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SEMINAIRE

OBJECTIFS :

Les objectifs du séminaire etaient les suivants :

  1. Formation de dix enquêteurs recrutés parmi les eléves sortant de l'Ecole d'Application des Sciences et Techniques Agricoíes (EASTA) - Section Pêche - de Mahajanga (1° Promotion) aux méthodes d'échantillonnage statistique des captures, ventilées par engin de pêche et par espéces et à la collecte d'information sur l'effort de pêche de la pêche traditionnelle maritime.

  2. Discussions des problémes administratifs, personneis et techniques que les enquêteurs, qui avaient été formés en mai et juin 89, ont rencontrés jusqu'à présent durant leur affectation.

  3. Corrections éventuelles du systéme actuel d'échantilionnage, conformement aux informations obtenues au cours des discussions relatives aux problémes techniques (cf.b).

  4. Opportunité pour les nouveaux enquêteurs recrutés de prendre conscience des problémes et difficultés qu'ils pourraient rencontrer durant leur affectation.

2. ORGANISATION :

Le séminaire a été organisé à Antsiranana du 02 au 18 Septembre 1989, dans le cadre du volet statistique du projet PNUD/FAO/MAG/85/014 - “Assistance à l'Administration des Pêche et de l'Aquaculture”. Les participants à ce séminaire, trente-neuf personnes, étaient reparties comme suit :

La liste des participants figure en Annexe 1.

Antsiranana a été choisi comme site du séminaire pour les raisons suivantes:

3. DEROULEMENT :

Aprés une présentation personnelle, M. Bellemans a commencé par expliquer la provenance financiére des fonds, concernant les salaires des enquêteurs. Une partie est imputé sur le budget assuré par le projet et une partie est payé sur fonds gouvernementaux. La rémunération mensuelle des enquêteurs consiste essentiellement en un salaire de base de soixante mille FMG plus quinze mille FMG pour les frais de déplacement et trente mille FMG payé chaque trois mois comme prime de motivation de travail.

Par la suite, une explication des activités entreprises par le volet statistique du projet PNUD/FAO/MAG/85/014 depuis son démarrage a été donné:

Les résultats de l'enquête-cadre ont démontrés clairement un grand potentiel dans le secteur de la pêche traditionnelle, à plus forte raison, il s'avére important de réaliser et mettre en place un systéme de collecte des données statistiques plus rigoureux et systématique. L'on a spécifié l'importance du rôle de l'enquêteur qui assure la bonne liaison entre les pêcheurs et la jeune et encore souvent méconnue Administration des Pêches Malgache.

Il a été souligné l'importance primordiale que revêtent les relations humaines/personnelles dans ce genre de travail. En effet, les enquêteurs travaillant en contact direct avec les pêcheurs doivent se montrer ouverts et cordiaux, mais aussi surtout respectueux envers les habitudes et les coutumes traditionnelles locales des différentes communautés villageoises.

Une mauvaise intégration au niveau humain et social de l'enquêteur au sein de la communauté des pêcheurs a comme conséquence une absence de collaboration de la part de ces derniers, ce qui finalement se répercute sur la qualité et fiabilité des données collectées.

Au cours de leur travail, les enquêteurs devraient veiller à établir des reiations de confiance qui leur permettront plus tard de collecter les données plus sensibles sur la vie privée des pêcheurs (enquête socio-économique).

Durant cette mise en place initiale d'un systéme statistique de collecte de données, les services décentralisés de l'Administration (SPPA/CIRPA/SECPA/ BRIPA) devraient présenter et introduire les enquêteurs dans les villages auxquels lis sont affectés et devraient les présenter en due forme aux chefs des villages, aux autorités politiques et coutumiéres, ainsi qu'aux collecteurs de la zone. Les services décentralisés devraient assurer également le bon déroulement des procédures administratives (paiement des salaires, organisation du voyage au lieu d'affectation, suivi technique régulier des enquêteurs et, dans la mesure du possible de régler tous les problémes que l'enquêteur pourrait rencontrer).

Ensuite, l'importance de la compréhension de la base théorique du travail sur terrain a été explicitée. Il est en effet crucial que les enquêteurs soient au courant des critéres de sélection formant la base des choix de certains échantillons car c'est à ce niveau qu'ils interviendront eux-même et pourront éventuellement modifier dans une certaine mesure les sites et les journées d'échantillonnage.

La pêche, dans tous les domaines, se caractérise par un dynamisme en évolution constante, en conséquence, un systeme statistique d'estimation de la production doit évoluer et s'adapter continuellement (changement d'engins de pêche, d'espéces cibles, de techniques de pêche, etc…,. L'enquêteur qui vit au contact des pêcheurs peut constater et suivre cette evolution, et jusqu'à un certain niveau, peut lui même intervenir et apporter des modifications au systéme statistique, aprés avoir naturellement informé, par un rapport d'activité, la cellule centrale de la nouvelle situation.

3.1. Enquēte cadre - vérification.

Distribution à chaque enquêteur des cartes topographiques des zones de vérification indiquant tous les villages de pêche resencés lors de l'enquête cadre (voir cartes l à 26).
Les enquêteurs doivent vérifier la présence effective de ces villages et éventuellement modifier la carte en y indiquant les villages nouvellement identifiés ou à annulés. Aussi doivent-ils comptabiliser le nombre de pirogues dans chaque communauté villageoise visitée.

Il a été souligné que cette enquête de vérification est trés importante en ce qui concerne l'estimation des facteurs d'extrapolation. En effet, comme il est pratiquement impossible d'enquêter tous les villages de pêche à Madagascar (déjà l'on en avait recencé 1725 dans la bande côtière), il est primordial de disposer de données relatives au nombre exact de pirogues dans les villages d'enquêtes afin de calculer, d'une part les facteurs d'extrapolation en vue d'une melleure estimation de la production de la pêche traditionnelle et d'autre part de disposer d'informations vérifiées sur l'enquête cadre.

Des explications détaillées sur la maniére de remplir les fiches de l'enquête de vérification (voir Annexe 2) ont été fournies.

3.1.1. Identification des villages.

Identification des vrais villages de pêche :

L'enquêteur doit y prêter une attention particuliére car dans certains villages les pêcheurs gardent leurs pirogues dans une zone limitrophe (parc piroguier) à leur aire d'habitation ayant une appellation différente du nom de l'aire d'habitation même. Ceci caractérise la dualité existante dans chaque village de pêche ( habitation <-> parc piroguier).

Identification des villages oû les pirogues sont utilisées essentiellement comme moyen de transport des produits collectés par les mareyeurs auprés d'autre sites. Dans ce cas, le village est identifié comme un site de débarquement où de marché et les pirogues ne doivent pas être considérés et comptabilisées lors du comptage de l'effort de pêche durant la procédure d'estimation des mises à terre.

Dans ce type de site l'on trouve simultanément des pirogues de pêcheurs et de collecteurs (mareyeurs) qui aprés avoir collecté les poissons auprès d'autres villages viennent les débarquer et les vendre dans ce site. Les enquêteurs doivent, aprés une certaine période de rodage, être en mesure de reconnaître et distinguer les piroques des pêcheurs de celles des mareyeurs autrement l'on court le risque d'avoir un comptage trop élevé des pirogues, une surestimation de l'effort de pêche correspondant et de la production.

3.1.2. Occupation des sites de pêche.

Les sites de pêches sont, en fonction du nombre de mois par année où la pêche se pratique dans le site, séparés en sites de pêche continus (plus de dix mois de pêche par an), sites saisonniers (entre trois et neuf mois par an) et en Ce dernier cas correspond aussi aux campements de pêche.

3.1.3 Nombre de pêcheur dans le site enquêté.

Ce genre d'information permet de fournir une première estimation de l'effort de pêche potentiel au site enquêté, mais il convient de tenir compte que la plupart des pêcheurs à Madagascar sont en même temps pêcheurs et agriculteurs et/ou éleveurs seion les différentes provinces considérées. Ainsi l'identification des pêcheurs à plein temps, à mi-temps et occasionnels à son importance dans le cadre de programmes futurs de vulgarisation et de développement.

3.1.4. Nombre de pirogues dans le village.

Ce type d'information permet également d'obtenir une estimation grossiére de l'effort de pêche dans le village enquêté, mais pour éviter d'obtenir des facteurs d'extrapolations biaisés, les enquêteurs doivent discerner le nombre de pirogues de pêche du nombre de pirogues de transport.

Les enquêteurs doivent aussi noter le type de pirogue de pêche (monoxyie, à balancier, à planche) car ii s'agit là de grandeurs liées aux conditions cllmatiques et également aux divers milieux écologiques de la côte Malgache. Aussi le type d'embarcation peut donner des indications quant au niveau de développement atteint dans la zone considérée et refléte égaiement certains facteurs humains et socio-économiques.

3.1.5. Echantillonnage de l'age des pirogues de pêche.

Un probléme lié au développement de la pêche traditionnelle est constituée par la disponibilité de bois pour le construction des pirogues. En effet, pour la confection d'une pirogue monoxyle, il est nécessaire de couper un arbre de trente à quarante ans, avec le probléme important de la déforestation et de la carence en essence d'arbre á pirogues à Madagascar. Il est dés lors évident qu'il est impossible de continuer à construire des pirogues seion cette methode. Il est donc nécessaire d'introduire un changement dans la méthode de construction des engins naviguant afin d'utiliser avec un meilleur rendement le bois, par exemple, en utilisant la méthode de construction de pirogues à planches.

Il est demandé aux enquêteurs de collecter les données relatives à l'age des pirogues. Cette information pourra être représentèe par une courbe à distribution gaussienne où il serait possible d'identifier les tendances de la population de pirogues et de leur construction, reparties dans le temps et l'espace. C'est-à-dire que si il y a dans un village beaucoup de jeunes pirogues, la moyenne (ou mode) de la distribution gaussienne sera située dans les âges plus jeunes et l'on peut s'attendre a ce que la pêche dans ce village connaisse un avenir plus prometteur. Par contre si peu de jeunes pirogues sont construites, la tendance d'investir dans d'autres activités plutôt que dans la pêche promet une situation critique pour le développement de la pêche dans ce village car cette situation démontre un arrêt dans la construction de pirogue au détriment d'autres activitiés plus prometteuses.

Pour synthétiser, il à été soullgné que l'enquête de vérification s'avere fondamentale pour la vérification de l'existence ou de la disparition de certains villages de pêche et par sa signification en matiére d'effort de pêche (nombre de pêcheurs et de pirogues). En fonction des résultats de cette enquête, le choix des sites à échantillonner pour l'enquête de production halleutique sera modifié si nécessaire.

Les enquêteurs ont à leur disposition le temps d'un mois pour réaliser cette enquête de vérification. Ensuite pour l'enquête de production, ils disposent de trois à quatre mois en vue de s'integrer dans les villages d'enquête.

Cette période peut être considérée comme une période de rodage durant laquelle les enquêteurs doivent apprendre les habitudes des pêcheurs, les rythmes et les horaires de pêche, les types d'engin de pêche, les estimations des captures, l'identification des espèces, etc …

Aprés cette période de rodage, l'on peut considérer en général, que les enquêteurs sont prêts à commencer l'enquête de production avec une qualité et une flabilité accrue des données de mises à terre et de l'effort de pêche.

3.2. Explication du systéme de collecte des données de captures et d'effort de pêche.

Monsieur Bellemans a commencé par expliquer la théorie qui forme la base du systéme d'évaluation statistique des captures, spécifiant par la suite les modalités pratiques de la collecte de données sur le terrain et la méthode correcte de remplir les fiches appropriées. L'explication s'est déroulée seion les points énumérés dans la note d'“ Informations sur la collecte de données statistiques de captures et d'effort de pêche à l'usage des enquêteurs”, présentée en Annexe 3.

En concluant la premiére semaine de formation, les tâches prioritaires des enquêteurs ont été synthétisées comme suites:

Les enquêteurs doivent renvoyer à la Direction centrale, par la poste:

  1. Leur adresse personnelle ou celle des services décentralisés de la DPA (Direction de la Pêche et de l'Aquaculture) auxqueis ils sont rattachés afin de pouvoir leur envoyer réguliérement les salaires, les provisions de fiches d'enquête et les commentaires sur leur travaux;

  2. Les fiches de l'enquête de vérification plus les cartes topographiques des zones de vérification contenant les eventuelles modifications sont à renvoyer directement au niveau central.

  3. Les calendriers de travail, un mois à l'avance doivent être renvoyés avec les feuilles d'enquête du mois écoulé, afin que les superviseurs puissent effectuer les vérifications nécessaires et planifier les visites sur terrain afin de vérifier la qualité du travail.

  4. Un rapport mensuel descriptif des activités de pêche dans les villages enquêtés, dans le but de connaître les différents facteurs qui influencent la pêche: migratiòn de pêcheur, changement dans les habitudes, naissance d'autres activités en parallél à l'activité de pêche comme l'elevage et l'agriculture….

  5. Les fiches relatives à l'enquête de production avec toutes les données complétes ont été vérifiées pour le mois écoulé.

  6. Les fiches relatives à la quantification de l'effort de pêche par engin et par jour d'echantillonnage.

  7. En outre, l'on devrait être informé de tous les problémes administratifs, personnels et techniques que les enquêteurs rencontrent durant le déroulement des enquêtes afin de pouvoir prêter assistance dans la mesure du possible.

Afin de pouvoir réaliser les déplacements d'un village à l'autre, le projet distribuera aux enquêteurs des bicyclettes. Ce moyen de locomotion a été choisi car il est assez simple à conduire et en cas de panne, il est facilement réparable.

En outre, il a l'avantage de ne point soulever les problémes classiques de carburant, d'assurance et surtout de pléces de rechange qui risqueraient de faire écrouler le système tout entier dans un avenir proche.

3.3. Discussions des problémes rencontrés par les enquêteurs.

Les différents problémes que les enquêteurs ont rencontrés durant les quatre à cinq mois de rodage ont été séparés en problémes administratifs et personnels d'une part et en problémes techniques d'autre part.

3.3.1. Les problémes administratifs et personnels.

  1. Certains enquêteurs ont connu des problémes de relations humaines avec les collecteurs/mareyeurs des sites d'enquêtes car ils utilisent des balances portatives pour l'évaluation des poids des captures. Cette opération donne aux pêcheurs la possibilité d'avoir une quantification vaiable de leurs captures et par conséquence une meilleure idée sur la valeur des produits mais par contre, elle irrite les collecteurs qui ne sont plus en mesure de tromper les pêcheurs.

    Il a été suggéré aux enquêteurs d'essayer de peser les captures, soit en la seul présence du pêcheur soit en celle du mareyeur. Dans l'impossibilité de pouvoir réaliser cette opération sans querelle, les enquêteurs doivent apprendre le plus rapidement possible à “se faire l'oeil” sur l'estimation visuelle des prises.

  2. La plupart des enquêteurs ont souligné la difficulté de gagner la confiance des pêcheurs pour pouvoir mener l'enquête de production. En effet, les pêcheurs croient en général que les enquêteurs ont pour but de collecter des informations sur leurs revenus en vue de définir les montants des taxes et des impôts.

  3. Les enquêteurs doivent souvent cacher les fiches d'enquêtes et noter les données dans un carnet. Ainsi, ils perdent beaucoup de temps à recopier toutes les données une fois arrivés chez eux, avec le risque inhérant de l'introduction de fautes additionnelles durant le recoplage.

    Cette situation montre clairement qu'avant d'obtenir des données fiables sur la production de la pêche traditionnelle, il faut que les enquêteurs soient bien intégrés dans les villages de pêcheur et qu'ils aient gagné la confiance de la communauté villageoise.

  4. Dans l'optique où les enquêteurs actueis ne font ni partie intégrante ou personnel du projet ni de la Direction de la Pêche et de l'Aquaculture et que leur statut n'est pas du tout clair, mais vu la nécessité de rester à l'écoute des doléances des pêcheurs, il a été décidé sans aucune garantie de dresser une liste réaliste des besoins en matériel de pêche (avec toutes les spécifications techniques requises) dans les sites d'enquête.

    Pour la premiére fois l'Administration dispose en effet de personnes vivant en contact permanent avec les pêcheurs, et elle doit dés lors mieux évaluer la fonction future de ces personnes de terrain. Il a aussi été demandé unanimement par tous les enquêteurs que le projet FAO/MAG/85/014 étudie les voies et moyens afin que le projet puisse, ne fusse qu'au titre de l'établissement de rapports de conflance entre les enquêteurs et la communauté de pêcheurs des centres d'enquêtes de vendre du matériel de pêche aux pêcheurs.

    Le rôle éventuel de l'enquêteur comme vulgarisateur facilitera l'intégration de celui-ci dans les villages de pêche et permettra à l'administration d'être plus en contact direct et à l'écoute des problèmes et doléances des pêcheurs.

  5. Certains enquêteurs ont souligné l'absence totale d'assistance de la part des agents des services décentralises de la Direction de la Pêche et de l'Aquaculture, qui ne les ont pas aidé à s'intégrer dans les villages de pêche en les présentant aux autorités locales et coutumiéres. Ainsi, ce sont eux même qui ont instauré un climat de bonnes relations avec les pêcheurs en leur expliquant la motivation et les buts du travail statistique et en respectant les coutumes et les habitudes locales.

    Par exemple lorsque le pécheur rentre de la pêche c'est toujours la femme du pêcheur qui doit avant tout toucher le poisson pour le mettre dans les paniers avant de l'amener au marché. Seuiement aprés cette opération rituelle, l'enquêteur peut mener son travail d'enquête en touchant le poisson.

    En respectant cette coutume locale l'enquêteur a été plus accepté par les pêcheurs.

  6. Certains agents de services décentralisés de la Direction de la Pêche et de l'Aquaculture exigent que l'enquêteur remettent une copie compléte de toutes les fiches d'enquêtes brutes.

    Ceci constitue une perte de temps énormes pour l'enquêteur qui doit recopier les données brutes alors que les services décentralisés n'ont pas encore pour l'heure les compétences techniques et les moyens pour traités les données brutes. D'autre part, ce recopiage ouvre la vole à toutes sortes d'erreurs et se répercute sur le déroulement technique de l'enquête elle-même (l'enquêteur devenant homme de bureau au lieu d'homme de terrain).

    Il a été conseillé aux enquêteurs de ne pas perdre de temps dans ce recopiage insensé des fiches brutes, et il a été demandé à la contrepartie d'informer les services décentralisés respectifs que si ceux-ci désirent obtenir une copie des données brutes ils peuvent se les procurer aprés que la saisle informatique ait été réalisée.

  7. Certains agents des services décentralisés exigent des enquêteurs qu'ils déposent leur bicyclette (qu'ils utilisent pour se déplacer entre les différents sites d'enquête) tous les jours aprés les heures officielles de travail. Les enquêteurs sont ainsi obligés de travailler en fonction des horaires officiels administratifs et non pas en fonction du rythme de la pêche.

    Ce probléme se répercute évidement sur la qualité des données collectées pour l'enquête du production.

    Il a dés lors été vivement recommandé de laisser la compléte gestion de la bicyclette à l'enquêteur pour les raisons sus-mentionnées. Les enquêteurs doivent travailler (et surtout le pouvoir) en fonction des rythmes de pêche et non en fonction d'un horaire administratif qui n'a aucun rapport à l'activité de pêche.

  8. Certains agents des services décentralisés exigent des enquêteurs de mener des enquêtes complémentaires ( ex: enquête de marche…) alors qu'ils n'ont à leur disposition aucun systéme statistique de base approprié à ce type d'enquête et que l'enquêteur a déjà un horaire de travail trés chargé. D'autre part, la priorité dans le travail des enquêteurs est encore toujours pour l'instant une collecte de données sur la production et l'effort de pêche.

    Il a été suggéré aux enquêteurs de mener cette enquête compiémentaire seulement dans le cas où ce travail ne devient pas systématique et ne s'effectue pas au détriment de l'enquête de production.

  9. Dans la zone de pêche aux crevettes (côte Nord-Ouest de Madagascar entre Antsiranana et Mahajanga) les enquêteurs rapportent l'existence d'un conflit évident entre les pêcheurs traditionnels et ceux de la pêche industrielle.

    Selon les témoignages des pêcheurs traditionnels, les chalutiers détruisent volontairement les valakiras (barrages pour la pêche aux crevettes), afin d'éliminer la concurrence dans cette activité de pêche.

    Les pêcheurs se sont plaints auprés des enquêteurs et réclament de ces derniers, car à leurs yeux ils sont les représentants de l'Administration, de prendre leur défense et d'établir un constat de dégât.

    Ce contexte montre la position délicate des enquêteurs qui ne sont ni assermentés ni employés par l'Administration et ne disposent ni des moyens légaux ni administratifs pour intervenir. Ce qui risque à terme, de par l'attitude d'expectative que l'enquêteur doit adopter, de miner la confiance que l'enquêteur cherche à gagner auprés des pêcheurs.

  10. Certains enquêteurs ont des problémes à se déplacer entre les différents sites d'enquête à cause du mauvais état des routes et des pistes, surtout durant la saison de pluie. Face à cette situation, l'on a réduit le nombre de villages à enquêter afin de réduire les déplacements tout en espérant améliorer ainsi la qualité du travail dans les sites d'enquêtes restants, pour autant que ces derniers soient entiérement représentatifs pour la zone.

    Certains enquêteurs se trouvent complètement isolés à cause de la présence de nombreuses rivéres et mangroves dans leur zone d'enquête. En plus certains doivent marcher durant deux à quatre jours à pied, car il n'y a pas d'autres moyens de transport disponibles, afin de régler leur affaires administratives et personnelles dans un centre urbain raisonnable.

  11. Les enquêteurs ont souligné les conditions de vie trés dures dans certaines zones assez sauvages où ils dolvent vivre pour effectuer leur travail.

Les difficultés auxquelles ils ont dù faire face ont été de different genre :

En considérant tous ces problèmes pratiques et sur la demande des enquêteurs, il leur a été fourni les matériels suivants:

L' on a ensuite discuté de la possibilité de construire des logements prefabriqués en tôle, pour certains enquêteurs. Ces logements pourraient être éventuellement déplacés en fonction des besoins de l'enquête.

3.3.2. Discussions des problémes techniques.

En ce qui concerne les difficultés techniques, l'on a tenu à les présenter par centre de résidence des enquêteurs.

Maroantsetra:

Fénérive-Est :

Toamasina :

Sainte Marie :

Mananjary :

Manakara :

Farafangana :

Androka - Beheloka - Andranopasy :

Ankigny :

Vohémar :

Antalaha :

Ampasibe :

L'enquêteur a remarqué les points suivants :

Ankazomborona :

L'enquêteur a fait remarquer qu'il avait un même problème d'échantillonnage que l'enquêteur d'Ampasibe.

Ampasinantenina :

OBSERVATIONS ET CONCLUSIONS.

En synthétisant les discussions relatives aux problèmes administratifs et personnels rencontrés par les enquêteurs, il a été constaté que les enquêteurs des différentes provinces se trouvaient généralement confrontés á des problèmes similaires :

  1. Les agents des services décentrallsés de la pêche et de l'aquaculture n'introduisent pas les enquêteurs aupres des autorités locales des différents villages, ce qui retarde leur intégration rapide.

  2. Alors qu'il avait bien été spécifié lors du séminaire sur les statistiques de pêche à Antananarivo que le traitement des données serait fait au niveau central, certains agents des services décentralisés réclament encore toujours des enquêteurs qu'ils leur remettent une copie compléte de toutes les fiches d'enquêtes brutes. Ceci constitue une perte de temps énorme avec possibilité d'ajout d'erreurs additionnelles. D'autre part, les services décentralisés n'ont pas encore pour l'heure les compétences techniques ni les moyens pour traiter ces données. Aussi, leur avait-il été dit qu'une copie des données brutes leur serait remise après que la saisie informatique eut été faite.

  3. Les agents des services décentralisés demandent aux enquêteurs de réaliser des enquêtes complémentaires (ex: enquête de marché, enquête en vue de leur mémoire de fin d'étude), alors qu'ils n'ont à leur disposition aucun systéme statistique de base approprié, que les enquêteurs ont un horaire de travail trés chargé et surtout qu'ils n'ont pas été recrutés pour ces tâches additionnelles.

  4. Les enquêteurs n'ont pas de statut administratif clairement défini pour l'instant. Des problèmes de relations entre les enquêteurs et l'Administration se répercutent sur la qualité de l'évaluation statistique de la production.

  5. Difficultés de relations personnelles entre l'enquêteur et les collecteurs.

  6. Difficultés de déplacement entre les différents sites d'enquêtes : conditions de milleu difficiles.

  7. Dans la plupart des villages enquêtés, les pêcheurs considérent les enquêteurs comme des agents de l'Administration et demandent aux enquêteurs de leur fournir du matériel de pêche qui est de toute évidence absent.

Les discussions sur les problémes techniques que les enquêteurs, ayant quatre à cing mois d'expérience, ont rencontré sur le terrain, peuvent se synthétiser en les points suivants :

  1. Re-explication de la dynamique du systéme statistique d'échantillonnage (échantillonnage des captures et comptage de l'effort de pêche) qui doit continuellement s'adapter aux changements intervenant dans les activités de pêche. A cette fin, les enquêteurs doivent informer la cellule traitant les données des changements éventuels dans l'activité de pêche dans les sites d'enquête( changements des habitudes et activités secondaires des pêcheurs.

  2. vérification que tous les villages d'enquête soient représentatifs du plus grand nombre de techniques et méthodes de pêche.

  3. En fonction des informations obtenues aux point a) et b), changement de certains sites d'enquête.

  4. Ré-explication du systéme d'échantillonnage des captures ventilées par espéce et par engin de pêche.

  5. Clarification de la façon correcte de quantifier et d'estimer l'effort de pêche en fonction des différentes méthodes et rythmes de pêche.

  6. Rappel à certains enquêteurs qu'ils ont omis de noter certaines données essentielles sur les mises à terre et l'effort de pêche par type d'engin de pêche.

  7. Rappel à certains enquêteurs qu'ils doivent identifier correctement les principales familles de poissons et qu'un effort de leur part en la matiére est absolument nécessaire afin de ne pas fausser inutllement les données.

  8. Rappel à certains enquêteurs qu'ils doivent utiliser réguliérement les balances portatives mises à leur disposition et que l'usage de la méthode d'estimation visuelle ne peut se faire qu'aprés une période de rodage plus longue.


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