Première partie : La rizipisciculture basée sur une fertilisation optimale (rizipisciculture extensive)
Phase technique | Application | Période | Avantages |
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Généralité : la rizipisciculture améliorée. | - L'élevage de poissons dans des rizières suivant les normes techniques préconisées par la CIRRH/projet. | En même temps que la culture du riz. | • Une meilleure récolte de riz grâce à la présence des poissons : - fertilisation du riz par les poissons et leurs déchets ; - lutte contre les parasites du riz (borer, …) ; - diminution des mauvaises herbes par un sarclage par les poissons ; - oxygénation du sol ; - binage favorisant le tallage des plants de riz, et cela malgré la diminution en surface rizicole pour les aménagements nécessaires. • Une bonne production de poissons ayant une valeur monétaire égale ou supérieure au paddy au moment de la récolte. |
Le choix de la rizière. | - choisir une rizière fertile ; - pas trop loin de l'habitation ; - ayant une bonne maîtrise d'eau ; - bien ensoleillée. | Avant les aménagements rizicoles et piscicoles. | • Toujours assez d'eau pour les poissons, sans risques d'inondation ni d'assec. • Bon développement des aliments naturels pour les poissons. |
Le renforcement des diguettes. | - rehausser jusqu'à 50 cm ; - élargir jusqu'à 50 cm ; - bien compacter la terre. | Au moment de l'assainissement de la rizière. | • Evite : - les cassures des digues ; - les débordements ; - les inondations ; et ainsi les fuites et/ou la mort des poissons. |
La construction de l'étang-refuge. | - creuser un étang-refuge de 1 à 2 mètres de largeur, avec une profondeur de 60 à 80 cm sur toute la longueur d'une digue latérale. | Avant ou pendant le labour. | • Les poissons peuvent se réfugier quand : - il n'y a pas assez d'eau ; - lors des traitements phytosanitaires ; - pendant le sarclage ; - quand il y a des prédateurs ; - quand la température de l'eau est trop élevée. • Une fois bien construit, un étang-refuge peut servir pendant plusieurs années. • La construction d'un étang-refuge se fait avant le piétinage. • Malgré la diminution en surface rizicole, la récolte de riz est la même ou augmente un peu grâce aux actions bénéfiques des poissons sur le riz. • La terre venant de la construction de l'étang-refuge sert à renforcer les digues. |
La maîtrise de l'eau : - l'installation d'une entrée et d'une sortie d'eau ; - le maintien du niveau d'eau. | - construire une entrée et une sortie d'eau opposées dans la rizière, une sortie d'eau dans l'étang-refuge ; - installer une grille (métallique, tôle trouée, branches tressées) à l'entrée et à la sortie d'eau ; - garder le niveau d'eau au 1/5e de la tige du plant de riz. | Au moment de l'assainissement de la rizière, puis pendant toute la durée de l'élevage. | • L'entrée et la sortie d'eau permettent une bonne maîtrise de la hauteur d'eau dans la rizière pour les poissons. • Les grilles empêchent l'entrée des prédateurs (tels que le fibata) et des poissons sauvages, ainsi que la fuite des poissons élevés. • Le niveau d'eau au 1/5e de la hauteur du plant de riz convient aux poissons et également au riz. |
La fertilisation : - la compostière ; - l'eau stagnante. | - construire une compostière dans l'étang-refuge d'un rayon de 2 à 3 pas ; - remplir la compostière avec des débris végétaux et des matières d'origine animale - couper l'eau à son entrée et à sa sortie afin d'obtenir de l'eau stagnante ; - entretenir (remplir et remuer) la compostière une fois par semaine. | Avant la mise sous eau de la rizière (avant le hersage et le plannage), puis pendant toute la durée de l'élevage. | • La décomposition des matières végétales et animales de la compostière favorise le développement des aliments naturels pour les poissons et par conséquent, une bonne croissance des poissons élevés. • L'entretien régulier de la compostière permet une fertilisation continue. • Parce que l'eau est stagnante, il n'y aura pas de pertes d'aliments naturels pour les poissons. |
La mise en charge. | - déverser 25 alevins par are de rizière ; - utiliser les alevins de la carpe commune de bonne qualité ; - acheter les alevins auprès d'un producteur privé d'alevins ; - pour les altitudes inférieures à 1.000 m, on peut élever aussi le tilapia du Nil ou élever les deux espèces en même temps, à nombre égal. | Dix jours après le repiquage du riz. | • Une densité de 25 alevins à l'are donne un meilleur rendement : - rentabilité optimale pour les aménagements faits (donc pas moins de 25 alevins/are) ; - avec la fertilisation de la rizière, cette densité est optimale pour la croissance des poissons(donc pasplusde 25 alevins/ are) ; - avec cette densité, il y aura un effet positif des poissons sur la production de riz (donc pas moins de 25 alevins/ are). • La carpe commune : - a une très bonne croissance (après 4 mois, elle peut atteindre facilement un poids de 200 g) ; - est bien adaptée aux conditions de vie dans une rizière ; - elle accepte presque tous les aliments ; - sa chair est appréciée. • Le producteur privé dispose d'alevins de bonne qualité grantissant une bonne croissance. Le producteur privé donne également des conseils aux rizipisciculteurs. |
Le transport des alevins. | - chercher les alevins tôt le matin ; - transporter jusqu'à 100 alevins par 10 litres d'eau ; - changer la moitié de l'eau toutes les heures ; - couvrir les seaux avec de l'herbe. | Dix jours après le repiquage. | • Pas de mortalité d'alevins pendant le transport. • Les alevins à empoissonner arrivent sur le site d'élevage en bonne condition, évitant ainsi des mortalités après l'empoissonnement. |
Le déversement des alevins. | - mélanger l'eau du seau avec celle de la rizière jusqu'à ce que les températures soient identiques ; - déverser prudemment les alevins dans l'étang-refuge, en les laissant sortir d'eux- mêmes. | Dix jours après le repiquage. | • Evite la mortalité des alevins causée par : - un choc de température ; - un déversement brusque. |
La récolte. | - diminuer le niveau d'eau dans la rizière jusqu'à ce qu'il ne reste de l'eau que dans l'étang-refuge ; - si possible, vidanger l'étang-refuge ; - récolter les poissons. | Une semaine avant la récolte duriz. | • Les poissons ont pu se réfugier dans l'étang-refuge, ce qui facilite la récolte. Bonne vente, et bon appétit ! |
Première partie : La rizipisciculture basée sur une fertilisation optimale complétée par une alimentation artificielle (rizipisciculture extensive)
Phase technique | Application | Période | Avantages |
Les aménagements de la rizière ; La fertilisation. | - Comme expliqué dans la première partie. | Voir première partie. | • Bonne récolte de riz et de poissons. • Pour doubler la récolte de poissons, il faut : - déverser plus d'alevins (densité plus élevée) ; - fertiliser de façon optimale la rizière ; - distribuer un aliment de complément aux poissons. |
La mise en charge. | - Déverser 50 alevins par are de rizière. | Dix jours après le repiquage. | • Plus d'alevins pour pouvoir récolter plus de poissons. |
L'alimentation complémentaire : | - Préparez vous-même un aliment de complément sous forme de poudre : assez fin pour les alevins, plus gros pour les poissons de taille plus grande. | Avant le déversement, puis une fois par semaine. | • Pour 50 alevins par are, les aliments naturels ne suffisent plus. • Avec un aliment de complément, tous les poissons ont assez de nourriture et auront une bonne croissance. • Un aliment préparé à la maison est moins cher, en utilisant les ingrédients cultivés et/ou disponibles localement. • Les particules de l'aliment artificiel sont plus petites que la bouche des poissons. |
- les ingrédients d'un bon aliment de compléments ; | - Le choix des ingrédients est fonction de leur disponibilité, de leur qualité et de leur prix respectif. - Attention : les meilleurs ingrédients (riches en matière nutritive) sont en général les plus chers mais pas forcément les plus rentables. Un bon aliment a : • sept parties d'ingrédients riches en énergie (son de blé, de maïs ou de riz, farine de maïs ou de manioc, taro cuit, pommes de terre cuites ou patates douces cuites) ; • trois parties d'ingrédients riches en protéines (farine de poisson, tourteau d'arachide, de soja ou de coton). - Eventuellement, les restes de cuisine et/ ou des termites. - Les farines de légumineuses (haricot, pois, soja, …) riches en énergie et en protéine sont également de très bons ingrédients pour la provende. | Avant le déversement. | • Utilisation d'un aliment de complément rentable (une croissance plus faible avec un aliment de qualité moyenne est souvent plus rentable qu'un aliment très riche). • Evite les gaspillages. |
- Les quantités à distribuer ; | - Par jour et par are : • 1er mois : ½ kapoka • 2ème mois : 1 kapoaka • 3ème mois : 1 ½ kapoaka • 4ème mois : 2 kapoaka - Calculer la surface de la rizière afin de savoir la quantité journalière. | Chaque jour. | • Ces quantités d'un aliment de complément données par jour garantissent une bonne croissance des poissons. • Quand les poissons grandissent, ils auront besoin de plus de nourriture ; il faut donc augmenter la ration journalière chaque mois. |
- Quand nourrir ; | Tous les jours : - entre 16.00 et 17.00 heures l'après-midi, ou - la matin entre 9.00 et 10.00 heures. | Chaque jour. | • Il ne fait ni trop chaud, ni trop froid et les poissons accepteront volontiers l'aliment. |
- Comment nourrir. | - Dans l'étang-refuge, toujours au même endroit et à la même heure ; - observez les poissons : il faut éventuellement augmenter ou diminuer la ration journalière en fonction de leur appétit. | Chaque jour. | • Les poissons s'habituent vite à la nourriture, à l'endroit de nourrissage et à l'heure de la distribution de l'aliment. • Possibilité d'adapter la quantité journalière en fonction du besoin des poissons. Bonne vente, et bon appetit ! |