il sera nécessaire d'évaluer, d'après l'analyse des résultats de l'enquête de production durant une année complète, quel système pourrait convenir aux besoins et possibilités de l'administration malgache. Cette analyse permettrait d'effectuer des études comparatives entre les données existantes et les données estimatives de la production par le système statistique. Celles-ci permettraient ainsi d'établir plus concrètement les facteurs correctifs à utiliser et de retenir les domaines focaux où le cas échéant, il s'avèrerait qu'un suivi plus rigoureux soit nécessaire. Aussi, les coûts liés à de telles propositions de système de collecte de données pourraient être quantifiés. Ce n'est donc qu'après un an de fonctionnement du présent système statistique, et après analyse détaillée des résultats de celui-ci que l'on pourra présenter des propositions concrètes de suivi statistique convenant non seulement aux nécessités, mais surtout aux possibilités de l'administration malgache, tout en répondant aux besoins des utilisateurs des données.

II. Proposition de structure statistique au sein de l'administration

Avec la mise en place des enquêteurs se pose le problème du suivi de ces derniers, du traitement et de l'analyse des données aux divers échelons de l'administration.

Afin d'éviter un alourdissement abusif en personnel de l'administration et tout en répondant aux besoins de présenter une synthèse des résultats statistiques par province, il est proposé de ne retenir qu'un responsable statistique provincial (rattaché au SPPA) qui serait responsable du suivi technique des enquêteurs, du traitement et de l'analyse de toutes les informations statistiques au niveau du faritany. A ce niveau, l'on pourrait penser à décentraliser une partie de la DASS en créant au niveau provincial un service de statistique. AInsi, tous les autres services décentralisés (CIRPA, SECPA, BRIPA) ne deviendraient en matière de statistique qu'une sorte de boîte à lettre pour la transmission des informations. Chaque service décentralisé auquel est rattaché un enquêteur serait néanmoins responsable du suivi administratif et technique de ce dernier.

Cette proposition est valable à la condition que les éventuelles affectations/tranferts restent raisonnables et limitées dans le temps et les fonctions. Aussi, s'il s'avère impossible d'avoir une possibilité de carrière et de spécialisation technique, il faut penser à former au sein de la cellule statistique de la DASS, au niveau central, 5 agents responsables du suivi statistique d'un seul faritany ( le faritany d'Antananarivo pourrait faire usage des facilités informatiques du niveau central).

Quelle que soit la solution retenue, il faut être conscient qu'une informatisation du traitement des données soit au niveau central, soit au niveau décentralisé, s'avère nécessaire à l'avenir, non seulement en vue d'un traitement plus rapide mais aussi afin de permettre un retour d'information vers les services concernés.

III. Annuaire statistique des pêches

Le but de toute opération statistique est de présenter des tableaux utilitaires dans le domaines des pêches (production, commercialisation, caractéristiques structurelles, etc …). Il sera donc nécessaire à l'avenir de penser à présenter les résultats statistiques par faritany selon les tableaux non seulement complets, mais surtout répondant aux besoins des utilisateurs des informations. C'est ainsi qu'il faudra étudier scrupuleusement les divers tableaux à incorporer dans l'annuaire statistique.

6.7. PRIORISATION DES ACTIVITES DE TERRAIN

par Charles Andrianaivojaona, Directeur de la Pêche et de l'aquaculture au HPAEF.

I. Introduction

La priorisation des activités nécessite au préalable une connaissance parfaite du rôle et des attributions du Ministère, en général, et de la DPA, en particulier, dans le développement de la pêche et de l'aquaculture. Pour ce faire, chaque agent doit se référer à “ la Politique en matière de Production Halieutique” et au “Guide du Responsable de la Pêche et de l'Aquaculture ”.

La priorisation des activités doit se traduire par une bonne organisation du Service permettant leur réalisation selon les moyens (humain, financier, matériel) disponibles. Chaque responsable, à son poste, doit programmer son travail qui comprend les tâches purement administratives (gestion du personnel, du crédit, du matériel, des fournitures diverses) et les tâches techniques.

Différentes instructions précises ont été émises en ce qui concerne les méthodes et procédures à suivre pour les tâches administratives. Ce sont des activités quotidiennes, de “routine”, qu'il faut exécuter avec une certaine automacité. La méconnaissance des instructions et procédures prescrites peut entraîner un ralentissement considérable (rejets de dossiers, retard de l'exécution) du travail et partant un surcharge d'activités administratives qui ne laisse qu'un temps très réduit pour la réalisation des activités techniques. Parfois même les tâches administratives mal exécutées peuvent être des sources de blocage pour la conduite des tâches techniques (personnel non motivé car l'avancement ou le salaire est en retard, achat d'équipement non autorisé car la procédure n'a pas été suivi, …).

Les tâches administratives ne servent en fait qu'à l'obtention des moyens nécessaires pour la réalisation des tâches techniques à considérer comme la principale et la plus importante activité de tout technicien à son poste de travail. De ce fait, seules les orientations essentielles concernant la priorisation et la conduite des activités techniques sont rappelées dans la suite de l' exposé.

II. Priorisation des activités techniques

Le Ministère, par le biais de la DPA, a à administrer l'exploitation des produits halieutiques qui sont des ressources naturelles renouvelables mais non inépuisables. Pour promouvoir l'exploitation de ces ressources, le Ministère doit inciter les opérateurs à produire et à créer un environnement favorable au développement des initiatives privées. Ces considérations impliquent des actions précises à mener au niveau des services décentralisés de la DPA.

1. Le Ministère gère des ressources naturelles renouvelables mais non inépuisables.

Pour éviter l'épuisement des stocks de produits halieutiques disponibles dans l'eau, il faut savoir sinon la potentialité effective, du moins l'existence et l'abondance relative de ces produits par zone de pêche. L'identification de nouvelles ressources exploitables ainsi que les potentialités exactes des différentes zones relèvent certes des attributions et de la compétence du Centre National de Recherches Océanographiques (CNRO).

  1. Toutefois, il est tout à fait logique et normal que chaque service de terrain cherche en priorité à connaître ce qui existe dans leur circonscription administrative respective. Compte tenu des informations qu'il peut recueillir, pour lesquelles il n'a pas à chercher une qualité et une précision de données scientifiques, il peut identifier, pour une pêcherie donnée, différents niveaux d'exploitation que l'on peut classer en trois :

a. La non exploitation et la sous-exploitation

La non exploitation est constatée par l'identification d'une ressource plus ou moins abondante par des pêches de prospections (certains services ont des embarcations et l'organigramme prévoit un personnel marin pour les CIRPA) ou par des pêches permettant accessoirement sa capture mais visant d'autres espèces, ou par d'autres moyens. Cette ressource ne fait pas l'objet d'une exploitation particulière, ni pour l'autosubsistance, ni pour en gagner un revenu quelconque.

La sous-exploitation, elle est particulièrement sentie lorsque pour des années qui se suivent, la production totale augmente proportionnellement à l'accroissement du nombre de pêcheurs.

b. La surexploitation.

La surexploitation d'une ressource est flagrante lorsque la production diminue au fil des années alors que le nombre de pêcheurs reste constant. D'autres indices peuvent aussi permettre de la constater, comme la diminution du rendement par pêcheur, la diminution de la taille moyenne des captures.

c. L'exploitation optimale.

C'est l'objectif recherché. C'est l'équilibre entre l'effort de pêche et la ressource exploitée. Elle permet d'obtenir une production maximale ou un bénéfice financier maximal sur plusieurs années. Si l'on essaie d'augmenter ou de diminuer l'effort de pêche (le nombre de pêcheurs par exemple) la production, elle, va diminuer.

Quelque soit le niveau d'exploitation d'une ressource, il faut toujours adopter un plan d'aménagement qui lui correspond.

  1. D'où la nécessité de suivre en permanence l'évolution d'une pêcherie donnée afin d'imposer aux opérateurs (pêcheurs, sociétés, …) les règles à observer. Une attention particulière doit être reservée aux ressources soumises à une exploitation intensive. En effet, il est préférable de se réaliser que l'on avait un manque à gagner par une sous-exploitation que de constater une dégradation (difficile à redresser) de la ressource par une surexploitation.

Par ailleurs, lorsque l'on ne possède pas de données fiables permettant d'affirmer que la ressource est encore sous-exploitée, il faudrait adopter une gestion prudente. C'est-à-dire ne pas du tout augmenter l'effort de pêche sur quelques années en attendant les recommandations des scientifiques ou l'augmenter légèrement (par l'introduction d'un ou deux opérateurs) l'année suivante et suivre l'évolution des captures (production totale, rendements, …).

Il est à remarquer que la mise en place du système statistique concernant les données de production contribuera à rendre efficace ce travail de suivi. En attendant, une évaluation de la tendance de l'évolution d'une pêcherie permet d'asseoir une prise de décision concernant son aménagement.

  1. De ces activités de suivi doivent découler des suggestions et recommandations à soumettre à la Direction Centrale. Ces suggestions et recommandations pourraient être transformées en mesures d'aménagement sous forme de textes législatifs.

  2. Ensuite ces réglementations doivent être retournées aux services de terrain pour que ceux-ci se chargent de la mise en oeuvre et du respect de leur application. Le quatrième rôle des services de terrain dans ce processus d'aménagement est donc de rendre effective l'application de la réglementation.

Les mesures à prendre, dont les réglementations, concernant l'exploitation d'une pêcherie, lesquelles concrétisent son plan d'aménagement, peuvent être classées en trois catégories :

  1. celles qui tendent à freiner le système d'exploitation (diminution du nombre de bateaux, d'exploitants, du temps de pêche, …), elles sont à prendre pour les cas de surexploitation ou de risque de surexploitation ;

  2. celles qui cherchent au contraire à accelérér le système (augmentation du nombre de bateaux, vulgarisation de nouvelles techniques de pêche plus performantes, …), et qui sont à adopter pour les ressources sous-exploitées.

  3. celles qui conservent le même rythme d'exploitation (maintien du même nombre de bateaux, du quota de captures attribué à chaque armement, …).

Pour gérer rationnellement ces ressources naturelles renouvelables mais non inépuisables, le Ministère, grâce aux actions menées par les services décentralisés de la DPA, adopte des plans d'aménagement pour chaque pêcherie afin d'aboutir à une exploitation optimale de tous les stocks disponibles.

2. L'exploitation de ces ressources halieutiques est à laisser aux soins des opérateurs privés.

En effet, malgré son appelation, le Ministère n'a pas la vocation de produire. Il doit inciter les opérateurs à augmenter la production dans le cadre de la politique qu'il a défini et en vue de réaliser les objectifs économiques fixés par le Gouvernement. Pour ce faire, le Ministère devrait disposer d'un plan directeur de développement de la pêche et de l'aquaculture pour ce qui concerne ce sous-secteur. Mais à défaut d'un plan précis, l'on peut orienter les opérateurs vers les ressources non exploitées ou sous-exploitées sur lesquelles on pense pouvoir baser des activités rentables.

Pour les branches d'activités, la priorité est à donner aux pêches traditionnelle et artisanale ainsi qu'à l'aquaculture car celles-ci peuvent participer encore davantage à la satisfaction de la population en protéine d'origine animale.

  1. Le rôle des Services décentralisés est alors de proposer des idées de projets aux opérateurs existants ou potentiels. Ce qui suppose la création d'une relation étroite avec ceuxci (réunions de concertation, de sensibilisation, d'information, …). Ces idées de projets peuvent concerner l'exploitation d'une nouvelle ressource ou l'amélioration d'une exploitation déjà existante.

Les services décentralisés jouent alors le rôle de conseiller, d'assistant technique, d'encadreur. En plus de cette incitation des opérateurs à produire,

3. Le Ministère doit créer un environnement favorable au développement des initiatives privées.

Pour cela, il doit chercher à réaliser des travaux ou des services qui sont reconnus d'intérêt public et qui ne peuvent pas être laissés à la charge des opérateurs privés (par exemples : construction d'un port de pêche, démonstration et vulgarisation de techniques nouvelles, diffusion d'informations diverses).

  1. Dans ce cadre, les Services décentralisés sont appelés à formuler des projets de développement et les proposer soit aux collectivités décentralisées, soit à la DPA pour que ceux-ci soient d'abord inclus dans les plans régionaux ou dans le Plan d'Investissements Public National et ensuite bénéficient du financement nécessaire.

  2. Les Services décentralisés auront à exécuter certains de ces projets de développement qui doivent répondre en priorité aux besoins urgents et réels des opérateurs.

III. Conclusion

Ce sont les principales orientations qu'il faudrait donner aux activités de terrain. Il est patent que leur réalisation doit être programmée en fonction des moyens humain, financier et matériel disponibles.

Par ailleurs, il faut éviter que les activités techniques ne soient noyées par les tâches administratives.

Toutes les activités techniques des services de terrain doivent concourrir à l'exploitation optimale, par les opérateurs privés, de toutes les ressources sur lesquelles on peut exercer des activités lucratives. Le rôle de la Direction Centrale doit se limiter à la coordination et à l'orientation des différentes actions.

Les principaux objectifs à atteindre étant :


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