OBJECTIFS :
Les objectifs du séminaire etaient les suivants :
Formation de dix enquêteurs recrutés parmi les eléves sortant de l'Ecole d'Application des Sciences et Techniques Agricoíes (EASTA) - Section Pêche - de Mahajanga (1° Promotion) aux méthodes d'échantillonnage statistique des captures, ventilées par engin de pêche et par espéces et à la collecte d'information sur l'effort de pêche de la pêche traditionnelle maritime.
Discussions des problémes administratifs, personneis et techniques que les enquêteurs, qui avaient été formés en mai et juin 89, ont rencontrés jusqu'à présent durant leur affectation.
Corrections éventuelles du systéme actuel d'échantilionnage, conformement aux informations obtenues au cours des discussions relatives aux problémes techniques (cf.b).
Opportunité pour les nouveaux enquêteurs recrutés de prendre conscience des problémes et difficultés qu'ils pourraient rencontrer durant leur affectation.
2. ORGANISATION :
Le séminaire a été organisé à Antsiranana du 02 au 18 Septembre 1989, dans le cadre du volet statistique du projet PNUD/FAO/MAG/85/014 - “Assistance à l'Administration des Pêche et de l'Aquaculture”. Les participants à ce séminaire, trente-neuf personnes, étaient reparties comme suit :
dix nouveaux enquêteurs recrutés en Septembre 1989, parmi les sortants de la premiére promotion des EASTA de Mahajanga;
dix-neuf enquêteurs recrutés dans le cadre du projet en mai et juin 1989;
dix enquêteurs spécialistes dans le suivi statistique du thon, à Antsiranana;
Monsieur T. RAFALIMANANA, homologue du statisticien.
La liste des participants figure en Annexe 1.
Antsiranana a été choisi comme site du séminaire pour les raisons suivantes:
Antsiranana est la seuie ville de Madagascar pouvant offrir un appul logistique à un grand nombre de personnes grâce au Centre de Formation Technique de l'Elevage. Ce centre permet de concentrer tous les enquêteurs dans un même lieu qui offre logement, restauration et salles de conférence;
Antsiranana se trouvant au bord de la mer, permet d'avoir quotidiennement toutes les espèces de poissons nécessaire aux cours de taxonomie et permet de montrer, par la pratique, aux enquêteurs l'evaluation des captures et de l'effort de pêche dans les villages de pêcheurs.
3. DEROULEMENT :
Aprés une présentation personnelle, M. Bellemans a commencé par expliquer la provenance financiére des fonds, concernant les salaires des enquêteurs. Une partie est imputé sur le budget assuré par le projet et une partie est payé sur fonds gouvernementaux. La rémunération mensuelle des enquêteurs consiste essentiellement en un salaire de base de soixante mille FMG plus quinze mille FMG pour les frais de déplacement et trente mille FMG payé chaque trois mois comme prime de motivation de travail.
Par la suite, une explication des activités entreprises par le volet statistique du projet PNUD/FAO/MAG/85/014 depuis son démarrage a été donné:
élaboration et réalisation d'une enquête-cadre de la pêche traditionneile malgache;
élaboration d'un systéme de recueil et de traitement des informations statistiques des pêcheries malgaches;
préparation d'un programme sur ordinateur pour le traitement des informations des certificats d'origine et de salubrité (C.O.S): commercialisation contrôlée des produits halieutiques.
Les résultats de l'enquête-cadre ont démontrés clairement un grand potentiel dans le secteur de la pêche traditionnelle, à plus forte raison, il s'avére important de réaliser et mettre en place un systéme de collecte des données statistiques plus rigoureux et systématique. L'on a spécifié l'importance du rôle de l'enquêteur qui assure la bonne liaison entre les pêcheurs et la jeune et encore souvent méconnue Administration des Pêches Malgache.
Il a été souligné l'importance primordiale que revêtent les relations humaines/personnelles dans ce genre de travail. En effet, les enquêteurs travaillant en contact direct avec les pêcheurs doivent se montrer ouverts et cordiaux, mais aussi surtout respectueux envers les habitudes et les coutumes traditionnelles locales des différentes communautés villageoises.
Une mauvaise intégration au niveau humain et social de l'enquêteur au sein de la communauté des pêcheurs a comme conséquence une absence de collaboration de la part de ces derniers, ce qui finalement se répercute sur la qualité et fiabilité des données collectées.
Au cours de leur travail, les enquêteurs devraient veiller à établir des reiations de confiance qui leur permettront plus tard de collecter les données plus sensibles sur la vie privée des pêcheurs (enquête socio-économique).
Durant cette mise en place initiale d'un systéme statistique de collecte de données, les services décentralisés de l'Administration (SPPA/CIRPA/SECPA/ BRIPA) devraient présenter et introduire les enquêteurs dans les villages auxquels lis sont affectés et devraient les présenter en due forme aux chefs des villages, aux autorités politiques et coutumiéres, ainsi qu'aux collecteurs de la zone. Les services décentralisés devraient assurer également le bon déroulement des procédures administratives (paiement des salaires, organisation du voyage au lieu d'affectation, suivi technique régulier des enquêteurs et, dans la mesure du possible de régler tous les problémes que l'enquêteur pourrait rencontrer).
Ensuite, l'importance de la compréhension de la base théorique du travail sur terrain a été explicitée. Il est en effet crucial que les enquêteurs soient au courant des critéres de sélection formant la base des choix de certains échantillons car c'est à ce niveau qu'ils interviendront eux-même et pourront éventuellement modifier dans une certaine mesure les sites et les journées d'échantillonnage.
La pêche, dans tous les domaines, se caractérise par un dynamisme en évolution constante, en conséquence, un systeme statistique d'estimation de la production doit évoluer et s'adapter continuellement (changement d'engins de pêche, d'espéces cibles, de techniques de pêche, etc…,. L'enquêteur qui vit au contact des pêcheurs peut constater et suivre cette evolution, et jusqu'à un certain niveau, peut lui même intervenir et apporter des modifications au systéme statistique, aprés avoir naturellement informé, par un rapport d'activité, la cellule centrale de la nouvelle situation.
3.1. Enquēte cadre - vérification.
Distribution à chaque enquêteur des cartes topographiques des zones de vérification
indiquant tous les villages de pêche resencés lors de l'enquête cadre
(voir cartes l à 26).
Les enquêteurs doivent vérifier la présence effective de ces villages et éventuellement
modifier la carte en y indiquant les villages nouvellement identifiés
ou à annulés. Aussi doivent-ils comptabiliser le nombre de pirogues dans
chaque communauté villageoise visitée.
Il a été souligné que cette enquête de vérification est trés importante en ce qui concerne l'estimation des facteurs d'extrapolation. En effet, comme il est pratiquement impossible d'enquêter tous les villages de pêche à Madagascar (déjà l'on en avait recencé 1725 dans la bande côtière), il est primordial de disposer de données relatives au nombre exact de pirogues dans les villages d'enquêtes afin de calculer, d'une part les facteurs d'extrapolation en vue d'une melleure estimation de la production de la pêche traditionnelle et d'autre part de disposer d'informations vérifiées sur l'enquête cadre.
Des explications détaillées sur la maniére de remplir les fiches de l'enquête de vérification (voir Annexe 2) ont été fournies.
3.1.1. Identification des villages.
• Identification des vrais villages de pêche :
L'enquêteur doit y prêter une attention particuliére car dans certains villages les pêcheurs gardent leurs pirogues dans une zone limitrophe (parc piroguier) à leur aire d'habitation ayant une appellation différente du nom de l'aire d'habitation même. Ceci caractérise la dualité existante dans chaque village de pêche ( habitation <-> parc piroguier).
• Identification des villages oû les pirogues sont utilisées essentiellement comme moyen de transport des produits collectés par les mareyeurs auprés d'autre sites. Dans ce cas, le village est identifié comme un site de débarquement où de marché et les pirogues ne doivent pas être considérés et comptabilisées lors du comptage de l'effort de pêche durant la procédure d'estimation des mises à terre.
Dans ce type de site l'on trouve simultanément des pirogues de pêcheurs et de collecteurs (mareyeurs) qui aprés avoir collecté les poissons auprès d'autres villages viennent les débarquer et les vendre dans ce site. Les enquêteurs doivent, aprés une certaine période de rodage, être en mesure de reconnaître et distinguer les piroques des pêcheurs de celles des mareyeurs autrement l'on court le risque d'avoir un comptage trop élevé des pirogues, une surestimation de l'effort de pêche correspondant et de la production.
3.1.2. Occupation des sites de pêche.
Les sites de pêches sont, en fonction du nombre de mois par année où la pêche se pratique dans le site, séparés en sites de pêche continus (plus de dix mois de pêche par an), sites saisonniers (entre trois et neuf mois par an) et en Ce dernier cas correspond aussi aux campements de pêche.
3.1.3 Nombre de pêcheur dans le site enquêté.
Ce genre d'information permet de fournir une première estimation de l'effort de pêche potentiel au site enquêté, mais il convient de tenir compte que la plupart des pêcheurs à Madagascar sont en même temps pêcheurs et agriculteurs et/ou éleveurs seion les différentes provinces considérées. Ainsi l'identification des pêcheurs à plein temps, à mi-temps et occasionnels à son importance dans le cadre de programmes futurs de vulgarisation et de développement.
3.1.4. Nombre de pirogues dans le village.
Ce type d'information permet également d'obtenir une estimation grossiére de l'effort de pêche dans le village enquêté, mais pour éviter d'obtenir des facteurs d'extrapolations biaisés, les enquêteurs doivent discerner le nombre de pirogues de pêche du nombre de pirogues de transport.
Les enquêteurs doivent aussi noter le type de pirogue de pêche (monoxyie, à balancier, à planche) car ii s'agit là de grandeurs liées aux conditions cllmatiques et également aux divers milieux écologiques de la côte Malgache. Aussi le type d'embarcation peut donner des indications quant au niveau de développement atteint dans la zone considérée et refléte égaiement certains facteurs humains et socio-économiques.
3.1.5. Echantillonnage de l'age des pirogues de pêche.
Un probléme lié au développement de la pêche traditionnelle est constituée par la disponibilité de bois pour le construction des pirogues. En effet, pour la confection d'une pirogue monoxyle, il est nécessaire de couper un arbre de trente à quarante ans, avec le probléme important de la déforestation et de la carence en essence d'arbre á pirogues à Madagascar. Il est dés lors évident qu'il est impossible de continuer à construire des pirogues seion cette methode. Il est donc nécessaire d'introduire un changement dans la méthode de construction des engins naviguant afin d'utiliser avec un meilleur rendement le bois, par exemple, en utilisant la méthode de construction de pirogues à planches.
Il est demandé aux enquêteurs de collecter les données relatives à l'age des pirogues. Cette information pourra être représentèe par une courbe à distribution gaussienne où il serait possible d'identifier les tendances de la population de pirogues et de leur construction, reparties dans le temps et l'espace. C'est-à-dire que si il y a dans un village beaucoup de jeunes pirogues, la moyenne (ou mode) de la distribution gaussienne sera située dans les âges plus jeunes et l'on peut s'attendre a ce que la pêche dans ce village connaisse un avenir plus prometteur. Par contre si peu de jeunes pirogues sont construites, la tendance d'investir dans d'autres activités plutôt que dans la pêche promet une situation critique pour le développement de la pêche dans ce village car cette situation démontre un arrêt dans la construction de pirogue au détriment d'autres activitiés plus prometteuses.
Pour synthétiser, il à été soullgné que l'enquête de vérification s'avere fondamentale pour la vérification de l'existence ou de la disparition de certains villages de pêche et par sa signification en matiére d'effort de pêche (nombre de pêcheurs et de pirogues). En fonction des résultats de cette enquête, le choix des sites à échantillonner pour l'enquête de production halleutique sera modifié si nécessaire.
Les enquêteurs ont à leur disposition le temps d'un mois pour réaliser cette enquête de vérification. Ensuite pour l'enquête de production, ils disposent de trois à quatre mois en vue de s'integrer dans les villages d'enquête.
Cette période peut être considérée comme une période de rodage durant laquelle les enquêteurs doivent apprendre les habitudes des pêcheurs, les rythmes et les horaires de pêche, les types d'engin de pêche, les estimations des captures, l'identification des espèces, etc …
Aprés cette période de rodage, l'on peut considérer en général, que les enquêteurs sont prêts à commencer l'enquête de production avec une qualité et une flabilité accrue des données de mises à terre et de l'effort de pêche.
3.2. Explication du systéme de collecte des données de captures et d'effort de pêche.
Monsieur Bellemans a commencé par expliquer la théorie qui forme la base du systéme d'évaluation statistique des captures, spécifiant par la suite les modalités pratiques de la collecte de données sur le terrain et la méthode correcte de remplir les fiches appropriées. L'explication s'est déroulée seion les points énumérés dans la note d'“ Informations sur la collecte de données statistiques de captures et d'effort de pêche à l'usage des enquêteurs”, présentée en Annexe 3.
En concluant la premiére semaine de formation, les tâches prioritaires des enquêteurs ont été synthétisées comme suites:
Les enquêteurs doivent renvoyer à la Direction centrale, par la poste:
Leur adresse personnelle ou celle des services décentralisés de la DPA (Direction de la Pêche et de l'Aquaculture) auxqueis ils sont rattachés afin de pouvoir leur envoyer réguliérement les salaires, les provisions de fiches d'enquête et les commentaires sur leur travaux;
Les fiches de l'enquête de vérification plus les cartes topographiques des zones de vérification contenant les eventuelles modifications sont à renvoyer directement au niveau central.
Les calendriers de travail, un mois à l'avance doivent être renvoyés avec les feuilles d'enquête du mois écoulé, afin que les superviseurs puissent effectuer les vérifications nécessaires et planifier les visites sur terrain afin de vérifier la qualité du travail.
Un rapport mensuel descriptif des activités de pêche dans les villages enquêtés, dans le but de connaître les différents facteurs qui influencent la pêche: migratiòn de pêcheur, changement dans les habitudes, naissance d'autres activités en parallél à l'activité de pêche comme l'elevage et l'agriculture….
Les fiches relatives à l'enquête de production avec toutes les données complétes ont été vérifiées pour le mois écoulé.
Les fiches relatives à la quantification de l'effort de pêche par engin et par jour d'echantillonnage.
En outre, l'on devrait être informé de tous les problémes administratifs, personnels et techniques que les enquêteurs rencontrent durant le déroulement des enquêtes afin de pouvoir prêter assistance dans la mesure du possible.
Afin de pouvoir réaliser les déplacements d'un village à l'autre, le projet distribuera aux enquêteurs des bicyclettes. Ce moyen de locomotion a été choisi car il est assez simple à conduire et en cas de panne, il est facilement réparable.
En outre, il a l'avantage de ne point soulever les problémes classiques de carburant, d'assurance et surtout de pléces de rechange qui risqueraient de faire écrouler le système tout entier dans un avenir proche.
3.3. Discussions des problémes rencontrés par les enquêteurs.
Les différents problémes que les enquêteurs ont rencontrés durant les quatre à cinq mois de rodage ont été séparés en problémes administratifs et personnels d'une part et en problémes techniques d'autre part.
3.3.1. Les problémes administratifs et personnels.
Certains enquêteurs ont connu des problémes de relations humaines avec les collecteurs/mareyeurs des sites d'enquêtes car ils utilisent des balances portatives pour l'évaluation des poids des captures. Cette opération donne aux pêcheurs la possibilité d'avoir une quantification vaiable de leurs captures et par conséquence une meilleure idée sur la valeur des produits mais par contre, elle irrite les collecteurs qui ne sont plus en mesure de tromper les pêcheurs.
Il a été suggéré aux enquêteurs d'essayer de peser les captures, soit en la seul présence du pêcheur soit en celle du mareyeur. Dans l'impossibilité de pouvoir réaliser cette opération sans querelle, les enquêteurs doivent apprendre le plus rapidement possible à “se faire l'oeil” sur l'estimation visuelle des prises.
La plupart des enquêteurs ont souligné la difficulté de gagner la confiance des pêcheurs pour pouvoir mener l'enquête de production. En effet, les pêcheurs croient en général que les enquêteurs ont pour but de collecter des informations sur leurs revenus en vue de définir les montants des taxes et des impôts.
Les enquêteurs doivent souvent cacher les fiches d'enquêtes et noter les données dans un carnet. Ainsi, ils perdent beaucoup de temps à recopier toutes les données une fois arrivés chez eux, avec le risque inhérant de l'introduction de fautes additionnelles durant le recoplage.
Cette situation montre clairement qu'avant d'obtenir des données fiables sur la production de la pêche traditionnelle, il faut que les enquêteurs soient bien intégrés dans les villages de pêcheur et qu'ils aient gagné la confiance de la communauté villageoise.
Dans l'optique où les enquêteurs actueis ne font ni partie intégrante ou personnel du projet ni de la Direction de la Pêche et de l'Aquaculture et que leur statut n'est pas du tout clair, mais vu la nécessité de rester à l'écoute des doléances des pêcheurs, il a été décidé sans aucune garantie de dresser une liste réaliste des besoins en matériel de pêche (avec toutes les spécifications techniques requises) dans les sites d'enquête.
Pour la premiére fois l'Administration dispose en effet de personnes vivant en contact permanent avec les pêcheurs, et elle doit dés lors mieux évaluer la fonction future de ces personnes de terrain. Il a aussi été demandé unanimement par tous les enquêteurs que le projet FAO/MAG/85/014 étudie les voies et moyens afin que le projet puisse, ne fusse qu'au titre de l'établissement de rapports de conflance entre les enquêteurs et la communauté de pêcheurs des centres d'enquêtes de vendre du matériel de pêche aux pêcheurs.
Le rôle éventuel de l'enquêteur comme vulgarisateur facilitera l'intégration de celui-ci dans les villages de pêche et permettra à l'administration d'être plus en contact direct et à l'écoute des problèmes et doléances des pêcheurs.
Certains enquêteurs ont souligné l'absence totale d'assistance de la part des agents des services décentralises de la Direction de la Pêche et de l'Aquaculture, qui ne les ont pas aidé à s'intégrer dans les villages de pêche en les présentant aux autorités locales et coutumiéres. Ainsi, ce sont eux même qui ont instauré un climat de bonnes relations avec les pêcheurs en leur expliquant la motivation et les buts du travail statistique et en respectant les coutumes et les habitudes locales.
Par exemple lorsque le pécheur rentre de la pêche c'est toujours la femme du pêcheur qui doit avant tout toucher le poisson pour le mettre dans les paniers avant de l'amener au marché. Seuiement aprés cette opération rituelle, l'enquêteur peut mener son travail d'enquête en touchant le poisson.
En respectant cette coutume locale l'enquêteur a été plus accepté par les pêcheurs.
Certains agents de services décentralisés de la Direction de la Pêche et de l'Aquaculture exigent que l'enquêteur remettent une copie compléte de toutes les fiches d'enquêtes brutes.
Ceci constitue une perte de temps énormes pour l'enquêteur qui doit recopier les données brutes alors que les services décentralisés n'ont pas encore pour l'heure les compétences techniques et les moyens pour traités les données brutes. D'autre part, ce recopiage ouvre la vole à toutes sortes d'erreurs et se répercute sur le déroulement technique de l'enquête elle-même (l'enquêteur devenant homme de bureau au lieu d'homme de terrain).
Il a été conseillé aux enquêteurs de ne pas perdre de temps dans ce recopiage insensé des fiches brutes, et il a été demandé à la contrepartie d'informer les services décentralisés respectifs que si ceux-ci désirent obtenir une copie des données brutes ils peuvent se les procurer aprés que la saisle informatique ait été réalisée.
Certains agents des services décentralisés exigent des enquêteurs qu'ils déposent leur bicyclette (qu'ils utilisent pour se déplacer entre les différents sites d'enquête) tous les jours aprés les heures officielles de travail. Les enquêteurs sont ainsi obligés de travailler en fonction des horaires officiels administratifs et non pas en fonction du rythme de la pêche.
Ce probléme se répercute évidement sur la qualité des données collectées pour l'enquête du production.
Il a dés lors été vivement recommandé de laisser la compléte gestion de la bicyclette à l'enquêteur pour les raisons sus-mentionnées. Les enquêteurs doivent travailler (et surtout le pouvoir) en fonction des rythmes de pêche et non en fonction d'un horaire administratif qui n'a aucun rapport à l'activité de pêche.
Certains agents des services décentralisés exigent des enquêteurs de mener des enquêtes complémentaires ( ex: enquête de marche…) alors qu'ils n'ont à leur disposition aucun systéme statistique de base approprié à ce type d'enquête et que l'enquêteur a déjà un horaire de travail trés chargé. D'autre part, la priorité dans le travail des enquêteurs est encore toujours pour l'instant une collecte de données sur la production et l'effort de pêche.
Il a été suggéré aux enquêteurs de mener cette enquête compiémentaire seulement dans le cas où ce travail ne devient pas systématique et ne s'effectue pas au détriment de l'enquête de production.
Dans la zone de pêche aux crevettes (côte Nord-Ouest de Madagascar entre Antsiranana et Mahajanga) les enquêteurs rapportent l'existence d'un conflit évident entre les pêcheurs traditionnels et ceux de la pêche industrielle.
Selon les témoignages des pêcheurs traditionnels, les chalutiers détruisent volontairement les valakiras (barrages pour la pêche aux crevettes), afin d'éliminer la concurrence dans cette activité de pêche.
Les pêcheurs se sont plaints auprés des enquêteurs et réclament de ces derniers, car à leurs yeux ils sont les représentants de l'Administration, de prendre leur défense et d'établir un constat de dégât.
Ce contexte montre la position délicate des enquêteurs qui ne sont ni assermentés ni employés par l'Administration et ne disposent ni des moyens légaux ni administratifs pour intervenir. Ce qui risque à terme, de par l'attitude d'expectative que l'enquêteur doit adopter, de miner la confiance que l'enquêteur cherche à gagner auprés des pêcheurs.
Certains enquêteurs ont des problémes à se déplacer entre les différents sites d'enquête à cause du mauvais état des routes et des pistes, surtout durant la saison de pluie. Face à cette situation, l'on a réduit le nombre de villages à enquêter afin de réduire les déplacements tout en espérant améliorer ainsi la qualité du travail dans les sites d'enquêtes restants, pour autant que ces derniers soient entiérement représentatifs pour la zone.
Certains enquêteurs se trouvent complètement isolés à cause de la présence de nombreuses rivéres et mangroves dans leur zone d'enquête. En plus certains doivent marcher durant deux à quatre jours à pied, car il n'y a pas d'autres moyens de transport disponibles, afin de régler leur affaires administratives et personnelles dans un centre urbain raisonnable.
Les enquêteurs ont souligné les conditions de vie trés dures dans certaines zones assez sauvages où ils dolvent vivre pour effectuer leur travail.
Les difficultés auxquelles ils ont dù faire face ont été de different genre :
En considérant tous ces problèmes pratiques et sur la demande des enquêteurs, il leur a été fourni les matériels suivants:
L' on a ensuite discuté de la possibilité de construire des logements prefabriqués en tôle, pour certains enquêteurs. Ces logements pourraient être éventuellement déplacés en fonction des besoins de l'enquête.
3.3.2. Discussions des problémes techniques.
En ce qui concerne les difficultés techniques, l'on a tenu à les présenter par centre de résidence des enquêteurs.
Maroantsetra:
L'enquêteur a observé durant l'enquête de vérification que les pêcheurs de plusieurs villages situés en bordure de riviére/estuaire vont tous pêcher en mer dans la même zone. Certains villages d'enquête situés sur la riviére ont été éliminés car ils sont tous représentatifs des mêmes techniques de pêche et de la zone.
En prenant cet exemple, il a été souligné l'importance de mener une enquête de vérification avant de mettre en place une enquête sur la production et le systéme statistique d'estimation des mises à terre doit toujours être adapté à la situation réelle existante sur le terrain.
Les pêcheurs de deux villages (a et b) situés tout deux en bordure de riviére vont pêcher dans la même zone, mais les pêcheurs du village (b) débarquent toujours dans le village (a). L'enquêteur doit dés lors faire particuliérement attention pendant le comptage de l'effort de pêche en tenant compte de ne comptabiliser dans le village (a) que les seuies pirogues basées dans ce village (et donc de les séparer des pirogues du village (b), qui elles ne seront point inclues dans le comptage de l'effort total).
Cette opération deviendra plus simple aprés une certaine période de rodage durant laquelle l'enquêteur devra s'efforcer de connaître individuellement chaque pêcheur.
Pour l'échantillonnage des captures, les espèces débarquées dans le village (a) ne montrent pas de différences notoires vis-á-vis des espéces débarquées dans le village (b). Ainsi, l'enquêteur peut échantillonner dans le village (a) également ies captures provenant de pirogues du village (b) sans distinction aucune, mais il ne tiendra pas compte de ces derniéres pour le comptage de l'effort de pêche.
A la suite de l'enquête de vérification, l'on a changé les sites d'enquête car certains villages étaient difficilement accessibles sur une base continue. Cette situation rendait impossible d'être présent au moment ou les pêcheurs débarquaient ce qui le conduisait à une sous-estimation de l'effort de pêche et donc des facteurs d'extrapoiation.
Dans certains endroits, les villages de pêche portent parfois des noms différents des zones où les pêcheurs tiennent leurs pirogues (parc piroguier). Les enquêteurs doivent faire attention à ne pas toujours changer les noms sur les fiches d'enquête et lis doivent choisir une fois pour toute un nom pour chaque centre d'enquête, afin d'éviter la confusion d'interprétation des fiches d'enquête et le danger de changement des codes retenus.
Fénérive-Est :
L'enquêteur a des difficultés pour intercepter et échantillonner les captures des pêcheurs à pied car lorsque ces derniers rentrent au village lís arrivent de toutes les directions possibles. Il a été suggéré, d'estimer le nombre total des pêcheurs à pied et, ensuite, de suivre seuiement un petit échantillon pour avoir une évaluation des captures, ainsi l'on aura l'effort total et certains échantillons de prises pour l'extrapolation.
Les pêcheurs qui pêchent à la nasse trainante, commencent leur activité vers seize à dix-sept heures jusqu'à dix-huit ou dix-neuf heures et l'enquêteur préfére rentrer dans son village avant la tombée de la nuit pour des raisons de sécurité. Il a été conseillé alors, d'estimer l'effort total, pour ce type d'engin, pendant les journées d'enquête mais quelques fois, l'enquêteur doit rester dans le site d'enquête jusqu'au débarquement des pêcheurs afin d'obtenir des échantillons des captures. Aprés une certaine périodes de rodage, l'enquêteur commencera à connaître cette pêcherie et pourra mieux évaluer la composition en espéce et avoir une meilleure estimation de l'ordre de grandeur des captures.
Selon les résultats de l'enquête cadre le site de Fénérive-Est est représentatif pour onze engins de pêche différents. Il a été recommandé à l'enquêteur de collecter des informations de captures et de l'effort de pêche pour chaque type d'engin opérant dans les centres d'enquête.
En analysant les fiches relatives aux données sur l'effort de pêche il a été remarqué des incompréhensions possibles au niveau de la méthode d'évaluation de cette donnée importante qu'est l'effort de pêche. Il a dés lors été décidé de ré-expliquer le systéme de comptage de l'effort total de pêche par type d'engin.
Toamasina :
Certains pêcheurs vont à la pêche par groupe de trois à quatre pirogues et une fois la pêche terminée, ils réunissent toutes les captures dans une seule pirogue qui débarque. L'enquêteur doit aiors faire attention à ne pas considérer les captures de ce débarquement comme provenant d'une seule pirogue, mais il doit répartir cette mise à terre entre le nombre de pirogues ayant réellement contribués à cette pêche. S'il ne réparti pas cette capture totale, l'on aura une sur-estimation de la production de cette zone.
En analysant les bordereaux relatifs aux données des mises à terre, il a été observé que la ventilation par espéce est encore souvent erronée. Ce point particuller a été mis en évidence car il est impossible de pêcher des espéces marines dans un milleu d'eau douce et vice versa. La seule explication est une mauvaise identification taxonomique des families et il a alors été vivement recommandé aux enquêteurs d'étudier plus profondément les différentés espéces dans le “ Guide illustré des poissons commerciaux de Madagascar ” qui a été mis à leur disposition par le projet.
L'enquêteur souligne que les pêcheurs dans cette zone alternent l'activité de pêche à la culture du riz. Il a été demandé alors, de notifier le genre des activités connexes pratiquées par les pêcheurs et la période de ces activités car elles influencent les facteurs d'extrapolation (nombre de sorties journaliéres).
Aussi, l'on a demandé de notifier les facteurs socio-économiques qui peuvent influencer le nombre de sorties journaliéres ainsi que les coutumes qui sont a l'origine de telles pratiques.
Sainte Marie :
Dans un site d'enquête les pêcheurs pêchent durant la nuit, ils partent vers dix-huit heures et rentrent vers vingt heures ou un heure du matin. L'enquêteur a des difficultés à mener l'enquête le soir car ce village se trouve à quinze Kms de son lieu de résidence.
Il a été suggéré d'estimer l'effort de pêche pendant l'aprés-midi lorsque les pêcheurs partent en mer, mais pour l'estimation des captures, il faut que quelques fois l'enquêteur obtienne des échantillons des pêches nocturnes.
Aprés la pêche, les pêcheurs du village de Sahabe vont débarquer leur captures dans un village ou il y a un hôtel touristique. L'enquêteur peut estimer l'effort de pêche, mais évidement, il y a des difficultés à estimer la capture. Il a été décidé de changer le site d'enquête et d'échantillonner le village voisin (Mahavelo) qui présente les mêmes caractéristiques.
Mananjary :
L'enquêteur a observé que lorsque un pêcheur capture un poisson énorme, tous les pêcheurs qui l'entourent viennent l'aider et ensemble ils débarquent la prise. L'enquêteur a donc d'une part un probléme de réaliser l'intervalle d'échantillonnage (il doit échantillonner la pirogue avec le gros poissons seulement dans le cas ou cette priogue tombe sur l'échantillon á choisir) et d'autre part, pour la comptabilisation de l'effort de pêche, il doit se renseigner auprés des autres pirogues ayant prêté assistance afin de constater :
Les pêcheurs qui avaient déjà commencé à pêcher longtemps avant. Ceuxci doivent être considérés comme effort de pêche dans la journée et si le choix de l'échantillon tombe sur eux, de les échantillonnér pour leur mises à terre.
Les pêcheurs qui n'avaient pas encore commencé à pêcheur. Ceux-ci ne doivent pas être considérés pour le comptage de l'effort de pêche de la journée d'enquête ni dans l'échantillonnage des prises.
Les pêcheurs qui utilisent la moustiquaire (ou la senne de plage) comme engin de pêche, ont un rythme de pêche saccadé durant la journée. Par exemple, une équipe de deux à trois pêcheurs à la moustiquaire pêche une ou deux heures et ensuite, elle se repose, elle recommence la pêche pous s'arrête à nouveau pour le repas ou pour remettre les captures aux mareyeurs. Dans cette condition, pour raison de commodité et de standardisation, l'on considére comme unité d'effort journalier d'une équipe, la somme de toutes les différentes petites unités d'effort pratiquées durant la journée et comme production journaliére, la somme de toutes les quantitiés de poissons capturés durant les différentes unites d'effort. Ainsi, l'enquêteur, aprés avoir suivi l'activité de pêche d'une équipe, doit évaluer le nombre total d'équipes de pêche utilisant le même engin, pour pouvoir noter l'effort total dans le site d enquête pour cet engin particulier.
Quelquesfois les enquêteurs oublient de noter sur les fiches d'enquête l'effort de pêche total journalier par type d'engin de pêche et quelquesfois ils oublient de noter les échantillons alors qu'ils notent les efforts de pêche. Il a été clairement expliqué que, s'ils oublient de noter l'effort total de pêche par type d'engin de pêche, il est impossible d'estimer la production reelle journaliére par engin et l'on est obligé de considérer l'effort de pêche minimum qui est alors égal au nombre d'échantillons de cet engin de pêche. Ce qui tout de même permet une estimation de la production journaliére bien que sous-estimée.
Par contre, si les enquêteurs notent l'effort de pêche par engin mais ne notent aucun échantillon de captures, il est impossible de faire quoique ce soit (à moins de truquer le systéme) pour obtenir une estimation valable des prises journaliéres. Ceci aussi, sous-estime les débarquements.
Manakara :
L'enquêteur a le probléme de respecter l'intervalle d'échantillonnage. Les pêcheurs rentrent souvent tous ensemble au même moment (par exemple à cause du vent qui se lév) et l'enquêteur a ainsi des difficultés pratiques à espacér l'échantillonnage dans le temps et l'espace.
Il a été recommandé d'acquérir, le plus rapidement possible une expérience, dans l'identification taxonomique des différentes espéces et dans l'estimation des captures selon la méthode visuelle. Plus rapidement l'enquêteur acquérira une expérience dans ces deux tâches, plus rapidement il pourra noter les prises et effectuer des échantillonnages et mieux il pourra respecter les intervalles d'échantillonnage dans le temps.
Il a également été rappelé que la méthode d'échantillonnage par intervalle est la méthode théorique mais que parfois certaines réalités de terrain nécessitent de forcer cette théorie.
L'enquêteur a des difficultés d'échantillonnage dans un village de pêche situé sur la riviére où les pêcheurs ont l'habitude de débarquer leurs captures (principalement langoustes et crabes) dans un autre village qui est situé dans l'embouchure.
Il a été suggéré alors, d'estimer un jour, l'effort de pêche dans le village sur la riviére où les pêcheurs habitent et, le jour suivant, d'échantilionner les captures débarquées dans l'autre village situé dans l'embouchure. Dans ce cas les informations sur les captures et sur l'effort de pêche seront enregistrées avec un jour de retard mais l'échantillonnage reste toujours valable.
Il a été remarqué à l'enquêteur que, dans certaines fiches d'enquêtes de la production, il a noté l'effort de pêche mais il a oublié de noter les données sur les captures. Il a été souligné que, avec seulement les données sur l'effort, il est impossible de calculer les mises à terre réelles journailéres. Ce qui apporte une grande sous-estimation au systéme.
Farafangana :
L'enquêteur a affirmé d'avoir des difficultés à estimer l'effort total de pêche et les captures dans le village d'Amboanio. Dans ce village les pêcheurs pêche à la ligne à partir de six heures du matin jusqu'à dix-huit heures du soir. Les femmes arrivent vers dix heures du matin pour prendre les poissons et pour aller les vendre au marché. Elles retournent vers douze heures, pour porter les repas au pêcheur et prendre les derniers poissons capturés.
Il a été proposé à l'enquêteur pour de raison de simplicité de considérer comme effort de pêche total de la journée, le nombre total de pêcheur qui pêchent avec cet engin est comme production journallére d'un pêcheur, la somme de tous les poissons captures par le pêcheur dans la journée. En connaissant ce rythme de pêche, l'enquêteur doit échantillonner les captures d'un certain nombre de pêcheurs (échantillon des prises) avant l'arrivée des femmes.
Dans un autre village, les pêcheurs vont à la pêche vers cing à six heures du matin. Quelques uns reviennent l'aprés midi, mais d'autres ne reviennent que deux ou trois jours plus tard.
L'enquêteur doit alors compter comme effort de pêche journaller toutes les pirogues qui sont sorties durant la journée et échantillonner les prises de celles qui rentrent le rentrent le jour. Ainsi, en ce qui concerne l'effort d'enquête de pêche l'on obtient une quantification valable de cette grandeur pour la journée d'enquête. Quant aux échantillons de prises, l'on peut supposer que durant certains jours d'enquête l'on pourra obtenir des échantillons de piroques qui étaient partis à la pêche il y a trois jours avant et qu'ainsi l'on obtiendra tout de même des échantillons valables ( voir schéma).
En analysant les fiches d'enquête, il a été remarqué que dans cette zone, les pêcheurs débarquent simultanément des espéces qui sont en général capturées specifiquement par un ou plusieurs types d'engin de pêche (ex: filet / lignes) En plus, l'on trouve dans la même capture des espéces typiquement marines avec des espéces typiquement d'eau douce.
Pour le premier cas, l'on peut admettre que le pêcheur utilise une différente méthode de pêche différente durant la même journée, par exemple, aprés avoir posé le fillet, en attendant de le ramener, il pêche à la ligne.
Pour le deuxiéme point, il a été conseillé à l'enquêteur de prêter plus d'attention à l'identification córrecte des espéces, en consultant les fiches FAO pour les espéces de Madagascar et en même temps de se renseigner auprés des pêcheurs afin de savoir si durant la même journée de pêche, ils changent aussi de milleu écologique (marine, estuaire et eau douce).
En analysant les fiches de l'enquête de production, il a aussi été constate que dans cette zone, la production de poissons est trés elevée. Par exemple, dans le village d'Anosinakoho, la production pour le mois de mai est estimée à seize tonnes aiors que la production de villages voisins, dans une zone écologique sembiable, a Manakara et Mananjary, est estimee a quatre à cinq tonnes pour le même mois. A Farafangana en moyenne, une pirogue utilisant des filets maillants capturerait dix-sept Kgs de poissons par sortle alors que dans les autres villages de Manakara la capture par pirogue tourne autour de deux à quatre Kgs par sortie avec le même engin de pêche.
Il est possible que cette zone soit beaucoup plus productive que les autres par la preésence de nombreuses riviéres qui apportent leurs nutrients sur la côte et par des facteurs océanographiques particuliers. Mais, dans l'attente d'une vérification sur place, il a été demandé à l'enquêteur de prêter une attention particuliére aux estimations des captures et de l'effort de pêche et d'utiliser toujours la balance portative.
Le fait est que ces grandeurs de l'estimation de la production dans les villages d'enquête doivent être extrapolés aux autres villages de la zone, ce qui risque de donner une surestimation de la production dans toute la zone. Afin de clarifier cet important probléme, il a été décidé de faire une mission de reconnaissance sur le terrain le plus tôt possible.
Androka - Beheloka - Andranopasy :
Les enquêteurs de ces sites d'enquête n'ont pas rencontré de problémes techniques particuliers durant le déroulement de leur travail.
Ankigny :
L'enquêteur a fait remarquer l'existence d'une habitude particuliére chez certains pêcheurs. En effet, dans cette zone, certains pêcheurs s'approchent des chalutiers pour échanger les poissons et les petites crevettes contre des produits alimentaires, du rhum ou du tabac.
L'enquêteur voit alors débarquer de grandes quantités de poisson et de crevettes qu'en réalité les pêcheurs n'ont pas capturés eux-mêmes. Pour le moment, il a été recommandé, d'échantillonner ces pirogues mais de noter la provenance des captures, de quantifier le nombre de pêcheurs qui pratiquent ce type d'échange et de noter la fréquence de ce phénoméne dans le temps.
Vohémar :
Un premier probléme technique que l'enquêteur a rencontré durant le déroulement de son travail se pose au niveau de l'échantillonnage des captures. Dans le village d'Andranomasibe, la compétition entre collecteurs est tellement ardue que ces derniers louent des pirogues pour intercepter et acheter les poissons directement sur la lagune.
Il a été suggéré alors d'échantillonner seulement les pêcheurs qui débarquent avec leurs captures et non les pirogues des collecteurs et de ne surtout pas comptabiliser ces derniéres dans l'effort de pêche total. Dans l'impossibilité d'échantillonner des débarquements de pêcheurs, l'enquêteur doit demander aux collecteurs le nombre de pirogues de pêcheurs auxquelles il a acheté les produits et de les répartir parmi le nombre de pirogues.
La ville de vohémar se trouve à l'intérieur d'une grande bale, protégée par le récif coralien sur lequel un grand nombre de pêcheurs à pied collectent des trépangs, coquillages et capturent des poulpes à l'harpon. Les captures de poulpes sont assez impressionnantes et certains pêcheurs parviennent, en quatre à cing heures de pêche, à capturer de cing à six kgs, avec un maximum de dix-huit kgs.
Quatres sites d'enquêtes avaient été retenus pour Vohémar dont trois sont situés dans la bale et un en dehors et assez loin des autres. De village, Andranavabe, présente les même engins de pêche que les autres sites d'enquête. Il a été décidé de ne plus le considérer comme centre d'enquête.
Mais il a été souligné l'importance d'échantillonner les captures des pêcheurs à pled et des collecteurs de trépangs et de noter l'effort journailler de ce type de pêche.
Au Nord de Vohémar, dans le village d'Ampasikina, il y a une pêche de langoustes et de crevettes assez importante, aussi a-t-on pensé d'y installer un enquêteur de plus afin de suivre les mises à terre de cette zone de pêche importante qui écoule ses produits vers les sociétés basées à Antsiranana.
Grâce à la présence du récif coralien, la mer est souvent calme à l'intérieur de la bale de Vohémar. Pour cette raison l'effort de pêche dans cette zone est assez élevé car les pêcheurs peuvent y pêcher de vingt-cing à vingthuit jours par mois.
Antalaha :
Le village d'Andranomena a été supprime comme site d'enquête car il n'est pas représentatif pour tous les engins de pêche utilisés dans la zone.
La constatation sur place des mauvaises conditions de la route rendant presque impraticable pendant la saison de la plule l'accés à certains villages, il a été décidé de supprimer un autre site d'enquête.
Afin de réduire les difficultés de déplacement, il a été suggéré de changer de mode d'échantillonnage et de rester trois jours dans le site d'enquête d'Andasibe (représentation pour tous les engins de pêche en mer) et trois jours dans le village d'Andamasina (représentation pour la pêche en eau douce), ainsi il sera plus aisé de suivre le rythme et l'activité de pêche.
Ampasibe :
L'enquêteur a remarqué les points suivants :
Dans cette zone, trois sociétés privées de pêche basées à Mahajanga (la SOPEBO, PECHE EXPORT et SOGEDIPROMA), collectent les crevettes par des vedettes directement en mer auprés des pirogues de pêcheurs. L'enquêteur ne peut échantillionner que quelques pêcheurs seulement qui débarquent leurs captures dans le village. En ce qui concerne les autres pêcheurs, l'enquêteur doit se renseigner auprès d'eux afin de connaître la quantité de crevettes qu'ils ont vendu aux collecteurs des sociétés privées.
Le site d'enquête posséde environ deux cent cinquante valakiras (barrage à crevettes) et cette pêche se pratique durant vingt jours par mois, c'est à dire que cette activité se déroule en moyenne plus longuement que dans les autres villages spécialisés dans la pêche à la crevette (environ quinze jours par mois).
Les engins de pêche principaux sont les valakiras, les sennes de plage et les filets maillants. Maigré l'abondance de crabes (Scylla serrata), les pêcheurs ne trouvent pas, pour l'instant, un débounché commercial pour cette espèce.
Ankazomborona :
L'enquêteur a fait remarquer qu'il avait un même problème d'échantillonnage que l'enquêteur d'Ampasibe.
Dans ce village, les pêcheurs débarquent et vendent leurs captures en mer directement aux vedettes des sociétes privées faisant la collecte des produits nobles. Ainsi, l'enquêteur ne peut pas quantifier correctement l'effort de pêche.
Sur fonds propres, il a acheté une pirogue d'occasion pour étudier ce qui se passe en mer.
Les pêcheurs locataires de pirogue et d'engins de pêche, vendent leurs produits en cachette au propriétaire lui-même, ou à autre mareyeur en mer; ainsi les échantillons des mises à terre ne sont pas représentatifs des captures réelles.
Dans un village voisin, l'enquêteur a remarqué que les pêcheurs capturent essentiellement des crabes et utilisent d'autres engins de pêche (filets maillants). Cette observation démontre l'importance d'avoir des sites d'enquête représentatifs de toutes les techniques de pêche en vue d'une enquête d'évaluation des captures valable. Il faut donc tenir compte de cette information additionnelle assez spécifique relative aux activités de pêche pour interpréter de maniére valable les résultats du traitement des données de la production et évaluer les divers facteurs d'extrapolation (facteur journalier, facteur de temps et facteur d'espace).
Ampasinantenina :
L'enquêteur a également souligné que ce village n'est pas trés représentatif de toutes les différentes activités et engins de pêche de la zone.
Il a été remarqué que la sélection des sites d'enquête pour l'enquête de production crevettiére de la pêche traditionnelle dans le Nord-Quest de Madagascar (et qui se déroule simultanément à l'enquête globale), n'a pas été faite en fonction des besoins statistiques de l'enquête d'estimation de la production globale.
Ainsi, pour cette enquête globale, il a été décidé d'ajouter un village voisin comme second site d'enquête (village d'Andovanemoka) car ce dernier est plus représentatif des différentes méthodes de pêche traditionnelle de la zone d'extrapolation.
OBSERVATIONS ET CONCLUSIONS.
En synthétisant les discussions relatives aux problèmes administratifs et personnels rencontrés par les enquêteurs, il a été constaté que les enquêteurs des différentes provinces se trouvaient généralement confrontés á des problèmes similaires :
Les agents des services décentrallsés de la pêche et de l'aquaculture n'introduisent pas les enquêteurs aupres des autorités locales des différents villages, ce qui retarde leur intégration rapide.
Alors qu'il avait bien été spécifié lors du séminaire sur les statistiques de pêche à Antananarivo que le traitement des données serait fait au niveau central, certains agents des services décentralisés réclament encore toujours des enquêteurs qu'ils leur remettent une copie compléte de toutes les fiches d'enquêtes brutes. Ceci constitue une perte de temps énorme avec possibilité d'ajout d'erreurs additionnelles. D'autre part, les services décentralisés n'ont pas encore pour l'heure les compétences techniques ni les moyens pour traiter ces données. Aussi, leur avait-il été dit qu'une copie des données brutes leur serait remise après que la saisie informatique eut été faite.
Les agents des services décentralisés demandent aux enquêteurs de réaliser des enquêtes complémentaires (ex: enquête de marché, enquête en vue de leur mémoire de fin d'étude), alors qu'ils n'ont à leur disposition aucun systéme statistique de base approprié, que les enquêteurs ont un horaire de travail trés chargé et surtout qu'ils n'ont pas été recrutés pour ces tâches additionnelles.
Les enquêteurs n'ont pas de statut administratif clairement défini pour l'instant. Des problèmes de relations entre les enquêteurs et l'Administration se répercutent sur la qualité de l'évaluation statistique de la production.
Difficultés de relations personnelles entre l'enquêteur et les collecteurs.
Difficultés de déplacement entre les différents sites d'enquêtes : conditions de milleu difficiles.
Dans la plupart des villages enquêtés, les pêcheurs considérent les enquêteurs comme des agents de l'Administration et demandent aux enquêteurs de leur fournir du matériel de pêche qui est de toute évidence absent.
Les discussions sur les problémes techniques que les enquêteurs, ayant quatre à cing mois d'expérience, ont rencontré sur le terrain, peuvent se synthétiser en les points suivants :
Re-explication de la dynamique du systéme statistique d'échantillonnage (échantillonnage des captures et comptage de l'effort de pêche) qui doit continuellement s'adapter aux changements intervenant dans les activités de pêche. A cette fin, les enquêteurs doivent informer la cellule traitant les données des changements éventuels dans l'activité de pêche dans les sites d'enquête( changements des habitudes et activités secondaires des pêcheurs.
vérification que tous les villages d'enquête soient représentatifs du plus grand nombre de techniques et méthodes de pêche.
En fonction des informations obtenues aux point a) et b), changement de certains sites d'enquête.
Ré-explication du systéme d'échantillonnage des captures ventilées par espéce et par engin de pêche.
Clarification de la façon correcte de quantifier et d'estimer l'effort de pêche en fonction des différentes méthodes et rythmes de pêche.
Rappel à certains enquêteurs qu'ils ont omis de noter certaines données essentielles sur les mises à terre et l'effort de pêche par type d'engin de pêche.
Rappel à certains enquêteurs qu'ils doivent identifier correctement les principales familles de poissons et qu'un effort de leur part en la matiére est absolument nécessaire afin de ne pas fausser inutllement les données.
Rappel à certains enquêteurs qu'ils doivent utiliser réguliérement les balances portatives mises à leur disposition et que l'usage de la méthode d'estimation visuelle ne peut se faire qu'aprés une période de rodage plus longue.