Les tableaux 24 à 28 présentent les efforts de pêche totaux correspondant aux mises à terres des tableaux 8 à 12. Les figures 70 à 74 schématisent cette situation.
Le tableau 29 résume les efforts de pêche globaux par province et par strate. La figure 75 schématise les fluctuations mensuelles des valeurs de l'effort de pêche pour toute la zone côtière.
Ainsi, l'on observe qu'une production de 45.382 tonnes correspond à un effort global de 4.267.187 sorties ; ce qui revient, sans tomber dans une polémique de détails à estimer la production moyenne à 10,392 kgs par sortie ce qui parait, tout engin et toutes zones confondues, assez élevé. Comme avancé, une production de l'ordre de 41.000 tonnes correspondrait à une capture moyenne, toute technique et zones confondues, de l'ordre plus réaliste de 9,40 kgs par sortie.
Un second point saillant qui ressort des premiéres estimations est que les 56.000 pêcheurs recencés lors de l'enquête cadre effectuent en moyenne 78 sorties par année pour obtenir un total de 4.367.187 sorties annuelles (tout engin et zones confondues). De même, l'effort estimatif total annuel correspond, à raison des 26.133 pirogues vérifiées lors de l'enquête de vérification, à une moyenne de 167 sorties par pirogue par année, toute technique de pêche et zone confondue.
Aussi, à raison d'une capture moyenne par sortie de l'ordre de 9,4 kgs, un pêcheur hypothétique produirait environ 733 kgs/année alors qu'une pirogue produirait 167 × 9,4 = 1.570 kgs/année. Ce qui finalement est proche des valeurs estimatives avancées pour l'océan Indien.
Finalement, pour une augmentation de 10.000 tonnes de la production de la pêche traditionnelle côtiére malgache, il faudrait pouvoir, d'après les premières valeurs estimatives avancées dans ce rapport, disposer de 962.337 sorties additionnelles, toute technique et zone confondue ; ce qui représente quelques 22%, soit près d'un quart de l'effort de pêche estimatif annuel actuel. Ce qui nous parait dans l'état actuel de la pécherie (nombreux pécheurs à mi-temps, pêcheurs agriculteurs, condition météorologiques souvent difficiles, engins de pêche rudimentaires et techniques de pêche peu performantes, etc…) côtiére malgache impossible à réaliser. Ces 962.337 sorties additionnelles correspondraient en réalité à une production additionnelle de quelques 12.338 pêcheurs par année où à la production de 5.762 pirogues additionnelles par année. Il nous semble donc tout à fait impossible d'aboutir dans le court terme à ces conditions.
En outre, il n'est pas du tout évident qu'une augmentation de l'effort de pêche de cet ordre (en vue d'obtenir 10.000 tonnes de production supplémentaire) puisse correspondre à une augmentation linéaire des mises à terres, car les zones exploitées restent très restreintes.
Ainsi, une production annuelle de 60.000 tonnes correspondrait à un effectif de plus de 38.000 pirogues ou de plus de 81.800 pêcheurs s'il y avait une linéarité entre production et effort de pêche. Dans les conditions actuelles, une production de cet ordre de grandeur semble tout à fait impossible à réaliser par les pêcheries côtières malgaches.
Le tableau ci-dessous schématise les besoins en effectifs de pêcheurs et de pirogues nécessaire à la réalisation de divers niveaux de production par la pêche traditionnelle malgache dans les mêmes conditions d'exploitation que celles vécues en 1989.
niveau des effectifs attendus | niveau de production attendu (en tonnes) | |
# Pêcheurs | # Pirogues | |
95.498 | 44.586 | 70.000 |
81.855 | 38.000 | 60.000 |
75.034 | 35.032 | 55.000 |
68.213 | 31.847 | 50.000 |
61.392 | 28.662 | 45.000 |
54.570 | 25.478 | 40.000 |