Comme tous les enquêteurs n'ont pas tous été recrutés et formés simultanément, l'on a procédé à des extrapolations des valeurs mensuelles estimatives vers les mois où les données font défaut. Ainsi le sigle “<” indique une reprise des valeurs vers les mois antérieurs.
Dans l'analyse présente, l'on se limitera, par faute de temps et en conformité aux objectifs immédiats du projet, à une présentation des valeurs estimatives de la production des pêcheries traditionnelles côtiéres Malgaches et à une extrapolation prévisionnelle pour l'année 1989. Aussi, une comparaison est faite aux estimations avancées dans le rapport de terrain No4 lors de la présentation de l'enquête cadre.
Notre analyse succinte permettra, par la présentation des données brutes en annexe 1, aux utilisateurs des données de disposer d'informations assez détaillées (captures ventillées par espèce et effort de pêche par engin de pêche) présentées par mois, par strate et par zone d'extrapolation, afin de permettre des analyses comparatives plus détaillées en fonction de leurs besoins.
Cette approche de présentation des données traitées détaillées a été jugée la plus valable pour l'instant car pour la première fois l'on dispose à Madagascar d'information de ce genre et il a été jugé nécessaire de les présenter comme tel dans un rapport technique aux diverses fins des utilisateurs des données.
Une analyse plus approfondie des données et leur présentation en un annuaire statistique officiel n'ont pas été jugés prioritaires dans le cadre des objectifs immédiats du présent projet.
Les chiffres sont présentés par entité d'extrapolation (c. à.d. un seul ou plusieurs Fivondronana) et par strate. Les strates présentées par la présente étude ne correspondent pas entiérement aux strates présentées lors de l'enquête cadre car pour certaines zones, l'on n'a pu enquêter les diverses strates de l'enquête cadre. Aussi, pour certaines zones, l'on a du regrouper tous les villages dans une strate unique (cas de Farafangana, Soalala, Ambanja et Ambilobe).
La présentation des résultats par strate reste fortement tributaire des zones de pêche dans un même village de pêche. Sur la côte Est de Madagascar, à cause de la présence du canal des Pangalanes et des plans d'eau qui lui sont associés, la pêche peut se pratiquer indifféremment soit en eau douce soit en eau de mer soit dans les deux strates simultanément. Ceci justifie la présence d'espèces marines et d'eau douce dans un même village d'enquête et rend la distinction par strate plus sensible.
Les distinctions utilisées dans le présent rapport pour les eaux douces s'appliquent à la zone où les captures de pêche sont constituées en majeure partie par des espèces d'eau douce ; les strates des eaux estuarines et marines par contre, par les zones où les captures sont composées en majeure partie par des espèces euryhalines et marines respectivement. La distinction utilisée ne correspond donc pas à la définition utilisée antérieurement pour les eaux continentales qui couvraient les eaux estuarines et douces du continent tels les estuaires, les baies, les lagunes, les chenaux, les mangroves et les lacs côtiers et étaient rattachés au continent par opposition aux eaux marines où la pêche se pratique en mer dans le sens stricte.
Les estimations annuelles portent sur le nombre de mois pour lesquels l'on dispose réellement de données et non sur les mois pour lesquels les données de production des mois antérieurs ont été tranposées.
Bien que certaines tendances puissent se dégager à première vue, il convient de tenir à l'esprit que les premiers mois de fonctionnement d'un S.E.C. sont emprunt d'erreurs humaines et techniques et que des corrections progressives ont été introduites grâce à un suivi régulier et strict des enquêteurs. A cet effet, le séminaire de recyclage tenu en septembre 1989 a joué un rôle catalisateur dans la qualité et la fiabilité des données collectées.
La majorité des chiffres des deux premiers mois d'enquête, ont une tendance exagérée qui se ramène à des quantités plus valables après le troisième mois de fonctionnement du S.E.C.. De ce fait, il devient difficile de distinguer sur la base des données dont on dispose actuellement les captures réelles des estimations trop élevées. Ceci prouve encore l'importance d'un suivi strict des enquêteurs dès le lancement d'un S.E.C. et l'on devrait théoriquement, en toute honnêteté professionnelle négliger les deux/trois premiers mois de résultats car les enquêteurs se trouvent en pleine phase d'apprentissage et d'intégration aux communautés villageoises et leurs estimations sont souvent trop élevées.
Cette dernière observation fait que les 45 milles tonnes de productions avancées dans le présent rapport sont trop élevées et les captures réelles annuelles devraient se stabiliser autour de 40 à 42 milles tonnes.
Le tableau 8 résume les valeurs (en kgs) estimatives de la production pour le Faritany de Toamasina et donne une estimation première de la production totale annuelle par type d'eau et par unité d'extrapolation. La figure 2 schématise visuellement cette situation.
A partir de 8 mois de données, couvrant une partie des saisons sèches et pluvieuses, se dégage dèjà des ordres de grandeur des mises à terre assez réalistes.
Bien que les valeurs pour Vatomandry + Mahanoro ne reflètent pas encore valablement les mêmes tendances observées pour les autres points d'enquête (car les enquêtes y ont débutées plus tardivement), l'on peut avancer que la production annuelle des eaux côtières de la province serait ainsi estimées à quelques 4 à 4, 5 milles tonnes.
De ce tableau il ressort également que les estimations basées sur l'enquête cadre (rapport de terrain No4 du projet) sont beaucoup trop élevées comparées aux estimations avancées. Des estimations ponctuelles telles qu'effectuées par des enquêtes sporadiques (enquête cadre) sont affectées d'un facteur humain important tendant à surestimer les captures dynamiques collectées sur une période plus longue et collectées par des observations neutres.
La figure 2 semble indiquer une augmentation progressive de la production de juin vers octobre avec une variation plus forte pour la strate des eaux marines, ce qui correspondrait soit à des migrations de poissons marins le long des côtes est de Madagascar mais plus probablement à des changements dans l'effort de pêche liés aux activités agricoles des pêcheurs.
Le tableau 9 résume par strate les premières estimations de la production pour la province d'Antsiranana. La figure 3 schématise les tendances partielles observées pour 8 mois d'enquête. Les tendances sont inverses à celles observées pour la province de Toamasina car l'on constate une production plus forte en saison des pluies qu'en saison sèche.
Aussi, la comparaison entre les estimations avancées lors de l'enquête ponctuelle qu'est l'enquête cadre montre une différence de près de 11 milles tonnes avec les premières estimations du S.E.C.
Bien que la production dans cette zone est fortement tributaire de la saison des pluies, l'on pourrait néanmoins avancé que l'ordre de production annuelle de 8 milles tonnes est tout à fait réaliste. Ceci reste nettement sous les 19 milles tonnes avancées lors de l'enquête ponctuelle de l'enquête cadre.
Néanmoins, cette différence pourrait être diminuée car pour les Fivondronana d'Ambanja et d'Ambilobe, il convient de remarquer que les données présentées ne concernent que les seuls engins de pêche (Valakiras, Poteaux, Sennes de plage) ayant comme cibles les crevettes côtiéres. Il s'en suit, de par la sélection des sites d'enquête même, une sous-estimation non quantifiables de la production des autres engins de pêche traditionnels car les facteurs d'extrapolation ne peuvent tenir compte de données manquantes ou biaisées. Ce n'est qu'en décembre que les données des captures des autres engins de pêche ont été incorporés dans le S.E.C.
Pour la province de Fianarantsoa, l'on dispose d'informations sur les mises à terre à partir du mois de mai 1989. Le tableau 10 résume les estimations mensuelles des captures de la pêche traditionnelles côtières et la figure 4 schématise cet état.
Pour cette province, par contre, les estimations de l'enquête cadre sous-estiment la production annuelle provinciale de près de 1.200 tonnes. Il s'agit essentiellement des estimations pour les zones de Farafangana et Vangaindrano qui montrent une capture plus importante qu'initialement prévue. C'est en réalité sur l'effort de pêche que se concentre la justification des valeurs tellement élevées car les prises par unité de sortie restent dans un ordre de grandeur acceptable.
Cette production élevée de la zone Farafangana + Vangaindrano pourrait être réelle et pourrait correspondre à l'absence de circuits de commercialisations de produits halieutiques à partir de la province de Toliara comme observé à partir de l'analyse des certificats d'origine et de salubrité (C.O.S.). Cependant, il y a fort à croire à un excès de zéle de l'enquêteur de Farafangana car en septembre 1989, lors du séminaire de recyclage des enquêteurs, l'on avait insisté auprès de cet enquêteur de revérifier sa méthode de travail et depuis lors les chiffres sont ramenés à des normes plus acceptables. Il semblerait dès lors que la production mensuelle de la province de Fianarantsoa tournerait autour de 250 à 300 tonnes seulement, ce qui donnerait une production annuelle de 3 à 3,6 milles tonnes.
Pour la province de Mahajanga, l'on ne dispose actuellement que des données des mois d'octobre à décembre 1989 qui ne permettent par ailleurs pas encore de dégager des tendances.
Le tableau 11 et la figure 5 présentent les premières estimations mensuelles mais montrent que les estimations sont trop élevées pour le premier mois d'enquête.
Pour la province de Toliara, l'on ne dispose actuellement que des données des mois d'octobre à décembre 1989 qui ne permettent par ailleurs pas encore de dégager les tendances.
Le tableau 12 et la figure 6 schématisent les résultats estimatifs disponibles présentement. La forte montée pour décembre 1989, est en grande partie due aux chiffres jugés trop élevés pour Morombe et Ampanihy. Rappelons que pour Belo/Tsiribihina, pour la partie qui concerne l'enquête cadre, nous ne disposons pas de chiffres par manque d'enquêteur.
Le tableau 13 et les figures 7 et 8 présentent la répartition des captures estimées des provinces côtières de Madagascar pour l'année 1989. La province de Mahajanga présente les plus forte capture (40,4 %) alors qu'elle ne représente que 21,01 % de l'effectif des pirogues. La province de Toliara qui concentre 37.47 % des pirogues ne vient qu'en second lieu pour les mises à terre, 22,1 %.
Les provinces de Toamasina et Fianarantsoa représentent respectivement 10% et 9,2% des captures estimatives alors que la province d'Antsiranana est bonne pour quelques 18,1% des mises à terre estimatives.